Objectif Liberté

L'immigration n'est pas l'ennemie de l'emploi, suite

A l'appui de mon précédent post en faveur de la liberté de migration (lien), voici de nouvelles données, cette fois ci en provenance d'Irlande (ça devient une habitude) montrant que non seulement l'immigration ne pénalise pas l'emploi autochtone, mais qu'elle le favorise:

"The CSO's current (Q3 2005) Quarterly National Household Survey reports that approximately 25% of the 40,000 immigrants who joined the labour force found work in the construction industry. Interestingly, the same release reports a 30,000 increase in employment in that sector in the 12 months to the end of Q3. That means that an extra 20,000 Irish people found work in construction, despite the influx of 10,000 "displacing" immigrants into the industry.

So not only is construction employing more immigrants, it is also employing more Irish people too. In fact, despite the extra 40,000 immigrants who joined the labour force, the CSO shows that there are some 96,200 extra people in employment in Ireland than there were 12 months previously."

"Certes", me rétorquera-t-on, "mais ces immigrants ne tirent ils pas les salaires des résidents vers le bas ?"

Là encore, la réponse semble clairement négative:

"An examination of wage inflation statistics further casts doubt on (this) claim. While construction absorbed the highest percentage of immigrant workers, wage inflation in this area stood at 6.0% in the 12 months to September 2005. One wonders how the effect of immigrant labour is undercutting wages in this industry.

(...)One obvious question is how do construction earnings stack up against other industries? The CSO provides the answer. Earnings in the Financial Services sector were up just 1.7% in the 12 months to September, below the rate of consumer price inflation.

Indeed, average industrial earnings were up 3.0% in the 12 months to September, half the rate seen in the construction industry. Earnings growth in distribution and business services (3.5% in the 12 months to June) and also the public sector (5.5%) were also behind that seen in the "displaced" construction industry.

Une fois de plus, répétons le sans relâche, dans une économie de liberté, l'immigration permet de pourvoir des emplois qui créent d'autres emplois à plus forte valeur ajoutée, entrainant un cercle vertueux de croissance. Les politiques étatiques restreignant la liberté d'aller et venir ne font que tarir cette source de création de richesses.

Trouvé via Johan Norberg

Irlande vs Belgique, l'avantage comparatif

Pourquoi l'Irlande a-t-elle vu son PIB par tête augmenter de 167%entre 1984 et 2004, alors que la Belgique n'a vu le sien n'augmenter que de 36% (soit à peu près la performance Française, on aurait tort de se moquer...) pendant ces 20 mêmes années ?

Un petit indice dans ce post du brillantissime Enplaned, consacré aux déboires de certaines compagnies aériennes d'Europe continentale (LCC="low cost company" ou "low cost carrier"):

Branson bought a little charter outfit called EuroBelgian Airlines and turned it into Virgin Express.(...)

The problem with Belgium is that it has some of the highest “social charges” in the European Union. That means the European equivalent of social security taxes related to employment. So if you’re looking to establish a European LCC, doing so in Belgium is a bad idea, especially when other guys like easyJet and Ryanair are based in low social-charge countries like the UK and Ireland.

There are a lot of reasons why Ryanair is so profitable, a big one is that Irish corporate taxes are low. Ryanair’s tax rate is in the low teens (for the quarter ended Sep 30, 2005, it was 10.4%), whereas that of easyJet (based in the UK) is significantly higher – 29.7% for its financial year ending Sep 30, 2005, adjusting for goodwill amortization. We’ve never been entirely sure why all new European LCCs aren’t established in Ireland (presumably other European countries have ways of making life unpleasant ?)

Rien à ajouter. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le miracle Irlandais, je vous renvoie à cette ancienne note.

A propos du plan Villepin d'assainissement de la dette

Dominique de Villepin et Thierry Breton vont annoncer mercredi un plan de restrictions budgétaires pour ramener, en 5 ans, la dette publique française (hors engagements hos bilan) à 60% du PIB contre 66 actuellement.

Pour ce faire, il entendent stabiliser la dette (en pourcentage du PIB, pas en valeur, hélas...) dès 2006 à 66% du PIB, tout en respectant un déficit égal à 3% du PIB.

Allons bon, vite, calculette en main, l'objectif de 3% est il compatible avec une stabilisation de la dette, compte tenu des hypothèses d'inflation et de croissance que l'on peut retenir ?

Je vous passe les détails, mais pour stabiliser le taux d'endettement à 66% du PIB, si la croissance nette du PIB est égale à c et l'inflation à i, alors il faut que les déficits publics n'excèdent pas la valeur suivante (d et PIB étant considérés la même année):

d<= 0.66 ( (c+i)/(1+c+i)) * PIB

Si l'on retient comme hypothèse d'inflation 1.8% en 2006, et comme hypothèse de croissance 2% ( hypothèse de T.Breton, optimiste comme le sont toujours les prévisions officielles), on obtient d<= 2.4% *PIB – Avec une inflation maximale à 2%, le calcul nous amène à 2.5%. Pour qu'un déficit de 3% du PIB suffise à stabiliser la dette, il faudrait que c+i soit égal à 4.8%, ce qui suppose soit un redémarrage de l'inflation, qui serait catastrophique pour la croissance, soit une croissance de 2.8% à 3%, ce qui paraît tout à fait improbable vu l'état de l'économie française.

Par conséquent, maintenir les déficits publics à 3% du PIB ne suffira pas à stabiliser la dette. Il faudrait pour ce faire trouver 0.6% d'économies budgétaires supplémentaires, étant entendu que toute nouvelle augmentation d'impôts tuerait sûrement le peu de croissance que nous pouvons espérer. Cela représente tout de même environ 10 milliards d'Euros d'économies supplémentaires à trouver pour le gouvernement, par rapport à son annonce initiale.

Quant aux quatre années qui suivent 2006, si le gouvernement espère réellement faire tomber la dette à 60% du PIB d'ici à 2010, il doit obtenir une réduction de 1.5% de ce taux chaque année. Pour la seule année 2007, cela suppose, avec une hypothèse d'inflation et de croissance à 2% chacune, que le déficit public soit ramené à 1.05% du PIB de 2007. Contre 3% pour 2005. Soit environ 30 à 35 milliards d'euros d'économies à trouver par rapport aux dépenses actuelles de l'état et organismes sociaux rattachés, alors que l'inflation et les glissements automatiques d'échelon de la fonction publique plomberont leur masse salariale.

Nous verrons si les annonces de mercredi seront conformes à ce plan de marche, ce qui suppose des coupes drastiques dans les recrutements publics et dans les programmes de dépense redistributifs de l'état. Tout à fait possible, à condition de faire preuve d'un courage politique auquel aucun gouvernement ne nous a habitués jusqu'ici. Si tel n'était pas le cas, le « plan Villepin » ne constituerait qu'un énième effet d'affichage. Wait and see...

Le transfert d'assiette des cotisations sociales des salaires vers la valeur ajoutée: danger, fausse bonne idée.

Jacques Chirac, lors de ses voeux à la presse, a annoncé qu'il souhaitait faire modifier le mode de calcul des cotisations sociales. Selon ses déclarations, il faut "maintenant aller vers une assiette de cotisations patronales qui ne prenne pas seulement en compte les salaires mais l'ensemble de la valeur ajoutée".

En qualifiant cette proposition de "simpliste", Laurence Parizot est en dessous de la vérité. Elle est surtout très dangereuse, car elle obère les possibilités de réforme libérale de notre protection sociale. Pourquoi ? la suite est à lire sur le site de l'institut Hayek.