Un blog a besoin d'une communauté de participants pour vivre, via ses commentaires. Et depuis quelques mois déjà, certaines discussions au sein de ce blog sont d'une richesse qui fait plaisir à lire. Les échanges sont parfois virils, mais toujours corrects. Merci vivement à tous pour le temps que vous donnez.
Et parfois, une pépite. Celle ci est signée ST, j'en reproduis le meilleur extrait, un argument de poids pour clouer le bec de tous ceux qui nous bassinent avec la prétendue "marche vers l'ultra libéralisme" du monde:
"(...) Alors pour couper court à toute discussion pour savoir si on a connu ces dernières années, ces dernières décennies, ou ce dernier siècle, un mouvement vers plus ou moins de libéralisme, il suffit de regarder une seule chose : la courbe de l'évolution du poids de l'Etat dans l'économie.
source - Cliquez sur l'image pour l'agrandir
En un siècle le poids de l'Etat dans l'économie américaine à plus que triplé (voilà pour le mythe de l'ultra libéralisme américain). Dans le même temps, le poids de l'Etat dans l'économie de la France à presque sextuplé ... Et si pour certains pays on a connu une stabilisation voir une très légère décrue sur les 30 dernières années (résultat du soit disant libéralisme sauvage des Reagan et autres Thatcher), pour la France, la croissance du poids de l'état dans l'économie est ininterrompue sur 100 ans, et très supérieure à tous les autres depuis les années 70, fait quasi unique. Alors parler de grande marche vers l'ultra libéralisme comme on entend si souvent... Comment peut on expliquer que la privatisation, la dérégulation, le soit disant recul de l'Etat, la victoire des neo/ultra libéraux n'ait accouché d'aucune diminution sensible des dépenses publiques, et plus généralement à une contraction du marché libre au profit de la dépense publique ? Si le 20ème siècle atteste d'une chose, c'est d'un mouvement généralisé, régulier, assidu, vers le socialisme."
Cela n'est pas sans poser de questions, d'ailleurs, sur les raisons et les moyens institutionnels d'empêcher cette dérive étatiste continuelle des gouvernements.
Merci ST !
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C'est triste à dire, mais ce constat est bien réel. On ne veut plus entendre parler de liberté... On se cale gentiment vers un assistanat généralisé. Moins on pense, plus des gens "compétents" sont là pour penser à notre place.
C'est assez déroutant d'avoir entendu une fois "Les policiens ont fait des études pour, ils savent ce qui est bon pour nous". Cette phrase fait froid dans le dos. Il suffit de voir comment les cours de l'ENA sont ficelé, comment la "sociale-démocratie" est prodiguée, comment l'interventionnisme global est solution à tout.
J'ai de moins en moins envie de me battre, je me sens seul. Pauvres libéraux qui ont donné leur vie pour un monde libre...
Rédigé par : FireWave | jeudi 06 novembre 2008 à 03h21
Il y a plusieurs causes objectives à l'augmentation des prélèvements obligatoires, née de l'implication des états dans des domaines où les besoins sont allés croissants, du fait de la demande globale de prestations, de la sophistication toujours plus grandes des technologies à mettre en oeuvre et du coût des recherches et développements. Les secteurs les plus budgétivores ont été la santé, l'éducation, les dépenses militaires, la masse salariale de l'administration générale, sans compter avec les interventions dues à la vogue du keynésianisme économique.
Mais une analyse plus approfondie et sytématique du phénomène résulte d'observations très simples: la propension des cadres et agents de la fonction publique à vouloir en permanence élargir leur champ d'action (pour le privé, j'aurais employé le terme champ de responsabilités, mais je ne veux pas induire d'ambigüité sémantique), et accroitre tout ce qui concourt à affermir leur pouvoir et la considération qu'ils inspirent: importance du budget mis à disposition, nombre de collaborateurs. Enfin, il y a la drogue de la subvention, grâce à laquelle le fonctionnaire dispensateur de largesses publiques reçoit des marques d'amour, de soumission, de flatteries et de servilité... Cela procure de grandes bouffées d'endorphines, cette hormone naturelle très proche de la morphine.
De plus, la subvention vous amène à contrôler, à fouiner dans les affaires de vos bénéficiaires. Et puis, comment résister aux amicales pressions de tous vos "amis", dont le nombre et l'importance mettent encore plus en valeur votre puissance et flatte votre ego! Ainsi, tout fonctionnaire gérant une petite cagnotte devient un gentil despote muni de bonnes carottes et d'un bon baton.
Il y a cette manie également de faire des lois, des décrets et des arrêtés. Chaque ministre veut "sa loi", celle qui portera son nom pour l'éternité de l'histoire. Et chaque texte coûte plus d'argent, tant par les coûts directements engagés que par les personnels atttachés à son suivi, les comités de pilotage, les conseils scientifiques et les commissions d'évaluation. Et le pire est que ces lois entraînent aussi des charges supplémentaires pour les assujettis (la maladie des organisations est contagieuse).
Que résulte-t-il de cela en matière d'organisation ? Les structures administratives tendent à conserver immuablement leur géométrie, et la pléthore de peronnels et de matériels s'y développe comme pullulent les charençons dans dans un sac de riz bien fermé. Les recrutements et achats se font au coup par coup, sans pensée organisationnelle, et on aboutit au phénomène dénoncé par Parkinson: plus on est de fous, plus on consacre de temps et de moyens à s'entr'informer, à se réunir, plus on croûle sous le travail en interne, et moins il sort de gaz de l'usine.
Ceci est encore aggravé oar le principe de Peter. La promotion est un dogme de gestion de la ressource humaine, cadrée par de sacro-saints statuts. Dans le privé mal géré, la promotion d'un individu s'arrête lorsqu'il atteint son seuil d'incompétence. Pas dans l'administration. On ne vire pas un cadre de la fonction publique, on ne le rétrograde pas, et on ne peut pas le muter contre sa volonté. Alors, on négocie une promotion en faveur de l'incapable. On peut ainsi finir sa carrière comme Georges Bush ! On multiplie aussi les placards, les fonctions représentatives vides de toutes responsabilités (cabinets, conseillers techniques de hauts fonctionnaires, par exemple), avec bureaux confortables et collaborateurs ad hoc. Michel Crozier, sociologue des organisations a montré que, dans la bureaucratie, la distribution hiérarchisée des fonctions était a peu près décorellées des capacités et compétences démontrées, mais dépendait de facteurs autres, souvent extra-professionnels (réseaux personnels, militantisme) et encore plus souvent parce que la création d'un nouveau poste coïncide avec le tour de untel. Le phénomène est agravé par l'alternance démocratique, qui fait que les nouveaux élus ont besoin de postes stratégiques pour leurs fidèles, sans pouvoir renvoyer les favoris des élus sortants (ah! le passage de Raffarin-Morin à Ségolène en Région Poitou-Charentes !).
Dans le privé, les entreprises qui tournent comme cela dégagent bien vite et sont liquidées. Pas de darwinisme salvateur dans l'administration. Elle tient le monopole de son marché, puise à loisir dans les finances des contribuables et cotisants, et prétend que "l'Etat peut toujours emprunter puisqu'il ne rembourse pas ses dettes" (Mélenchon).
Peu ou prou, toutes les administrations du monde fonctionnent comme cela. Et il n'y a aucun pouvoir, pas même celui des urnes, pour s'y opposer, car le troupeau des citoyens-contribuables-usagers est mal éduqué et pas du tout informé des problèmes pratiques d'économie, de droit, de management et de gestion. Il vote pour des promesses dans lesquelles chaque clientèle peut espérer un cadeau ciblé, ou bien il vote contre celui qui l'a mécontenté, et de plus en plus, il ne vote pas du tout.
Il n'y a pas de structures d'audit compétentes, indépendantes, et capable d'imposer des réformes ou d'alerter suffisamment les électeurs. La Cour des Comptes est un inquisiteur comptable sans pouvoir et dont l'indicateur de succès est le nombre de lignes qu'il génère dans le canard enchaîné, le Centre de Sociologie des Organisations, qui a une expertise pour pratiquer les audits administratifs, n'est qu'une société savante dont les études se terminent invariablement par la forme "la réorganisation a abouti au résultat opposé à celui attendu, laissant les personnels profondément frustrés et démotivés"[expérience pilote d'une tentative de "gestion des compétences" de la magistrature dans le département de X].
Tout cela définit l'immense chantier de la maîtrise de la dépense des pouvoirs publics.
Il y a de la copie à ptévoir pour oblib !
Rédigé par : michel | jeudi 06 novembre 2008 à 06h02
super, je reprends ce tableau et je l'utiliserai dès que j'en aurais besoin !
à bientôt !
