La bataille acharnée que se livrent les législateurs
européens et américains pour conquérir l'oscar de la politique de
subventions agricoles la plus absurde bat son plein. La carte ci
dessous vaut bien un sourire amusé:
Une épidémie frappe Manhattan ?
Les points rouges matérialisent les adresses des bénéficiaires de subventions agricoles américaines habitant... Manhattan, une célèbre ferme de célébrités à ce qu'il parait. Les cercles les plus imposants indiquent un bénéficiaire touchant plus de 250.000 Dollars.
C'est que la vie est chère à Manhattan, on ne refuse pas l'argent de poche. Tous ces fermiers en difficulté, qui doivent sans aucun doute se battre chaque jour près de leur exploitation pour survivre, méritent assurément une subvention. Eux au moins, ne sont pas morts...
Au delà du sarcasme dont je concède qu'il est un peu facile, la genèse de ce document n'est pas inintéressante.
Il est issu du département de l'agriculture*, dans une tentative de communication de l'administration Bush pour faire croître dans l'opinion un courant d'idées anti-subventions. En effet, le président américain, ayant constaté que, malgré ses efforts répétés, le congrès ne voterait décidément pas la suppression pure et simple des subventions (le "Farm Bill"), souhaitait en réduire considérablement la portée, en limitant la subvention maximale à 200 000 USD par exploitation (contre 1 million actuellement) et surtout en réduisant les absurdités et autres niches pour chasseurs de primes opportunistes du "bill" actuel.
Cela aurait réduit le nombre de bénéficiaires de 1 million à... 40.000, ce qui aurait considérablement réduit l'impact des subventions dans le budget fédéral, et la distorsion qu'elles opèrent sur le commerce agricole mondial, pour le plus grand bénéfice des pays les moins développés.
Hélas. La majorité démocrate (i.e: socialiste) du congrès, si prompte à dénoncer l'égoïsme de l'Amérique de GW Bush et l'insuffisance de l'aide vers les pays pauvres, a sans aucune honte rejeté la proposition, maintenant le plafond à 1M.USD et conservant les astuces et échappatoires légales permettant à de très nombreux "Manahttan Farmers" et autres bénéficiaires "discutables" de maintenir leurs privilèges aux dépens du contribuable et des chtitt paysans nafricains. La morale du politicien étatiste est très élastique, partout dans le monde.
Les democrates ont dû embaucher un nouveau conseiller très expert en matière d'électorat rural...
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* On apprécierait un effort de transparence identique du ministère français de l'agriculture, ou de la DG VI de la commission à Bruxelles...
Hat tip : Johan Norberg
Heureux de pouvoir enfin adresser des commentaires et félicitations pour ce nouveau site. Macadam Cowboy montre bien comment les subventions sont à l'origine d'effets pervers allant à l'opposé des intentions originelles des gouvernants. Cela doit inciter les pouvoirs publics à limiter les subventionnements (et les niches fiscales), ce qui ne peut que diminuer la dépense publique, alléger la tâche des administrations "providence",diminuer la pression fiscale.
Rédigé par : michelPoitiers | mardi 18 septembre 2007 à 10h30