De retour de Seattle. Complètement Jet lag. Voyage riche, mais en attendant que je puisse en dire quelque chose, voici ma conférence Aixoise sur la crise du logement, déjà évoquée dans la note précédente. 1 heure et 4 minutes. Bon courage et bonne nuit.
1 heure et 4 minutes. Bon courage !
Merci à Liberté Chérie Aix et Liberté Chérie Grenoble pour l'invitation et la vidéo en ligne !
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Permettez moi un hors-sujet.
Mon camarade Robert Marchenoir, alias Bob, bien connu des internautes pour ses positions anti-immigrationnistes, se plaint d'être ostracisé sur ce blog par les «libres-circulationistes».
Comme mon âme chevaleresque ne rechigne pas à secourir un commentateur en détresse et que mon caractère emmerdeur se délecte à provoquer une polémique, je viens par le présent commentaire fournir l'assistance requise.
Le lien entre philosophie libérale et culture chrétienne est établi depuis longtemps. A l'expérience, il est également clair que certains aspects du libéralisme s'implantent facilement en Asie. Par contre, l'Islam semble particulièrement rétif au libéralisme.
Il est donc difficile d'échapper à la question suivante : l'afflux massif de populations de culture musulmane est-il compatible avec un projet politique libéral ?
Cette question est complétée par une question plus large : le succès d'une politique libérale nécessite-elle une population homogène ?
On peut tenter d'évacuer ses questions en traitant Bob (et moi, pour le coup) d'affreux obsédés de l'immigration, c'est-à-dire, sous-entendu, des lepénistes honteux et des nazis qui s'ignorent.
Malheureusement, les faits sont brutaux et féroces : plusieurs études américaines montrent que la confiance mutuelle dans un voisinage diminue si les populations sont trop hétérogènes. Au-delà d'un certain seuil, les individus se replient sur leur communauté d'origine. Or, le communautarisme est bien un des ennemis du libéralisme.
Le communautarisme, dont celui issu de l'immigration, alimente par exemple les lois attentatoires à la liberté d'expression.
Après avoir été longtemps «libre-circulationniste», j'en suis venu à penser que l'immigration massive de populations musulmanes constituait le troisième obstacle au libéralisme en France à coté des deux obstacles traditionnels que sont le poids des corporatisme et la place historique de l'Etat.
Vincent, qui est spécialiste des politiques de logement, pourrait nous donner son avis sur l'échec répété des politiques toujours recommencées de «mixité sociale».
Rédigé par : Franck Boizard | mercredi 22 avril 2009 à 13h20
Addendum : j'ai oublié de dire du mal de la Halde. Mais vous êtes assez grands pour le faire vous-mêmes.
Rédigé par : Franck Boizard | mercredi 22 avril 2009 à 13h45
@ Fanck Boizard
Je connais d'autres blogs libéraux sur lesquels un tel HS serait sanctionné d'une censure impitoyable ;-)
En ce qui concerne R.Marchenoir, au moins ici il n'est pas censuré, malgré quelques allusions fines faites par ses détracteurs, et il faudrait vraiment que je risque un emprisonnement imminent pour qu'il le soit. Ensuite, que ses prises de position à contrecourant de la bien pensance universelle conduisent à des échanges parfois vifs, c'est un peu l'effet recherché, non ? de là à parler d'ostracisation...
Sur le fond, vous posez d'excellentes questions, mais je crains que votre approche (que suggère la question) ne soit prouvée erronnée par l'expérience. Car nous sommes sous un régime d'immigration fortement contrôlée depuis 1974, et les problèmes que vous soulevez se sont largement déveoppés après et n'ont pas été résolus par le contrôle de l'immigration aux frontières.
Donc deux hypothèses :
1) le niveau de controle est insuffisant et doit être renforcé. Certes, mais irons nous jusqu'à ériger un mur de berlin avec des mitrailleuses à toutes nos frontières ? Je crains qu'une telle société ne soit pas éthiquement supportable, quand bien même certains libéraux altérés, façon Ron Paul, réussissent, après moult contorsions intellectuelles, à "justifier" une telle position.
