article initialement publié par: institut Hayek
Le pouvoir d'achat, et plus particulièrement celui des moins fortunés, sera un des sujets clé de la campagne électorale 2007. Tout politicien qui se respecte se croira obligé d'annoncer des mesures "choc" pour augmenter le pouvoir d'achat des classes modestes. Pourtant, gageons que la plupart des annonces qui seront faites iront à l'encontre de l'objectif recherché.
L'augmentation du SMIC joue contre le pouvoir d'achat des plus faibles
Parmi les solutions régulièrement proposées par la classe politique pour permettre l'augmentation de ce pouvoir d'achat, l'augmentation du SMIC arrive de loin en première position. Si la gauche parle de donner de grands coups de pouces à ce salaire minimal légal en cas de victoire en 2007, la droite à fait mieux puisqu'au motif d'harmoniser les différents minima légaux hérités du gouvernement de gauche précédent lors de la mise en oeuvre de la loi sur les 35 heures, elle a augmenté le SMIC 10 à 15 % plus vite que l'inflation durant le dernier quinquennat.
Pour comprendre pourquoi l'augmentation du SMIC ne peut en aucun cas augmenter durablement le pouvoir d'achat des plus défavorisés, étudions une proposition alternative présentée par Greg Mankiw, un des meilleurs économistes blogueur qui soit, que je résume:
"Imaginez la proposition de loi suivante visant à augmenter le revenu disponible des travailleurs les moins qualifiés :
1... Une subvention additionnelle aux bas salaires que touchent les employés peu qualifiés, financée par...
Vous objecteriez sûrement, car vous avez du bon sens, que:
Vous avez compris ou Greg Mankiw veut en venir:
Mankiw a raison: obliger les entreprises employeuses de travailleurs peu qualifiés à les payer plus cher que leur faible productivité ne le permet revient à leur faire supporter une taxe pour subventionner leurs propres employés à bas salaires, taxes dont elles s'évaderont soit en n'employant plus ces personnes à basses qualifications, soit, lorsque des raisons d'organisation imposent de conserver des bas salaires ainsi sur-rémunérés, en comprimant l'échelle des salaires à laquelle les salariés un peu plus qualifiés seront soumis: voilà pourquoi en France, 60% des salariés gagnent entre 1 et 1,6 fois le SMIC, faisant de la France le pays du G7 ou les salaires perçus par les employés sont les plus faibles.
La hausse par la loi des bas salaires exclut du salariat les moins qualifiés, et ne permet pas à ces personnes de bénéficier de la « subvention aux bas revenus » que constitue un SMIC arbitrairement élevé. En outre, en leur interdisant l'accès à l'emploi, elle leur interdit d'améliorer leurs qualifications et donc d'espérer gagner par l'élévation de leurs compétences bien plus que ce que le SMIC promet. La hausse du SMIC n'est donc clairement pas une bonne façon d'aborder la question du pouvoir d'achat des plus démunis.
Comment solvabiliser les bas salaires : une première piste
La proposition alternative de financer une subvention aux bas revenus par une taxe plus générale, paraît beaucoup plus sensée. C'est ce principe qui préside à la mise en oeuvre de compléments aux bas revenus qui connaissent des fortunes diverses, comme la "prime à l'emploi" de chez nous, fort justement critiquée dans sa mise en oeuvre, ou l'impôt négatif américain, l'EITC, qui fut en son temps défendu par Milton Friedman, et qui contribue chaque année à hisser plusieurs millions de familles américaines au dessus du seuil de pauvreté, sans être toutefois exempt de défauts.
Ces subventions aux bas revenus peuvent incontestablement aider temporairement des personnes en difficulté à se procurer les biens et services essentiels dont elles ont besoin. Elles ne sont toutefois pas la panacée pour augmenter durablement le pouvoir d'achat de ces bas revenus. Tout d'abord, elles supposent d'augmenter les prélèvements obligatoires, et donc, de diminuer le pouvoir d'achat de ceux sur qui se concentrera cette augmentation. D'autre part, elles poussent les salariés à accepter des salaires... plus faibles que ceux qu'ils demanderaient s'ils ne bénéficiaient pas de la prime.
