Quelques brèves dominicales :
Emmanuel Boubacha: De l'irresponsabilité individuelle au drame collectif
"En voulant prévenir les comportements individuels irresponsables
générateurs de drames, les politiciens sous-entendent qu’il ne s’agit
pas d’exceptions mais que c’est la société tout entière qui est
potentiellement irresponsable".
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Georges Lane : Le F.M.I., pompier pyromane de notoriété pas encore publique.
"En outre, la garantie implicite de sauvetages subventionnés par le FMI réduit
le coût des politiques fiscalement irresponsables, quoique rapportant
politiquement, qui encouragent une imprudence encore plus grande. Les économistes appellent "hasard moral" cette réponse comportementale.
Dans les marchés d'assurance privés, le hasard moral est restreint par des
franchises. Dans des marchés de crédit privés, le hasard moral est restreint par des taux
d'intérêt du marché et des conditions de prêt comme l'engagement de garantie
adéquate. Ni les taux d'intérêt ni des conditions de prêt ne restreignent réellement le
hasard moral des programmes de financement du FMI".
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Philippe Herlin : Le marché de la dette craque
"Si la Fed en vient à acheter les bons du trésor US c’est qu’elle se
doute que le marché (national et international) ne pourra pas absorber
tous les emprunts d’Etat. Désormais c’est sûr : la Banque d’Angleterre
n’a tout simplement pas pu trouver suffisamment d’acheteurs pour ses
bons (1,67 M£ pour 1,75 proposés) et la Fed a également rencontré un
marché très frileux.
C’est clairement un avertissement des
investisseurs (dont beaucoup sont lessivés par la crise) aux Etats:
toutes les dettes d’Etat ne pourront pas forcément être souscrites"
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Indicateurs économiques : "Economic Recovery dashboard"
"une bonne synthèse des principaux indicateurs à surveiller, comparés à leurs valeurs moyennes en temps hors crise".
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Marc De Scitivaux (via l'Institut Turgot) : "Une crise de la réglementation" (document audio)
"Un excès d'épargne -- né principalement des politiques de contrôle des changes étatiques de la Chine et des produits pétroliers -- a été orienté, par une réglementation inadaptée, en excès vers des produits de taux, qui a provoqué une chute artificielle des taux longs.
Les attaques contre Greenspan sont injustifiées : Les taux longs ont été insensibles à l'augmentation des taux courts opérées par Greenspan.
L'immobilier américain fonctionne de façon socialiste".
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Nassim Taleb (via Barry Ritholtz) : "Get rid from leverage"
"With complex derivatives unmasked and, in Taleb’s vision of the future,
outlawed, the next step is to create a more robust version of
capitalism. Taleb calls it Capitalism 2.0. Robustness begins with a
dismantling of debt. Leverage was the gas that inflated the financial
system until it was too big, too fragile, and too volatile".
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Nathalie Elgrably-Levy (IEDM) : "Le mythe Keynesien, par Keynes lui même"
"Mais, contre vents et marées, l’Australie réussit à se sortir de la
Dépression plus rapidement que les États-Unis. Ainsi, en 1932, les taux
de chômage aux États-unis et en Australie étaient respectivement de
23,6% et de 23%. En 1938, il atteignait encore 19% chez l’Oncle Sam,
mais avait diminué à 8,9% au pays des kangourous.
L’Australie avait-elle accompli cet exploit grâce à un plan de relance encore plus ambitieux que le New Deal? Avait-elle généreusement aidé les entreprises en difficulté? Sa Banque Centrale avait-elle injecté d’importantes quantités de monnaie? Non! Rien de tout cela. Exception faite de dépenses minimes en infrastructures, l’Australie n’avait aucun plan de relance d’inspiration keynésienne, aucun plan de sauvetage, aucun budget de crise.
En revanche, le gouvernement de Canberra adopta le «Premiers’ Plan» dès 1931, par lequel il s’engageait à réduire les dépenses gouvernementales de 20%, y compris les dépenses militaires, à maintenir l’équilibre budgétaire, et à réduire aussi bien les salaires des travailleurs du secteur public que ceux du secteur privé
(...)
