Le titre de cette note est-il un délire ou une provocation ?
Nombreux sont ceux qui, voulant discréditer les idées libérales,
prennent pour exemple les problèmes de la société américaine comme
preuve de l'échec d'un certain "ultra libéralisme" qui en
serait la marque de fabrique.
Cette rhétorique est biaisée pour deux raisons :
D'une part, ces problèmes sont souvent exagérés et amplifiés. Les lecteurs pourront utilement se référer à cette ancienne note comparant la pauvreté en France et aux USA, qui n'a guère pris de rides à ce jour, dans laquelle j'estimais que la pauvreté chronique réelle aux USA était certainement plus proche de 2% de la population que du chiffre officiel de 12%. 2%, sont toujours 2% de trop, mais dans un pays qui accueille chaque année 3 à 4 fois plus d'immigrants que la France, comparé à la population de départ, depuis le début des années 80, la performance n'a rien de honteux.
D'autre part, et c'est ce point que je développerais dans cette note, une analyse un peu plus fine des principales plaies affectant la société américaine montre qu'à chaque fois, ce sont des interventions de l'état censées corriger des comportements non souhaités par certaines classes de technocrates, qui ont créé ou sensiblement aggravé les difficultés qui affectent les USA.
Bien que les interventions ci après décrites n'entrent pas toutes dans l'épure du programme du PS français, elles relèvent toutes du souhait de brider la capacité des individus de choisir leur voie, et de forcer, par le biais de la loi ou de la fiscalité, des comportements collectifs conformes aux canons du politiquement correct de l'époque. En ce sens, elles constituent bien, au sens originel du terme, des socialismes. Le titre de cette note n'est donc pas - enfin, pas seulement - une provocation à destination des lecteurs de gauche !
Voyons à présents quelques exemples.
Le Coût du logement et les conséquences sociales du logement cher
La crise du crédit subprime a mis en lumière l'ampleur de la bulle spéculative immobilière qui a frappé l'économie américaine ces dernières années. Plus encore qu'en France, les prix de la pierre (ou plutôt du bois, matériau de construction privilégié outre Atlantique...) ont connu une croissance totalement déconnectée du revenu des ménages entre 1998 et 2006.
Cela, c'est le constat superficiel. Lorsque l'on creuse les marchés immobiliers US, on constate que 35 des 107 premières agglomérations sont restées bon marché alors que sur les 44 marchés carrément « inabordables » de ce pays, une grande partie était encore accessible en 1995.
Les marchés qui sont restés abordables recouvrent certes parfois des zones en -très relatif- déclin, mais aussi des cités en très forte croissance économique et démographique, telles que Houston, Atlanta, Dallas, Austin. Ce ne sont donc pas des facteurs purement macro-économiques qui expliquent ces différences de comportement entre marchés.
Les lecteurs réguliers de ce blog savent bien où se situe la différence entre le Texas et la Californie ou le nord-est: dans les villes chères, des réglementations des sols abusives ont empêché les constructeurs de maison de rencontrer une demande en forte croissance, alors que là ou ces règles sont restées minimalistes et ont conservé aux propriétaires des terrains le rôle principal dans le choix de l'affectation de leurs sols, la hausse des prix a été bien moins redoutable.
Ces réglementations consistent généralement en une planification spatiale, voire quantitative, de ce qui peut être construit sur une zone donnée, sous l'égide de technocrates et d'élus locaux aux motifs parfois pas toujours avouables. Censées produire des bénéfices environnementaux réels ou supposés, ou permettre l'inclusion de logements subventionnés dans des programmes neufs, elles ont surtout conduit à augmenter artificiellement la valeur du patrimoine des propriétaires de logement établis, au détriment des nouveaux entrants sur le marché, quant elles n'ont tout simplement pas servi à alimenter la ségrégation spatiale entre quartiers riches et pauvres. Ces réglementations constituent un cas d'espèce particulier, celui du "socialisme pour les riches", nous parlerions de socialisme bourgeois ou "bobo" chez nous, où des prétextes sociaux et environnementaux servent à distribuer une rente de situation à certaines catégories qui n'ont rien de défavorisé.
