Aujourd'hui, un Guest post signé Silvère Tajan, en pleine forme !
Ce n'est un secret pour personne, j'aime beaucoup voyager aux Etats Unis. J'y passe très régulièrement mes vacances, et dans un peu moins de deux semaines, je prend l'avion pour mon pèlerinage annuel au pays de Jefferson. Ce sera l'occasion, comme chaque fois, de me soumettre à un régime un peu particulier. Il faut en effet savoir que je suis un grand amateur de la boisson aromatisée à l'extrait de cola. J'en bois très régulièrement, par plaisir ou pour me désaltérer. Tout au long de l'année. Ou presque.
Une affaire de goût
En effet, un des avantages d'apprécier le Coca Cola, car c'est bien évidemment de ce soda dont nous parlons, c'est qu'il est mis en bouteille localement à travers le monde, mais à partir d'un concentré dont la firme d'Atlanta garde jalousement le secret, et qu'elle produit dans un nombre très limité d'usines qu'elle possède en propre (à la différence des usines de mise en bouteilles qui sont des franchisés locaux). C'est ainsi que le goût de la boisson la plus connue au monde est identique aux quatre coins du globe. Ouvrez une canette à Paris, Tokyo ou au fin fond de l'Afrique, et vous partagerez la même expérience. Enfin, partout, ou presque.
Il est en effet un pays où le goût du coca cola diffère très sensiblement du reste du monde, et par une ironie incroyable, ce pays, ce sont les Etats Unis d'Amérique. Par quel truchement absurde la boisson qui incarne l'Amérique a t-elle pu garder le même goût au travers des frontières du monde entier, sauf dans le pays qui l'a vu naître et prospérer ? Un seul mot : l'Etatisme, dans toute son absurdité. Car c'est une fois de plus une conséquence inattendue de l'immixtion de l'Etat dans la vie économique qui est responsable de ma diète estivale forcée, car pour un fin amateur de coca, avaler une gorgée de l'infâme mixture vendue sous l'appellation de Coca Cola aux Etats Unis relève de la torture physique et morale.
Les sucres
Mais revenons à notre sujet : comment diable le goût du coca peut il différer aux Etats Unis si le sirop concentré qui le compose est rigoureusement le même dans le monde entier ? Il faut en fait comprendre qu'une usine de mise en bouteille de Coca Cola assemble trois ingrédients principaux : le fameux sirop qui concentre tous les arômes, de l'eau gazeuse, et enfin, ... du sucre. Le sucre, de part le monde, est produit à partir de deux matières premières agricoles principales : la canne à sucre, et la betterave sucrière. Dans les deux cas, le sucre une fois raffiné a exactement le même goût et est composé de saccharose.
Mais outre atlantique, où la culture de la canne à sucre était originellement la principale source de sucre, l'importation de canne à sucre des très gros producteurs des caraïbes et d'amérique du sud a assez vite supplanté la production nationale. Depuis bien des années, les Etats Unis ne produisent plus de sucre. En revanche, les américains produisent beaucoup de maïs, et les producteurs de maïs y sont très organisés, et très puissants. Et à la fin des années 50, on découvrit que si le maïs ne contient pas de sucre (saccharose), il contient du glucose. Et qu'en utilisant certaines enzymes, on pouvait transformer artificiellement en cuve, le sirop de glucose issue du maïs, en sirop de fructose. Le procédé est coûteux, et le fructose n'égale pas le goût sucré du saccharose de la canne à sucre ou de la betterave, mais si aux Etats Unis on a pas de canne à sucre, on a des lobbies, et de très efficaces.
Les sucriers veulent se sucrer
En 1977, un système de taxe douanières et de quotas d'importation est mis en place, qui va rapidement conduire le prix du sucre, le vrai, à un niveau approximativement deux fois plus élevé que sur le reste du marché mondial. Progressivement, les industries agro-alimentaires grosses consommatrices de sucres vont se tourner vers d'autres alternatives, et principalement, vers le sirop de fructose issu du maïs (ou High Fructose Corn Syrup), dont le coût élevé du traitement est contrebalancé par les nombreuses aides à la production accordée au secteur céréalier.