Rédigé par : LOmiG | jeudi 06 novembre 2008 à 09h44
Ah, Vincent, ca fait deux fois. Vous allez me faire rougir ! ;)
@michel : on ne peut qu'agréer votre description minutieuse de la dérive de la machine administrative. Néanmoins, j'ai peur que cette donnée, la faible efficacité de la machine administrative, soit difficilement contournable et que peu de solutions sont à trouver de ce coté. L'administration est très faiblement efficace. Il faut faire avec, et lui confier le moins possible. D'ailleurs, "augmenter l'efficacité de l'administration", "dépenser mieux" etc ... sont des tartes à la crème que l'on va retrouver dans TOUS les programmes politiques de droite comme de gauche. C'est la façon simple promettre le financement de nouvelles dépenses sans réduction d'autres programmes ni augmentation des prélèvements. Chaque fois qu'on vous proposera de financer un nouveau programme par des économies de fonctionnement sur les anciens programmes : fuyez. Personne n'a jamais réussi. C'est pourquoi la seule façon de réduire le poids de l'Etat dans l'économie, et la part des dépenses publiques dans le PIB, est de limiter le champs d'exercice du pouvoir de l'Etat. Pas de plaider pour que l'Etat ne finance pas de logement sociaux ou n'octroie pas de prêt à taux zero : plaider pour qu'il n'ait pas le droit de le faire. Pas de plaider pour que l'Etat ne subventionne plus telle ou telle activité par des réductions de charge : plaider pour qu'il n'ait pas le droit de le faire. L'Etat ne se désengagera jamais durablement de son interventionnisme dans tel ou tel secteur de l'économie ou de la société : il faut contraindre le champs d'exercice du pouvoir confié à nos gouvernants. Ce n'est pas simple : c'était l'ambition initiale du "limited government" des pères fondateurs de la constitution américaine, et on a pu voir ce qu'il en est advenu au bout de deux siècles. Tous les gardes fous ont fini par lacher un par un. En tant que libéraux, notre tache n'est pas de convaincre comment mieux utiliser les ressources publiques, mais comment et surtout pourquoi moins les utiliser. C'est toute la difficulté des libéraux à entrer dans la bataille du pouvoir au nom de la limitation de ce pouvoir.
@FireWave : tu n'es pas seul. Tu ne l'a jamais été mais maintenant grâce à Internet, tu peux en faire l'expérience quotidienne, sur ce blog comme sur tant d'autres. Quand à arrêter de se battre : la philosophie libérale a cet avantage qu'elle peut s'exercer en dehors de la sphère de la politique publique. Quelles que soient les restrictions à ta liberté imposées par l'Etat Provicence, l'Etat Nounou, il te reste encore une large capacité de choix personnels pour assumer le maximum de responsabilité sur ta vie. Etre libéral dans la sphère privé c'est assumer cette part de responsabilité et de liberté qui te reste au sein du carcan imposé par l'Etat. Etre libéral dans la sphère publique, c'est lutter pour repousser les murs de ce carcan et agrandir cet espace de liberté. Si tu ne vis ton libéralisme que dans cette lutte dans la sphère politique publique, tu vas en effet t'épuiser très vite.
Rédigé par : ST | jeudi 06 novembre 2008 à 10h10
Certes les USA ont 30% de prélèvement obligatoire mais le système de santé et retraite étant pour une très large part entre les mains du privé, il n’est pas comptabilisé. Alors qu’en France c’est le cas.
La retraite et la santé pèsent au moins aussi lourd que le fonctionnement de l’état et ça va pas s’arranger (du moins tant qu’on aura pas trouvé le moyen de soigner la vieillesse). Il faut comparer ce qui est comparable.
De fait une politique de santé pragmatique viserait à limiter l’espérance de vie (sans le dire bien entendu). La canicule de 2003 a fait ainsi pas mal d’économie. On peut aussi repousser l’age de la retraite.
Rédigé par : jb7756 | jeudi 06 novembre 2008 à 10h18
On dirait que j’ai refroidi l’atmosphère.
Pour enfoncer le clou, il faut savoir que GM et Ford sont lourdement handicapé par le coût des retraites qu’ils doivent verser alors que leur concurrent japonais, récemment implanté, n’ont presque aucune retraite à financer.
C’est là toute la perversité du système US. Et il est clair, ça peut plus continuer comme cela.
Rédigé par : jb7756 | jeudi 06 novembre 2008 à 11h57
@jb7756 : "le système de santé et de retraite étant pour une très large part entre les mains du privé, il n'est pas comptabilisé". .... et bien oui. C'est bien l'idée. Les libéraux ne disent pas que dans la part des dépenses publiques il n'y a pas des dépenses utiles. Ils disent juste que ces dépenses utiles devraient être dépensées avec de l'argent privé, et non public. Car qui dit dépense publique dit dépense hors marché (pas ou peu de marché de l'assurance retraite en France puisque l'essentiel des dépenses concernant la retraite sont captées par un système de prélèvement obligatoire ne laissant quasiment aucune liberté de choix à l'individu). Encore une fois, passer à un système de financement des dépenses de santé privé plutôt que public ne veut pas forcément dire qu'on dépensera moins pour la santé (on pourrait très bien dépenser plus) : cela veut juste dire que ce seront les choix individuels qui dicteront ce niveau de dépense et non le choix de quelques uns au nom de tous (modèle socialiste). L'inverse est vrais, quand on passe d'un système de santé privé à un système de santé socialisé, les coûts ne vont pas disparaitre comme par magie : ils seront juste socialisés. C'est d'ailleurs toujours un sujet d'étonnement pour moi quand je parle de supprimer la sécurité sociale : on me répond qu'avant la sécurité sociale, les gens étaient globalement moins bien soigné. Mais ce qui a changé entre les soins avant et maintenant, ce n'est pas la sécurité sociale qui est juste la modalité de paiement de ces soins, mais le fait que les francais en général se sont enrichis, et qu'ils dépensent plus pour leurs soins. Et quand on me dit que les plus pauvres ne prendraient pas d'assurance privée s'ils n'en avaient pas l'obligation (c'est connu, c'est con un pauvre), je rappelle juste que ce sont les ouvriers qui ont inventé l'assurance santé, pas les riches bourgeois. Et que les caisses de secours mutuel ouvrières ont préexistés la sécurité sociale, et que les libéraux comme Bastiat sont les premiers à s'être opposé à leur absorption dans un système obligatoire généralisé déresponsabilisant. Le débat entre Libéralisme et Socialisme n'est pas de savoir s'il faut ou pas financer des écoles, s'ils faut ou pas se soigner, s'il faut ou pas économiser pour sa retraite : c'est de savoir si c'est choix doivent être les mêmes pour tous et imposés par la majorité gouvernante, ou si c'est choix doivent être les choix libres d'individus responsables. Le marché est le lieu où l'arbitrage économique entre les choix libres et différents de chacun se fait par la fixation d'un équilibre qu'on appelle le prix, et qui permet à chacun de maximiser son bonheur personnel en fonction de ses priorité à lui, que seul lui connait, de ses choix à lui que seul lui peut faire. Socialiser les choix et les dépenses, c'est refuser le marché comme mécanisme naturel d'allocation des ressources en fonction des hiérarchies de besoins et souhaits personnels de chacun. C'est refuser aux individus le droit de chercher leur bonheur où ils l'entendent, et leur imposer des choix qui ne sont pas les leurs au nom d'un bien être collectif décidé par quelques uns. Au vu de tout cela, la part des dépenses publiques obligatoire dans l'économie d'un pays est un EXCELLENT indicateur pour savoir si on oscille entre le libéralisme ou le socialisme. Et au vu des chiffres, ca fait longtemps qu'on oscille plus.
Rédigé par : ST | jeudi 06 novembre 2008 à 12h05
Ce qui serait intéressant aussi c'est de comparer l'augmentation de la dépense publique en pourcentage du PIB avec le ratio Dette sur PIB.
Et de voir comment l'augmentation de l'endettement et de la dépense publique permettent à l'état de maximiser son profit et son interventionnisme.
Rédigé par : bibi33 | jeudi 06 novembre 2008 à 12h31
@ST
Je vous suit tout à fait sur thème de la réduction du champ de compétence des pouvoirs publics. Remarquez bien que je n'emploie pas le mot Etat, car mes observations couvrent aussi bien le pouvoir national, que territorial et communal.
Pour autant, je ne veux pas renoncer à la possibilité de faire de l'administration une entreprise moderne et bien managée. De même, je ne pense pas nécessaire, ni souhaitable, de réduire à une peau de chagrin les compétences des pouvoirs publics.
Vincent nous a rappelé moultes fois que la Suède-état providence du XXème siècle avait saisi l'occasion de sa quasi-faillite de 1993 pour révolutionner son administration et son système d'éducation. Ainsi, les fonctionnaires voyaient leurs promotions et leurs rémunérations dépendre de leurs performances, et surtout, ils devenaient licenciables pour incompétence.
Je ne sais quelle catastrophe il faudrait en France pour pouvoir déclencher un tel séisme, mais si, une telle déconvenue nous arrivait, et avouez qu'on ne peut l'exclure, il ne faudrait pas rater l'occasion pour opérer à vif un tel bouleversement.
