L'exploit de Burt Rutan (post précédent) me sort de ma léthargie et de mon pessimisme actuels, qui tendent à m'éloigner des claviers...
En ces temps où les trouillards de tout bord se félicitent de l'adoption du principe de précaution au sein même de la constitution française, réclament toujours plus de protections et de lois sauvegardant leurs privilèges sans qu'ils aient à se fatiguer, je ne puis m'empêcher de recommander la lecture d'un vieil ouvrage (1983), rédigé par Daniel J. Boorstin, ancien directeur de la bibliothèque du congrès.
"Les découvreurs", c'est son nom, relate dans le détail les enchaînements d'événements qui ont permis les plus grandes découvertes scientifiques et les avancées technologiques qui ont permis à l'humanité d'atteindre le stade de développement qui est le sien.
De la maitrise du temps, la naissance de l'horlogerie, à l'épopée de la géographie et des grands navigateurs, à l'invention de l'imprimerie par Gutemberg et à son perfectionnement décisif par les vénitiens, boorstin retrace des pans absolument méconnus de l'histoire de notre civilisation avec brio et exhaustivité.
En ces temps où tout entrepreneur, tout chercheur (en OGM...) est suspecté de vouloir mettre la planète en danger, ou de rechercher l'exploitation et la misère des peuples, ce livre a le mérite de nous rappeler que ces découvertes sont le fruit de la volonté des hommes de dépasser constamment les frontières de leurs connaissances, et de la capacité de ces grands découvreurs à prendre des risques que d'aucuns jugeraient inconsidérés de nos jours, dans l'espoir, le plus souvent, de gains matériels immenses, et pas toujours concrétisés. Au delà de son évident intérêt historique, cet ouvrage est d'abord un hymne à la prise de risque raisonnée (aucun de ces découvreurs n'était un inconscient ou un fou...), à l'esprit d'entreprise, et à la foi dans la capacité de l'être humain à trouver des solutions aux problèmes de son temps quand il n'est pas corseté par des carcans législatifs issus de nos peurs irrationnelles.
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