Cela s'est passé dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, voici donc exactement 15 ans.
Le mur de Berlin est tombé. Ce jour là, j'avais 21 ans, et je me souviens avoir versé une larme de joie devant ma télévision. La chute du communisme s'annonçait, et avec elle des jours meilleurs pour l'humanité. Quelle que soit la difficile réalité des nouveaux défis posés au monde libre ultérieurement, le 9 novembre 1989 est incontestablement la date clé d'une des plus grandes victoires de la liberté sur l'oppression, de l'espoir sur la peur et la résignation, du bien sur le mal, pour reprendre la rhétorique Reaganienne que la plupart de nos intellectuels des "milieux autorisés à penser" s'ingénient encore à décrier.
Tous les pays d'Europe de l'est allaient rapidement rompre leurs chaînes avec l'URSS et renvoyer le communisme dans cul-de-basse-fosse sceptique dont il n'aurait jamais dû sortir. Deux ans plus tard, l'ex URSS allait faire de même à la suite d'un putsch raté ourdi par quelques vieux rogatons rouges accrochés à leurs fantasmes hégémoniques et désapprouvant l'occidentalisation naissante du plus grand goulag du monde. L'ouverture des archives du KGB et d'autres instances officielles soviétiques démontreront l'ampleur des génocides perpétrés par les Lénine, Staline, Krouchtchev, Brejnev, leurs séides et leurs clônes du monde entier au nom de "la dictature du prolétariat".
En France, l'ancien pétainiste François Mitterrand, résistant tardif, devenu radical défenseur de l'algérie Française et de la peine de mort sous la IVème, puis pré-marxiste sous le programme commun, puis social-kleptocrate à l'élysée, grand protecteur de criminels comme Bousquet et Battisti au nom des "grandes causes" pourries qu'il n'a cessé de défendre, exprimera publiquement ses réserves à l'égard de la réunification des deux Allemagnes lors des événements de novembre 1989. Puis ce grand visionnaire entérinera, au lendemain du lamentable putsch de Moscou en 1991, la constitution du gouvernement Ianaiev (qui s'en souvient, de celui là ?), qui allait tomber dès le lendemain face à la résolution des parlementaires réformateurs.
Aujourd'hui encore, entre le faubourg Saint Honnoré et Saint Germain des Prés, des écrivains, des détenteurs de carte de presse souvent abusivement dénommés "journalistes", des politiciens, et autres intellectuels ironiquement regroupés sous l'étiquette "bobo", incapables de faire totalement leur deuil de l'utopie communiste, cultivent l'esprit Mitterrandien et refusent d'admettre que la libération de ces peuples fut une bénédiction pour notre planète. Célébration ? Cérémonies de commémoration ? Non point. Une soirée théma sur Arte ? Même pas. Une "une" sur Google news ? Que Nenni, seuls des journaux francophones étrangers y consacrent des articles importants ! Même pas un titre au JT de 20 heures de PPDA, tout au plus un sujet superficiel sur le tourisme "mural" à Berlin. Un tel événement, un tel rappel de la faillite des idéologies dont tant de soi-disant penseurs furent les thuriféraires, un tel anniversaire doit être occulté, il n'existe pas.
Tout au plus la revue de presse de RTL signale deux articles cachés en pages intérieures de deux des symboles de la médiocrité journalistique Française qui soulignent que "5 ans après la chute du mur, il y a toujours beaucoup d'espoirs déçus dans l'ex RDA". Nulle recherche sérieuse comparative sur l'évolution du pays avant et après, aucune mise en perspective de la situation actuelle avec l'esclavage subi par le petit peuple ordinaire, sous la férule des sinistres Ulbricht et Honecker. Juste une critique à peine voilée de la société capitaliste "qui ne tient pas ses promesses" à travers l'exemple de la sociale-démocratie allemande. Déni de réalité, révisionnisme larvé, inoxydable volonté de socialiser les esprits, voila l'infâme brouet que nos "mainstream média" servent quotidiennement à nos concitoyens. Jusqu'à la nausée.
Alors ce soir, pas de soupe à la grimace, je vais sabler le champagne en famille dans mon petit chez moi de province, et j'aurais une pensée pour tous les amoureux de la liberté qui je l'espère feront de même. Parce qu'il ne faut pas oublier. Jamais.
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Update 22h45
Johan Norberg non plus n'a pas oublié. Lui avait 16 ans. Gamin, va. Petite citation: "comment certains peuvent ils accorder le moindre bénéfice du doute à un système qui traitaît ses citoyens en prisonniers et faisait tirer sur ceux qui tentaient de fuir l'expérience ?"
Et chez lui aussi les politicards go-gauches tentent de minimiser la portée de l'événement, voire de trouver des justifications au mur (!). Ouf, la connerie n'est pas une exception Française, c'est presque rassurant.
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