Pas trop de temps de produire du contenu structuré en ce moment. Mais quelques brèves de comptoir vous permettront peut-être de patienter...
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Les plans de sauvetages expliqués aux grands enfants qui croient au père Noël - Just for fun :
Ajoutons que la faillite (chapitre 11) des 3 grands constructeurs US ne signifierait pas, comme le disent les médias et les démocrates, la fin de ces constructeurs et plus de trois millions de chômeurs supplémentaires, mais simplement l'obligation, pour les constructeurs, de se restructurer, voire de fusionner, ou de se faire racheter, le plus vraisemblablement par "appartements". Certes, les salariés de Détroit devraient renoncer à leurs sinécures (75$ de l'heure de coût total employeur !), et s'aligner sur les conditions offertes par les constructeurs étrangers (50$ de CTE en moyenne, tout de même. Je ne sais pas ce que cela représente en salaire net, sachant que les payroll taxes représentent dans le cas général 13% au USA, mais que certains constructeurs automobile est soumise à des accords particuliers). Mais la faillite serait l'occasion pour ces constructeurs de maigrir pour mieux rebondir.
Il faudra que je revienne sur le concept clé de "destruction créatrice" un de ces jours, ce mécanisme qui rend le capitalisme à la fois si efficace et si impopulaire. Pas ce soir.
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Nein, Kein Keynes ! -- Peter Steinbrück, ministre des finances du gouvernement Merkel, n'aime pas les plans de relance. En témoigne cette charge inhabituellement violente, s'agissant d'officiels, contre le plan de Gordon Brown (emphasis mine):
Criticising the UK government's decision to cut VAT from 17.5% to 15%, Mr Steinbruck questioned how effective this will be.
"Are you really going to buy a DVD player because it now costs £39.10 instead of £39.90?" he said.
"All this will do is raise Britain's debt to a level that will take a whole generation to work off."
Saying the UK government was now "tossing around billions", Mr Steinbruck questioned why Britain was now closely following the high public spending model put forward by 20th Century economist John Maynard Keynes.
"The switch from decades of supply-side politics all the way to a crass Keynesianism is breathtaking," he said.
"When I ask about the origins of the [financial] crisis, economists I respect tell me it is the credit-financed growth of recent years and decades.
"Isn't this the same mistake everyone is suddenly making again, under all the public pressure?"
Ceci dit, il serait encore plus crédible s'il n'avait pas prévu une enveloppe de 480 milliards d'Eurocahouètes pour ses banques...
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Personne n'est à l'abri de la bêtise des politiciens --- Houston, que je décrivais comme la cité de toutes les opportunités il y a peu, pourrait connaître des problèmes financiers dans un avenir plus ou moins proche. Mais pas vraiment de la faute de la municipalité. C'est plutôt le climat national anti compagnies pétrolières qui a déjà poussé plusieurs d'entre elles à délocaliser leur siège social hors des USA:
Much political hay has been made in Congress about "unpatriotic" corporations that move operations abroad. Weatherford International is the latest, taking its headquarters from Houston to Switzerland. The oil services company said that it wants to be closer to its markets. But what it really meant was that it no longer saw the future in the U.S.
In a political atmosphere of blaming corporations, it's no wonder. Halliburton fled to Dubai in 2007. Tyco International, Foster Wheeler and Transocean International all went to Switzerland. As a pattern emerges, America's global standing diminishes, in part because it's based on the willingness of companies to invest. It's an especially bad sign when domestic companies flee.
"The U.S. is an important market," Weatherford CEO Bernard J. Duroc-Danner told the Houston Chronicle Thursday. But, "it's just a market. It's not the primary market."
How does that sound for a loss of global leadership? If that's not clear enough, try this: "In the hierarchical pecking order, (Houston's) not going to be Rome anymore."
What accounts for this vote of no confidence in the U.S.?
Start with the demonization of oil companies. Executives have been hauled before Congressional star chambers, held up to abuse and ridicule, and then blamed for high oil prices as if they wanted to kill their markets. Rising global demand, nationalizations and Congress' failure to open the country to drilling go ignored.
(...)
Congress' abuse sets the political tone for the worst to come.
First, oil companies, like all corporations, endure the second-highest taxation in the developed world (39.25% of their income), which dampens their competitiveness. The 2007 OECD average is 27.6% and falling. Worse still, U.S. firms are taxed on operations around the world, unlike the global standard, making a move of headquarters a defensive move.
Meanwhile, politicians openly say they want to hike taxes on oil firms. President-elect Obama seems to have backed off, but questions remain as to whether he can stand up to a rapacious and economically ignorant Congress that hasn't.
Si même les entreprises américaines ne croient plus en l'Amérique... Gageons toutefois que les réalités de la compétition fiscale internationale obligeront le congrès à revenir à la raison rapidement.
