Le prêt à haut taux (8%) consenti par l'état aux banques afin de permettre d'accorder des facilités de trésorerie aux PME n'était pas forcément désiré par certaines banques. Qu'importe: ce sera un prêt forcé, ce que l'association "contribuables associés" dénonce avec férocité. Essayons d'imaginer, à partir de leurs informations, un dialogue (fictif) entre le PDG de la BNP et Christine Lagarde:
Christine Lagarde: Monsieur le PDG de la BNP ? bonjour, Christine Lagarde. Vous n'avez toujours pas réclamé votre prêt de 4,27 milliards que j'ai ordonné à votre banque de contracter auprès de l'état. Je vous demande de vous presser.
Baudoin Prot : Sauf votre respect, madame la ministre, je n'en veux pas de votre prêt. D'abord, il est bien trop cher, et quand j'ai besoin de prêts, je sais où m'adresser, au cas où vous en douteriez. Deuxio, je suis moi-même prêteur, voyez-vous, et en ce moment je suis plutôt à la recherche d'emprunteurs sérieux et solvables.
Christine Lagarde: Mais c'est obligatoire, Monsieur le PDG, c'est un devoir national. Pensez donc ! Si les banques qui n'ont pas besoin de prêt le refusent, c'est comme-ci on faisait connaître à tout le monde le nom des banques qui sont en difficulté. Vous devez être solidaire de vos confrères.
B.P.: Madame La sinistre, excusez-moi, mais si mes confrères ont déconné, je ne suis pas supposé payer une taxe pour les récompenser de leur médiocrité. Nous sommes encore en économie libérale, me semblait-il. Quoique des fois, je me demande...
Christine Lagarde: Ta ta ta. Monsieur Prot, vous devez accepter d'emprunter à l'Etat. Je vous propose un deal: Vous prenez le prêt, et comme moi même, j'ai besoin de trouver l'argent, vous me faites un prêt de 4,27 milliards, ça ira comme ça ?
B.P.: je n'ai pas besoin d'argent, Madame la Ministre. Cela dit, si l'Etat a besoin de 4,27 milliards, vous pouvez toujours monter le dossier et me l'envoyer. Je pense qu'avec l'aval de Monsieur Strauss-Kahn au FMI, ça pourra aller.
C.Lagarde : Ne jouez pas au plus con avec moi, je pourrais gagner. Votre dernier contrôle fiscal remonte à quand ?
B.P: .... (intérieurement: "La S@£°§e !")
C.Lagarde : Merci d'avoir accepté ce très généreux prêt de mes services, Monsieur Prot.
Trève de plaisanterie. Alors qu'en Grande Bretagne, les banques qui n'ont pas besoin du prêt de Gordon Brown peuvent heureusement s'en passer, le dispositif français ne constitue rien moins qu'un racket.
Pire même, l'intrusion des préfets dans les instances dirigeantes des banques, pour "s'assurer qu'elles prêtent bien aux PME" ouvre les prémisses d'un CRA à la Française. Comme le dit Contribuables associés:
La réalité sera donc la suivante : un préfet, saisi par un patron de PME mécontent de s’être vu refuser un crédit, dira au directeur de la banque qu’il doit faire crédit à cette PME, même si elle ne le mérite pas, car c’est l’État qui le demande. La décision sera donc prise par l’État, et le risque par le banquier. Le favoritisme et le copinage marcheront à fond. L’irresponsabilité s’installera.
Accepter ou refuser d'octroyer un prêt devrait rester un choix strictement économique. L'intrusion du politique dans la surveillance des banques risque de forcer ces dernières à octroyer des prêts naturellement refusés dans un marché non perturbé. Il en résultera un plus grand nombre de mauvaises créances dans le bilan des banques.
Ces dispositions risquent d'instaurer vis à vis des PME un mécanisme similaire à celui mis en place par l'état US avec le CRA imposé aux banques et les quotas imposés par le HUD (ministère US du logement) à Fannie Mae et Freddie Mac pour les ménages: la banque "doit prêter" sur injonction législative ou exécutive, au mépris de considérations économiques élémentaires. Mais nous avons amplement vu que tant le CRA que les quotas du HUD, qui prétendaient aider les ménages américains défavorisés, leur ont en fait mis la tête sous l'eau.