Une administration recentrée sur son coeur de métier, qu'il faudra bien définir, avec des structures allégées par cet élagage mais aussi par une cure de remise en forme par amaigrissement, conservant tous ses fonctionnaires compétents et motivés, utilisant des méthodes éprouvées par nos entreprises les plus performantes, un état débarrassé du concept de grands corps, de fiefs énarchiques, Ponts et X-mines, des concours administratifs, avec de larges passerelles entre secteur privé et secteur public dans sa gestion des ressources humaines, avouez que ça aurait de la gueule !
Je crois l'avoir confié dans une réponse à Mateo, je suis un libéral pragmatique, un ancien chef d'entreprise reconverti en fonctionnaire sur le tard sous l'empire de la nécessité. J'ai trouvé du plaisir dans les deux métiers, mais accumulé assez d'expérience pour juger de l'un et de l'autre.
Si mon coeur est libéral avant tout, ma raison est pragmatique. L'un et l'autre peuvent très bien se marier. Nous avons une économie privée qui n'est pas mauvaise du tout et qui pourrait surprendre. La France est riche en matière grise mal exploitée. Je crois qu'un pays qui développe les compétences et sait les utiliser au mieux partout, en politique, en administration, à la direction des entreprises et à tous les niveaux de responsabilités de l'entreprise, dans la vie citoyenne enfin et surtout, ce pays là serait le plus heureux du monde, le plus riche, le plus efficace.
Et je ne crois pas rêver. Vous, les libéraux, que vous soyez libertariens, libéraux, sociaux-libéraux ou simplement des amoureux de la liberté, vous avez un rôle important à jouer, même si vous semblez "à contre-courant". Mais je pense qu'au sein de la majorité silencieuse, un peu frileuse, il existe beaucoup de gens susceptibles d'adhérer à ces thèses, pourvu qu'on leur propose des applications concrètes et réalistes.
Pour conclure, mon sentiment est que la priorité des priorités, c'est de transformer les pouvoirs publics.
Rédigé par : michel | jeudi 06 novembre 2008 à 12h35
codicille:
Un petit ajout. J'ai l'impression qu'il existe, au sein de l'UMP, et même chez les socialos, un petit nombre de responsables qui pensent comme nous, mais qui sont muselés par les machines totalitaires des partis. Les événements à venir, et nous ne sommes qu'au début du temps des surprises, peuvent faire évoluer beaucoup de choses. Comprenez-moi à demi-mots
Rédigé par : michel | jeudi 06 novembre 2008 à 12h49
@ jb7756
Une partie du système d'assurance santé américain est public (pour les classes sociales les plus défavorisées et les plus âgées: Medicare et Medicaid). Cette partie publique est logiquement comptabilisée.
Pour les retraites, c'est la même chose: une partie est publique et obligatoire (Social Security) et il existe aussi des aides pour les plus pauvres (OASDHI). Cette partie est comptabilisée. Et si je ne me trompe pas, en France ce n'est PAS le cas: les retraites ne sont pas comprises dans la dette publique "officielle" (ce sont des engagements non provisionnés!).
De plus, quoi de plus normal que de ne pas compter comme faisant partie de la dette publique des services qui ne sont pas rendus par les pouvoirs publics?
@ Michel
Il me paraît illusoire de réduire significativement les dépenses publiques sur le long terme sans réduire le champ des prérogatives de l'État.
C'est ce qu'a fait (en partie) la Suède: ce qui était un service public avant la crise a été privatisé après (poste, électricité, rail…). Ce n'est pas en rendant "plus efficace" la fonction publique qu'on arrive à diminuer le nombre de fonctionnaires de 40%…
De plus, seule une limite (constitutionnelle?) des prérogatives de l'État permet d'empêcher la tendance naturelle des pouvoirs publics à toujours enfler.
Rédigé par : Mateo | jeudi 06 novembre 2008 à 13h45
bonne information !!!
PLUS IL Y A D'ETAT, PLUS IL Y A DE PAUVRES !!!!!!!!!!!!
Rédigé par : doucet | jeudi 06 novembre 2008 à 13h46
@ jb7756
J'oubliais: Vincent a consacré une partie d'un article au système de santé américain: http://www.objectifliberte.fr/2007/10/les-mfaits-du-s.html
Rédigé par : Mateo | jeudi 06 novembre 2008 à 14h15
Chose intéressante, qui va à l'encontre des idées reçues: sur la page Wikipedia à propos de la protection sociale aux États-Unis (*), «les dépenses de santé publique représentent donc un pourcentage du PNB sensiblement égal à celui de la France».
(*) http://fr.wikipedia.org/wiki/Protection_sociale_aux_États-Unis_d'Amérique
Rédigé par : Mateo | jeudi 06 novembre 2008 à 14h41
Messieurs,
Je suis assez ému, malgré mon jeune âge en plein dans la dure épreuve des sanctions académiques de voir que tant de gens pensent. Ca n'a pas toujours été facile, surtout quand j'explique mon point de vue aux autres. Tout çà pour dire que vous avez surement raison, mais il me parait assez difficile de concevoir que tout ceci mènera quelque part.
Pour commencer, il faut évidemment éduquer la masses avec de fortes connaissances économiques pour espérer qu'un jour, enfin soit élu, celui qui changera le monde ou cette fâcheuse tendance vers le socialisme. (Je me demande ce que diront nos détracteurs quand la part du PIB sera occupée par l'état à hauteur de 60-70-80%, bref)
Cela dit, beaucoup de choses sont intimement liées à la réussite économique d'un pays, à l'émancipation de ses citoyens etc. Mais il n'y a pas que çà à enseigner à nos prochains.
Ne pas comprendre les nouvelles religions spectacles de notre époque comme la politique ou le football, c'est sous-estimer ...aller... l'endoctrinement des citoyens.
J'ai lu le principe des religions de Durkheim et je dois vous avouer avoir trouvé plein d'autres exemple contemporain à sa théorie sur le principe totémique des religions.
Ne pas comprendre l'étendue du désastre de l'éducation mondiale n'aidera pas non-plus. Surtout lorsque l'on constate que le tronc commun éducatif se résume au niveau du bac. La fragmentation du savoir apparait avant le 19ème anniversaire de tous les enfants d'aujourd'hui, sans compter ceux qui n'iront pas plus loin que le bac ou qui s'arrêtent avant. Alors comment voulez-vous croire qu'un jour quelqu'un puisse acquérir suffisamment de connaissances pour changer tout çà ?
[Ken Robinson, la créativité massacrée par l'école]
A part quelques rares curieux polymates, méconnus et endigués par ceux qui font nos programmes scolaires, personnes n'a la curiosité de comprendre à quel point l'économie (puisque c'est le sujet dont on parle) est importante. Ou la curiosité de chercher d'autres point de vue divergeants; la tache est encore ardue. [Richard Dawkins et l'athéisme militant]
Il faut aussi comprendre que la mode (qui aujourd'hui touche aussi la façon de penser) tend à rendre les différences entre "mon-prochain-A" et "mon-prochain-B". [Barry Swchartz sur la multiplication de Choix]
Alors certes la multiplication des médias rend cette vision du monde plus présente, mais il faut aussi prendre en compte que le mainstream-socialism l'est aussi.[Chomsky, Média, Propagande et Démocratie]
Pour finir, je partage le même point de vue que vous mais je pense aussi que déjà hier beaucoup de gens l'ont exprimé et cela n'a rien changé. Qu'on le veuille ou non l'état n'est pas une bonne chose, et lui a donné tous les pouvoirs pour qu'il puisse survivre et grandir.
Rester ici à critiquer le système dans lequel nous sommes n'est visible que par les gens qui "cherchent" ou par ceux qui sont déjà convaincus. Ceux qui ne veulent pas changer d'avis ne le feront pas.
[Christopher Hitchens ou comment les gens sont si tentés de laisser tant de pouvoir à l'état tout en abandonnant une partie de leur liberté]
Pour çà il faut taper plus fort, parce que seule une assemblée peut arriver à vraiment réformer l'état et lorsqu'on voit avec quelle facilité l'accession à de hauts postes de l'état corrompt l'esprit de ceux qui voulaient le changer. Je me dis que celui qui réunira deux cent quatre-vingt députés pour faire voter une nouvelle constitution, n'est pas encore né...
Bien à vous.
Rédigé par : Barth | jeudi 06 novembre 2008 à 15h01
Et je finirai en citant un exemple donné par Friedman lorsqu'il parlait de la "réussite" des politiques des banques centrales lors de crises.
Il disait que la plupart des publications faites sur l'efficacité des banques centrales étaient faites, à l'époque et surement encore aujourd'hui, par des économistes qui vivaient grâce, ou travaillaient pour les banques centrales. Les publications et les résultats publiés étaient donc toujours, ou presque en faveur de l'action de celles-ci.
Comment dès lors imaginé que l'image que les gens ont de ces actions soit différente de ce qui est massivement publié ? Pour obtenir un résultat plus objectif, selon Friedman, il faudrait que beaucoup d'entre eux, économistes, crachent dans la soupe.
Et qui parmis nos bonshommes politiques le fera ?
Terminé.