Enfin, ce mécanisme de subvention est purement redistributif, il permet de changer la clé de partage des parts du gâteau que constitue la richesse produite par les activités humaines, elle ne permet pas d'augmenter la taille du gâteau.
Comment se fabrique le gâteau ?
Pour favoriser durablement l'augmentation du pouvoir d'achat, il faut revenir aux bases de la fabrication de ce gâteau: il s'agit de la création de valeur ajoutée par les entreprises. Cette valeur ajoutée provient de la transformation de produits et services qui n'intéressent que peu de monde en nouveaux produits et services dont beaucoup de clients veulent. Ainsi, 1000 kilos de métaux et plastiques bruts ne sont que de peu d'utilité à la plupart des êtres humains, leur valeur est donc relativement faible. Toutefois, ces matériaux permettent à des entreprises de fabriquer des automobiles qui nous donnent une liberté de déplacement qui nous est chère: le constructeur ajoute une valeur considérable aux fournitures de base qui entrent dans la composition de son produit, qu'il peut ainsi vendre bien plus cher que la valeur d'achat de chaque composant.
Cette différence entre la valeur des biens et services vendus et les achats qui ont permis de l'élaborer constitue la valeur ajoutée, en abrégé VA.
La VA est partagée en quatre grand flux, pour faire simple:
« nette » qui reste après paiement de ce premier niveau de taxation, l'entreprise subit d'autres taxes: taxe professionnelle, impôt sur les sociétés, et autres micro-taxes - parfois hélas pas tellement « micro »- ...
2. La masse salariale est la somme des salaires nets versés et des cotisations obligatoires, salariales ou patronales, dont l'essentiel constitue du salaire différé : retraites et prestations d'assurance maladie et chômage (cette notion de salaire différé est plus que sujette à caution, mais ce n'est pas le sujet du jour).
3. Les charges financières: incluent les intérêts que l'entreprise paie à ses créanciers (banquiers ou détenteurs d'obligations émises par l'entreprise), et les « provisions » que l'entreprise met de côté pour anticiper sur d'éventuels coups durs.
4. Enfin, la part de l'actionnaire, qui se divise elle même en amortissement de l'appareil productif (qui permet à l'entreprise de mettre de côté de quoi renouveler son outil de travail), et en résultat net, qui ne sera positif que si la valeur ajoutée a été suffisamment importante pour payer tout ce qui précède. Le résultat net sera en partie redistribué aux actionnaires sous forme de dividende,
et en partie réinvesti dans l'entreprise, avec l'espoir que ce réinvestissement augmente la valeur de la société.
On constate que depuis plus de 10 ans, la part de la masse salariale est stable autour de 53% de la VA brute (63% de la VA nette), y compris ce qui va directement dans l'escarcelle des organismes sociaux sans que les salariés en voient la couleur. La part du fisc, TVA incluse, tourne autour de 25%, les créanciers et les actionnaires reçoivent donc 22% de la VA, dont à peu près 8% sous forme de bénéfice net.
Ne perdons pas de vue qu'une fois sortis de l'entreprise, ces flux sont à nouveau taxés: impôt sur le revenu, impôts locaux, etc... Ajoutons que comme toute moyenne, ces chiffres sont sujets à des variations importantes en fonction du secteur d'activité et de la santé des entreprises.
La répartition entre ces flux n'obéit pas à des règles arbitraires mais résulte le plus souvent d'une banale confrontation entre offre et demande: l'employeur doit offrir à ses salariés un revenu suffisant pour les motiver à effectuer leur tâche et assurer leur part dans la création de la VA. Mais il doit aussi rémunérer ses actionnaires à un niveau que ceux ci jugent suffisant. Il a en général moins de prise sur le niveau de gourmandise du fisc, et sur le niveau des taux d'intérêt auquel il peut emprunter. C'est donc principalement la confrontation entre la nécessité de rémunérer actionnaires et salariés qui détermine la part de la valeur ajoutée qui revient à chaque flux.
