J'ai beau être habitué aux aberrations engendrées par le bureaucratisme énarchique hexagonal, parfois, je reste sans voix. Je veux dire que si ce qui est décrit ci après se passait en lointaine république Sovkhozienne du Pétaouchnokistan, je serais triste quelques secondes pour les habitants de cette lointaine contrée, puis je passerais à autre chose. Mais non, apparemment, c'est bien ici, chez nous, en Franchouillie, que les choses se passent ainsi, au pays de Frederic Bastiat et d'Alexis de Tocqueville. (oui, je sais, c'est aussi de celui de François Mitterrand et Jacques Chirac. On ne peut pas gagner à chaque fois...)
"Accepterait-on de vivre dans une société où un organisme parapublic serait chargé de désigner, parmi plusieurs acheteurs, celui à qui un propriétaire doit vendre son appartement, éventuellement contre son gré ? Et pourquoi pas un autre organisme, qui déciderait lequel des candidats devra être embauché par l'entreprise qui a fait passer une petite annonce, sans que celle-ci ait son mot à dire ?"
Telle est l'excellente question posée par l'IFRAP qui pointe une fois de plus la monstruosité du système de gestion des droits de propriété instauré par l'état sur les terres agricoles: manifestement, un propriétaire agricole n'est pas libre de vendre à qui il veut sa terre mais doit subir l'arbitraire d'organismes de type kolkhozien, les "SAFER", qui sont, je cite, "des organismes semi-publics régionaux qui ont le pouvoir de choisir l'acquéreur des terres et exploitations agricoles mises en vente par des particuliers, en suivant les objectifs définis par la loi, c'est-à-dire principalement :
- installer de jeunes agriculteurs
- conforter des exploitations existantes
- créer des activités nouvelles et des emplois dans les zones rurales
Autant dire, toujours selon l'IFRAP, que les SAFER réunissent toutes les conditions pour devenir des bureaucraties de passe-droits, et qu'elles sont soupçonnées de nombreuses malversations. D'après les témoignages reçus par l'IFRAP, "la SAFER a intérêt à préempter pour justifier son existence et améliorer ses finances" ; "la SAFER concurrence les agences immobilières" ou "c'est un problème politique" ou "syndical" ; "des dessous de table" ou "anti-étrangers" (à la commune) voire "la SAFER privilégie ses amis ou ses membres".
A part ça, il faudra sûrement dans les années à venir que le contribuable finance une aide d'urgence à l'agriculture victime des étés trop chauds et des hivers trop froids, de la baisse des subventions européennes, de la mondialisation néo-ultra-giga-libérale, mais surtout pas des diverses bureaucraties chargées de la mettre en coupe réglée. Non, défense de remettre en cause la clairvoyance, la déontolgie et la dévotion à l'intérêt général de l'état et de ses satellites lorsqu'il s'immisce dans les affaires privées et régule les forces par trop anti-sociales et inhumaines du marché, et prière d'éviter d'y voire la première source des difficultés que nous connaissons.
Gros soupir de lassitude...
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