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dimanche 05 octobre 2008

Commentaires

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Naufrage

"Les libertariens se font les avocats de l'abolition des banques centrales, et de l'émission de monnaie par des banques privées.[...] je suis fermement convaincu que, s'il y a des raisons de se défier de banques centrales "publiques", il y a tout autant de raisons de se défier d'émetteurs privés de monnaie."

Remplacez "émetteurs privés de monnaie" par n'importe quel biens ou services, et vous aurez un argument typique du gauchiste, appliqué à tous les domaines de l'économie; Les acteurs privés ne sont motivés que par le profit, seul l'Etat est au service du peuple blabla.
Pour quelle raison ce monsieur en oublie tout ses fondamentaux économiques dès qu'il s'agit de production de monnaie? Quelle magie fait qu'alors que les émetteurs privés de n'importe quel bien ou service sont soumis à la main invisible de marché, les émetteurs privés de monnaie pourrait s'en passer?

Est-ce la volonté de se démarquer d'une frange "d'extrémisme du libéralisme" qui pousse à de tels platitudes? Ou la peur de franchir un trop grand fossé intellectuel? Anyway c'est bien dommage, surtout sur le site d'un institut portant le nom d'un grand personnage de l'école autrichienne.

Naufragé

Pour ma part, je crois que publier des propositions de réformes à l'intention des décideurs politiques est peine perdue. L'Etat a ses propres incentives, et ce ne sont pas l'intérêt général si tant est qu'on puisse le définir.
Il vaut mieux se contenter d'expliquer tout le mal que fait l'Etat par ses interventions et son existence, à l'intention des simples citoyens. Le résultat sera peut-être plus long à venir, mais ce sera autre chose que deux trois réformes pseudo-libérales à l'existence sans cesse menacée par l'existence de l'Etat.

Naufragé, un de ces tarés de libertariens

michel

Oui, Vincent, le droit est essentiel à la société. Il faut un droit clair, solide, stable. Ce n'est évidemment pas le cas du fatras juridique qui nous submerge et qui offre des dizaines de milliers de niches à effets pervers. Il faut enseigner les principes du droit à l'école. Il faudrait qu'on puisse dire à nouveau "nemo censetur igorare legem", principe malheureusement devenu caduc.

Le droit ne peut être efficace qu'accompagné d'une bonne justice. La aussi, nous connaissons des dérives consternantes (voir mes commentaires sur l'affaire du mariage et de la virginité).

Le liberalisme me parait le système le plus pertinent en démocratie. J'en viens même à me demander si libéralisme et démocratie ne sont pas synonymes tant ils sont liés l'un à l'autre. L'étatisme n'est pas la démocratie, car c'est le despotisme des administrations et des technocrates.

Mais bien entendu, s'il faut moins d'état que celui qu'on endure aujord'hui, il n'en reste pas moins qu'on ne peut se passer de pouvoirs publics.

Le rôle de l'Etat est d'autant plus efficace qu'il sait se concentrer sur son coeur de métier: l'ordre public et la qualité du droit. C'est dans ce cadre que les agents économiques privés peuvent s'exprimer le mieux et en toute sécurité.

L'Etat et le Droit doivent être l'expression de la volonté des individus d'une organisation sociale qui leur assure les meilleures marges de liberté et qui offre cette liberté également à tout le monde.

Cela dit, la notion d'état ne doit pas être confondu avec celle de pouvoir centralisé. La répartition des compétences entre autorités différentes et démocratiquement constituées est à considérer. Décentralisation, subsidiarité, séparation des pouvoirs assurent de meilleurs équilibres et une proximité des réalités que n'offre pas le centralisme.

Mais je constate une chose: la liberté, la démocratie (et donc le libéralisme) ne peuvent s'épanouir qu'au sein de peuples éduqués. Il a fallu quatre vingt ans d'apprentissage à la France, après la Révolution, pour être capable d'instituer une république durable. Mais notre peuple n'est pas encore assez instruit pour exercer la démocratie et pratiquer le libéralisme. Il bénéficie d'une assez bonne formation professionnelle, il emmagasine beaucoup de connaissances, mais il est trop inculte en droit, en économie, en organisation sociale, son esprit critique est mal exercé. C'est donc une proie facile pour la manipulation et la désinformation que les gouvernants actuels utilisent, faute de pouvoir recourir à la dictature.

lolik

Bonjour Vincent

Les recommandations sont effectivement intéressantes sur le fond : mais reste, bien sûr, les détails de leur application. Dividendes contre stocks option, pourquoi pas, mais à quelle hauteur ? et pendant combien de temps ? Et votés par qui ? Toujours les mêmes comités de rémunération ? J'ai l'impression que même si l'idée est bonne on peut tout autant la pervertir que les autres. Il me parait plus sage de s'en remettre au vote des actionnaires qui sont le mieux à même d'apprécier la performance de leurs dirigeants. D'autant que les entreprises naissantes ont réellement besoin des stocks option pour attirer des compétences qu'elles seraient bien incapables de rémunérer, ni en salaires à leur prix de marché, ni en dividendes puisqu'elles n'en distribuent pas les premières années pour réinvestir. En tout cas, on est d'accord, on ne peut pas rémunérer un risque qui n'existe pas, ce que font les parachutes dorés : la rémunération du risque doit rester à celui qui le prend, c'est à dire l'actionnaire.

Rocou

Charles Desmet a tort, il connaît mal le libertarianisme et fait un gros contre-sens: jamais les libertariens n'ont prétendu que "seule l'entreprise privée est honnête". Au contraire, ils ont intégré la nature de l'Homme, avec ses qualités et ses défauts.
Ce que disent les libertariens, c'est que les erreurs des privés n'impactent qu'eux-même alors que les erreurs du public impactent tout le monde. La conclusion est qu'il est préférable de faire appel au privé.
Desmet, comme beaucoup de libéraux classiques interprètent cette conclusion de travers.

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