Pas d'humeur à bloguer sérieux en ce moment. Alors faisons dans le superficiel de café.
A quoi travaille le législateur quand il ne sait plus quoi faire des armées de fonctionnaires qu'il emploie dans ses administrations centrales ? Et bien, en 1983, alors que la France mitterrandienne sortait de sa gueule de bois d'après 1981 et tentait de se sortir du marasme économique dans lequel les politiques pré-marxistes de 1981/82 l'avaient plongées, par une politique "de rigueur" dont les plus âgés se souviennent encore (par exemple, interdiction de partir en vacances à l'étranger avec plus de 2000 Francs, c'est beau, la liberté vue comme çà...), bref, en 1983, disais-je avant de me perdre en d'indigestes digressions, les ministre de l'agriculture, celui du commerce et le secrétaire d'état à la consommation prenaient un bijou d'arrêté fixant la composition réglementaire de... la ratatouille surgelée.
On y apprend que dans la ratatouille réglementaire, les aubergines et courgettes ne doivent pas être pelées (Beuuuurk), que les poivrons ne doivent pas être épluchés (c'est tellement meilleur, pourtant...), mais correctement épépinés (non, sans blague ? çà ne serait sûrement pas venu à l'esprit d'un fabriquant de ratatouille surgelé...), que les légumes doivent être de "qualité usuelle" (ah c'est sûr, çà éclaire !), et qu'il ne saurait y avoir moins de 30% de tomates ! ça ne laisse pas grand chose pour la courgette, çà.
Non seulement les bureaucrates qui ont pondu ce genre d'ânerie n'avaient rien de mieux à faire, mais en plus, ils ont un goût de $*@#&?%£ en matière culinaire. Je suppose qu'à l'ENA, il n'y a pas d'option "cuisine". Bien entendu, un chargé de mission (catégorie A), un chef de bureau (A+), un sous directeur(A+ Bonifié, nécessairement issu d'un grand corps de l'état), un directeur d'administration centrale (grand corpsard rémunéré "hors échelle"), et ce pour chaque administration centrale concernée - notez que pour simplifier le processus, il y a trois directeurs d'administration centrale qui sont responsables de l'application de cet arrêté, voir le dernier article-, ainsi qu'au moins un conseiller de cabinet ministériel par ministère (soit un grand corpsard, soit un copain du ministre), et la signature de trois ministres, ont été nécessaires pour élaborer ce texte crucial pour la lutte contre la malbouffe. Et je n'ai parlé que des catégorie "A", il a évidemement fallu mobiliser des assistants et des secrétaires aussi. Et je suppose qu'il a fallu réunir une commission de sommités culinaires (pourtant, le célèbre CNAC, qui fit les choux gras de la cour des comptes et du canard enchaîné à une certaine époque, n'existait pas encore...) pour définir ce qu'était une vraie ratatouille française. Et peut être a-t-il fallu organiser des dégustations ? allez savoir...
Contribuables, dormez tranquille, l'état vous protège !
Trouvé via Christian "lord of the webrings" Scherer
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