Je viens de regarder la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy ce Jeudi soir -- juste raté le début. Quelles que soient les réserves que suscitent sa politique générale, je dois avouer que politiquement parlant, il est remarquable. Péchu, juste ce qu'il faut d'autorité bien sentie, d'auto-critique par moments, toujours rattaché aux problèmes concrets des personnes sans sombrer dans la fausse compassion cul-cul... Et la façon dont il s'est tiré des questions un peu piégeuses sur les péripéties récentes (limogeage de préfet, nominations à la tête des chaines publiques), a été plutôt bonne. Bref, je l'ai trouvé vraiment bon sur la forme. Si, si...
Quel dommage qu'économiquement, son discours soit toujours aussi contestable, même si ça et là percolent quelques aspects positifs au milieu d'un ensemble toujours aussi brouillon, dépourvu de ligne directrice claire, et où le fonds étatiste reste très prégnant.
Pas le temps de disséquer ses annonces maintenant, mais en bref:
>> Baisse de l'impôt sur le revenu des basses tranches : pourquoi pas, toute baisse d'impôts est bonne à prendre. Mais là encore, quid des baisses de dépenses ?
>> Or, du côté des dépenses, j'ai plutôt entendu de nouveaux engagements : confirmation de l'aide aux constructeurs auto, prestations chômage accrues pour les jeunes, etc...
>> Augmentation de la participation des salariés aux bénéfices des entreprises: Pourquoi pas, mais là encore, attention de ne pas encore réduire les incitations à devenir actionnaire, à investir en capital dans les entreprises, car les entreprises ont désespérément besoin de capital en ces temps de crédit rare et cher. Une participation (ou un dividende salarial, quel que soit le nom qu'on lui donne) arbitrairement trop élevée, et donc opérée au détriment des actionnaires, à long terme, se retournera contre les salariés eux mêmes faute d'incitation suffisante à investir dans l'outil de production suffisamment moderne pour leur permettre de voir augmenter leur salaire. La formule "3 tiers" chère au président risque, bien qu'il n'en fasse pas une référence, de rebuter bien des investisseurs.
Et ce ne sont pas ses "démonstrations" plutôt poussives -- sans doute la moins bonne partie de l'émission -- pour nous convaincre que le surcroît de dette créera des actifs de valeur (TGV structurellement déficitaires, canaux inutiles...) qui vont me rassurer, quand bien même il a raison lorsqu'il affirme qu'il est préférable, à tout prendre, de creuser le déficit par des dépenses d'investissement plutôt que par des embauches de fonctionnaires supplémentaires qu'il faudra payer pendant des décennies. Une demi-bêtise vaut toujours mieux qu'un chapelet d'âneries intégrales telle que celles que voudraient voir commises les socialistes, dont je ne perdrai pas de temps à commenter l'ineptie des propositions alternatives.
Nicolas Sarkozy veut que ces mesures soient décidées par les partenaires sociaux: c'est toujours mieux que si cela est fait par des bureaucrates qui n'ont jamais posé leurs derrières rebondis dans une entreprise. Mais quelle sera la liberté réellement laissée aux partenaires ? Et surtout, lorsqu' on lit des choses comme ceci, ne risque-t-on pas de voir le président prendre plutôt le parti des syndicats pour peser sur les discussions à venir ?
Enfin, son obsession politicienne de la refondation du capitalisme, les rodomontades de pure forfanterie sur les paradis fiscaux (à quand les chars dans Monaco !!), montrent que la tête de l'exécutif, et sans doute l'ensemble de la classe politique, persiste dans sa tragique erreur de diagnostic sur l'origine de la crise. Elle ne veut y trouver là qu'une "crise des marchés", et refuse de jeter un regard lucide sur la tragique et immense responsabilité de l'état dans sa cogestion dramatiquement mauvaise du système financier avec des élites devenues plus expertes dans l'art de tirer parti des faiblesses du législateur-régulateur que dans celui d'assurer une croissance saine de leurs entreprises.
