Il y a des pays où on fait de la politique autrement. En Estonie, une coalition de 4 partis -libéral, conservateur, écologiste et social démocrate- vient de se mettre d'accord pour réduire le taux de la Flat Tax locale de 22% à 18% d'ici à 2011, tout en remontant le seuil d'exemption sous lequel aucun impôt n'est perçu. Il faut dire que depuis 2000, l'Estonie aligne des croissances annuelles supérieures à 7%, et que de ce fait, les rentrés fiscales ont augmenté de 22% et 15% en 2004 et 2005... L'état n'ayant que faire de ces surplus, les dirigeants ont donc décidé de redonner du pouvoir d'achat aux estoniens en diminuant les taux de prélèvements. Comme quoi, ce serait donc possible... ailleurs !
Il s'agit bien de la croissance réelle du PIB en Estonie, vous ne rêvez pas.
source Wikipedia
Interrogés par des journalistes finlandais pour savoir si ils envisageaient de réintroduire des taux progressifs pour les plus hautes tranches d'imposition, les officiels estoniens ont déclaré poliment qu'il n'en voyaient pas l'intérêt. En outre, il semblerait que le parti le plus libéral de la coalition ait pour objectif d'arriver à abaisser le taux unique encore plus, à 12%, pour faire de l'Estonie "un des 5 pays les plus riches d'Europe".
Avec un taux de chômage descendu à 4,6% en 2006 (12,6% en 2001), un budget excédentaire et une dette publique inférieure à 10% du PIB, gageons que l'Estonie part sur de très bonnes bases pour atteindre cet objectif entre 2015 et 2020. Rappelons que le PIB par habitant Estonien (2006, ajusté en Parité de Pouvoir d'Achat) représente aujourd'hui 59% de celui de la France, contre 32% en 1994 (source IMF). La politique économique Friedmanienne -"ultra libérale", donc, en novlangue gauchiste - de Mart Laar et de ses successeurs, basée sur une liberté totale de circulation des investissements, des impôts à taux uniques et zéro barrières douanières, va réussir, en 25 ans, à amener un pays ravagé par 50 ans d'esclavage sous le joug soviétique à un niveau de vie peu ou prou comparbale à celui de l'Europe de l'ouest. Le cas de l'Estonie constitue une preuve expérimentale supplémentaire du principe mis au jour par James Gwartney pour l'OCDE, selon lequel la croissance du PIB est largement corrélée avec la modicité du poids de l'état dans l'économie.
Pendant ce temps, en France, les candidats retirent de leur programme toute mention de baisse d'impôts et multiplient les promesses de dépenses nouvelles. déprimant...
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