Les effets d'un immobilier hors de prix sont particulièrement dévastateurs. Un think tank de centre gauche, la Brookings institution, sans doute l'un des 10 plus grands think tank d'outre Atlantique, a établi, dans une étude d'août 2006, que les villes peu réglementées du Texas avaient des taux de pauvreté plus faible, plus de diplômés universitaires et des prix de logements plus bas que les cités à réglementation «extensive ». De Glaeser à Krugman, les plus grands économistes de toute sensibilité politique ont reconnu le caractère éminemment prépondérant des règles de zonage limitatif en vigueur dans certaines métropoles dans la formation des bulles immobilières récentes.
Lorsque dans certaines métropoles, les ménages doivent consacrer 40% de leur revenu, voire plus, pour se loger, il est compréhensible que certains aient du mal à payer une assurance maladie privée, ou que d'autres aient le sentiment que leur pouvoir d'achat diminue.
Que les USA comprennent que les règles de zonage limitatif de l'usage des sols, dont ils furent les pionniers, sont à la source de bien des difficultés économiques et financières des ménages, alors ils feront un grand pas vers la marginalisation des problèmes sociaux liés à la pauvreté qui les affectent.
Conséquence grave de la distorsion immobilière : la crise du subprime
Il serait naturellement faux d'imputer la totalité des problèmes sociaux des USA à la hausse des prix immobiliers et à la perte de pouvoir d'achat « hors habitation » qui en découle.
Mais la crise du subprime actuelle peut lui être largement imputée. Cette crise, qui pourrait conduire environ 1 à 2 millions de ménages à la faillite financière, avec perte de leur logement (tous ne seront pas SDF, beaucoup trouveront simplement une location beaucoup plus petite), est la conséquence d'une suite de dysfonctionnements dont une grande partie s'explique par la distorsion opérée par la réglementation foncière sur la valeur des logements. Faute d'en avoir compris les mécanismes, de nombreux acteurs de la finance, depuis les emprunteurs jusqu'aux fonds qui ont racheté leurs créances, ont cru pouvoir asseoir leur créance sur des actifs en fait surévalués. Quels que soient les griefs que l'on puisse adresser à certains acteurs du marché du crédit qui se sont exposés inconsidérément à certains risques par attrait pour certains paris spéculatifs, ou qui ont poussé des ménages peu fiables à l'endettement en sachant qu'ils pourraient revendre à des pigeons les créances foireuses ainsi contractées, jamais le marché du crédit immobilier n'aurait pu se comporter comme il l'a fait si le « signal prix » envoyé aux acteurs du marché du logement n'avait autant été distordu par la réglementation du sol, alimentant de fait des réflexes purement spéculatifs.
Mais il y a pire. La loi américaine, soucieuse d'autoriser l'accès au rêve américain pour toutes les familles, y compris les plus pauvres, comporte des dispositions qui obligent les établissements bancaires à proposer des prêts adaptés aux familles les moins solvables, sous peine de procès en discrimination. Naturellement, les chiffres montrent qu'il serait faux d'imputer à cette loi, le CRA (Community Reinvestment Act), votée sous Jimmy Carter, l'intégralité de la responsabilité de la crise actuelle. En revanche, il est aujourd'hui clair qu'elle l'a amplifiée, les banques, devant certains profils de clientèle, ne jouant plus leur rôle prudentiel en refusant des prêts voués à la forclusion, mais prêtant tout de même pour se conformer aux prescriptions d'une loi prétendant instaurer artificiellement l'égalité de tous devant l'accès au crédit.
Là où la loi Française pousse sûrement les banques à un excès de prudence, la loi américaine les force à un abus de témérité. Les cultures sont différentes, mais le résultat est là: une intervention législative votée à des fins égalitaristes, donc strictement socialiste dans sa finalité, a amplifié à l'excès une crise qui sans cela aurait sans doute pu avoir moins de répercussions sur des millions de gens.
Le système de santé américain: un échec relatif de l'hybridation socialiste-libérale
Le système de la santé américain est généralement critiqué selon deux aspects. Tout d'abord, le coût des actes médicaux y est prohibitif, vu de France. D'autre part, un nombre important d'américains n'a pas accès à une assurance médicale abordable.