Pénaliser l'actionnaire ne favorise pas le pouvoir d'achat du salarié
Certains pourront suggérer qu'il suffirait de limiter arbitrairement la part de l'actionnaire, nécessairement « riche et exploiteur », et d'accroître celle des salariés, pour augmenter le pouvoir d'achat des bas revenus. Les propositions visant à instaurer une participation la plus large des salariés au partage des bénéfices de l'entreprise même s'ils n'en sont pas actionnaires vont en ce sens. Toutefois, la mise en oeuvre de telles mesures serait tout bonnement suicidaire pour les entreprises, et n'aurait pas d'effet sur le pouvoir d'achat à long terme des salariés.
Si la part de la masse salariale est stable depuis plus de 10 ans autour de 63% de la VA hors taxes, cette valeur est montée jusqu'à près de 70% à la fin des années 70 suite aux "acquis" de l'après mai 68, après avoir plongé à 58% à la fin des années 50. La période 1973-1980 ne correspond pourtant pas à un âge d'or du salariat: elle fut d'abord celle des grandes faillites retentissantes, de l'explosion des dépôts de bilan dans les PME, des premiers plans de licenciements massifs hautement médiatisés, et de la multiplication du chômage par 8 (de 200.000 en 1973 à 1.600.000 avant mai 1981): lorsque les salaires augmentent trop vite par rapport à la VA, les employeurs ne peuvent parfois plus faire face à leurs autres obligations, et de nombreux salariés se trouvent de fait exclus de l'augmentation.
L'investisseur: celui qui augmente la taille du gâteau
Ajoutons que priver les investisseurs d'une rémunération correcte les dissuadera d'apporter leur capital dans les entreprises actuelles ou nouvelles. Et cela aussi aurait de fâcheuses conséquences sur l'évolution du pouvoir d'achat. En effet, celui ci ne dépend pas uniquement de la somme dont chacun dispose, mais du rapport qualité-prix de l'offre accessible. Or l'investissement dans de nouvelles entreprises ou dans l'amélioration de la productivité des entreprises existantes permet de baisser considérablement le prix des produits et services, et d'apporter à l'acheteur des nouveaux biens et services qui permettent de satisfaire un besoin à des coûts auparavant inaccessibles. Qui se rappelle, à l'heure ou un lecteur de DVD se trouve à nettement moins de 100 Euros, qu'il fallait compter il y a quinze ans environ 400 Euros pour un magnétoscope de gamme très moyenne et bien moins pratique à utiliser ? Qui imaginait en 1990 que téléphoner aux USA puisse être un jour quasi-gratuit grâce à Internet et Skype ? Que l'on pourrait stocker l'équivalent de 1000 albums musicaux sur un seul appareil à 250 Euros ? Qui imaginait en 1970 que soigner un ulcère à l'estomac coûterait aux assurances maladie juste le prix de quelques tablettes de médicaments, alors qu'à l'époque cela nécessitait une ou plusieurs interventions chirurgicales onéreuses ?
Les exemples de ce type se comptent par milliers, que chacun peut puiser dans son environnement quotidien. Le pouvoir d'achat est bien plus amélioré par les progrès continuels et soutenus de l'offre, que par la hausse des salaires. Que l'investissement productif se tarisse et ce mécanisme naturel d'amélioration du pouvoir d'achat par le progrès sera enrayé.
Une politique n'entravant pas cet investissement, à la fois par une fiscalité raisonnable sur les produits de la réussite, et laissant la négociation intra-entreprises déterminer sans intervention du législateur la part des salariés et celle des actionnaires, est donc préférable à toute tentative gouvernementale de « favoriser les salariés » au détriment de « ces salauds d'actionnaires », car c'est la prise de risque de ces derniers qui permet de faire grossir le gâteau de la valeur ajoutée.
Diminuer la dépense publique pour améliorer le pouvoir d'achat
Si le flux consacré à la masse salariale ne peut être augmenté de façon bénéfique au détriment de la part des actionnaires, il faut se demander si les autres grignoteurs de la VA ne pourraient être mis à contribution. Or force est de constater que le fisc et les organismes sociaux sont de loin les premiers dévoreurs de valeur ajoutée. En cause, la nécessité de financer des dépenses publiques en constante augmentation depuis 1974.
Pour augmenter le pouvoir d'achat, réduire l'ensemble des prélèvements fiscaux pesant sur la valeur ajoutée et les salaires, et donc réduire les dépenses publiques, est une nécessité.