Ah, si seulement Sarkozy avait lu les mêmes livres que Mart Laar avant d'arriver au pouvoir...
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Je suis plutôt d'accord avec cette analyse à chaud, si ce n'est sur le point:
"je dois avouer que politiquement parlant, il est remarquable. Péchu, juste ce qu'il faut d'autorité bien sentie, d'auto-critique par moments, toujours rattaché aux problèmes concrets des personnes sans sombrer dans la fausse compassion cul-cul".
C'est sûr qu'il est très facile de paraître convaincant quand les trois journalistes en présence font preuve d'autant de complaisance. Le seul qui aurait pu faire pencher un tant soit peu la balance était Duhamel, ce qui lui a valu une marginalisation flagrante:
- spatialement: il avait l'air assis à l'écart d'absolument tout le monde
- dans le temps de parole: il a fait une sorte d'intermède dans le discours sirupeux de Pujadas&Co, eux-mêmes incapables de rebondir et juste bons à signaler à ce pauvre Duhamel que son temps de parole va bientôt expirer...
Bref, ce fut une brillante leçon de chose qui nous fut réservée...
Rédigé par : Pascal Meunier | vendredi 06 février 2009 à 08h47
La suppression de la taxe pro pour un coût de 8 milliards d'euros me laisse perplexe ... Vous annonciez dans un article récent un produit de 24 milliards et en cherchant un peu sur le net je trouve que la taxe pro a rapporté aux collectivités 29 milliards en 2007. D'où sortent ces 8 milliards ? 29 milliards c'est quand même la moitié du produit de l'impôt sur le revenu. Ca sort pas du cul d'une vache. Une telle annonce sans aucune explication sur la manière dont on va financer la chose parait pour le moins léger.
Rédigé par : ST | vendredi 06 février 2009 à 09h27
Sur le sujet du partage des bénéfices, c'est une chose qui commence à m'agacer plus que sérieusement. Rappelons que le travail est rémunéré par les salaires, et le capital par les dividendes, qui sont la part des bénéfices non réinvestis dans l'entreprise (ce qui est d'ailleurs une maniere indirecte de rémunérer le capital aussi). Travail => salaire. Capital => bénéfices. C'est clair. C'est sain.
La participation des salariés aux bénéfices est douteuse, à commencer par le fait qu'elle est unidirectionnelle : quand l'entreprise va bien, et produit des bénéfices, on demande de reverser une part des bénéfices aux salariés, au nom du fait qu'ils auraient été performants, mais quand elle va mal, et génère des pertes, va t'on demander aux salariés d'amputer leurs salaires pour combler les pertes, au nom de leur piètre performance ?
Il y a une certaine bizarrerie à vouloir à tout prix indexer la rémunération du travail sur les performance de l'entreprise : c'est le marché du travail qui fixe le prix du travail. Pourquoi un comptable dans telle entreprise qui marche très bien devrait gagner beaucoup plus que le même comptable dans un entreprise en difficulté, s'ils font exactement le même travail ? C'est la performance individuelle, et la rareté de la compétence qui doit influer sur le salaire, pas la performance de l'entreprise. Que l'on ait des politiques incitatives pour que les salariés se sentent associés à l'élan collectif, c'est une chose, mais décréter d'en haut et par principe que les salariés ont un droit sur une partie des bénéfices me parait absurde et dangereux.
