Consternant.
Dans son fief de Chasseneuil (86), JP Raffarin a annoncé son plan de soutien à l'industrie du jeu vidéo, qui coûtera au bas mot 50 millions d'Euros par an au contribuable (très tribuable, et con malgré lui...), sous forme notamment d'exemptions fiscales ou de fonds d'avance sur recettes.
Le premier ministre a annoncé, je cite:
"J'ai entendu les propositions. Oui à un engagement des pouvoirs publics pour faire du jeu vidéo un secteur stratégique de la société numérique que nous voulons développer".
JP Raffarin cède ainsi aux demandes des professionnels du Jeu Vidéo, dont j'avais dénoncé le caractère inéquitable et inefficace dans une note précédente, en rappelant qu'à produit fiscal égal, toute exemption fiscale au profit d'une minorité se traduit par une augmentation de la fiscalité pour la majorité, et qu'elle créée une distorsion de concurrence sectorielle au profit des secteurs favorisés.
Cette décision lamentable nous apprend tout d'abord que les politiques français sont incapables de se faire modestes : malgré toutes les catastrophes que leur interventionnisme antérieur a provoquées (du plan calcul au crédit lyonnais, en passant par les charbonnages de france et des milliers d'autres exemples), pour lesquelles le contribuable paie encore, ils persistent à vouloir organiser "mieux que le marché", mieux que les consommateurs, le paysage entreprenarial français. Mais nom d'un chien, au nom de quel principe démocratique le jeu vidéo est il plus stratégique que la restauration, la distribution, la caravane ou le mouchoir de Cholet ?
Plus agaçant, mais hélas pas surprenant, les chefs d'entreprise français de certains secteurs tendent à oublier les vertus d'une gestion saine pour préférer l'argent facile des subventions publiques, qu'ils obtiennent par un lobbying actif, pour combler les déficits liés à leurs erreurs. Cette prime à la médiocrité généreusement distribuée par un gouvernement décidément bien peu libéral produira-t-elle l'embellie escomptée ? Rien n'est moins sûr. Par contre, les 50 millions d'euros ne serviront pas aux contribuables pour se procurer les biens qu'ils auraient librement choisi avec cette somme, profitant ainsi à l'économie toute entière. On pourra m'objecter que 50 millions, ce n'est pas excessif. Mais à force d'arroser avec plus ou moins de générosité tel ou tel lobby médiatique, on en vient à créer un assistanat d'entreprise qui au total finit par coûter cher, et qui détruit la compétitivité des milliers d'entreprises non aidées.
via entrez-libres
dernière minute: le discours officiel de JPR.
Commentaires