Mais surtout, ils découvriraient que, dans un article posthume, publié en 1946 dans le Economic Journal,
Keynes lui-même admet avoir eu tort de dédaigner la pensée de l’école
classique qu’il juge finalement empreinte d’une grande vérité. Ces
politiciens qui veulent paraitre instruits en invoquant la pensée de
Keynes auraient vraiment intérêt à lire ses écrits plutôt qu’à répéter
ce que certains leur soufflent!"
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Bonnes lectures !
Avez vous vu la prestation de DSK sur Antenne 2 jeudi soir ?
Ce pseudo brillant économiste social démocrate s'est assis sur son devoir de réserve de DG du FMI.
Catherine Chabot n'a pas cessé de lui repasser les plats et ne lui a posé aucune question économique pointue.
Ce n'est qu'un batifoleur de la pensée économique unique qui cherche à enfumer les Français en vue d'une éventuelle candidature en 2012.
Il n'a cessé d'apporter son soutien aux pays du tiers-monde, certainement pour obtenir leurs voix en cas de coup dur au FMI, ou pour obtenir un quelconque autre job mondial après son passage à Washington.
Il est anormal qu'il utilise l'argent du FMI pour financer ses campagnes.
c'est un pompier pyromane qui utilise l'essence de la caserne pour l'éteindre !!
Rédigé par : Blanc Cassis | dimanche 29 mars 2009 à 05h30
Un lien au sujet de l'article posthume de Keynes cité par Nathalie Elgrably-Levy : https://www.quadrant.org.au/blogs/qed/2009/02/the-dangerous-return-to-keynesian-economics
Rédigé par : Libertas | dimanche 29 mars 2009 à 19h18
J'ai feuilleté le powerpoint de l'intervention de Marc De Scitivaux (je n'ai pas eu le temps de l'écouter). Je suis assez perplexe. Son scenario donne me semble t-il un poids trop important à l'excès d'épargne des pays émergents et notamment de la Chine, et pas assez à sa contrepartie, l'excès de dette des Etats Unis et de l'Europe.
Ensuite, je ne suis pas forcément très d'accord avec l'idée qu'on passerait d'une crise vituelle (à mon sens les baisses d'actif surévalués sont bien réels, et n'ont rien de virtuel, et les prix ne sont toujours pas revenu à la normal), à une crise économique réelle par le biais d'infection de la chute du crédit. D'abords, le crédit ne s'est pas si effondré que cela. Et ensuite, l'idée que la récession est liée aux restrictions (jugées anormales) sur le crédit oublie les racines d'excès de crédit dans la crise et la nécessité de purger le système de cet excès de crédit (thèse de Loic Abadie et de l'essentiel des autrichiens et apparentés).
De là, la démonstration du cycle de récession qui met le credit crunch en axe principale de la mécanique de récession, et appelle en retour une démonstration du cycle de la reprise passant par une reprise forte du crédit comme axe moteur. Je trouve cette mécanique fort Keynésienne et les solutions que cela appelle me laissent perplexe. De là également découlent les satisfecit implicites de l'auteur pour la politique américaine depuis le début de la crise : bailout des banques, relance du crédit, création monétaire, plébiscite de l'endettement public.
Encore une fois je n'ai que les slides et n'ai pas écouté l'argumentaire qui est sensé les accompagner. Mais ca me semble une théorie assez proche de la "thèse officielle" en tout cas, celle propagée notamment par les gouvernements et la Fed.
Reste pour moi que cette thèse minore le poids de la dette et du crédit dans les causes de la crise, requiert une hausse du crédit et de la dette comme solution de sortie de crise. Enfin, la volonté de "sauver les banques, sauver les banques, sauver les banques" a toujours le don de m'irriter. J'ai toujours du mal a accepté le sens et l'intéret de socialiser les pertes des banquiers, de leurs actionnaires et de leurs créditeurs.
Enfin, je rappelerai que Marc de Scitivaux annonçait fin septembre dernier que la crise financière était terminée : http://www.lejdd.fr/cmc/economie/200838/marc-de-scitivaux-la-crise-financiere-est-terminee-_150546.html
Apparemment ses analyses restent les mêmes et effectivement en phase avec l'optimisme affiché de la Fed et du gouvernement américaine, mais on les repousse jsute chaque trimestre d'un trimestre de plus.
Rédigé par : ST | lundi 30 mars 2009 à 14h30