Rédigé par : Barth | jeudi 06 novembre 2008 à 15h08
@mateo : «les dépenses de santé publique représentent donc un pourcentage du PNB sensiblement égal à celui de la France»
Selon http://fr.wikipedia.org/wiki/Système_de_santé_français , en 2004 les dépenses de santé des francais représenteraient 10.5% du PIB, et 78.4 % de ces dépenses de santé sont des dépenses publiques. Ce qui nous ferait 8.2 % du PIB en dépense publique de santé.
Selon http://en.wikipedia.org/wiki/Health_care_in_the_United_States , en 2007, les dépenses de santé des américains totalisaient 15.2% de leur PIB. Et 45% de ces dépenses sont des dépenses publiques fébérales. Ce qui nous donnerait 6.8 % du PIB en dépense publique de santé.
C'est pas sensiblement égal, mais pas très éloigné non plus. Peut être qu'en ajoutant des dépenses publiques au niveau des Etats, on arriverait au meme chiffre.
Maintenant si ce chiffre va a l'encontre d'idée recu en terme de montant des dépenses publiques de santé aux Etats Unis, il ne faudrait pas en déduire que les programmes de santé publique américains sont de même nature / niveau que ceux en pratique en France puisqu'ils couvrent une part restreinte de la population américaine. Par contre, ce chiffre atteste qu'on ne peut pas dire que le système de santé américain ressemblerait pour ceux qui sont assuré par l'Etat (pauvres et personnes agées) à un système de santé du Tiers Monde.
Le système de santé américain est tres loin d'être parfait, très loin d'être libéral (je me répète), mais dispense un service de santé parmi les plus avancé au monde, toute catégorie sociale confondue (et on le comprend deja un peu mieux en regardant son cout, une fois et demi plus important en % du PIB qu'en France).
Ca me rappelle (il faudrait que je retrouve les sources) d'une étude parue récemment sur les résultats du traitement de différents cancer, comparés par pays. La France et les Etats Unis étaient dans le peloton de tete. L'angleterre (medecine 100% socialisée) tres tres loin derrière. L'article mentionnait que des différences pouvaient exister à l'intérieur des pays et mentionnait ainsi le cas du cancer de la prostate (de mémoire), mieux soigné dans les populations blanches américaines que dans les populations noires. L'article omettait de préciser que 1) on avait pas les données comparables pour les autres pays dont la France (pour des raisons légales d'ailleurs, comme ca au moins, on peut fustiger les Etats Unis sans se donner la peine de regarder ce que donneraient les mêmes études chez nous) ; et 2) les résultats pour ces populations noires défavorisés du système américain etaient ... très sensiblement meilleurs que les résultats pour les Francais en général ... Un fait que le Sicko de Michael Moore a sans doute du oublier de mentionner par mégarde ...
Rédigé par : ST | jeudi 06 novembre 2008 à 15h23
@ Mateo
Mais bien entendu je veux que soit réduit le champ de l'Etat. C'est ce que je veux dire lorsque je parle de le recentrer sur son coeur de métier. Et je veux aussi que soit plus circonscrit le champ de compétence du maire. Pour autant, je les veux d'autant plus efficaces dans leurs fonctions qu'ils sont débarrassés de tâches qu'ils font mal et que d'autres savent faire. De plus, j'affirme qu'on pourrait avoir des pouvoirs publics plus performants avec 40% d'effectifs en moins, comme vous semblez le souhaiter, ce qui pourrait s'obtenir en moins d'une dizaine d'années.
@ Barth
"il me parait assez difficile de concevoir que tout ceci mènera quelque part."
Vous êtes jeune, dites-vous. Etudiant. Et pourtant vous avez déjà compris bien des choses. Je veux vous rassurer, tout cela nous ménera quelque part à bon port. Je vais vous faire part d'une de mes expériences les plus exaltantes.
31 mai 1968. La France est en plein chaos. Le Président de la Répblique est introuvable, parti pour une destination inconnue. Le gouvernement, l'Assemblée nationale sont aux abonnés absents. Le pays est à l'arrêt: plus d'essence, supermarchés et usines fermées, les rues de Paris pleines de hordes arborant drapeaux rouges et drapeaux noirs. Des milliers de jeunes et d'adolescents occupent la Sorbonne, et s'exhortent à couper le kiki aux bourgeois; ils refont le monde, ils fument des joints, ils baisent...
A seize heures, nous sommes un million de parisiens et banlieusards venus à pied nous rassembler place de la Concorde, et de là part une manifestation grandiose de braves français moyens, des jeunes et des vieux, des bedonnants, beaucoup de mères de familles aussi, tous bizuths en manifs, et nous clamons notre volonté de liberté et de démocratie. C'est digne, c'est fort ! Et tout à changé subitement. Rocard, Mendes France, Cohn-Bendit, Sauvageot,les cocos, toute la clique qui venait de décider au stade Charléty de violer la République, se volatilise. Les CRS évacuent la Sorbonne sans violence. De Gaulle revient, dissout l'assemblée et les choses rentrent dans l'ordre.
Quand on a vécu cela, on sait qu'il n'existe jamais de situation désespérée.
Rédigé par : michel | jeudi 06 novembre 2008 à 16h31
@Michel
Jeune, oui. Plein d'espoir aussi, mais pas naïf non plus.
Si j'en crois votre histoire et si j'en extrapole un peu l'idée; faut-il attendre que la France qui bosse et qui espère descende dans la rue pour que la situation change ? Faut-il attendre que on soit au pied du mur pour résoudre tout ces problèmes ?
Vous savez bien, qu'on est à mille lieues d'une situation comme celle-ci et la dernière, la crise des banlieues, n'as rien changé.
Je crois qu'il est assez imprudent de penser que la situation si pourrie soit-elle puisse changer par une douce transition. Je ne suis pas belliqueux loin de là. Mais lorsqu'on analyse bien la situation je ne vois aucune raison pour que cela change. aucune. La France se dirige droit vers le mur, dans le sourire, sous la coupe d'un état père-noël et je crains que la seule chose que vous puissiez dire le jour où on vous écoutera sera: "On vous l'avais bien dit".
Mais il va falloir passer par la case déroute brutale du système, ou révolution pour que çà change. (Nous étions le 5 novembre hier soit dit en passant).
Je ne pense pas que le Nain, Bécassine ou qui que ce soit d'autre ait l'infime intelligence. L'élégance est synonyme d'intelligence et force est de constater que de distinction ces gens n'en ont pas.
Alors certes, on parle, on discute, c'est mignon, mais de là à espérer voir 20 millions de Madame Michu voté pour un Programme Economique digne des Reaganomics, j'y crois pas.
Je vis à Prague et quand je reçois ma fiche de paye ici, je ne vois que ces 22% de taxes que l'on paie directement sur salaires. En France c'est déjà 32... Mon patron ici paie lui aussi 22%.
Et puis nous n'avons pas l'euro.
Alors certes les tchèques ne parlent qu'une langue s'ils dépassent les 40ans, certes ils n'ont aucune culture ni aucune histoire, pas de subjonctif, des déclinaisons, seulement trois temps, donc une langue parfaitement inefficace, une éducation à faire loupé une couvée de singe et j'en passe. Mais pourquoi Diable, eux, font-ils en tant que pays ex-communiste de bien meilleurs choix que nous ?
Bon j'arrête là, je suis déjà Anarcho-libéral, j'ai pas envie de passer pour un révolutionnaire.
Mais bon, d'une certaine façon l'idée est là.
Rédigé par : Barth | jeudi 06 novembre 2008 à 17h04
"Mes lecteurs sont formidables".
N'est-ce pas plutôt "vous" qui l'êtes ? Pour qu'y compris des libéraux à tendance social-démocrate sincèrement affichée (je croyais être la seule mais une lecture générale des commentaires me prouvent qu'il y en a d'autres) viennent faire des commentaires sur ce blog, sans vous connaître je pense que vous devez sûrement être un libéral ouvert et tolérant (je n'en dirais pas tant de quelques "autres" sur cette blogosphère, dont je me retiendrai de citer les noms !). Vous reconnaissez d'ailleurs vous-même dans un ancien article faire partie des libéraux "sociaux", vous m'avez quand même répondu une fois que vous n'êtes pas pour laisser "crever" les personnes handicapées, pensez-vous qu'il en faille davantage pour faire venir les foules ?! Le dogmatisme forcené ne peut qu'isoler, la modération et un brin de pragmatisme ne peuvent qu'attirer. Continuez dans cette dernière voix, vous y serez toujours gagnant : bonne chance à vous !
Rédigé par : tetatutelle | jeudi 06 novembre 2008 à 18h17
Sur le même thème, voir les graphiques sur la dépense publique au bas de la page http://cluaran.free.fr/dette.html
La France est championne d'Europe.