Commençons par ce dernier point. Le chiffre de 45 millions de personnes sans assurance maladie est souvent cité, et comme de juste, il est trompeur. Il s'agit du nombre de personnes qui se trouvent, au cours d'une année donnée, sans assurance pendant au moins une journée, ce qui n'est pas la même chose ! La raison en est simple: dans le souci de favoriser l'accès des salariés à l'assurance, la loi américaine permet aux entreprises de déduire un contrat d'assurance maladie d'entreprise de leurs charges. Ceci a trois effets pervers. Tout d'abord, lorsqu'une personne se trouve entre deux emplois, ce qui est plus fréquent aux USA que chez nous, mais pour des durées plus courtes, le contrat d'entreprise est généralement suspendu. D'où le nombre important de familles non assurées au moins un jour par an, la durée moyenne de non-assurance tournant autour de 3 mois.
Le second effet pervers de ces assurances d'entreprise est le même qu'en France: elles cachent à l'assuré le coût réel de sa prise en charge. Couplé avec des systèmes de tiers payant, le patient peut ne pas se rendre compte des dépenses qu'il occasionne et adopter une posture peu responsable par rapport à sa consommation de soins. Naturellement, sa prime va augmenter, mais... Ce n'est pas lui qui paie, c'est sa boite ! Le négociateur de la société ne sera pas enclin à optimiser le rapport qualité prix de son assurance comme le serait un individuel qui « jouerait avec son argent »: les primes tendent à augmenter.
Or, les travailleurs indépendants, ceux qui travaillent dans des petites entreprises, ou ceux qui sont en période d'essai, ne bénéficient généralement pas d'une assurance maladie d'entreprise, trop chère. Ils doivent donc contracter des assurances aux prix fort du fait de l'irresponsabilité engendrée par le système d'une partie des acteurs. D'où la proportion de personnes de classe moyenne mal assurées.
Les personnes sous le seuil de pauvreté et les personnes âgées bénéficient de deux systèmes publics de prise en charge nommés MedicAid et MediCare, qui leur assurent une prise en charge intégrale des soins. Ce ne sont donc pas les plus fragiles qui sont lésés par le système, mais ceux qui se trouvent juste au dessus du seuil de pauvreté. A l'opposé du spectre, on trouve aussi des personnes qui s'estiment suffisamment riches pour ne pas s'assurer et être leur propre assureur. Et enfin, des personnes à haut revenu, mais qui doivent payer des charges de logement trop élevées (cf. Plus haut).
Là encore, une disposition permettant de masquer artificiellement le coût des prestations médicales à certains patients aboutit à une inflation de ces coûts. Il est évident que les contrats d'entreprise ne devraient pas être favorisés fiscalement, quitte au contraire à ce que le budget fédéral prévoit des remises d'impôts individuelles compensant partiellement le coût de l'assurance pour les plus démunis, sous forme de chèque santé ou d'impôt négatif.
Toutefois, l'assurance n'est pas seule en cause dans le coût du système de santé américain. Trois autres phénomènes rentrent en ligne de compte, et l'honnêteté m'oblige à dire que le troisième n'a rien à voir avec le socialisme - Le titre de cette note est donc bien une scandaleuse provocation vis à vis de nos lecteurs de gauche, qui peuvent donc s'en donner à coeur joie dans les commentaires ! -
Le premier problème qui affecte le système de santé américain tient, paradoxalement, au socialisme des autres pays. Les USA sont le seul grand marché du médicament dans lequel les prix soient libres. La plupart des états de l'UE réglementent les coûts du médicament. Il en résulte que les grands laboratoires pharmaceutiques, dont les coûts de recherche et développement sont très élevés, ne peuvent les amortir que sur le seul marché américain. La liberté des prix aux USA finance l'accès à de nouveaux médicaments à coûts contrôlé dans le reste du monde. En revanche, le coût des génériques y est généralement bien plus faible, du fait de la compétition sur le marché.
Deuxième difficulté, en rapport avec la précédente, dont l'origine tient aux excès bureaucratiques de l'administration américaine, de nature purement socialiste, donc : les coûts de recherche et développement explosent du fait de l'inflation réglementaire voulue par la FDA (Food and Drugs Administration), dont de nombreux professionnels questionnent aujourd'hui les excès. Certes, il est normal que les laboratoires s'assurent que les substances qu'ils mettent sur le marché ne soient pas nocives, mais le risque de procès en cas de manquement aux plus élémentaires règles de la prudence les dissuade déjà de faire n'importe quoi. Aussi la longueur démesurée des cycles de validation, allongés par la bureaucratie, augmente les coûts de développement d'une molécule tout en réduisant la durée de protection de ladite molécule par son brevet au moment de l'obtention de l'autorisation de mise sur le marché : Le coût des médicaments est par conséquent poussé artificiellement à la hausse.
