Wendell Cox affirmait il y a peu dans ces colonnes (français, anglais) que la crise des subprime était d'abord une crise du droit des sols dans les cités les plus réglementées des USA, ce qui rejoignait mon analyse, mais aussi celle de sommités telles que Thomas Sowell, et, par anticipation, Paul Krugman, qui l'avait sans doute vue venir avant tout le monde.
Cette interprétation "non financière" de la crise du crédit que nous vivons actuellement suscite au mieux des commentaires polis des analystes mainstream. Ils ont bien tort. Wendell a étudié plus finement la propagation des risques immobiliers et la surévaluation des actifs immobiliers dans les 50 marchés les plus importants des USA. Il en déduit que sur les 4,8 Milliers de milliards de dollars d'accroissement (corrigé du revenu des ménages) de l'exposition des banques US au risque immobilier entre 2000 et 2007, 83% au minimum sont imputables aux 20 marchés les plus réglementés, soit 3 960 milliards de dollars (cf. données chiffrées).
Si ces marchés avaient connu la même stabilité des prix que ceux où la réglementation des sols est plus souple, alors l'exposition au risque de faillites personnelles des banques et de leurs emprunteurs aurait été plus basse de 4 000 milliards.
Ce qui aurait fondamentalement changé le niveau de risque systémique vécu par les marchés financiers, aurait considérablement réduit le nombre d'emprunteurs défaillants, n'aurait pas nécessité d'injections massives de liquidités de la Fed qui sauveront les meubles à court terme, au prix d'une résurgence de l'inflation au niveau mondial... Bref, la crise du subprime serait restée un épiphénomène tout juste bon à faire parler quelques spécialistes deux minutes lors des chroniques de marché sur BFM.
Or, les marchés incriminés ne représentent que 26% du stock de logements occupés par leurs propriétaires aux USA. 1/4 des marchés en folie à cause de lois du sol malthusiennes ont donc provoqué des anticipations déraisonnables qui ont entrainé la crise financière la plus dure du système financier international depuis 1930.
Raison de plus pour en finir avec les lois du sol violant le droit de propriété, et ce des deux côtés de l'Atlantique !
>> Lire : How Smart Growth Exacerbated the International Financial Crisis
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On attendait Al Quaida, Ben Laden, la guerre indo-pakistanaise, les missiles russes vendus au marché noir, et ce sont finalement les urbanistes de gauche qui vont provoquer la fin du monde. C'est quand même fabuleux.
Je ne me lasse pas de m'émerveiller de la quantité de destruction que peuvent causer des idiots* lorsqu'on leur donne le pouvoir.
* = je ne parle pas seulement des urbanistes, on pourrait étendre ceci à la classe politique mondiale mis à part quelques exceptions comme V.Bénard, Ron Paul, etc.
Rédigé par : Pierre | mercredi 30 avril 2008 à 11h00
Rassurez vous, le pouvoir de destruction des urbanistes de gauche (mais honnêtement, ils sont aussi cons à droite) n'est rien à côté de celui des banquiers centraux. Par contre, ils ont fait moins de morts mais plus de misère économique qu'UBL...
Quant aux (brillantes) exceptions que vous mentionnez, d'abord, merci pour moi, ensuite, c'est assez peu mérité me concernant, vu la modération de mon engagement politique jusqu'alors, enfin, donnez nous le pouvoir, et nous deviendrons des idiots nous aussi !
Rédigé par : vincent | jeudi 01 mai 2008 à 22h07
merci Vincent de nous avoir déniché cette information de source NASA sur le refroidissement du Pacifique. J'ai transmis cette info à Jean Martin, scientifique qui dont le blog analyse toutes les inepties sur le thème du réchauffement global, et il en a fait une analyse scientique qu'on peut lire : http://www.pensee-unique.fr/froid.html
Cette information apporte un élément immportant à ceux des scientifiques qui estiment que les phénomènes naturels sont prépondérants sur l'évolution du climat.
Cela m'inspire plusieurs interrogations. En premier lieu, celle de l'utilisation de la science pour manipuler les opinions, qui semble devenir le mode de gestion politique du monde. En second lieu, les sacrifices énormes qu'on demande aux populations au nom de principes scientifiques dévoyés. Et comme je ne crois pas que les hommes d'état qui dirigent le monde sont des idiots, je me demande ce que cache cette adhésion aux théories de plus en plus fragiles du "réchauffement global". Je suis convaincu que cette énorme manipulation est destinée à faire avaler des mesures draconiennes de limitation de consommation d'énergies fossiles qui occasionnent des transferts de richesse, et donc de pouvoir, aux pays producteurs de matères premières combustibles. Si c'est le cas, il faudrait le déclarer sans ambiguité, et cesser de prendre l'humanité entière comme un ramassis d'idiots qu'on peut éternellement berner. L'évolution du monde pose suffisamment de problèmes pour qu'on n'aille pas dilapider nos efforts pour des objectifs mal fondés.
Rédigé par : michel | dimanche 04 mai 2008 à 12h46
Point de complot là-dedans, juste la force de persuasion d'une communication bien huilée. Il suffit qu'une petite majorité de scientifiques ou plus simplement les scientifiques les plus influents "à la télé" disent qu'il n'y a pas de contestation possible, que ceux qui ne sont pas d'accord sont des hérétiques etc. pour que 90% de la population le croit. Les politiques suivront forcément, d'une part car ils ne sont pas différents de la population, en ce sens qu'ils n'ont en général pas beaucoup plus de connaissances dans le domaine des sciences et d'autre part car même en ayant les connaissances requises pour juger objectivement, très peu d'entre eux se risqueront à aller à l'encontre de 90% de leurs électeurs.
Et oui, bienvenue dans la médiacratie: celui qui communique le mieux est celui dont les idées prennent le pouvoir, peu importe leur justesse.
Rédigé par : Mateo | dimanche 04 mai 2008 à 13h40