Comment en serait-il autrement dans un pays qui a oublié qu'il était celui de Bastiat ? http://www.lulu.com/content/2817101
Rédigé par : Marc | jeudi 06 novembre 2008 à 18h36
@tetatutelle : vous parlez d'un "libéral ouvert et tolérant" : en existe t-il une autre sorte ? la tolérance et le respect des opinions d'autrui me semblent au coeur de la philosophie libérale (ce qui n'exclut pas le débat bien sur). Cela me rappelle l'introduction faite par Tucker Carlson (un présentateur de télévision américain ne cachant pas ses sympathies libertariennes) au Rally for the Republic en septembre dernier à Minneapolis : il expliquait avec beaucoup de justesse en quoi les libéraux/libertariens (on ne va pas relancer un débat sémantique) diffèrent des autres courants de pensée politiques qui partagent tous une part d'amour de la liberté. Si la plupart des gens sont d'accord pour avoir plus de liberté pour eux mêmes, bien peu sont ceux qui la réclament et l'acceptent pour autrui.
Vous parlez plus loin de "laisser crever les personnes handicapées". Y a t-il un libéral qui prêche qu'il faut laisser crever les personnes handicapées ? Y a t-il un être humain avec un minimum de moral et d'humanisme pour prêcher cela ? Je ne crois pas en connaître. Mais acceptez en revanche l'idée que certains puissent débattre de la nécessité, voire de la moralité, que l'Etat puisse disposer à sa guise et contre leur gré de la propriété de ses citoyens, afin de le redistribuer aux personnes handicapées. Car ceux qui au nom des idéaux libéraux refusent de faire appel à la violence de l'Etat pour réparer les injustices de la vie, sont les mêmes qui placent un impératif moral sur CHAQUE INDIVIDU, à commencer par eux même, d'aider son prochain et "ne pas laisser crever les personnes handicapées", plutôt qu'une responsabilité morale collective plus diffuse et douteuse, exercée sous la contrainte au travers de l'Etat.
Mon propos n'est pas de lancer un débat sur la question des handicapés, ni de faire mienne ici la ligne politique et morale évoquée en illustration ci dessus. Mon propos est de rappeler que sur tout l'éventail de la vaste famille libérale, que je respecte dans son ensemble, des sociaux libéraux de gauche aux libertariens à tendance anarcap, je ne me permettrait pas de faire une gradation dans le degré d'humanisme, d'éthique et de morale des uns par rapport aux autres.
La dimension humaniste et morale capitale au coeur du libéralisme, une philosophie née au siècle des lumières, fondée sur les principes du droit naturel, est trop souvent oubliée. Elle est pourtant consubstantielle de notre philosophie.
J'ai retrouvé l'introduction de Tucker Carlson dont je parlais et que je vous invite à écouter si vous êtes anglophone : http://www.youtube.com/watch?v=mZ58AIhLH-4
C'est un plaidoyer rare et émouvant pour les principes libéraux.
Rédigé par : ST | jeudi 06 novembre 2008 à 19h24
@ Barth
Ce sera ma dernière intervention sur cet article, mais je veux vous répondre. Si demain, les hommes et les femmes de ce pays qui ont fait l'effort d'acquérir une qualification utile à la société, qui bossent, et qui ont ont marre que l'on confisque le fruit de leur travail pour alimenter des politiques absurdes sont dans la rue, croyez-moi, je serai en tête du cortège, malgré mon âge. Je vous invite à côté de moi, en tête de la manif.
Rédigé par : michel | jeudi 06 novembre 2008 à 19h43
@Michel
Ce sera donc aussi la mienne et croyez-moi il est dans mes souhaits les plus chers que de faire partie de cette manifestation. (même si le calvaire des dossiers pour les mba me prennent beaucoup de temps, surtout dans le système français...) Je me plairait à l'organiser.
En revanche, il est extrêmement peu probable que la masse y prête attention. La masse a toujours eu peur des choses nouvelles et donc pourquoi pas de celle-ci ?
Je ne suis qu'un modeste jeune homme qui essaie de faire sa route mais je constate déjà que beaucoup de mes amis, certains très malins, ne pensent plus que de manière si cliché et prévisible. J'aimerai beaucoup rentré dans un pays qui pense bien ou qui s'apprête à le faire. Mais je crains que beaucoup trop de gens ne se satisfassent de ce système pour vraiment prêter attention à ceux qui veulent le changer. Rien n'est perdu, mais toujours est-il que les Français malins sont déjà partis ou sont en voie de le faire.
Le copinage est déjà bien ancré dans nos moeurs franco-française et j'ai peine à voir qui arrivera à faire entendre raison aux autres...
C'est dommage.
Je me bat déjà beaucoup pour faire quelque chose de moi et soyez sûr que je ne me battrai pas pour des gens qui ne veulent rien entendre et c'est malheureusement ce que je crois, de plus en plus.
La France n'est pas perdue, mais dire à un français qu'il a 30 000€ de dette d'état sur la tête ne changera rien, il est persuadé que ses enfants seront assez nombreux pour ne pas sentir la pilule.
Fraternité, quand tu tiens...
Rédigé par : Barth | jeudi 06 novembre 2008 à 20h30
@ ST
Pas de chance non, je ne suis pas anglophone ! Je n'ai qu'un anglais de second cycle scolaire, presque totalement oublié faute de continuité d'exercice par la suite. Mais ce n'est pas grave pour votre document.
Ce que je roproche à beaucoup de libéraux, c'est cette obstination, et donc ce "dogmatisme", à refuser, au nom de simples "principes", à se résoudre à "l'inévitable", à accepter la règle de bon sens (me semble-t'il) suivante : "à circonstance exceptionnelle, mesure exceptionnelle". Obliger les contribuables à donner une partie (et quand même minuscule, soyons honnêtes !)en espèce de leurs biens et fruits de leur travail lorsqu'il s'agit tout simplement d'éviter une "catastrophe non consentie" (je dis bien "non consentie" !) par la personne concernée, soit dans notre exemple la vie dans la rue, la faim, la maladie et donc à terme la "mort" des personnes handicapées, peut-on "sérieusement" appeler cela un vol ? Un principe, quel qu'il soit, a-t'il plus de valeur que l'obligation de porter secours ? (ce qui n'a "rien à voir" avec "l'égalitarisme" : il ne s'agit en rien d'accorder à un handicapé un droit "particulier" à devenir riche, justifié exclusivement par sa situation d'handicap, une compensation donc finalement une sorte de "vengeance" contre sa situation, ça n'aurait effectivement aucun sens et serait même une "injustice inversée", à l'égard des valides).
Pour en revenir donc à la personne de Vincent Bénard, sujet de cet article, il n'a jamais caché qu'il comprenait ceci (il a même employé le mot "intégriste", mot qui devrait quand même faire bondire et réfléchir tout le monde dans la maison libérale !!!) en proposant que les handicapés dans la société libérale qu'il souhaite créer puissent conserver leur allocation et leur aide au logement, je sais donc "voir" cette tolérance et lui en être reconnaissante. Effort "d'honnêteté intellectuelle" que beaucoup de "non-libéraux" refusent de faire, ce qui est aussi regrettable. Alors OUI, je me permets de hiérarchiser les libéraux en fonction de leur niveau de moralité !! Ceux qui refusent toute mesure exceptionnelle pour éviter des catastrophes subies savent pertinamment qu'ils courent le "risque énorme" que "très peu" de leurs semblables s'imposant moralement le devoir "d'aider leur prochain" en difficulité, le "résultat" soit la mort de celui-ci : c'est donc une façon simplement plus subtile d'affirmer "qu'il peut crever" !
Vous posez aussi la question du handicap de façon "beaucoup trop simple". C'est à contrario un problème "hyper complexe" posant plusieurs questions. Il s'agit "avant tout" de faire "reconaître" ce handicap par la "populace" (pour être vulgaire), ce que, en cas de "non-visiblilité" est pire que le parcours du combattant, les gens étant en la matière pires que Saint Thomas ("C'est tout des simagrees, faut essayer de le surmonter, vous vous écoutez trop, faut savoir outrepasser ce que dit le médecin etc...). Comment donc pouvez-vous espérer une aide "volontaire" pour un handicap "populairement nié" ? Evidemment pour qui est dans un fauteuil roulant, ça n'est pas niable, mais le handicap est autrement plus diversifié. Reste donc peut-être la solution de faire prendre en charge l'AAH "exclusivement par le corps médical" ??.
Quant à votre classification des libéraux, désolée de vous apprendre qu'il "manque une catégorie" : celle des "libertariens de gauche", ça existe ! Ils diffèrent des socio-libéraux seulement en leur volonté de "tout privatiser", comme les libertariens classiques, mais moyennant un partage égal des ressources naturelles (on les appelle aussi "géolibertariens"). Vous êtes entièrement pardonnable d'ignorer cela, cette doctrine existant (exclusivement dans les pays anglo-saxons) depuis environ trois-quatre ans seulement.
Rédigé par : tetatutelle | vendredi 07 novembre 2008 à 16h23
@ Tetatutelle
1) Les libertariens, puisque c'est eux dont il s'agit (ils refusent toute forme de redistribution par l'État, considérant cela comme étant un vol), pensent que c'est justement parce-que l'État s'accorde un quasi-monopole de l'aide aux plus démunis, aux handicapés etc. que la charité privé, le tissu associatif d'aide à ces personnes est trop faible. D'autre part, si l'État ne gardait pas ce quasi-monopole et ne s'occupait que des ses tâches régaliennes (et à fortiori l'absence d'État), la prospérité qui en découlerait permettrait à presque tout le monde de subvenir à ses besoins. Et pour ceux qui n'y parviendraient pas, la charité privé, même faible, les associations d'aide etc. suffirait amplement.