Enfin, j'ajouterai qu'on fait tout pour essayer de rémunérer les salariés autrement que par leur salaire : au lieu d'augmenter les salaires ce qui est sain et transparent, pour milles raisons dont la fiscalité et les charges, on donne des tickets restaurants, on prend en charge une partie de la mutuelle, on donne des chèques vacances, on abonde des comptes d'épargne entreprise, on fait des comités d'entreprises, etc etc ... en deux mots, on socialise la rémunération en dépensant à la place des gens (on leur donne des produits ou services au lieu d'argent qui leur permettrait de dépenser dans les produits ou services qu'ils auraient choisis). C'est malsain et ca fausse le marché du travail (comment comparer deux postes et définir le prix d'un ingénieur de x années d'expérience, si outre le salaire, il faut comparer les divers à cotés, l'espérance de participation aux bénéfices, les avantages en nature etc etc ...). La monnaie est un vecteur simple, sain et performant pour procéder à un échange sur un marché : pourquoi devrait il en etre autrement sur le marché du travail ? Les salariés ont tout à gagner à exiger le remplacement de leur salaire net + prestations sociales + mutuelle + chèque restaurant + participation + abondement dans un compte épargne entreprise + voiture ou telephone de pseudo fonction par un salaire intégral complet. A charge a eux de le dépenser comme ils le souhaitent, en assurance santé, vieillesse, voiture, restaurant, tableau de maitre ou boites de mécanos.
Rédigé par : ST | vendredi 06 février 2009 à 09h55
On nous annonce qu'1,4 milliard d'euros irait au bénéfices del'état, pour avoir prêté au secteur bancaire.
Mais ne soyons pas naif, gageons que les banques seront faire payer à leurs clients, à travers des agios, intérêts d'emprunts et augmentation des diverses prestations de services bancaires, ce diférentiel.
Donc en résumé, ce sont les contribuables qui devront mettre la main à la poche, et financer les errements de certains...
Rédigé par : gordon | vendredi 06 février 2009 à 10h09
@gordon : taxez la vache, ce n'est pas la vache qui paiera mais bien le consommateur final. Vous venez de comprendre ce grand principe économique, je vous en félicite !
Vincent, je partage bien ton analyse. Sur tous les points sauf l'un d;entre eux, ce qui montre que tu n'as pas tout écouté. Monaco n'est pas un paradis fiscal. Les chars iront au Luxembourg et au Lichtenstein, histoire d'avancer d'un cran dans la construction de l'Europe à sa manière.
Le coup de gueule de Parisot était assez bienvenu hier matin. Il n'a manifestement pas eu d'impact sur Guaino dans la rédaction des réponses de Sarko pour le soir même.
Rédigé par : Aurelien | vendredi 06 février 2009 à 10h41
@gordon : en effet, notre président nous explique qu'en prêtant aux banques de l'argent qu'il va lui même emprunter, il va faire un bénéfice certain, au plus grand profit du contribuable. Je m'étonne que devant une telle vache a lait le gouvernement français n'aille pas plus loin : il devrait prêter à d'autres banques un peu partout dans le monde, et pas qu'aux banques d'ailleurs. C'est bien connu, l'Etat emprunte moins cher que les institutions privées sur les marchés : il y a beaucoup d'argent à se faire sur le différentiel entre les taux des bons du trésor et les taux des obligations d'entreprise ! Si on prête suffisamment, avec tout le bénéfice qu'on fera, je pense qu'on peut supprimer tous les impots en France. Peut etre même qu'on pourrait arrêter de travailler : grâce aux bénéfices faramineux que l'Etat pourrait faire en convertissant tous les fonctionnaires de Bercy qui n'auraient plus à s'occuper de percevoir les impots en traders sur les marchés asiatiques, le gouvernement pourrait verser une rente à chaque Francais. Et encore, pourquoi s'arreter la : devant la réussite fantastique de la finance étatique francaise, il y a fort à parier que les investisseurs étrangers se presseraient à nos portes avec leur pépètes. On pourrait alors créer un Fond d'investissement géré par Bercy : les investisseurs du monde entier déchargeraient des tonneaux de billets chez nous, et pour diminuer la charge de travail des fonctionnaires de Bercy (c'est vrais, pourquoi devraient ils être les seuls à bosser finalement), on pourrait simplement verser les dividendes en prélevant sur le capital des nouveaux entrants. Vu les rendements qu'on pourrait promettre, on aurait pas de mal à convaincre toujours plus d'investisseurs de nous confier leur argent. Et pendant ce temps on pourrait boire du champagne millésimé dans des coupes en crystal, à l'arrière de limousines plaquées or conduites par des robots japonais sur des routes pavés d'argent massif.
