L'IFRAP vient de publier un excellent dossier sur l'évolution comparée de la France et de la Grande Bretagne depuis 25 ans.
Tous les stéréotypes véhiculés sur la perfide albion par notre microcosme politico-médiatique effrayé par l'ultra-néo-maxi-giga-libéralisme anglo-saxon volent en éclat. Non, la prospérité actuelle anglaise ne s'est pas faite au détriment des "exclus", des "faibles". Oui, socialement, la Grande Bretagne est beaucoup plus performante que la France, oui, les SDF sont pratiquement inconnus en Grande Bretagne, oui, la pauvreté a plus reculé en Grande Bretagne que chez nous. Non, depuis 2002, le système de santé anglais ne mérite plus les quolibets dont la presse française l'affuble, oui le système de santé anglais coûte 20% de moins que le notre tout en assurant mieux les personnes*. Non, La croissance anglaise n'est pas due à la croissance de l'emploi public statutaire.
Oui, sur tous les plans économiques et sociaux, la vieille île malade en 1980 est repassée devant la France et creuse l'écart année après année.
En ayant l'intelligence de ne pas remettre en cause l'héritage Thatchérien, le travailliste Tony Blair (qui s'est fait élire sur un programme très à gauche qu'il s'est empressé d'enterrer une fois au pouvoir) a réussi à recueillir les fruits (tardifs) de l'assainissement économique réussi par cette dernière et son successeur, l'injustement sous estimé John Major, tout en maintenant un filet social orienté d'abord vers ceux qui en ont réellement besoin.
Dommage que sa présidence de l'UE ne dure que 6 mois...
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*ça ne fait pas de moi un fan du NHS, mais entre un NHS version réformée et une CNAM dont on ne sait plus si le déficit atteint 11 milliards ou 19 milliards d'euros, mon choix est vite fait.
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