Evoquant le remplacement de la taxe professionnelle, "l'impôt imbécile", par un nouvel impôt assis sur la valeur ajoutée, notre premier ministre J.P. Raffarin a déclaré aux élus locaux à l'occasion du salon des maires de France qu'il n'était pas question d'un impôt national à taux unique. Il a déclaré qu'il était essentiel pour "la dignité de l'élu" (sic) de pouvoir fixer localement les taux d'imposition de la fiscalité locale. Fort bien.
Pourtant, notre gouvernement est le premier à réclamer, au plan européen, une harmonisation des assiettes et des taux d'imposition sur les sociétés, en obligeant, naturellement, les pays les plus compétitifs à s'aligner sinon sur les taux français prohibitifs, du moins sur un compromis élevé.
Il faut donc, selon notre docteur Raffoirus, sauvegarder la dignité de l'élu local français en lui donnant la liberté de fixer les taux d'imposition auxquels il soumettra les entreprises installées sur son territoire, mais cette liberté et cette "dignité d'élu" doivent être déniées à un parlementaire estonien, tchèque, luxembourgeois, irlandais ou britannique, qui devraient en passer par les fourches caudines d'une harmonisation décidée à Bruxelles sous la pression franco-allemande, afin que ces deux gouvernements trop dépensiers puissent continuer à racketter leurs créateurs de richesses sans craindre la concurrence de pays plus respectueux de leurs contribuables.
Vous avez dit "incohérence" ? A moins qu'il ne s'agisse de court-termisme atavique, d'agitation brownienne, de démagogie opportuniste, d'incompétence congénitale, d'imbécillité rémanente ? Les mots me manquent pour qualifier la ligne directrice de la politique de nos gouvernants actuels.
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