2) Le paradigme choisi n'était pas le bon, et il faut en trouver un autre.
J'ai oublié le nom d'un chercheur (un peu connu) qui a dit que "à partir du moment ou nous avons restreint la liberté de migrer en 1974, nous avons transformés une immigration de travail en immigration de peuplement", mais c'est cette réflexion qui a inspiré mes doutes sur la politique actuelle.
il faudrait que je prenne le temps de développer mon argumentation.
Je pense qu'il faut substituer le paradigme
"immigrants choisis par l'état puis lois et bien pensance excusatoires de toutes les dérives de certains immigrants" par le paradigme
"entrée libre sous réserve de respecter quelques formalités contractuelles, mais exigence bien plus importantes vis à vis des invités",
et notamment, à condition de bien l'écrire dans le contrat d'entrée, forte restriction à l'accès à la nationalité et expulsabilité immédiate de ceux qui ne respectent pas le contrat, ce qui permet de virer (y compris après peine de prison) les prêcheurs islamistes et autres apologues publics des terroristes ou exécuteurs de mariage forcé ou exciseurs fous. De même, devons nous être clairs sur le fait que nos traditions, dans la sphère publique, s'imposent à toutes les autres, même si cela ne plait pas à tous. Il ne faut plus être empêchés par la bien pensance de servir du porc dans nos cantines, ni être obligé de créer des horaires spécial femmes dans nos piscines. "
Quand au communautarisme, il est vrai que notre politique d'entassement des immigrés en cités HLM n'a pas aidé à l'éviter. Et qu'il est sans doute trop tard, même en changeant cela, pour défaire ce qui a été fait. Mais là encore, tout ceci a été acquis sous un régime d'immigration encadré par l'état. Le paradigme de la "lutte contre l'immigration clandestine" n'a donc visiblement pas fonctionné là non plus.
tout ceci mériterait d'être développé. Je m'y emploierai, mais uniquement après avoir approfondi des recherches sur la question.
Si qqn se rappelle le nom du sociologue qui a évoqué la mutation de la nature de l'immigration après 74, je suis preneur.
Rédigé par : vincent | vendredi 24 avril 2009 à 21h07
Je suis d'accord avec votre point de vue : accueillir tout le monde en étant très exigeant.
Malheureusement, ça risque de finir par «accueillir tout le monde», en oubliant d'être exigeant.
De plus, vous exagérez, un vrai contrôle des frontières sans miradors serait possible.
Je suis assez résigné, je pense que le pire est déjà fait. L'intégration est ratée et la culture française se perd (ah, les femmes voilées comme bandits corses cagoulés, et ces jeunes abrutis qui font baisser les yeux des adultes).
Remarquez bien que je me pose peut-être trop de questions.
Une anecdote qui a beaucoup fait parler parmi les Russes vivants en France : un groupe de jeunes touristes russes est provoqué dans le métro par des «jeunes issus de l'immigration» (évidemment pas des Asiatiques). Les premiers cassent la gueule des seconds, qui ne s'y attendaient vraiment pas (bien oui, d'habitude, les provoqués autochtones s'écrasent).
La police fait donc un sermon aux touristes, tout surpris, vu qu'ils espéraient plutôt des félicitations pour avoir châtié les fauteurs de troubles, ou du moins un silence complice.
Conclusion des russes de retour chez eux après maintes discussions sur internet : la France est aux mains des métèques et il n'y a plus rien à en tirer.
Dans mes moments de noir pessimisme, je me demande si, dans leur brutal racisme, ils n'ont pas au fond saisi la vérité.
Mais il m'arrive aussi d'être optimiste et de penser que «c'est beau, c'est grand, c'est généreux, la France».
Rédigé par : Franck Boizard | vendredi 24 avril 2009 à 22h04