John Malkovich n'est pas seulement un grand acteur. C'est aussi un metteur en scène de théâtre remarquable, comme l'a prouvé son "Molière" reçu pour son adaptation de "good canary", de Zach Helm, une histoire d'amour fou, destructeur. Si la pièce est jouée près de chez vous, je vous la recommande chaudement.
John Malkovich aime la France. Passionnément, au point qu'il y vit depuis 10 ans. Ou plutôt, vivait. En effet, selon le cri du contribuable du 15 novembre, il quitte la France pour l'Espagne à cause du Fisc: alors qu'une des pièces qu'il a montées est déficitaire -- Hélas -- et qu'il a perdu 100 000 euros dans l'affaire, le fisc lui réclame 30 000 Euros d'impôts.
"Je ne comprends pas que l'on me taxe sur de l'argent investi et perdu", A-t-il déclaré. Il est vrai qu'aux USA, le Small Business Act permet de déduire de son assiette imposable les investissements dans une entreprise défaillante avant d'atteindre sa 6ème année. John Malkovich vient de comprendre à ses dépens que le fisc français n'applique pas la même logique...
Je ne connais pas les attendus du dossier, mais pour tous les talents artistiques et entrepreneuriaux qui nous aiment mais nous fuient pour des raisons similaires, je pousse un cri de désespoir... cri du contribuable, bien sûr.
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En attendant, vous aussi, faites entrer votre site web... dans la peau de John Malkovich - Clic !
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C'est tout à fait logique.
Il y a à dans la République une forte tendance anti-élitiste et anti-intellectuelle(«La république n'a pas besoin de savants»).
Cette tendance est combattue par son contraire, la promotion de l'élitisme républicain («le baton de maréchal dans la giberne»).
Comme la fiscalité traduit toutes ces tendances, elle assomme les entrepreneurs (des règles, des taux et des barèmes confiscatoires) mais leur laisse quelques échappatoires (les niches fiscales).
La remise en cause actuelle des niches fiscales n'est que la traduction dans le code des impots du fait que le balancier va aujourd'hui dans le sens de l'anti-intellectualisme et de l'égalitarisme borné.
JM s'est juste trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, c'est-à-dire dans la France de 2008.
Rédigé par : Franck Boizard | mercredi 26 novembre 2008 à 07h05
Eh ben JM a bien fait. Il vote avec ses pieds.
Rédigé par : JL | mercredi 26 novembre 2008 à 14h00