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Trappe à la pauvreté -- La FED, le trésor US et le gouvernement poussent les banques détentrices de créances pourries à rééchelonner les prêts des familles sur-endettées suite à une perte d'emploi. Si le revenu d'une famille se situe en dessous d'un certain seuil, le prêt concerné peut faire l'objet d'un rachat par les différents programmes publics (celui de la FED, évoqué ici, est le dernier en date) sous réserve qu'un telle reéchelonnement ait lieu. Résultat, selon le Chicago Tribune: de nombreux salariés seront incités à ne pas trop se presser de retrouver un emploi, le temps que les mensualités du prêt soient revues à la baisse, afin de ne pas franchir le seuil d'éligibilité.
La procédure de renégociation d'une créance douteuse devrait être d'initiative purement privée et aucune intervention publique ne devrait en perturber le processus, sous peine de créer des effets pervers tels que celui décrit ci dessus.
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That's all Folks !
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Loin de moi l'idée de proclamer que baisser la TVA dans l'espoir de relancer la consommation est une bonne idée. Néanmoins, ca m'énerve toujours quand j'entends ca :
"Criticising the UK government's decision to cut VAT from 17.5% to 15%, Mr Steinbruck questioned how effective this will be. Are you really going to buy a DVD player because it now costs £39.10 instead of £39.90? - he said."
Ca m'énerve parce que c'est exactement le même argument qui permet de dire : on va augmenter la TVA de 15% à 17.5%. Est ce que vraiment vous penser que ca va impacter la consommation ? Vous n'allez plus acheter votre lecteur DVD parce qu'il sera 80 centimes plus cher ??? Et il faut pas chercher loin pour trouver ce genre d'ineptie : quand le gouvernement nous annonce une taxe sur les fournisseurs d'accès internet pour financer la télévision publique, on nous dit aussi que ca n'aura aucun impact sur rien, que ce sera absorbé par la concurrence entre les fournisseurs. Ben voyons. Ce sont des raisonnements absurdes, mensongers et économiquement infondés.
Maintenant, on est d'accord que baisser les impots dans l'espoir de relancer la consommation et au prix d'un aggravation des finances publiques est tout aussi stupide que d'augmenter les impots (ou accroitre les deficits) pour relancer la consommation par la dépense publique. La seule baisse d'impot qui est souhaitable est celle qui accompagne la baisse de la dépense publique associée.
Sinon, sur le dernier point, celui du rééchelonnement des créances aux USA : si les banques ne se bousculent pas pour s'y mettre, malgré la pression fédérale, c'est principalement parce que ca ne marche pas. Les dernières statistiques indiquent que la majorité des prêts renégociés font à nouveau défaut dans les 6 mois. C'est principalement du au fait que la plupart des ces prêts sont vraiment beaucoup trop lourds pour ceux qui les portent. Ce n'est pas en ajustant une variable qu'on peut changer cet état de fait. D'autant plus qu'il est tres difficile d'établir clairement combien vaut la maison, et surtout combien elle vaudra demain (n'oublions pas que nombreux sont ceux qui pensaient renégocier leur pret sur la base de l'augmentation du prix de leur maison). C'est pourquoi la vente par adjudication du bien est souvent la meilleure des choses pour tout le monde : c'est mieux pour le créancier car au moins il sait où il en est, et il peut marquer sa perte de facon claire et definitive, plutot que de continuer a avoir des créances douteuses qui n'ont pas de valeur car personne ne peut savoir si elles feront défauts dans 2 mois, 6 mois ou 1 an. Il apure sa situation pour mieux rebondir. Et récupère des liquidités, précieuses par les temps qui courrent. Et pour les ménages, ils peuvent repartir sans cette dette écrasante qui mine leurs finances, retrouver une location pour moitié moins que leur traite. Certes ils ont perdu leur apport initial et ce qu'ils ont déja versé, mais leur situation redevient vivable. Enfin ca permet de faire baisser les prix, donc aux gens de se loger a moindre cout. La renégociation des prêts dans le contexte actuel n'est pas la meilleure idée. Loin de là.
Tout le monde veut voir dans la multiplication des ménages qui dont défaut sur leur prêt une catastrophe : c'est faux. La catastrophe c'était de contracter ces prêts. Faire défaut et vendre le bien par adjudication, c'est la saine correction du problème. Je dis bien saine, parce que grâce à celà, les ménages américains ont vu leur endettement baisser ce trimestre pour la première fois depuis ... 1952. Incroyable hein ?
http://www.marketwatch.com/News/Story/Story.aspx?guid={548FC361-18C2-435C-B268-E2D3F345D664}
Et c'est ca qui affole les analystes et surtout les politiciens : les gens commencent pour la première fois depuis des années et des années à ne plus vivre au dessus de leurs moyens. Est ce vraiment une si mauvaise chose ? Et si la vente par adjudication pour solder un emprunt irréaliste est un préalable pour cela, tant mieux. Ca vaut quand meme mieux que de vivre toute sa vie surendetté pour rembourser un bien qui ne vaut pas la moitié ce qu'on l'a payé, et pas le quart de ce qui sera remboursé avec les intérêts.
