La Californie est, de tous les états unis, celui qui a promulgué le plus de lois, de codes et de règles visant à limiter l'extension périphérique des villes, i.e. "étalement urbain".
Rien n'est épargné à l'aspirant lotisseur du Golden State: Urban Boundaries (limites territoriales physiques à la construction), Housing caps (quotas annuels de logements autorisés) et règles de zonage souvent exhaustives rendent la transformation de terrain vierge en terrain constructible très difficile, faisant passer le code de l'urbanisme français pour un aimable roman de gare pour enfants.
Cet intégrisme écologique a conduit la Californie au rang peu enviable d'état à l'immobilier le plus coûteux des USA (cf. le rapport annuel de l'institut Demographia), avec un rapport entre prix médian des transactions et revenu médian des ménages deux fois plus élevé qu'en France, et trois à quatre fois plus élevé qu'au Texas.
Résultat: Le contribuable californien sera heureux de savoir qu'il subventionne des logments "abordables" (à 500.000 Dollars pour un 2 pièces - soit 450.000 PPA- , tout de même...) pour permettre à des familles "défavorisées" touchant moins de... 177.000$ par an, soit, en parité de pouvoir d'achat, 156.000 Euros (plus d'un million de nos ex-Francs !), de se loger à Santa Barbara, la ville du sitcom du même nom (générique "inoubliable").
Santa Barbara, qui nous dira,
combien, coûte le mal de vivre...
Nous avons là un cas flagrant de ce que Thomas Sowell, l'un des plus remarquables penseurs conservateurs, appelle "the socialism for the rich". Ne rions pas trop vite, dans un élan de moquerie anti-américaine facile. Nous connaissons en France des aberrations similaires dans le principe, même si les montants en jeu sont certes bien moins caricaturaux.
Ainsi, les remises fiscales "Robien" ou "Borloo" permettent à des gens qui ont les moyens d'investir dans la pierre - pas les bénéficiaires du RMI, en général...- de financer en partie sur le dos des autres contribuables un patrimoine immobilier, sous réserve qu'ils le louent leur logement quelques années à des plafonds correspondant à 80% du prix du marché.
Seul problème: à cause des règlementations excessives que nous avons promulguées pour "encadrer" la construction, le coût brut de l'immobilier à augmenté de 100-110% depuis 1995, et de 75-80% en données corrigées du revenu des ménages. Par conséquent, 80% des prix de marché actuels représentent une augmentation de 30 à 40% des loyers "de marché" en 1995...
Ainsi, des bobos "upper middle class" (*) peuvent trouver des logements achetés par d'autres bobos upper middle class à 20 du m2 à Paris, au lieu de 25, grâce aux impôts payés par tous (cette chère TVA...), y compris les plus modestes: un bel exemple de justice sociale et d'équité, assurément ! Ces Logements plafonnaient au prix de marché à 14-16/m2 en 1996, à l'époque où le logement était certes "un peu cher" mais pas en crise aiguë... Il s'agit d'un énième exemple de détournement d'argent public, généré par des lois pseudo-sociales, au profit de catégories qui pourraient très bien s'en passer, et ce pour corriger des soi disants "dysfonctionnements de marché" en réalité provoqués par d'autres lois tout aussi perverses.
Seule solution à la crise du logement, en France comme ailleurs: que l'Etat arrête de s'en occuper !
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* En théorie, les logements "Borloo" sont soumis à plafond de ressources du locataire, ce que n'étaient pas les "Robien". Dans la pratique, le plafond de ressource ne joue qu'à l'entrée dans le logement, et si le revenu du locataire augmente avec le temps au dessus dudit plafond, il continue à bénéficier du logement subventionné à loyer bonifié: encore de l'aide pour ceux qui n'en n'ont pas besoin ! Sans parler des combines classiques consistant, pour un ménage "trop aisé" souhaitant bénéficier de l'aubaine, à signer le bail au nom d'un parent complaisant...
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