Espérons que les obligations imposées par l'état aux banques pour "aider" les PME n'aboutiront pas, à terme, à les noyer, et les banques avec elles !
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Dans le même article, selon C.A.: "Le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, l’a aussi compris : il a déclaré que la meilleure solution pour que son pays sorte de la crise sera de baisser les taxes et les dépenses publiques, en gardant un budget en excédent."
Quelques députés français semblent l'avoir compris, comme M. Remiller, mon contradicteur de mardi soir sur Radio Courtoisie. Il ne nous manque que des gens de bon sens, comme Stephen Harper, à la tête de l'état...
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On peut avoir le mp3 du débat de Courtoisie ? :-)
Rédigé par : John Loque | jeudi 30 octobre 2008 à 16h11
ils doivent me l'envoyer par CD - j'attends...
Rédigé par : vincent | jeudi 30 octobre 2008 à 18h51
Tout à fait d'accord avec toi, si le gouvernement avait réellement voulu aider les PME, ce n'est pas en forçant les banques à prêter qu'il aurait du agir, surtout que les banques si elles peuvent choisir ne prêteront qu'à celle en très très bonne santé et pas à celle qui ont réellement besoin, mais si elles ne peuvent pas choisir elles vont devoir aider des canards boiteux, condamnés même sans la crise, ce qui donnera un nouveau CRA comme tu le dis si bien. Le problème est que l'intervention de l'Etat fausse toute notion de choix et si l'Etat avait réellement voulu aidé les PME, il aurait du décidé de suspendre et rééchelonner les paiements des cotisations sociales, à court terme, et à plus long terme, baisse même provisoirement le taux d'impôt sur les sociétés. Cela aurait permis de redonner de la trésorerie à court terme et des capacités d'autofinancement à moyen terme.
Mais bon, cela aurait aussi fait un petit trou dans le budget de l'Etat et les auraient empêché de faire de la politique à l'ancienne : RSA, emplois aidés et autres dépenses sociales qui vont permettre d'"amortir le choc de la crise"...
Rédigé par : Niko | samedi 01 novembre 2008 à 08h54
Gonflé vous êtes d'accuser l'État américain !
Car, depuis longtemps, celui-ci est au service des puissants de ce pays !
Il est même devenu une coquille vide, dans laquelle les sociétés privées des copains (et même de certains hommes politiques au pouvoir : Chesnay, Rumsfeld...) se sontengouffrés. Rien que sur le plan militaire, toute la logitisque, le génie, sont l'objet de contrats avec le civil; les "militaires" du privé constituent en outre la deuxième force en Irak...
Ainsi, après avoir baissé les salaires, augmenté les dividendes, diminué les droits des salariés, accordé des parachutes dorées et des stocks options... (l'examen des PIB est révélateur sur ce point), les avides du libéralisme en voulaient encore plus : ils ont ouvert au-delà du bons sens, et de l'honnêteté, le crédit tout azimut au lieu d'augmenter les salariés pour faire tourner la consommation à tous prix et conserver leurs marges depuis le milieu des années 70 (soit après leur réaction aux Trente Glorieuses ici).
Maintenant que tous les artifices et injustices ont été utilisés, vous vous voulez accusé l'État !
Mais l'État, c'est d'abord un gouvernement d'hommes et de femmes, et, particulièrement aux U.S.A., aux ordres des financiers et des patrons !!!
Lorsque les autorisations de crédits hypothécaires étaient accordées à des gens ayant des revenus insuffisants, vous allez nous dire que les banquiers étaient contraints et forcés d'accorder des prêts sans fiches de paie suffisantes (lorqu'ils n'en faisaient pas des fausses pour justifier leurs prêts !) ?!
Rédigé par : Moussars | samedi 01 novembre 2008 à 17h31
"Vous allez nous dire que les banquiers étaient contraints et forcés d'accorder des prêts sans fiches de paie suffisantes."
Oui, Moussars. Exactement. (Sans vouloir répondre à la place de Vincent.) Lisez donc le dossier très documenté sur la crise des subprimes, ici même, avant de recycler des slogans politiques éculés du style "l'Etat est au service des puissants".
Rédigé par : Robert Marchenoir | samedi 01 novembre 2008 à 21h19
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M. Bone dimanche
Rédigé par : sunday bone | samedi 11 avril 2009 à 03h57