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vendredi 23 janvier 2009

Commentaires

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jb7756

Il faut bien saisir que les années 1970 ne sont pas comparable aux années 2000. Dans les années 1970 les possibilités de délocalisations étaient très restreintes : l’URSS et ses satellites, l’Inde et la Chine étaient des pays socialistes ou socialisant fermés. L’Afrique et l’Amérique Latine étaient trop instable et corrompue pour attirer des investissements industriels (elles le restent plus ou moins aujourd’hui).
La fin du communisme a livré plus de 2 milliards de nouveaux travailleurs pauvres. Certes ils sont moins bien formés, les infrastructures sont mal adaptées mais en Chine et en Europe Centrale (ne parlons pas de la Russie, trop corrompue) les efforts réalisés ont été considérables.

Pour résister à la concurrence très vive de la main d’œuvre délocalisée, les firmes des vieux pays capitalistes ont aussi la possibilité d’automatiser. Dans le secteur du jouet c’est le cas de Playmobil ou Lego dont les usines européennes sont aujourd’hui largement automatisées. Mais bon plus d’emploi ici.

La vrai solution est en fait que les niveaux de salaires des pays émergeant rattrapent ceux des pays riches. C’est ce qui se passe en Chine ou pour certains produits les industriels face à des coûts du travail sans cesse croissant partent regarder ailleurs jusqu’en Afrique (pas évident).

Enfin parmi les charges sur le travail, la plus grosse part va dans la sécurité sociale et les retraite. Pour les réduire il faudrait aussi réduire les prestations sociales ou les retraites. Bon courage.

Mateo

Tiens puisque tu parles ici des "délocalisations" et des machines, j'en profite pour parler d'un sophisme malheureusement encore répondu selon lequel l'un et l'autre "détruisent l'emploi".

On ne le répétera jamais assez, mais lorsque l'on peut obtenir un bien ou un service avec moins de ressources (argent, main d'oeuvre, matières premières etc.) qu'auparavant, cela augmente la richesse globale malgré l'illusion des "destruction d'emploi".

Pourquoi? Pour la simple et bonne raison que l'argent ainsi économisé est réinjecté dans l'économie (par exemple, le produit étant vendu moins cher, on obtient plus de richesses pour une quantité d'argent donnée.

Mais Bastiat a expliqué tout ça bien avant et bien mieux que moi:

«L'effet prochain d'une machine ingénieuse est de rendre superflue, pour un résultat donné, une certaine quantité de main-d'œuvre. Mais là ne s'arrête point son action. Par cela même que ce résultat donné est obtenu avec moins d'efforts, il est livré au public à un moindre prix; et la somme des épargnes ainsi réalisée par tous les acheteurs, leur sert à se procurer d'autres satisfactions, c'est-à-dire à encourager la main-d'œuvre en général, précisément de la quantité soustraite à la main-d'œuvre spéciale de l'industrie récemment perfectionnée. — En sorte que le niveau du travail n'a pas baissé, quoique celui des satisfactions se soit élevé.

Rendons cet ensemble d'effets sensible par un exemple.

Je suppose qu'il se consomme en France dix millions de chapeaux à 15 francs; cela offre à l'industrie chapelière un aliment de 150 millions. — Une machine est inventée qui permet de donner les chapeaux à 10 francs. — L'aliment pour cette industrie est réduit à 100 millions, en admettant que la consommation n'augmente pas. Mais les autres 50 millions ne sont point pour cela soustraits au travail humain. Économisés par les acheteurs de chapeaux, ils leur serviront à satisfaire d'autres besoins, et par conséquent à rémunérer d'autant l'ensemble de l'industrie. Avec ces 5 francs d'épargne, Jean achètera une paire de souliers, Jacques un livre, Jérôme un meuble, etc. Le travail humain, pris en masse, continuera donc d'être encouragé jusqu'à concurrence de 150 millions; mais cette somme donnera le même nombre de chapeaux qu'auparavant, plus toutes les satisfactions correspondant aux 50 millions que la machine aura épargnés. Ces satisfactions sont le produit net que la France aura retiré de l'invention. C'est un don gratuit, un tribut que le génie de l'homme aura imposé à la nature. — Nous ne disconvenons pas que, dans le cours de la transformation, une certaine masse de travail aura été déplacée; mais nous ne pouvons pas accorder qu'elle aura été détruite ou même diminuée.

De même quant aux importations. — Reprenons l'hypothèse.

La France fabriquait dix millions de chapeaux dont le prix de revient était de 15 francs. L'étranger envahit notre marché en nous fournissant les chapeaux à 10 francs. Je dis que le travail national n'en sera nullement diminué.

Car il devra produire jusqu'à concurrence de 100 millions pour payer 10 millions de chapeaux à 10 francs.

Et puis, il restera à chaque acheteur 5 francs d'économie par chapeau, ou, au total, 50 millions, qui acquitteront d'autres jouissances, c'est-à-dire d'autres travaux.

Donc la masse du travail restera ce qu'elle était, et les jouissances supplémentaires, représentées par 50 millions d'économie sur les chapeaux, formeront le profit net de l'importation ou de la liberté du commerce.»


Ceci est un extrait du chapitre 20 "Travail humain, travail national" des Sophismes Économiques de Bastiat: http://bastiat.org/fr/thtn.html

jb7756

@Mateo

J’ai pas dit le contraire. Et c’est bien sûr grâce aux machines que l’on est si riche. Mais quand le changement arrive, et il arrive maintenant de plus en plus rapidement, les gens sont contraint de changer de métier, de changer leur habitude voir leur projet de vie. Quant on est jeune et dynamique, ça va, qu’on est vieux et un peu rigide c’est plus dur. Transformer une ouvrière textile de 50 ans en infirmière c’est long (ne parlons pas en informaticienne).

Toutefois je suis convaincu que l’automatisation totale sera possible d’ici à 20 ans ce qui nous apportera beaucoup mais obligera aussi à de sérieuses remises en question.

Mateo

@ jb7756

Je ne parlais pas pour toi. D'après tes commentaires, tu as l'air assez cultivé pour savoir ce genre de choses. C'était juste un petit rappel pour le lecteur de passage.

Concernant ta remarque, voilà une raison de plus pour que l'État arrête de freiner les changements et devrait plutôt les accompagner.

Pour prendre une image plus parlante: l'économie est un moteur dans lequel l'État injecte du sable au lieu d'injecter de l'huile (tout en persuadant les gens qu'il n'y a rien de mieux que le sable pour les moteurs). Et voyant les défaillances, décide de doubler la dose de sable, en espérant que cela marche mieux.

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