Marc de Scitivaux résume parfaitement dans cet article paru sur revue-politique, quelles ont été les graves fautes commises par les dirigeants Français dans leur gestion de la crise Irakienne, et quelles risquent d'en être les conséquences sur le plan international.
Mais il est encore plus critique sur la complaisance de la presse Française qui s'est systématiquement alignée sur les positions officielles gouvernementales. Extrait:
Mais, dans cette distribution de volée de bois vert, une part toute spéciale doit être réservée à la presse. Le fait que la quasi-totalité des quotidiens, des hebdomadaires, radios, télévisions aient été les porte-parole de la position officielle française a quelque chose de très troublant car même dans les pays en guerre, aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, l'unanimité n'a pas existé. Cela n'est pas une preuve de faiblesse de ces pays mais, au contraire, de leur force. Un pays où quasiment tous les responsables sont du même avis est-il un pays où les élites sont courageuses et libres ? La question mérite en tout cas d'être posée !
Je n'avais donc pas rêvé. Et nous ne devons pas espérer une quelconque autocritique de tout ce beau microcosme:
Peut-on espérer que, puisque la mode est à la repentance, nos dirigeants, nos politiques, nos philosophes des beaux quartiers (comme dirait le chanteur Renaud), nos journalistes vont, pour une fois, se frapper sur la poitrine au lieu de le faire sur celles des autres ? On peut toujours rêver. Je crains malheureusement que nous ne perdions pas nos bonnes habitudes et, puisque le passé nous a donné tort, que nous pratiquions la course en avant. Déjà les Américains, qui ont eu le tort de gagner la guerre, sont devenus les responsables des pillages à Bagdad et je suis sûr que M. Bush serait coupable si un cas de pneumopathie devait se déclarer à Tikrit...
A tous ceux qui, lisant ces "libres propos" seront choqués par leur apparente brutalité, mais qui n'est que l'expression de la réalité, nous voudrions simplement dire : imaginons que l'offensive des coalisés se soit terminée par un échec, comment auraient été traités les pauvres 8% de Français qui l'avait soutenue ? Alors laissez-les exprimer, non pas un triomphe immodeste, mais simplement l'expression de leur tristesse devant le spectacle auquel ils ont assisté et dont la France n'est pas sortie grandie.
La France manque cruellement de contre-pouvoirs à la pensée officielle unique.
Romain Goupil, Pascal Bruckner et André Glucksman en rajoutent une couche, et nous invitent à un examen de conscience, toujours sur le même site.
Il faudra étudier la couverture partisane de la guerre par les médias lesquels, à de rares exceptions près, furent moins objectifs que militants, minimisant les horreurs de la tyrannie baasiste pour mieux accabler l'expédition anglo-américaine, coupable de tous les crimes, toutes les fautes, tous les malheurs de la région.
Et de conclure, cruels mais hélas tellement réalistes:
L'avenir de l'Irak libéré reste hautement problématique, et la pacification est loin d'être assurée. Il n'est pas certain que Washington ait le triomphe modeste, ni que la conquête militaire soit magiquement couronnée par la concorde des coeurs et des esprits. Rien n'assure que le gouvernement Bush s'attelle au règlement de la question palestinienne malgré ses promesses, rien ne garantit que la paix l'emporte au Moyen-Orient. Mais, par ses choix, Paris s'est condamné a n'avoir qu'un rôle marginal dans cette région du monde. L'histoire continue, la France n'en fait-elle plus partie ?
J'arrête là, je me fais du mal.
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