Le troisième problème, dont on exonérera le socialisme de toute responsabilité – j'entends déjà d'ici: "enfin une once d'honnêteté dans ce blog scandaleusement partisan !" -, réside dans une application mal maîtrisée du principe de responsabilité au niveau judiciaire. La justice américaine repose plus que la nôtre sur le principe des dommages aux victimes, qui se décomposent en deux parties: le dommage réel, (réparateur) et le dommage punitif, qui a pour but de dissuader l'auteur du dommage de pratiquer à l'excès le « risk management » en infligeant volontairement des petits dommages à des tiers, car cela coûterait moins cher que la prévention dudit dommage. Ce principe est à la base excellent, car il pousse les offreurs de biens et services à la prudence, quand bien même ils exercent une activité à risque. Hélas, mal encadré dans de nombreux états, il a conduit à la multiplication des procès de nature plus ou moins frivole, les plaignants voyant dans leurs propres malheurs l'occasion de s'enrichir plus qu'ils ne l'auraient jamais espéré au cours d'une vie normale, et même lorsque le dommage subi est réel, le risque que la part punitive du dommage soit définie sous la pression de l'émotion plus que de la raison est fort. Aussi les médecins doivent ils payer des primes d'assurance hors de proportion avec leur espoir de chiffre d'affaire, ce qui provoque tout d'abord une raréfaction des vocations médicales, et donc... Une hausse des tarifs de ceux qui restent sur le marché. Les états qui ont clairement posé des limites aux dommages recevables par les plaignants en fonction du type de préjudice subi sont ceux qui ont le mieux limité cette inflation, mais le problème n'est pas simple et n'est à ce jour pas résolu.
Le même problème se rencontre à un degré moindre en France. Mais comme chez nous, les tarifs médicaux sont encadrés, les médecins touchés par l'augmentation des primes ne peuvent répercuter les coûts de l'assurance dans le prix de leurs actes. Il en résulte de nombreuses pénuries de praticiens dans certaines spécialités, dont la presse se fait souvent l'écho: obstétriciens, anesthésistes... La hausse des réparations en cas de mauvaise pratique médicale a sans aucun doute permis les progrès récemment enregistrés en France en matière de maladies infectieuses post opératoires, pour lesquelles notre performance était abominable, mais a eu pour corollaire l'occurrence de pénuries. Au contraire, la situation américaine permet de maintenir la présence de spécialistes, mais à des prix dramatiquement élevés. Ce sont deux choix différents.
Big governement
Il y aurait bien des aspects de la société américaine à analyser, comme la réforme des aides à la personnes (welfare to workfare), qui a évolué d'un assistanat pur et simple sous le très socialisant Lyndon Johnson (programme ADFC) à une aide conditionnée à un comportement positif en terme de réinsertion ou de recherche d'emploi (TANF) sous Clinton, ce qui a permis de sortir plusieurs millions de personnes de la pauvreté. Comme quoi les dégats du socialisme, qu'il soit affiché ou rampant, ne sont jamais irréversibles, lorsqu' un président, fut-il à gauche de l'échiquier politique US, s'y attaque.
Mais l'évolution récente la plus préoccupante concerne la propension croissante du gouvernement fédéral à accumuler les dépenses interventionnistes à l'utilité douteuse. Les lignes budgétaires consacrées à « l'arrosage » fédéral des états (appelé avec mépris « pork barrel spending ») a été multiplié par 10 (!), de 1400 à 14 000, entre 1995 et 2005. La croissance des dépenses discrétionnaires de l'état fédéral (environ 1/3 du budget total, le reste étant constitué de dépenses « obligatoires » liées à toutes les lois votées par le passé) a été supérieure de 10%par an sous la présidence de G.W. Bush, alors qu'elle avait été fort bien contrôlé sous celle de Bill Clinton. La guerre en Afghanistan et en Irak n'explique que 45% de l'augmentation de ces dépenses. Le reste a été constitué de subventions à tout un tas de projets locaux d'un intérêt souvent douteux (dont un symbolique « Pont vers nulle part en Alaska », qui a soulevé une indignation exceptionnelle dans tout le pays), visant sans aucun doute à fortifier le soutien du congrès aux expéditions militaires au proche orient.
