L'article du 13 ctobre 2007 dans lequel je m'en suis pris à Al Gore sans prendre de gants - Avec en prime un titre provoc' à souhait - a été repris par le site de l'institut Hayek, ce qui est fréquent, puis par celui de l'UPJF, ce qui est plus rare. Il a fait l'objet d'une réponse visant expressément au dénigrement de ma modeste personne par des attaques ad hominem parfaitement inconvenantes de la part d'une certaine Monique Sellier, qui n'en dit guère sur qui elle est. Non pas que je sois soupe au lait, mais il y a des limites que je ne pouvais laisser franchir, et je me suis donc permis de riposter sans vraiment faire de cadeau. Ceux que ces enfantillages intéressent pourront lire la diatribe de Mme Sellier et ma réponse.
Toutefois, la dernière partie de ma réponse abordait, succinctement mais en allant à l'essentiel, le fond du problème: pourquoi la plupart des libéraux sont ils réticents à se rallier aux décisions politiques visant à lutter contre l'émission de gaz à effet de serre ? Je la reproduis donc ici (avec au passage des corrections de pure forme):
"Le débat scientifique est loin d'être clos, contrairement à ce que les tenants de la pensée dominante voudraient nous faire croire, et il existe de très sérieuses présomptions pour que le rôle des émissions humaines de CO2 dans l'évolution du climat ait été copieusement surestimé par le GIEC.
Toutefois, la tendance longue de l'évolution du climat est indubitablement au réchauffement depuis la fin du petit âge glaciaire. Imaginons que nos rejets de CO2 en soient la cause principale. Quelle devrait être notre réaction : devrions-nous combattre à tous prix les émissions de CO2, au risque de perdre de nombreux points de croissance, ou devrions-nous faire ce que nos aïeux ont toujours fait, nous adapter aux changements de notre cadre de vie extérieur ?
Indiscutablement, la seconde proposition nous paraît plus rationnelle que la première.
Le choix de l'adaptation nous prémunit contre l'éventualité d'un changement d'hypothèse dominante. Si demain, les rangs des sceptiques sur le rôle du CO2 venaient à grossir au point que le réchauffement ne soit plus imputé que marginalement au CO2 et principalement à une cause sur laquelle nous ne pouvons pas agir, comme, par exemple, le soleil, tous les investissements que nous aurions consacrés à réduire nos émissions de CO2 se trouveraient fortement dépréciés.
D'autre part, dans un monde de ressources limitées, nous devons affecter en priorité nos ressources à la résolution des problèmes les plus graves et urgents. Toute la question est de savoir si la hausse de température annoncée de l'ordre de un à deux degrés en un siècle - sous réserve qu'aucune rétroaction négative ou aucune rupture dans les cycles solaires ne vienne modifier la façon dont les tendances actuelles se prolongent - constitue un problème plus grave que quelques nuisances mineures comme l'approvisionnement en eau des populations des pays émergents, l'émergence du terrorisme de masse, les épidémies de HIV ou de H5N1, et que sais-je encore.
Si nous voulons traiter le plus grand nombre de ces problèmes dans un monde où la population continue d'augmenter, nous avons désespérément besoin de croissance. Aussi les décisions allant dans le sens d'une réduction autoritaire prématurée des rejets de CO2, par anticipation de progrès technologiques qui nous permettraient d'y parvenir sans peine quelques décennies plus tard, constituent une erreur même si la thèse de la culpabilité du CO2 anthropogénique se révèle fondée, et plus encore si elle ne l'est pas.
C'est au contraire par plus de croissance et de maîtrise technique que nous dégagerons les ressources qui nous permettront de faire face aux évolutions induites par le changement climatique, quel que soit son origine, s'il poursuit son évolution tendancielle. Nous avons besoin de plus de libre commerce, de mondialisation des échanges, de liberté d'innover.
Or, que ce soit par le biais de la Taxe Carbone ou par des mesures coercitives de limitation de la croissance (...), ou un surcroît de réglementations opposables, les préconisations les plus en vogue vont au contraire dans le sens d'un transfert accru de richesses et de pouvoirs de décision des individus vers les états.
Tant la théorie libérale que l'expérience récente de pays qui ont poussé au maximum la logique de subordination des choix individuels à la puissance de l'état , nous incitent à croire qu'il est un danger bien plus grave que la perspective de voir la température de la planète gagner 1 degré ou le niveau des mers monter de 50 cm : c'est celui de voir les états se saisir massivement du prétexte, fondé ou non, du changement climatique réputé anthropogénique, pour réduire les capacités d'adaptation dont l'homme a toujours su faire preuve par le passé, et que la progression de ses connaissances et de sa richesse rendra encore plus spectaculaire à l'avenir. Vaclav Klaus a magnifiquement développé cette idée dans quelques uns de ses textes, dont celui-ci en particulier.
