« Sur les pas de Frédéric Bastiat | Accueil | Caprice des dieux* »

jeudi 19 février 2009

Commentaires

Flux Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.

Vincent Poncet

Il est normal que l'Etat définisse des ratios prudentiels aux banques quand celles-ci ne sont que des franchises de la banque centrale.
De même, leur activité de base, le dépôt, bénéficie d'une assurance monopolistique étatique.
De la même manière que si tu prends une assurance contre le feu pour ta maison, l'assureur va t'interdire de stocker des bidons d'essence dans ta cave, l'Etat assurant les banques réglemente leur prise de risque.
Bien entendu, aujourd'hui, les réglementations prudentielles sont une blague, elles sont non pas définies pour limiter le risque, mais pour en avoir énormément. De plus, étant de plus en plus complexe, cela a stimulé l'ingénierie financière pour la détourner.
Donc oui pour supprimer les réglementations sur les banques, mais en même temps, il faut supprimer la banque centrale et l'assurance sur les dépôts.
Sinon, on restera dans le si c'est "pile", je gagne, "face", tout le monde perd.


Sur la dette subordonnée dans le ratio prudentiel, le shadow finance comitee de l'AEI semble dire qu'il s'agit d'une bonne chose, car cela contrebalancerait l'assurance sur les dépôts qui limite l'intérêt des déposants de vérifier la solvabilité de leur banque. En imposant de la dette subordonnée, on a un prix de marché du risque de solvabilité de la banque. Bien évidemment, pour que ce prix soit juste, il faudrait que cette dette ne soit pas bailoutable par la loi. Le comité de l'AEI suggère donc de ne pas imposer de ratio de 8% ou autre, mais d'avoir une surveillance sur le prix de la dette subordonnée de la banque, comme cela, on redonne au marché, la surveillance du risque des banques.
"In 2000, the Committee also recommended that large banks issue subordinated debt that cannot by law be bailed out (Statement No. 160, March 2, 2000, “Reforming Bank Capital Regulation”). A rise in the interest rate on these securities over a benchmark would be an indicator for the regulators
that the market perceives that a particular bank is taking excessive risk. The Committee continues to believe that large banks should be required to issue uninsured subordinated debt, and that the regulators should be required to respond publicly to substantial interest rate changes on this debt and to increases in the spread on credit default swaps."
http://www.aei.org/docLib/20090211_StatementNo.269.pdf
http://www.aei.org/research/shadow/projectID.15/default.asp
Mais ils soulignent néanmoins que cela n'est qu'un pis-aller par rapport à l'assurance des dépôts.

ST

Clair, précis, et marqué au coin du bon sens. Vincent Président ? ;)

Ce que permet de comprendre cette excellent synthèse, c'est que les reproches que l'on fait aux acteurs du marché, et notamment celui de contourner les règles discrètement, n'auraient plus lieu d'être si on en finissait avec ces règles arbitraires.

On voit bien ensuite l'aléa moral que constitue la présence de règles dont on assume que leur respect (même de façade) est une garantie en soit de limitation voire de disparition du risque. Comme le disait récemment Peter Schiff dans un interview à la télévision américaine, comment se fait il que l'on passe 10 fois plus de temps à se renseigner sur le produit, la marque, le sérieux du distributeur etc ... quand on achète un écran plasma que lorsqu'on choisit une banque ?

Et rappelons aussi que les gouvernements qui soit disant édictent et font respecter les règles sont les premiers à les contourner : j'en veux pour preuve les prêts accordés en France aux banques déjà surendettées, pour éviter leur nécessaire re-capitalisation, en jouant comme l'a indiqué Vincent sur la notion fond propre / capitaux propres. Au final on a un gouvernement qui dit d'un coté : regardez on réinjecte du quasi-capital dans les banques, elles seront donc moins leveragés, c'est à dire quelque part on diminue leur ration d'endettement, et dans le même temps, le président parade devant les francais en leur disant : ha mais non, on a pas donné d'argent aux banques, on leur a prêté, et on va même gagné beaucoup d'argent comme ca. Alors il faut savoir : soit c'est un pret et on a augmenté l'endettement des banques, et agravé le ratio dettes sur fond propres, soit c'est pas un pret et on a bien donné cet argent aux banques, intéret ou pas intéret. Mais ca peut pas être les deux.

Vincent Poncet

@ST
L'Etat a essentiellement prêté de la dette subordonnée aux banques, càd qui rentre dans le calcul du ratio de BâleII, donc le prêt a amélioré ce ratio, mais a aggravé le ratio actifs/fonds propres, qui lui n'est pas un ratio réglementaire.

ST

@Vincent Poncet : absolument. C'est bien ce que je dénonce : les Etats démontrent qu'ils sont les premiers à savoir respecter la lettre des réglementations tout en foulant au pieds l'esprit de la chose. Quand Sarkozy annonce devant les journaliste : on a pas donné l'argent aux banques, on leur a prêté, et on va même gagner plein d'argent comme ca qu'on va réinvestir en dépense sociale, il ne précise pas que c'est une dette subordonnée, que son remboursement dépend du remboursement initial des autres créanciers, et que pour prendre un exemple, pour la BNP, le montant des créances à rembourser avant, c'est 2000 milliards d'euros, soit plus que le PIB de la France, montant qui a augmenté de 25% en un an. Mais après, il change de fusil d'épaule, s'adresse aux places financières et leur dit, regardez, ce prêt, c'est pas vraiment un vrai prêt qui aggraverait la situation d'une banque déjà surendettée, mais une dette subordonnée, du quasi capital.

Toujours le même problème, on croit pouvoir remplacer du capital par de la dette, ce qui est une des raisons majeures de la crise actuelle.

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.

Ob'lib' 2.0

  • |  RSS | | http://www.wikio.fr

    Partager cette page | Mon profil Facebook | mon fil twitter

Mon fil Twitter

distinctions

  • Wikio - Top des blogs | Wikio - Top des blogs - Politique