A ce stade, certains objecteront que les dépenses publiques correspondent à des prestations effectuées par l'état et que si ces prestations n'étaient plus financées, il faudrait bien que les usagers les paient, et que par conséquent le pouvoir d'achat baisserait. Ce raisonnement est bien sûr erroné.
En effet, une part importante des dépenses publiques est constituée de prestations dont la mise en concurrence sous-tendue par un financement direct par les usagers permettrait d'améliorer notablement le rapport qualité prix. La libéralisation du marché de la téléphonie nous apporte la démonstration par l'exemple du caractère extrêmement bénéfique de telles déréglementations. Dans un pays comme la Suède, qui a mis dans le champ concurrentiel la poste, les télécoms, le chemin de fer, l'électricité et l'éducation, excusez du peu, l'ensemble de ces services a connu une amélioration considérable pour un prix identique ou inférieur, comme en témoigne la spectaculaire remontée des écoles suédoises dans les classements internationaux (études PIRLS notamment). Et si la pression fiscale suédoise reste élevée, il ne faut pas perdre de vue qu'elle a perdu 15 points de PIB entre 1993 et 2006 (de 67 à 52%), contribuant à rétablir en un laps de temps assez court le pouvoir d'achat d'une population très durement écorné par une grave crise de financement de l'état providence entre 1990 et 1993.
Afin d'empêcher que les trois services les plus indispensables que sont le logement, l'accès aux soins et l'accès à l'éducation ne soient interdits aux plus faibles, une subvention visant à les solvabiliser, comme un chèque éducation (ou logement, ou santé...) dégressif en fonction des revenus, est nettement préférable à la création de bureaucraties publiques pour assurer le même service: leur caractère dégressif permet d'y affecter une enveloppe moins élevée que celle nécessaire au financement de la totalité d'un service public, et la compétition entre acteurs privés garantit à la fois une diversité et une qualité de l'offre supérieure.
Quant aux services dont la privatisation totale est plus difficile à concevoir, comme la police, la justice, l'armée, tout doit être fait pour en améliorer l'efficacité: cela aussi améliorera le pouvoir d'achat de l'ensemble des contribuables.
Enfin, la subvention versée à de nombreux secteurs profiteurs des largesses publiques, comme la culture, gagnerait a être purement et simplement supprimée: elle force les contribuables à payer pour des produits que la grande majorité d'entre eux ne consomment pas, ce qui constitue une destruction directe de pouvoir d'achat.
Supprimer le SMIC pour augmenter le pouvoir d'achat ?
Trop souvent, les politiques ont une vision très statique de la population en fonction du revenu. Si certains veulent aider les plus démunis à ne pas le rester, le meilleur moyen n'est il pas de créer un cadre favorable à l'élévation sociale des personnes au cours de la vie, les situations de pauvreté ne constituant qu'un point de départ pour ceux qui sortent les moins qualifiés du système scolaire, ou un passage consécutif à un accident de parcours ?
Pour ceux là, le monde du travail offre une seconde chance d'ascension, sous réserve que l'accès n'en soit pas barré par des freins à l'embauche. Nous avons vu qu'un SMIC plus élevé que la valeur ajoutée que peut créer un travailleur peu qualifié opérait comme une taxe versée par les employeurs de main d'oeuvre peu qualifiée pour subventionner le pouvoir d'achat de cette main d'oeuvre et dissuadait la création de postes peu qualifiés: supprimer cette taxe, laisser le marché créer des « petits boulots » à faible salaire qui donnent une chance aux plus débrouillards de grimper les échelons de l'entreprise, ou, l'expérience aidant, de créer la leur, est une façon d'augmenter de façon durable et pérenne le pouvoir d'achat de tous. Au contraire, imposer une barrière salariale à l'emploi revient à concentrer les augmentations de pouvoir d'achat liées à l'expérience sur les populations les moins mal servies par notre système éducatif.
Certains rétorqueront qu'il est difficile de boucler les fins de mois avec le SMIC, alors avec « moins que le SMIC », bonjour la galère. Inutile de prétendre le contraire. Mais une solution de solvabilisation par une allocation dégressive, ou un impôt négatif, ou des « chèques éducation-logement-santé », financés par une base fiscale la plus large possible, est infiniment préférable au mécanisme d'exclusion du salaire minimal.