Mme Sellier épouse le préjugé bien en vogue selon lequel, je cite :Il y a une difficulté majeure pour la pensée libérale, c'est de penser le rapport entre les générations, et les conditions de la transmission des trésors actuels aux générations suivantes, qu'il s'agisse de trésors matériels, intellectuels ou spirituels. Nous ne devons pas plus sacrifier la génération actuelle aux générations futures que le contraire.
Il s'agit d'un contresens majeur. Parce que la pensée libérale s'appuie sur les piliers que sont la propriété, qui incite ceux qui en sont détenteurs à la gérer sur le long terme, et la responsabilité, qui pousse les individus à ne pas commettre de dommages envers la propriété d'autrui, elle est bien plus à même de faire prendre de décisions de long terme aux différents acteurs économiques, que les recettes dirigistes diligentées par des politiciens dont l'horizon est généralement borné par les échéances électorales, ou pire encore, les lubies de régimes glissant tout doucement vers un autoritarisme technocratique soft, qui prennent des décisions sans la moindre incitation au calcul économique... Ce sont indiscutablement les sociétés libérales qui ont le meilleur bilan en matière d'amélioration de l'environnement sur le long terme, et plus les droits de propriété seront développés, plus la transmission d'une propriété en bon état aux générations futures sera garantie.
Ceci dit, nous n'ignorons pas (...) que la logique du droit de propriété n'est pas entièrement applicable sans intervention publique régulatrice dans le domaine du rejet de gaz dans l'atmosphère, pour laquelle des droits de propriété individuels ne peuvent être définis de façon pratique. Il est donc normal que les états puissent mettre en œuvre, soit par la réglementation, soit par des mécanismes de marché, des seuils d'émissions de substances reconnues comme nuisibles par la science... A condition que le danger soit avéré, que la connaissance scientifique en soit suffisante, et que les seuils retenus ne remettent pas en cause, par une sévérité excessive, nos capacités de développement : les coûts des solutions imposées ne doivent pas excéder ceux du danger à éviter.
Le CO2 n'est aucunement un poison de l'atmosphère. Nous en respirons, nous en rejetons plus encore lorsque nous expirons, et les plantes tirent avantage de sa présence dans notre air pour leur croissance. Si l'on en croit les membres du GIEC, les rejets de CO2 d'aujourd'hui exercent une influence déterminante sur le climat des 100 prochaines années, voire plus encore, mais il s'agit de phénomènes évolutifs très lents.S'ils sont dans le vrai, alors le choix de laisser un débat scientifique dépassionné améliorer nos connaissances pendant cinq à dix ans, sans se lancer dans de grandes politiques publiques dont le rapport coût efficacité n'a rien de garanti à ce stade, puis agir en conséquence dans 10 ans avec bien plus d'efficacité, paraît sensé.
Mais pour cela, il faut que le débat puisse avoir lieu.
D'où l'importance, pour les libéraux, de dénoncer avec force, parfois en termes virulents, ceux qui veulent confisquer le débat scientifique au bénéfice d'intérêts personnels qui ne sont pas ceux du plus grand nombre.
D'où l'importance, pour tous ceux qui émettent des doutes sur la validité du dogme dominant, quelles que soient leurs opinions politiques par ailleurs, de pouvoir le faire sans d'autre crainte que celle d'être contredits sur le terrain scientifique, sans avoir à subir d'attaques personnelles, de procès en négationnisme.
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En illustration de la supériorité des sociétés libérales sur le dirigisme étatique en matière d'environnement, voici une success story libérale : celle de la république Tchèque, avant et après la libération du joug communiste (En Anglais, par Lubos Motls).
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Lire également, par Nigel Lawson, ancien chancelier de l'échiquier de Margaret Thatcher, "The economics and politics of climate change", un remarquable réquisitoire en faveur de l'adaptation aux changements du climat par la croissance.
Alors pour vous, 2000 experts du GIEC, c'est rien ?
Avec vos coneries, on peut voir se multiplier les secheresses, les ouragans, le bengladesh peut être rayé de la carte par la monter des eaux, et pour vous, c'est que dalle ? Il suffit "d'attendre" qu'on en sache plus ? Laisser n'importe qui bruler le CO2 dans son 4X4 ?
si vous n'etiez pas aussi écoeurant, vous seriez presque drole.
Rédigé par : vert forever | samedi 17 novembre 2007 à 12h02
"Parce que la pensée libérale s'appuie sur les piliers que sont la propriété, qui incite ceux qui en sont détenteurs à la gérer sur le long terme, et la responsabilité, qui pousse les individus à ne pas commettre de dommages envers la propriété d'autrui"
Ceux qui ne sont pas propriètaire semblent exclus d'office de votre systéme. Ne sont ils bon qu'a respecter la proriété d'autrui ? Ne peuvent-ils pas condamner la nuissance du bien d'autrui ? Votre pensée n'est pas libérale mais égoiste.
Rédigé par : latruite | lundi 19 novembre 2007 à 09h10