Rédigé par : ST | lundi 15 décembre 2008 à 10h55
La bulle immobilière a siphonné le pouvoir d’achat des ménages et in fine ruiné aussi les banques. Donc un vrai plan de relance vise à annuler les effets de la bulle :
- annulation ou réduction des énormes dettes pour les particuliers pour redonner du pouvoir d'achat.
- libéralisation de la construction pour dégonfler le plus rapidement la bulle et permettre un redémarrage de la construction.
Le tout financé par la planche à billet et avec une purge le plus rapide possible sinon la crise va traîner en longueur.
Immanquablement une inflation importante est à prévoir mais elle va permettre de confisquer les gains que les vendeurs de biens immobiliers surévalué ont réalisés.
Pour l’avenir, éviter la formation de nouvelles bulles immobilières :
- limitation des prêts aux particuliers.
- maintenir une grande liberté de construction.
- limiter la spéculation sur le marché immobilier par la mise en place de taxes dissuasives (à étudier avec précaution pour éviter les effets pervers).
A mon avis voilà une partie du plan américain « officieux ».
Rédigé par : jb7756 | lundi 15 décembre 2008 à 12h50
@jb7756 : "annulation ou réduction des énormes dettes pour les particuliers pour redonner du pouvoir d’achat" : il n'est pas nécessaire d'annuler d'autorité quoi que ce soit. Les mécanismes existent : les ménages surendetté font défauts sur leur dette immobilière, ils perdent leur maison er repartent dans le locatif (dans un premier temps du moins), les maisons sont vendus et font baisser les prix. Les créanciers absorbent leurs pertes. C'est sain. C'est clair. C'est juste. En outre, c'est moins pour redonner du pouvoir d'achat, que pour retourner à un niveau de consommation compatible avec les ressources. Vivre dans ses moyens et pas au dessus de ses moyens. LA contraction de la consommation est ainsi inévitable, et dans un sens souhaitable.
"libéralisation de la construction pour dégonfler le plus rapidement la bulle et permettre un redémarrage de la construction" : la libéralisation de la constuction est souhaitable. Elle n'est cependant pas nécessaire pour dégonfler la bulle : voyez aux usa, aucune libéralisation n'a été faite, et les prix s'écroulent. Quand la bulle se dégonfle, il est quasi impossible de l'arrêter. En outre, redémarrer la construction n'est pas un objectif en soi, notamment aux Etats Unis ou il n'y a pas pénurie de logement.
"le tout financé par la planche à billet" : êtes vous conscient que votre remède est justement le mal que vous cherchez à combattre ? Quand a confisquer les gains des vendeurs de biens immobilliers par une inflation programmée, on est en plein dans ce que nous dénonçons : la puissance étatique qui fait des choix à la place des gens et croit pouvoir manipuler le système à sa guise, sans effet pervers. L'inflation punira aussi bien ceux qui ont épargné leur argent durement gagné, que les plus pauvres qui sont les plus durement touchés par la perte de pouvoir d'achat quand les salaires ne suivent la hausse des prix qu'avec retard. Tout ca au profit de ceux qui se sont surendetté pour vivre au dessus de leurs moyens. L'inflation est peut etre inévitable : de là à vouloir la programmer par une politique volontaire ...
"limitation des prêts aux particuliers" : si on se limitait deja a ne pas les encourager par je ne sais quel Community Reinvestment Act ou par des prêts à taux zeros ?
"limiter la spéculation sur le marché immobilier par la mise en place de taxes dissuasives" : hou la ... dangereux et probablement inutile. Je ne pense pas d'ailleurs que la spéculation, au sens propre, soit réellement responsable de quoique ce soit dans la formation des bulles immobilières.
@vincent : le nouveau système de commentaires est particulièrement lent a valider les nouveaux commentaires, ce qui peut entrainer en effet des posts multiples quand on croit que la requête a planté. Mais je ne sais pas si vous y pouvez quelque chose ...
Rédigé par : ST | lundi 15 décembre 2008 à 14h22
@ ST: oui, le système de commentaires déconne. D'ailleurs, tout le système de publication Typepad déconne depuis sa dernière mise à jour. Une catastrophe, j'ai l'impression de me battre contre l'interface.
Rédigé par : vincent | lundi 15 décembre 2008 à 18h48