Même si ce n'est pas mon point de vue, ni le votre, ce n'est pas une raison pour les traiter d'intolérants, de personnes fermées d'esprit ou de penser qu'ils veulent "laisser crever les personnes handicapées"…
2) Je vous ai proposé une allocation handicapé, mais vous n'étiez pas d'accord car selon vous cela ne suffisait et qu'il fallait forcer un propriétaire à louer un appartement à une personne handicapée même s'il ne le voulait pas.
Selon moi, l'État n'a pas à forcer quelqu'un à passer un contrat avec quelqu'un d'autre, quelque soit ses raisons, "bonnes" ou "mauvaises" (j'évoquais l'impossibilité de faire la "liste" des "bonnes" et des "mauvaises" raisons, à cause du caractère hautement subjectif, voire autoritaire, de la chose).
Rédigé par : Mateo | vendredi 07 novembre 2008 à 17h34
@Tetatutelle : c'est dommage. Vous faîtes exactement ce que vous dénoncez en voulant "hierarchiser les libéraux en fonction de leur niveau de moralité", moralité évidemment défini de votre unique point de vue. Alors même que je dis et répète que j'accepte et appelle de mes voeux le rassemblement de l'ensemble des courants libéraux dans toutes les composantes et leur diversité.
Vous dites : "Ceux qui refusent toute mesure exceptionnelle pour éviter des catastrophes subies savent pertinamment qu'ils courent le risque énorme que très peu de leurs semblables s'imposant moralement le devoir d'aider leur prochain en difficulité, le résultat soit la mort de celui-ci". Encore une fois, je ne veux pas prendre partie définitivement et aussi rapidement dans ce débat, mais vous voulez prendre la position d'un libéralisme humaniste et moral et placez un peu vite ceux qui se positionnent différemment de vous dans la cause de l'immoralité. C'est un peu court
sachant qu'ils se réclament justement de la part fondamentalement humaniste au coeur du libéralisme, qui pose les impératifs moraux sur LES INDIVIDUS, sur les êtres humains, et pas sur les constructions sociales. Qui est le plus humaniste ? celui qui croit à la responsabilité ultime de l'individu à aider son prochain ou celui qui accepte de diluer cette responsabilité dans le fait collectif ? Moi, j'accepte parfaitement votre position politique, et suis prêt à vivre dans une société qui dans un cadre mesuré, accepte de donner au corps collectif une mission d'aide aux plus démunis. C'est ma part de pragmatisme (vous l'appeliez de vos voeux d'ailleurs, et je vous suis tout a fait sur ce point). Mais je ne suis pas d'accord pour rayer d'un coup de sentence les mobiles de ceux qui prêchent pour une société qui refuserait jusqu'au bout l'alibi collectiviste : naifs, peut être. Utopistes, c'est possible. Mais anti-humaniste et immoraux, surement pas.
Pour terminer, je n'ai évidemment pas fait de "classification des libéraux", n'ayant cité pour imager mon propos rassembleur que deux tendances isolées et relativement opposée parmi tant d'autres. Mon propos n'était évidemment pas l'exhaustivité.
Pour conclure, je tiens à préciser que ni ce post ni le précédent n'avait vocation a être agressif. Je réagissais et continue de réagir à ce qui me semble être un mauvais procès.
Je n'ai aucune amertume ni rancoeur à l'issu de cet échange et espère continuer a vous croiser dans les commentaires de ce blog ou d'autres.
@Mateo : je pense que vous avez parfaitement saisi ma position et vous remercie de cette explication complémentaire.
Rédigé par : ST | vendredi 07 novembre 2008 à 18h32
@ Tetatutelle
Quant à votre classification des libéraux, désolée de vous apprendre qu'il "manque une catégorie" : celle des "libertariens de gauche", ça existe ! Ils diffèrent des socio-libéraux seulement en leur volonté de "tout privatiser", comme les libertariens classiques, mais moyennant un partage égal des ressources naturelles (on les appelle aussi "géolibertariens"). Vous êtes entièrement pardonnable d'ignorer cela, cette doctrine existant (exclusivement dans les pays anglo-saxons) depuis environ trois-quatre ans seulement.
Cela n'est en rien un mouvement libertarien (au sens français du terme) car les géoslibertarien ne respecte pas la propriété d'autrui!
En effet pour faire un partage équitable des ressources il faut en spolier les légitimes propriétaires pour les redistribuer à d'autres.
Les libertariens au sens français du terme sont : les minarchistes et les anarcho-capitaliste.
Les géolibertariens sont des collectivistes.
Rédigé par : bibi33 | vendredi 07 novembre 2008 à 18h57
@ bibi33
Les géolibertarien sont bel et bien des libertariens au sens français du terme. Ils ne s'opposent à la propriété que pour la terre car ils considèrent la propriété comme résultant du fruit du travail, et les terres n'ayant pas été créées par le travail de quelqu'un ne peuvent être possédées.
Ils ne sont donc "collectivistes" que pour la question de la propriété des terres.
Pour le reste, ils ne s'opposent pas à la propriété privé, au marché libre etc.
Désolé pour le HS…
Rédigé par : Mateo | vendredi 07 novembre 2008 à 19h10
Pour recentrer le débat, voici les chiffres officiels ( http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissements/depenses-publiques-depuis-siecle.html ) des dépenses publiques françaises par rapport au PIB de 1872 à 2004:
1872 - 11%
1912 - 12,6%
1920 - 32,8%
1947 - 40,8%
1960 - 34,6%
1974 - 39,3%
1975 - 43,4%
1980 - 45,5%
1985 - 51,9%
1990 - 49,5%
1995 - 53,5%
2000 - 51,4%
2003 - 54,5%
2004 - 53,4%
Rédigé par : Mateo | vendredi 07 novembre 2008 à 19h16
La même chose pour les USA, en graphique: http://en.wikipedia.org/wiki/Image:Us_gov_spending_history_1902_2010.png
Source: http://en.wikipedia.org/wiki/Government_spending
PS: on constate des différences significatives entre les chiffres de mon précédent post et les chiffres de ST pour la première moitié du 20ème siècle. À approfondir…
Rédigé par : Mateo | vendredi 07 novembre 2008 à 19h21
@ mateo
La différence est dans le titre:
dépenses publiques françaises par rapport au PIB (pour vos chiffres)
et
dépenses publiques en pourcentage du PIB aux prix courants (pour ceux de ST)
Rédigé par : bibi33 | vendredi 07 novembre 2008 à 20h22
@ mateo
La différence est dans le titre:
dépenses publiques françaises par rapport au PIB (pour vos chiffres)
et
dépenses publiques en pourcentage du PIB aux prix courants (pour ceux de ST)
Rédigé par : bibi33 | vendredi 07 novembre 2008 à 20h22
@ mateo
La différence est dans le titre:
dépenses publiques françaises par rapport au PIB (pour vos chiffres)
et
dépenses publiques en pourcentage du PIB aux prix courants (pour ceux de ST)
Rédigé par : bibi33 | vendredi 07 novembre 2008 à 20h24
@tetatutelle :
C'est l'Etat en France qui se charge des pauvres et de l'insertion des handicapés. Y-a-t-il moins de pauvres ? Avec 55% de PO, il ne devrait pourtant plus y en avoir aucun. Non, il y en a toujours plus et maintenant parmi eux des gens qui ont un emploi mais qui n'ont pas accès aux logements à cause du beau système du logement social qui est squatté par des salariés qui n'ont pas le droit d'y être mais qui ont les moyens de payer.
Y a-t-il moins de handicapés sur le bord de la route ? Evidemment non. Ce n'est pas à l'Etat à dicter aux entreprises qui elles doivent embaucher mais aux candidats à des emplois à convaincre des employeurs qu'ils seront utiles. Si les charges étaient bien moins importantes et les réglementations allégées, beaucoup de handicapés auraient moins de problèmes pour s'insérer professionnellement. Et ceci est également valable pour les jeunes sans formation ou les séniors. Croyez-vous qu'une entreprise prendrait le risque d'embaucher une personne qui ferait l'affaire en sachant que le candidat dirait : "il me reste 6 mois à tirer pour être à la retraite" ?
A propos de la charité, terme qui est quasiment interdit de prononcer en France au profit de l'immonde concept de solidarité, allez aux USA. Les Américains donnent beaucoup pour aider les plus démunis, 1000 fois plus qu'en France. Avez-vous déjà vu un grand patron français décider donner 80 % de sa fortune à des fondation caritatives comme l'a fait le milliardaire Warren Buffet ? Evidemment non. Il vous répondra qu'il paie déjà assez d'impôts pour que les pauvres en bénéficient.