Rédigé par : ST | vendredi 06 février 2009 à 10h45
Comme il est difficile de gouverner ! Pour Sarkozy il fallait dire ce qui devait être dit (suppression taxe pro, mesures sociales…) et cacher ce qui devait être caché (son 2ème mandat, comment financer les nouvelles dépenses, la suppression des taxes, rien sur le logement…).
Mais il a beau dire qu’il ne soutient pas une politique de relance par la consommation, le niveau élevé de la redistribution joue déjà ce rôle.
Si on fait le tour des différents modèles :
1- US, GB, Espagne : croissance à tous prix par le gonflement de la dette privée : intenable à long terme, on connaît la suite, catastrophique !
2- Allemagne, Japon : stagnation salariale, production orientée vers l’exportation : trop de dépendance par rapport au groupe 1 – ils plongent en même temps qu’eux.
3- Russie et autres pays pétroliers : mono production donc haut très haut mais bas très bas.
4- Chine, Europe Central, Inde : modération salariale initiale mais salaires en progression continu, production orientée vers l’exportation mais dans le but de moderniser le pays. La consommation intérieure devrait prendre le relais des exportations.
5- France : consommation soutenue par la redistribution, le déficit commercial et public se creuse considérablement pendant les périodes de crise. Tout serait parfait si en période vache grasses les dettes, surtout public, étaient épongées.
Rédigé par : jb7756 | vendredi 06 février 2009 à 11h41
"...refuse de jeter un regard lucide sur la tragique et immense responsabilité de l'état dans sa cogestion dramatiquement mauvaise du système financier avec des élites devenues plus expertes dans l'art de tirer parti des faiblesses du législateur-régulateur que dans celui d'assurer une croissance saine de leurs entreprises."
Bravo Vincent pour votre excellente formulation.
Rédigé par : Henri Lepage | vendredi 06 février 2009 à 12h08
Tout à fait d'accord avec ST sur les salaires ! Je m'étonne que Vincent Bénard soit tombé dans le panneau présidentiel sur ce sujet.
Rédigé par : Jan Laarman | vendredi 06 février 2009 à 14h37
ST, la fiscalité française encourage les salaires en nature qui, comme tu l'exposes bien, faussent l'information sur la valeur du travail. On préfère une voiture de fonction que son équivalent en argent parce que l'une est faiblement taxée, l'autre à plein.
Rédigé par : Aurelien | vendredi 06 février 2009 à 14h54
@Jan Laarman : je ne suis pas sur que Vincent soit tombé dans "le panneau présidentiel" vu qu'il note très justement le risque à rebours sur les salaires faute d'incitation à investir et capitaliser.
Sinon, on a la réponse pour les 8 milliards de la taxe pro : http://www.20minutes.fr/article/297901/Economie-Combien-va-couter-la-suppression-de-la-taxe-professionnelle.php
En résumé, les collectivités percoivent 30 milliards par an, mais dans ces 30 milliards, seuls 18 milliard sont le produits réels de la taxe pro, les 12 restant étant abondés par l'Etat au titre des dégrèvements divers et variés qui existent déjà. Ensuite, sur les 18 milliards de produits de la taxe pro, il restera toujours 7 milliards, qui sont la partie foncière de la taxe pro qui ne sera pas supprimée (ben non, ca aurait enlevé du travail a un paquet de fonctionnaires de bercy si on avait complètement supprimé l'impot, mieux vaut le diminuer, mais en conservant le cout de collection de l'impot inchangé, comme pour l'ISF). Restent donc 12 milliards, qui se transforment en 8 d'un cout de baguette magique, de part l'effet escompté de + 3 milliards d'impot sur les sociétés en plus (moins de taxe pro, c'est potentiellement plus de bénéfice donc plus de produit pour l'impot sur les sociétés). A noter que ce chiffre de 3 milliards provient probablement d'un estimation au doigt mouillée, dans un taxi, deux heures avant l'interview. Et on a donc nos 8 milliards qui restent à financer, euh pardon, à emprunter ... ou taxe carboner, au choix.
