D'habitude, je regarde les sondages pré-électoraux avec une certaine distance. Je me dis que la qualité des sondages français est tellement basse que le résultat final ne manquera pas de les démentir. Nous en avons eu une preuve hélas cinglante le 21 avril 2002...
Ce sondage ci, publié par revue-politique, doit hélas retenir mon attention. Il tend à prouver que mon pire cauchemar récurrent depuis un an n'est pas uniquement un délire névrotique issu de mon faible cerveau, mais une possibilité hélas bien réelle: un deuxième tour Le Pen (père ou fille) vs. Besancenot en 2007. Petit extrait:
Selon le correspondant d'ABC à Paris, les indications de vote ont effectivement de quoi affoler les politiques français. L'alliance de LO et de la LCR permettrait à l'extrême gauche d'obtenir 22% des suffrages lors des prochaines régionales.
Le Front National n'est pas en reste avec une nette progression également qui lui permet d'atteindre la barre des 20%. Chez les ouvriers, salariés et employés des milieux modestes, Le Pen se situe cette fois devant l'extrême gauche avec des intentions de vote situées entre 25 et 30% De l'électorat autrefois traditionnel de la gauche, seuls les fonctionnaires et les syndicalistes restent lui restent acquis.
Le glissement de l'électorat vers les extrémistes de gauche comme de droite se poursuit donc irrémédiablement, tandis que la confiance dans les partis traditionnels (PS, UMP) continue de décliner.
Aïe. Transportons nous en 2007. En absence de toute réforme réellement en rupture avec le socialisme "light" que nous sert Raffarin depuis deux ans, l'état économique, social et sécuritaire de la France sera au 36ème dessous. On peut donc, hélas, envisager sans rire, ou en riant jaune, un résultat de premier tour suivant:
- Premier: Besancenot 23 %
- Second Le Pen (père ou fille ?) 22%
La droite classique pourrait voir ses voix éparpillées entre les fidèles de l'UMP, les centro-bayroutistes et les libéraux, dont le renouveau lisible sur le web ne sera pas suffisant pour constituer une force de victoire. Non, pas pessimiste, réaliste seulement...
La gauche démocratique, dont les années Jospin ont durablement discrédité la capacité à gouverner le pays, risque d'être éclatée entre les écolos, les résidus du PCF (ceux qui s'accrocheront au radeau de la méduse...) et socialistes bon teint...
Bref, l'hypothèse d'un deuxième tour entre extrême droite et extrême gauche en 2007 n'est plus une mauvaise blague de café. C'est un scénario crédible. Peut être pas le plus probable, mais crédible. J'ai trop les glandes pour me lancer dans une grande analyse sur le théme: "comment en sommes nous arrivés là". Mais posez vous bien la question:
"En cas de second tour entre Le Pen et Besancenot, pour qui voteriez vous ?"
Suisse ? Belgique ? Québec ? sénégal ? Angleterre ? Dakota du sud ?
Il se trouvera toujours des Alain Duhamel pour dire que ce scénario relève du pur délire, que "l'opinion va se ressaisir", que les partis "traditionnels" vont "remonter la pente", que "l'armée ne laissera pas faire" ou autre calembredaine de ce genre. Mais bon, il y avait déjà beaucoup "d'observateurs politiques" suffisants qui ne pensaient pas possible que Le Pen soit au second tour d'une présidentielle, alors...
Alors il faut proposer une nouvelle alternative aux voies étatistes de l'échec qui nous ont été servies jusqu'ici. Il faut donner sa chance à la seule doctrine qui ne l'a jamais totalement eue en tant que système de gouvernement dans aucun pays occidental depuis la fin du deuxième grand cataclysme mondial. Le libéralisme. La liberté individuelle comme valeur centrale de la société. Nous avons cruellement besoin d'une vraie droite libérale forte et sans complexe en France.
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