En 1952, aux JO d'Helsinki, Jean Boiteux remportait le 400 mètres nage libre, à l'âge de 19 ans. Jusqu'à ce soir, c'était la seule médaille d'or remportée par un nageur français aux jeux.
Depuis, ce grand champion, qui a par ailleurs transmis sa passion à des dizaines de jeunes comme entraîneur, se désespérait d'avoir enfin un successeur. Chrisitine Caron, Alain Mosconi, Catherine Poirot, Frederic Delcourt, Stéphane Caron, Catherine Plewinski, Franck Esposito, Roxana Maracineanu et Hugues Dubosc (quelques minutes avant Laure manaudou), j'espère n'en oublier aucun, avaient atteint le podium, mais n'avaient pu rejoindre le grand jeannot au Hall of Fame de l'olympisme.
52 ans plus tard, l'histoire vient enfin de se répéter, sur la même distance, grâce à Laure Manaudou, 17 ans, qui a remporté le 400m nage libre à Athènes et a battu le record d'Europe pour l'occasion en 4'05"34/100èmes.
Elle devance de quelques dizièmes la polonaise Jedrzejczak et l'américaine Sandeno. La performance des deux premières est d'autant plus remarquable que ces deux demoiselles avaient toutes les deux du s'employer quelques minutes auparavant, l'une pour se qualifier pour la finale du 100m dos, l'autre pour remporter sur le fil une autre médaille d'argent sur 100 mètres papillon. Et en plus, Laure Manaudou est très jolie, ce qui devrait contribuer à susciter des vocations pour la natation Française.
Favorite de l'épreuve après avoir réalisé le meilleur temps des séries, Manaudou, déjà championne d'Europe de la distance il y a quelques semaines, n'a pas craqué sous la pression et a gagné avec autorité un 400m qu'elle a mené de bout en bout, sans jamais paraître réellement menacée par ses adversaires. Bravo, vraiment, et espérons que le 100m et 200m dos (euh, non, en fait, le 800m... elle est tellement douée !) lui apporteront d'autres satisfactions.
Désolé pour cette digression peu en rapport avec les sujets habituellement abordés ici, mais l'ancien nageur (très moyen, je vous l'accorde... je n'ai jamais réussi à nager en moins de 4'28" un 400m, par exemple - Un honnête percheron, qui admirait les pur-sangs de loin !) se passionne pour l'événement, et c'est peu dire.
J'admire toujours autant les sportifs et sportives de haut niveau, car eux savent plus que tout autre que l'on obtient rien d'exeptionnel sans des efforts exceptionnels, sans passer des centaines d'heures dans l'eau ou dans les salles de musculation, à parcourir des milliers de kilomètres d'entraînement, dans une hygiène de vie souvent proche de l'ascèse. Les sportifs savent qu'ils ne peuvent compter que sur leur propre travail pour faire fructifier leur talent.
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