Rédigé par : ST | vendredi 06 février 2009 à 15h11
Sarkozy joue la montre en pariant sur la reprise en 2010 avec un seul objectif : un deuxième mandat en 2012. C'est un politicien professionnel à la culture économique limitée, certainement pas un homme d'Etat. chacun voit midi à sa porte, à titre pro je suis très content de la suppression de la TP, mais à quoi bon sans supprimer les communes et les départements ? à rien du tout car la suite de l'histoire est déjà connue : les collectivités locales augmenteront tout ce qui peut l'être, c'est un jeu à somme nulle. bref des effets d'annonce mais aucune réforme structurelle.
Rédigé par : PFR | vendredi 06 février 2009 à 18h00
M.Bernard,
Vous avez raison. Le personnel politique et technocratique a une vue incomplète de la structure et de la situation économique du pays en raison d’une forme de l’inculture de connaissances économiques, hélas largement répandue dans toutes les sphères de la société même au plus haut niveau. A quoi bon le rapport Attali chapoté par une personne qui a participé à la définition et mise en place des mesures pour rompre avec le système capitaliste -110 propositions de Mitterrand - qui ont ruiné la France. Quelle crédibilité peut-on accorder à ce rapport ? Jamais un chef d’entreprise demanderait à un comité de lui définir des centaines de mesures pour redresser sa société. Au lieu de cela il aurai défini rapidement 4 à 5 mesures clés à mettre en place de toute urgence. Nulle part au monde n’existe un monument élevé en l’honneur d’un comité. Nous sommes, en France, frappés de la maladie de l'idéologie qui se traduit par le présupposé imbécile qu'il y a toujours, face à un problème donné, deux camps antagonistes, un à droite, un à gauche. Impossible, dès lors, de s'asseoir autour d'une table pour résoudre un problème. Les experts officiels font semblant de l’ignorer parce qu’ils veulent sauvegarder un modèle social à bout de souffle et qui n’est plus compatible avec la globalisation. Six décennies d'imprégnation communiste depuis 1945 ont fait de la France un pays fâché avec l'économie, l'argent et les réalités. Seule une révolution des mentalités peut réconcilier notre pays avec le monde moderne. En notre maladie et bien plus grave. Le pays et très fortement imprégné par la culture communistes, qui souvent prend d’autres habits, mais les idées sont toujours là avec leur conséquences néfastes. Les empilages des structures administratives - communes, communautés des communes, département, régions et état. Les collectivités territoriales ont doublé leurs effectifs en 10 ans. Tout le monde oublie que ce personnel est financé par l’impôt.
Cent trente régimes spéciaux de retraites, plusieurs centaines de milliers de logements de fonction, des allocations datant du régime de Vichy, un fouillis de primes et gratifications diverses, sans oublier la garantie de l'emploi à vie : jamais le statut des 5 millions d'agents de l'Etat et assimilés n'a paru aussi déconnecté de la vie économique réelle. Dans ce Meccano complexe où tout le monde se tient par la barbichette. Le beurre et l'argent du beurre, disent les méchants. Cet avantage ne les incite en tout cas guère à promouvoir de grands changements, tout comme leur origine monolithique via la fameuse ENA, machine auto-centrée destinée à fabriquer les élites administratives soucieuses de leur statut et prébendes. Pour notre pays et dans le cadre du monde où l’économie de marche a gagné, les choix qui vont déterminer l’avenir sont d’ordre économique. Ils ne sont pas et ne peuvent pas être populaires et imposés aux Français sans risque sur le plan politique pour la majorité en place. Cependant le salut de l’économie et de tout ce qui en découle pour le pays (niveau de vie, indépendance) est à ce prix. Les pays qui ont amélioré leur compétitivité économique et la solidarité ont pris les mêmes chemins : renforcement de leur base productive, allègement de l’Etat, recentrage des transferts sur les risques essentiels pour améliorer leur caractère social tout en réduisant leur part dans le PIB, environnement favorable au développement économique (législation, marché du travail, services publics, mécanismes de redistribution, éducation, recherche).
