Socialism for the rich - Encore une charge contre les subventions agricoles, cette fois ci aux USA. Selon le journal de l'université de Harvard, The Crimson :
« The current farm bill allows farmers with incomes up to $2.5 million per year to collect federal dollars; in 2001, 73 percent of subsidies went to the largest 10 percent of American farms. Previous recipients of much-needed farm aid have included media mogul Ted Turner and Kenneth Lay of Enron fame. David Rockefeller—one of those Rockefellers—received $554,000 in subsidies from 1995 to 2005, despite his estimated net worth of $2.6 billion.
(...)
Les subventions sont inefficaces. Elles modifient artificiellement les comportements (NdVB: productifs et de consommation) et aboutissent au final à une perte sèche. Bien qu'elles puissent aboutir a des prix de détail artificiellement bas, les fonds qui financent cette différence viennent de la poche du contribuable, les coûts surpassant les bénéfices."
J'aurais pour ma part ajouté que le producteur subventionné est moins incité que celui qui ne l'est pas à rendre sa production efficace, et donc que la "baisse" de prix permise par la subvention n'est que de très courte durée. A moyen terme, la perte d'efficacité des producteurs subventionnés compense la baisse des étiquettes au détail permises par la subvention.
Quant au phénomène de captation de la subvention par les classes aisées, il n'est propre ni aux USA, ni au domaine de l'agriculture...
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Berlusconi III : Aznar ou Chirac ? Il est possible, mais hélas pas certain, que la dernière élection législative Italienne marque un véritable tournant dans la conduite des affaires du pays, parce que les deux principales forces en compétition, y compris celle qui a été battue, ont réussi à unifier leurs coalitions autour de blocs stables, et en ont éliminé les petites composantes qui étaient le plus susceptibles de faire blocage aux réformes absolument indispensables pour guérir l’Italie, grande malade de l’Union Européenne.
Cependant, la majorité de S.Berlusconi ne pourra entreprendre les réformes nécessaires que si son leader ne détourne pas l’usage du pouvoir en vue d’améliorer sa situation personnelle, notamment vis-à-vis des juges… Par Giovanni Birindelli, pour l’institut Hayek.
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Sans innovation agronomique, les famines sont inévitables - A l’heure où des choix politiques irresponsables des pays riches risquent de plonger le tiers monde dans des situations de famine (cf. cette note) dont nul ne mesure très bien les conséquences, l’institut Molinari fait œuvre utile en rappelant le rôle du progrès technique dans l’amélioration de l’alimentation d’une population toujours croissante, et en donnant la parole au père de la première révolution verte, Norman Borlaug, dont l’héritage scientifique fabuleux est aujourd’hui menacé par le néo-obscurantisme d’activistes anti-OGM qui ont hélas l’oreille de Kofi Annan, le décidément particulièrement lamentable ex-secrétaire général de l’ONU. Citation :
« Borlaug n'apprécie guère « les utopistes bien nourris qui vivent dans les beaux quartiers et viennent dans le Tiers Monde pour y causer de graves dommages » en effrayant les populations et en bloquant l'usage des biotechnologies. Ces militants particulièrement durs ont ainsi persuadé la Zambie de laisser sa population mourir de faim plutôt que de leur permettre de manger du maïs OGM donné par les États-Unis. Ils s'opposent également aux insecticides pour combattre la malaria, aux énergies fossiles, aux barrages hydroélectriques, et à l'énergie nucléaire pour produire une énergie abondante, fiable et peu chère dans les pays pauvres.
« Notre planète compte 6,5 milliards d'habitants, explique Borlaug. Je vous en prie, utilisez du fumier. Vous ne pouvez pas rester assis à ne rien faire. Mais si l'on utilise que des engrais organiques et des méthodes naturelles sur les terres arables existantes, nous ne pouvons nourrir que 4 milliards de personnes. J'ai du mal à imaginer 2,5 milliards de personnes se portant volontaires pour disparaître. »
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(Pardonne mon Français d'étranger...)
A mon avis, l'écrit de Birindelli est coupable de faire comme si l'Italie était un pays de ancienne démocratie, un pays où un politicien doit tenir ses promesses ou être puni dans la élection suivant.
Ce n'est pas vrai ici. C'est un fait bien connu que Berlusconi manqua a son programme dans les années 2001-2006, mais les Italiennes ne l'ont pas puni pour son échec - peut-être parce que la gauche de Prodi et Veltroni était vraiment terrible, ou parce que ils pensent dans le court terme.
De toute façon, Birindelli est naïf quand il écrit "this time Mr. Berlusconi will have no excuse for not carrying out the structural reforms he promised during the electoral campaign".
Berlusconi n'aurait pas des excuses: il n'aurait besoin de lors.
Rédigé par : Nihil Credo | dimanche 20 avril 2008 à 21h25