L'administration Bush n'est toutefois pas la seule a devoir être blâmée. L'opposition démocrate a ainsi reconduit les subventions agricoles que GW Bush voulait fortement réduire, y compris dans ses excès les plus choquants. Toutes ces dépenses ont contribué à maintenir des déficits budgétaires conséquents, alors que la hausse des recettes fédérales a été spectaculaire du fait de l'effet Laffer observé suite aux baisses des impositions marginales décidées par l'administration Bush II.
Il est difficile d'analyser la part de responsabilité de l'accumulation des déficits budgétaires (quand bien même ceux ci affichent enfin une réduction significative en 2006, et sans doute en 2007, aux alentours de 1,5-2% du PIB) dans la relative panne de croissance actuellement observée aux USA, par rapport à d'autres causes telles que la crise du subprime. Les déficits budgétaires répétés accroissent l'endettement et donc tendent à pousser les taux d'intérêt longs payés par le gouvernement à la hausse de quelques fractions de points, car il faut chaque année placer un nombre croissant d'obligations d'état sur le marché pour équilibrer les déficits par la dette, et plus il y a de dette à placer, plus les taux demandés par les investisseurs montent. Cela pénalise toute l'économie, les emprunteurs privés voyant se répercuter sur leurs crédits les hausses de taux imposées à l'état (d'une façon générale, les signatures des états sont considérées comme plus sûres que les signatures privées, et donc ces dernières se voient contraintes d'emprunter à un taux supérieur à celui de l'état).
Bref, le Parti Républicain au pouvoir a totalement oublié les préceptes de Ronald Reagan, et semble avoir terriblement « gauchi » sa ligne politique, économiquement parlant, à l'instar d'une autre droite que nous ne connaissons hélas que trop bien...
Conclusion
Les exemples ci dessus, liste non exhaustive, montrent que non seulement les USA, bien que plus libéraux que la France, ne sont en rien l'archétype ultra-libéral dénoncé par le microcosme politico-médiatique français, mais que nombre de problèmes réels supportés par la société américaine sont soit provoqués, soit largement amplifiés, par des interventions mal a propos des états, locaux et fédéral. Sachant que malgré cela, la société américaine génère, par habitants, 30 à 40% de richesse en plus que notre bonne vieille France (en Parité de Pouvoir d'achat), on peut se demander à quel point cette différence évoluerait si les américains, éclairés par leurs innombrables think tanks libéraux ou conservateurs, éradiquaient les scories les plus nuisibles de l'intervention publique de leurs multiples niveaux de législation !
Et beh! L'angoisse la feuille blanche est partie on dirait! ;)
Voilà un des billets que j'attendais, car je voyais bien, de part les faits, que les USA étaient loin de "l'ultra-libéralisme" dont on nous rabache les oreilles à longueur de journée dans les médias et les discours.
On pourrait également parler du protectionnisme et des taxations douanières destinés à "protéger" certains types d'industrie…
Il y a aussi ce que Ron Paul appelle "l'inflation tax", provoquée par les trop fortes dépenses gouvernementales.
Et encore on ne parle ici que du libéralisme économique. Moi qui vit encore aux USA (jusqu'en décembre), je peux vous dire que sur les aspects sociétaux, les USA sont souvent plus anti-libéraux que la France (la faute au conservatisme - d'apparence - d'une partie importante des Américains sur les questions des moeurs).
Et Comment ne pas citer également le "Patriot Act"?
Sinon, quelle est la part que représentent les dépenses publiques par rapport au PIB américain?
Rédigé par : Mateo | mercredi 10 octobre 2007 à 04h18
Voici ce qu'indique le site du World Book de la CIA :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/us.html#Govt
Budget fédéral américain en 2006 : 2 660 milliards de dollars
PNB : 13 130 milliards.
Rédigé par : Frédéric | mercredi 10 octobre 2007 à 08h25
@fred,
il ne s'agit que du budget fédéral, un peu moins de 20%, il faut y ajouter celui des états, pour obtenir la dépense publique globale. soit environ 30% mais je ne retrouve pas le chiffre exact (site OCDE).
à rapprocher de 53-54% en France.