Laissons les marchés déterminer librement tous les salaires par la rencontre de l'offre et la demande, et aidons les moins bien payés à accéder au minimum vital par une allocation redistributive, dégressive pour éviter les effets de seuil incitant à préférer l'assistanat au travail, et nous permettrons à des milliers de familles actuellement exclues du monde du travail de retrouver l'espoir de voir augmenter à nouveau leur pouvoir d'achat.
L'ascenseur social bloqué par les règlementations
Naturellement, le SMIC n'est pas la seule barrière nuisible au retour des moins qualifiés dans l'ascenseur social. Un code du travail qui renchérit considérablement le coût des ajustements à la baisse de la masse salariale quand le carnet de commandes diminue en est une autre. Comme me l'avouait un professionnel du bâtiment, qui manquent aujourd'hui de main d'oeuvre, je résume:
Et voilà pourquoi, selon Woody Allen, « non seulement Dieu n'existe pas, mais essayez donc de trouver un plombier pendant le week end ! »
Lorsqu'une entreprise sait qu'en cas de mauvaises ventes, le coût d'ajustement à la baisse de sa masse salariale sera, de par la loi, augmenté en fonction de sa masse salariale, et bien, elle limite sa masse salariale, donc l'embauche de nouveaux personnels et la hausse des salaires des personnels existants, même quand les vaches sont bien grasses. Supprimer les freins aux licenciements permettrait de libérer l'embauche, vous l'avez souvent lu ailleurs, mais aussi, on le dit moins, d'élargir l'échelle des rémunérations. Quant aux employés perdant leur emploi, ils auraient plus de facilité à en trouver un nouveau.
Les sur-réglementations ont d'autres effets dramatiques sur l'ascenseur social. On le sait peu, mais si on met à part le secteur des hautes technologies, 70% des grands créateurs français d'entreprises du Top 1000 du magazine l'Expansion étaient des autodidactes, de niveau Bac ou inférieur. Certains n'avaient même pas obtenu de certificat d'études primaires. Les fondateurs de grandes dynasties d'affaires comme les Mulliez (Auchan) et bien d'autres n'étaient pas des énarques mais des « self made men ». Et bien des créateurs de PME qui ont su cahin caha résister aux aléas conjoncturels et qui approchent aujourd'hui de l'âge de la retraite sont des personnes qui ont commencé sans diplôme comme apprenti ou employé. Mais à l'époque où ils ont commencé leur ascension, les réglementations opposables représentaient moins de 50.000 textes, ce qui paraît déjà beaucoup. Aujourd'hui, ce sont 580.000 documents à caractère législatif ou réglementaire, chacun générant moult interprétations jurisprudentielles, qui grèvent le quotidien du créateur d'entreprise. Croyez vous sérieusement que cette sur-réglementation favorise les velléités d'entreprendre des personnes les moins éduquées ? N'est elle pas au contraire un facteur d'angoisse bloquant face à la prise de risque, qui est déjà suffisamment stressante par elle même ?
Ajoutons que de nombreuses réglementations interdisent directement l'amélioration de l'offre et donc du pouvoir d'achat, dans certains secteurs: limitation du droit de concurrencer la SNCF par des lignes de bus mieux adaptées aux changements géographiques des lieux d'habitation, limitation du droit de commercer pour les grandes surfaces par les lois Galland et Royer, monopole de l'assurance maladie publique, etc... Libérez la concurrence dans tous ces secteurs et les prix baisseront, et le pouvoir d'achat s'en trouvera amélioré...
Conclusion
Toute tentative de l'état de forcer une augmentation du pouvoir d'achat des moins bien lotis par voie législative est vouée à échouer et à provoquer l'effet inverse. Seules une libération des forces créatrices de valeur, une concurrence non entravée entre offreurs de services et une acceptation du libre jeu de l'offre et de la demande pour répartir les fruits de la croissance assurent durablement une confortable augmentation du niveau de vie pour tous.
Pour continuer sur le même sujet : Pouvoir d'achat: solutions socialistes ou solutions libérales ?
Bonne année à tous !
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