Mais comment s’en sortir ? Il faut désoviétiser la France.
· Diminution réelle des dépenses de l’Etat et leur transfert dans l’appareil productif.
· Réduction des prélèvements obligatoires de façon à stimuler l’initiative privée-seule créatrice des richesses à redistribuer.
· Engager la restructuration des industries dépassées vers les activités prometteuses en créant
· Faciliter les conditions d’une plus grande mobilité sociale des travailleurs
Exporter, exporter, exporter…
Mais il faudra aller encore plus loin. Il faut supprimer l’ENA – une vraie école soviétique – et ouvrir l’administration aux personnes venant du privé, ainsi la consanguinité cérébrales sera éliminée. Rappelons que parmi les présidents des banques française, le seul PDG qui n’est pas un énarque et ancien fonctionnaire et celui de Crédit Agricole. Edifiant !
Les slogans « il faut payer les riches » sont devenus ridicules. Les vrais riches sont en grande partie partis vers d’autres pays à cause d’ISF - impôt pour sortir de France. 5 % de contribuables français payent environ 60 % des sommes prélevées au titre impôts sur le revenu alors que 55 % en sont dispensés. Aucun pays au monde n’a ce genre de ratio, mais l’inculture économique toujours aussi forte dans notre pays empêche de mettre en cause cette situation ubuesque.
Comment éliminer l’inculture économique ? En commençant par la révision des manuels économiques de l’Education National trop imprégnés par le marxisme. En effet, « méfiez-vous du marché ! Celui-ci doit être encadré, surveillé, maîtrisé !!!! » Ceci est souligné d’innombrables fois.
Il y a sûrement beaucoup d’autres mesures à mettre en place, mais il faut choisir les priorités et mettre en place ceux qui seront les plus efficaces. Cet effort vital nécessitera que bien des tabous soient écartés par tous ceux qui doivent y contribuer, mais c’est au Gouvernement de donner l’exemple.
Il y a bien longtemps un poète chinois a écrit :
Plus tu poses d'interdits,
moins le peuple connaîtra la vertu.
Plus tu détiens d'armes,
moins le peuple sera en paix
Plus tu accordes de subsides,
moins le peuple pourra compter sur ses propres forces.
C'est pourquoi le Maître dit :
Je ne m'occupe pas de loi,
et le peuple devient honnête.
Je ne m'occupe pas d'économie,
et le peuple prospère.
Je ne m'occupe pas de religion,
Et le peuple connaît la sérénité.
Je ne m'occupe pas de l'intérêt général,
Et l'intérêt de tous s'accroît comme l'herbe folle.
Tao Teh King, livre de la philosophie antique chinoise du Tao
Rédigé par : Chris | vendredi 06 février 2009 à 18h29
@ Jaan Larman: non, pas dans le panneau, mais je ne rejette pas l'idée d'un simple revers de manche. Ceci dit, l'argument de ST est tout à fait opposable.
Le mieux est que je prépare une note sur le sujet, pas le temps ni la force de faire du commentaire trop long. Suis cre-vé...
Rédigé par : vincent | vendredi 06 février 2009 à 19h00
Follow-up pour ceux qui passeraient avec retard sur ce thread : cet article lumineux et plus clair que mes explication de Pascal Salin dans les echos :
http://ac.matra.free.fr/FB/salinprofit.pdf
(via Franck Boizard)
Rédigé par : ST | mercredi 11 février 2009 à 10h33