Croyez-vous que les Hollande ou les Lang qui veulent accueillir toute le misère du monde les accueillent dans les belles demeures que les Français leur ont payées ? Non. Faut pas pousser le bouchon trop loin quand même. Il vivent déjà très bien de l'argent qu'ils ont volé aux contribuables. Les voleurs ne sont jamais très solidaires. Le socialisme c'est toujours bon pour les autres. Avez-vous déjà vu des socialistes s'appliquer entre eux les principes qu'ils profèrent. Moi jamais.
Ce ne sont pas les libéraux ni les hommes qu'il faut juger en terme de moralité mais l'Etat et ceux qui le dirigent. Car s'il y a bien un lieu où l'immoralité est érigée en système de gouvernement, c'est bien l'Etat.
PS : un grand bravo à Vincent Bénard. Ses articles sont excellents, reposant sur des analyses solides étayées par des sources de première main. Bonne continuation.
Rédigé par : Théo2toulouse | samedi 08 novembre 2008 à 14h10
@ ST :
"Je n'ai aucune amertume ni rancoeur à l'issu de cet échange et espère continuer a vous croiser dans les commentaires de ce blog ou d'autres."
Merci, ça fait toujours chaud au coeur ! Je suis régulièrement depuis un moment sur plusieurs blogs de cette blogosphère, même si je vous accorderai volontiers qu'il est absolument "impossible" de suivre l'intégralité d'une telle masse d'écrits ! (je fais mon choix exclusivement par rapport au "sujet traité" et pas du tout au blog ni à son rédacteur, ce qui facilite justement la possibilité de "comparer les uns et les autres" et de se faire son opinion !)
Oui peut-être votre point de vue est-il une forme de naïveté ou d'utopie ; beaucoup d'utopies ne sont pas trop risquées mais je maintiens que celle que vous prôner coure un risque si démesuré qu'elle fait peur et qu'à partir de là le plus faible ne peut y répondre que par une attitude d'opposition (c'est "l'instinct d'autoprotection" me semble-t'il "très humain" et respectable puisqu'on parle d'humanisme !)
@ Matéo :
Concernant votre proposition d'allocation handicapé je faisais seulement preuve du "minimum de bon sens". La siutation d'écrivain bohême couchant dans la rue et utilisant l'argent de son alloc pour payer les services d'un cyber pour écrire son bouquin et ceux d'une reprographie pour l'autoéditer (mon rêve !!) peut peut-être faire envie à certains. Mais pour ma part n'ayant pas cette témérité, je place la possibilité de se loger en "première priorité et impératif absolu" ; le reste passant "après". D'où donc l'absolue nécessité d'un droit au logement, de "forcer un propriétaire" comme vous le dites.
Merci mille fois pour votre explication sur les géolibertariens ! Je vous fais l'aveu que cette doctrine me séduit car c'est "la seule garantissant à la fois la liberté (propriété de soi-même) et la sécurité financière (par ce fameux "partage des ressources non appropriées). J'ajoute néanmoins une précision : il ne s'agit pas seulement des "terres" mais avant tout et surtout des "ressources naturelles brutes". Les géolibertariens partent du principe que "naissant naturellement" elles n'appartiennent à personne et qu'étant 6 milliards d'habitants sur la planète elles sont là pour "tout le monde". De quel droit les premiers arrivés seraient-ils les premiers servis ?
Je crois que finalement nous sommes d'accord sur tout, il n'y a que "l'affaire du proprio" qui me pose souci. Réagirais-je différent si je n'avais pas personnellement à faire à une "ordure" qui ne peut pas me saquer et s'entête à tout essayer pour me virer ? Je préfère humblement répondre que "je ne sais pas".
@ Théo :
Qui saurait vous donner tort sur "le train de vie de l'Etat ?" Evidemment qu'il est de "pur luxe" pour un président de la république, un ministre et un député de travailler dans des "palais". Oui effectivement là-dessus il y aurait de l'argent à récupérer pour le donner aux pauvres ! Mais qui aura le courage de briser ce tabou ?
Sur les Etats-Unis, une seule question : si la générosité à l'égard des pauvres est au niveau de celle que vous prétendez, pouvez-vous alors expliquer pourquoi tant d'américains sont "sans assurance maladie" ? (les chiffres sont connus). De telles sommes recueillies de la charité privée devraient logiquement permettre de payer une cotisation d'assurance, non ?
Rédigé par : tetatutelle | samedi 08 novembre 2008 à 20h31
Le problème avec les faux droits c'est qu'ils sont soit inapplicables, soit contre-productifs (le DAL aura pour conséquence de réduire encore plus l'offre de logement, déjà étouffée, et donc de faire encore augmenter les prix et donc l'exclusion), voire carrément dangereux que ce soit pour les libertés (un pas de plus vers la "route de la servitude") ou pour l'économie (on l'a vu avec le "droit au crédit" accordé aux plus défavorisés aux USA et qui a débouché au final sur la crise des subprimes, avec toutes les conséquences terribles pour les plus défavorisés).
Au sujet du géolibertarianisme, je préfère vous renvoyer à la page qui lui est consacré sur WIkibéral ( http://www.wikiberal.org/wiki/Géolibertarianisme ) plutôt que de raconter des bêtises…
En tout cas, ce mouvement a bien plus de 3-4 ans! Il trouve ses origines dans les écrits de Locke et le terme lui-même a plus de 25 ans.
Enfin, 2 remarques sur les chiffres aux USA les personnes sans assurance maladie:
1) Cela ne concerne pas les plus démunis, qui bénéficient de Medicare ou Medicaid, mais seulement les classes moyennes, ceux qui sont au-dessus d'un seuil arbitrairement fixé et appelé "seuil de pauvreté"
2) Comme l'explique Vincent dans son article ( http://www.objectifliberte.fr/2007/10/les-mfaits-du-s.html ), le chiffre de 45millions sans assurance maladie souvent évoqué est trompeur: «Il s'agit du nombre de personnes qui se trouvent, au cours d'une année donnée, sans assurance pendant au moins une journée, ce qui n'est pas la même chose ! La raison en est simple: dans le souci de favoriser l'accès des salariés à l'assurance, la loi américaine permet aux entreprises de déduire un contrat d'assurance maladie d'entreprise de leurs charges. Ceci a trois effets pervers. Tout d'abord, lorsqu'une personne se trouve entre deux emplois, ce qui est plus fréquent aux USA que chez nous, mais pour des durées plus courtes, le contrat d'entreprise est généralement suspendu. D'où le nombre important de familles non assurées au moins un jour par an, la durée moyenne de non-assurance tournant autour de 3 mois.»
Attention aux chiffres que l'on donne sans explication de ce qu'ils représentent vraiment!
Ceci dit, le système d'assurance santé américain n'est pas très bon. Lire l'article de Vincent que j'évoquais ci-dessus…
Rédigé par : Mateo | samedi 08 novembre 2008 à 21h40
@tetatutelle :
c'est très simple : les assurances sociales ne sont pas obligatoires aux USA. En France, de nombreuses personnes (dont j'ai été pendant plus de 5 ans) n'ont pas de mutuelle.
Rédigé par : Théo2toulouse | samedi 08 novembre 2008 à 21h41
Concernant la charité privé aux USA, elle est bien réelle! Largement plus importante qu'en France. Le tissus associatif d'aide aux plus démunis, aux handicapés, aux personnes âgées etc. est beaucoup plus développé qu'en France.
A titre d'exemple, la moitié des lycéens américains font partie d'oeuvres caritatives. On en est très loin en France!
Rédigé par : Mateo | samedi 08 novembre 2008 à 21h46
@tetatutelle :
Il y a un grave problème dès qu'on emploie le concept de "ressource naturelle" : ça n'existe tout simplement pas. Le pétrole n'était pas une "ressource" jusqu'au XIXè s. Il "n'existait" même pas. C'est l'homme qui en fait une ressource en lui découvrant une utilité. C'est pareil avec les terres cultivables, les mines ou les rivières.
Ainsi on peut imaginer que les 70% d'azote dans l'atmosphère et qui ne servent à rien ni à personne pour le moment deviennent un jour une ressource (que certains diront "naturelle" quand on leur aura trouvé une utilité.
@michel (et aux socialistes de tous partis) :
On passe pour un sage dès qu'on se déclare "pragmatique". D'après Hayek ça fait bien un siècle qu'on se vante à la cantonnade de n'avoir pas de principes et de juger d'après les situations. En vérité c'est le chemin le plus court vers le socialisme.
La cause de la liberté au contraire requiert, comme toute morale, des principes forts et bien énoncés.
Sans principes on est à peu près sûr de finir là où on n'avait pas du tout envie d'aller au début.
Rédigé par : adalbert | samedi 08 novembre 2008 à 21h48
Je viens de tomber sur votre site et ne peut m'empêcher d'être très perplexe face aux diatribes contre l'Etat. Je proposerais trois objections simples à ces attaques:
1. Avez-vous déjà travailler dans une grande entreprise ? J'ai tellement été apeuré par la capacité à nuire des administrations des grandes entreprises que je préfère de loin les fonctionnaires ! Ces problèmes sont sans doute inhérents aux grandes structures et c'est pour ça que je suis partisan de la régionalisation en cours des services publics.