@l'auteur: effectivement, vous faites de la provocation, selon vous, à quel niveau de dépense publique faudrait il descendre pour ne plus être taxé de socialisme "rampant ou affiché" ?
Rédigé par : klopinambour | mercredi 10 octobre 2007 à 09h40
Excellente note Vincent, merci pour ton travail.
Je suis heureux de te voir à nouveau en forme.
Rédigé par : Maxime | jeudi 11 octobre 2007 à 00h36
Concernant le système de santé, il me semblait avoir lu quelque part que les Américains n'étant pas toujours libres de choisir leur assurance santé, ce qui entraînait donc un manque cruel de concurrence. Quelqu'un peut-il confirmer?
Rédigé par : Mateo | jeudi 11 octobre 2007 à 06h36
Dans certaines boites, l'assurance de la boite est obligatoire.
presque le même pb qu'en France dans certaines boites mutuelles obligatoires.
Rédigé par : vincent | vendredi 12 octobre 2007 à 05h36
OK merci. Mais où ai-je lu ça? :)
Plus généralement, c'est donc un problème de monopole "local" et tout ce que cela implique.
La sécu française est monopole à l'échelle du pays.
Rédigé par : Mateo | vendredi 12 octobre 2007 à 07h31
Dernier chiffres bruts publiés :
Revenues de l'état fédéral :
* 2 119 milliards de $ en 2005
* 2 568 milliards de $ en 2007
Dépenses de l'état fédéral :
* 2 466 milliards de $ en 2005
* 2 731 milliards de $ en 2007
Déficit public :
* 413 milliards de $ en 2004
* 317 milliards de $ en 2005
* 248 milliards de $ en 2006
* 163 milliards de $ (1,2 % du PIB) en 2007
Etant nul en économie, je ne fait pas de commentaires mais je rappelle que le budget fédéral était en 2001 en bénéfice de 236 milliards de dollars.
Peut on rappeler la derniére fois ou un budget français était au moins en équilibre ?
Rédigé par : Frédéric | samedi 20 octobre 2007 à 11h09
@ fred:
Le dernier budget fr en excédent était, de mémoire, en 1973. On a atteint l'équilibre en 1980 avec Raymond barre.(je cite de mémoire) - depuis 74, la dette, en monnaie constante, a été multipliée par 6,7...
merci pour les chiffres US ! Le budget 2001 était le dernier voté en 2000 sous l'administration Clinton.
Certains analystes de la politique US affirment que lorsque le président a une majorité aux deux chambres, peu importe son parti, il dépense. Dès qu'une des deux chambres est à l'opposition, ils deviennent plus rigoureux. J'ignore si l'analyse est pertinente, je pense que c'est un peu plus compliqué, mais cela mériterait examen.
Rédigé par : Vincent | samedi 20 octobre 2007 à 15h04
Bonjour,
Je voudrais juste apporter un complément d'information relatif au début de la note et qui me semble nécessaire concernant le rapport entre pauvreté en France et aux USA que je regarderais sous l'angle du chômage. Un élément souvent ignorer par nombre de Français est la méconnaissance qu'il n'y a pas, à proprement parler, de chômeurs de longue durée aux USA ; donc rien quand celà ces deux pays ne sont pas comparables. Il y a un mouvement de l'emploi générer (en partie, ce n'est pas la seule raison) par une société qui condamne l'assistanat, ou en tout cas qui ne l'encourage pas. Le problème est, que souvent le fait qu'il y ait des pauvres aux USA est un prétexte pour beaucoup de Français a dénigrer totalement ce pays. L'aberration en France est tel que notre système social crée de la précarité et du chômage. Pour moi, le seul modèle économique socialisant est le capitalisme. Il y a certes des pauvres aux USA mais c'est l'un des pays où proportionnellement il y en a le moins. Il faudrait commencer à se demander pourquoi, c'est l'un des pays où il y en a le moins plutôt que de se demander pourquoi il y en a.
Note pour Vincent : je ne sais pas si vous êtes le même Vincent qui a répondu a mon message sur l'attribution du Nobel de la paix à Al Gore, j'ai répondu à mon tour à votre message, si vous le souhaitez celà m'interresserait d'avoir votre avis.
Cordialement
Rédigé par : Franvers | mercredi 12 décembre 2007 à 16h11