2. La liberté de faire ce qu'on veut c'est sympa quand on est riche et en bonne santé. Dans le cas contraire, c'est sans doute un peu différent. A l'heure actuelle, l'Etat est la seule manière de faire résonner le mot "solidarité" dans notre société. Ca n'est sans doute pas parfait mais c'est toujours mieux que les utopies libérales qui n'ont jamais prouvé la moindre efficacité.
3. Il ya des contraintes individuels qui sont nécessaire à la survie de la société. Un exemple simple : aujourd'hui les entreprises sont tenues de faciliter la grossesse de leurs employées et ceci parce que l'Etat l'impose. Qui peut franchement dire que sans cette contrainte elles s'en préoccuperaient ? C'est un exemple simple mais comment déterminait la frontière entre ingérence et nécessité dans les règles à imposer ?
Pour conclure, je tiens à préciser que je ne suis pas un anti-libéral acharné. Je ne pense pas non plus détenir les bonnes réponses. Par contre je sais pertinent que les idéologies visant à céer un bouc-émissaire et à en faire le responsable de tous les maux de la société sont toujours dans l'erreur, quelles soient de droite ou de gauche ou de je-ne-sais-quoi.
Rédigé par : nemo | dimanche 09 novembre 2008 à 08h59
@nemo:
- réponse à 1°) : L'existence de bureaucraties privées n'est niée par personne. La différence d'avec les bureaucraties publiques est que ceux qui ont à subir leurs méfaits sont libres de les fuir, que ce soit leurs propriétaires (les actionnaires) ou leurs collaborateurs (les salariés).
Ce qu'il y a de bien avec les bureaucraties privées, c'est qu'elles sont bien vite punies par le marché.
- réponse à 2°) : la liberté des libéraux n'est pas de faire ce que l'on veut (ça, c'est celle des libertins). Ce n'est pas non plus l'absence de contrainte. La liberté, c'est l'absence de coercition, sous le règne du droit, non du réglement.
Quant à la solidarité, elle relève du sens moral de chacun. Les pays où elle a le plus disparu sont les plus collectivistes (Cf. à l'inverse les oeuvres privées aux USA).
Confier l'exercice de la solidarité à une administration, c'est comme attendre d'une institutrice de l'amour maternel pour ses élèves.
Enfin, demandez à un Letton, à un Chinois ou à un Polonais si les utopies libérales n'ont rien montré aucune "efficacité" dans l'amélioration de leur niveau de vie.
- réponse à 3°) : il y a un mois il était question dans les journaux britanniques d'augmenter les avantages des femmes enceintes salariées (le congé maternité est déjà de 6 mois outre-Manche, contre 4 en France). Le Daily Telegraph a publié une étude montrant que ce genre de mesures naïves finissaient toujours par se retourner contre leurs bénéficiaires. En l'espèce, les entreprises rechignent à embaucher des femmes...
"There is no such thing as a free lunch".
Cela dit vous avez raison sur un point : les contraintes individuelles (avec 2 L et un E) sont en effet nécessaires dans un état de droit. Mais elles doivent être générales et abstraites, et pas créer des discriminations.
Rédigé par : adalbert | dimanche 09 novembre 2008 à 19h38
@ Matéo :
Je n'ai aucune intention de dire de bêtise à propos du géolibartarisme. Je me suis peut-être un peu trop avancée dans des notions restant malheureusement "compliquées" pour mon niveau intellectuel (juste le bac). J'ai lu un bouquin en entier sur ce système (le seul sorti jusqu'à présent, achetez-le vite avant épuisement de l'édition : "Le libertarisme de gauche" aux Presses de Sciences Po, écrit par plusieurs auteurs) et à l'évidence je n'ai pas tout intégralement compris de cette rédaction presque exclusivement économique. Mais je crois quand même en avoir saisi l'essentiel et surtout le sentiment de "ne pas avoir à faire à des cons !" Ces gens-là ne sont pas des militants du géolibertarisme (j'ai posé la question) mais néanmoins des "intellectuels" sur tout le sens du terme, que j'aimerais bien avoir comme gouvernants (sincèrement je ne comprends pas le choix des partis ni celui des français !). Et ils sont "humains", la question des handicapés étant une constante du début à la fin de ce livre.
@ Théo :
Désolée mais il y a une grosse différence entre manquer d'une mutuelle et manquer d'une assurance ! Sans mutuelle, on a quand même le remboursement de la Sécu ; sans assurance, on a rien du tout !
@ Adalbert :
Je ne vois pas en quoi jouer sur les mots puisse remettre en cause le principe de base géolibertarien. Que l'azote soit ou non une ressource naturelle ne change rien au fait qu'il sert à l'usage de "l'intégralité des habitants de la planète". Si les termes de "ressources primaires" ou "ressources premières", "ressources de base" peuvent mettre tout le monde d'accord, alors utilisons-les à la place de "ressources naturelles".
Tout simplement un " certain équilibre" est à trouver entre principes et situations. Y a rien à faire, la vie quotidienne n'est pas un film de fiction, "qui veut vivre en niant la réalité sache que celle-ci se vengera". Bien sûr qu'il est délirant de vivre "sans principes" mais ça l'est tout autant de vivre en niant les situations. Dans l'un comme dans l'autre cas, ça porte un nom : l'intégrisme ! Et oser affirmer que le libéralisme serait soit disant le seul système à tout jamais à l'abri de quelconque intégrisme tient tout simplement du manque d'humilité. Que de croyants ont la même affirmation à propos du christianisme : l'intégrisme ne concernerait soit-disant que "les autres religions", le christianisme l'ayant soit-disant définitivement enterré lors du traité de paix de la Saint-Barthélémy (du lointain passé maintenant, finish !). Heureusement que de temps en temps d'autres se risquent courageusement à les ramener à la raison, leur demandant s'il leur est déjà venu à l'idée que peut-être le "péché d'orgueil" serait-il tapis à leur porte lorsqu'ils font de telles affirmations ? Et généralement ça leur cloue le bec !
Pourquoi donc considérer le libéralisme "protégé" de toute tentation d'intégrisme ? Il n'a pas lieu d'en être davantage préservé que toute autre doctrine politique.
@ Namo :
A l'évidence, c'est en vous que je me reconnais le plus ! Vous vous semblez ne pas ignorer les situations ! Cependant j'ai pour ma part laissé tomber le socialisme pour son caractère autoritaire (je parle du socialisme "démocratique"), son prétexte à vouloir de plus en plus se mêler des choix personnels des individus (quand bien même ils ne font du mal qu'à eux-mêmes et pas aux autres !). Ras le bol des cours d'hygiénisme sous prétexte que la société paye la Sécu et des cours aux parents pour éduquer leurs gosses sous prétexte que l'Etat a un "devoir de protection" des enfants de la nation ! Voilà pourquoi je pense que le géolibertarisme serait vraiment l'alternative à essayer pour avoir à la fois la sécurité et "une totale liberté".
Un argument qui finit par m'agacer tant il sonne comme prétexte à force de "revenir constamment" : le principe de refuser des droits aux plus faibles sous prétexte que les personnes obligées légalement de les octroyer trouvent le moyen de fuir leurs obligations ! Ex : les employeurs refusant d'embaucher des femmes pour ne pas avoir à faciliter leur grossesse, les propriétaires qui ne louent plus leurs logements etc.... Cet argument est UN PUR PRETEXTE SANS FONDEMENT ! Dans le premier cas, c'est tout simplement nier la principale différence entre l'homme et la femme (l'homme a de la chance de ne pas avoir à passer par là !) et dans le second le fait qu'il y ait foison de logements n'obligera pas davantage un propriétaire à louer à une personne dont il n'est pas certain qu'elle entretiendra l'appartement correctement (dans le cas notamment d'un handicapé). Aussi absurde soit-elle, on peut très bien voir la situation suivante : plein de logements vides et plein de SDF malgré tout !
Rédigé par : tetatutelle | lundi 10 novembre 2008 à 20h48
Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec le "réchauffement climatique d'origine humaine" :
- d'un coté on crie à l'ultra libéralisme en oubliant de regarder l'évolution des finances publiques
- de l'autre on crie au réchauffement d'origine humaine en oubliant de regarder de plus prés le fonctionnement du soleil.
Le diable est les détails.
Rédigé par : robespierre | jeudi 13 novembre 2008 à 16h23
"Non précicément", moi je dis que ces deux sujets n'ont rien de comparables et sur ce genre de question (réchauffement climatique), je suis aussi libérale que vous tous. Cette question n'est même pas tant un problème scientifique, les scientifiques n'ayant pas vocation à faire la loi plus que les autres. Qu'on ait à faire à une vraie ou une fausse vérité, on se trouve bien face à un pouvoir national et même mondial affichant une claire intention "d'imposer un sacrifice aux habitants de la planète" et donc de nous "imposer un mode de vie", ce qui est totalement inacceptable car remettant en cause "les bases mêmes de la liberté individuelle" !
Rédigé par : tetatutelle | samedi 15 novembre 2008 à 12h06