Restait un problème de taille, notamment pour une société comme Coca Cola qui vent à ses clients la garantie d'un expérience de consommation très calibrée, au goût toujours identique : le High Fructose Corn Syrup n'a pas vraiment le gout du sucre. Il est sucré certes, mais même mélangé au sirop concentré des arômes du coca, il laisse un arrière gout très caractéristique. Pourtant, avec le doublement du coût du sucre "naturel" importé, il devenait urgent de trouver une parade au risque de voir le prix du soda augmenter sensiblement et la consommation s'effondrer. C'est maintenant que nous quittons le domaine de l'histoire officielle pour entrer dans le domaine parallèle de l'histoire secrète de ce que d'aucuns considèrent comme la plus grand erreur marketing de l'histoire, et d'autre le plus grand coup de génie stratégique jamais imaginé.
Le 23 avril 1985, à grand renfort de matraquage publicitaire, Coca Cola, pressuré par ses compétiteurs d'un côté et par le coût des matières premières de l'autre, introduit le New Coke : un nouveau soda au cola dont la formule "améliorée", testée par des armés de techniciens du goût, est sensée remplacer du jour au lendemain l'ancienne formule qui avait fait la fortune de la firme d'Atlanta. Passé l'effet de surprise, le résultat est tout bonnement catastrophique. En quelques semaines, non seulement les ventes s'effondrent, mais une tempête de protestation s'empare du pays, des groupes de pressions de consommateurs s'organisant pour exiger le retour du "vrai" Coca Cola. Ce qu'ils obtiennent en quelques mois : le 10 juillet, le Coca Cola ancienne génération est réintroduit sous l'appellation de Coca Cola Classic, le New Coke restant un temps dans les rayons avant de s'éteindre progressivement (enfin pas totalement, puisque le Coca Cola Light - Diet Coke en anglais - est basé sur la formule du New Coke, et n'est pas une version sans sucre du Coca Cola traditionnel, ce que le Coca zero est désormais). C'est en tout cas l'histoire officielle.
L'histoire moins officielle, c'est qu'en introduisant la nouvelle formule du Coca Cola, on était aussi passé au High Fructose Corn Syrup, en remplacement du sucre de canne. Présenté avec un nouveau goût, difficile pour le consommateur de savoir quelle part du goût relevait du changement de sucre et quelle part de la nouvelle formule gustative. Mais quand le Coca Cola Classic est réintroduit sous la pression des consommateurs, on rétablit bien la formule originelle, mais on conserve le sirop de mais en lieu et place de la canne à sucre. Le consommateur, privé d'élément de comparaison direct après plusieurs mois de régime forcé au New Coke, n'y voit que du feu.
Ce n'est pas le cas du visiteur étranger qui quelques heures après avoir savouré un coca frais dans l'avion qui le mène aux Etats Unis, commande un soda équivalent au premier fast food venu et constate d'emblée une différence de goût prononcée. C'est aussi pour cela que les Américains en visite à l'étranger se voyant offrir un Coca Cola découvrent avec étonnement une sensation qui leur rappelle étrangement leur enfance, celle du Coca Cola d'avant 1985. C'est enfin également pour cette raison que durant les fêtes de pâques juive, l'interdiction faite aux pratiquants de consommer du maïs rend le Coca Cola impropre à la consommation pour la population juive américaine. A cette occasion, et pour que ces fêtes ne se passent pas sans soda au cola, la firme d'Atlanta réintroduit dans les magasins spécialisés une série limitée de Coca Cola casher, qui n'est autre qu'un Coca Cola au sucre de canne : les vrais amateurs, juifs comme non juifs se ruent sur les rayons pour stocker la boisson d'habitude introuvable et retrouver la vrais sensation du Coca Cola original, qui n'est autre que celui consommé partout sur la planète en dehors des Etats Unis.
Au bonheur des protectionnistes
Pouvait on trouver démonstration plus marquante de l'absurdité absolue à laquelle conduisent les politiques dictées par la satisfaction à courte vue des intérêts d'un groupe limités de citoyens ou d'entreprises ? Peut on imaginer qu'un pays de 300 millions de consommateurs soit privé de sa boisson préférée, connue dans le monde entier et symbole même du pays pour beaucoup, pour satisfaire les intérêts particuliers d'une poignée de producteurs de céréales ?
Quant à moi je savoure ici en France mes derniers verres de Coca avant de traverser l'Atlantique. Inutile de me plaindre cependant : cette diète forcée n'est pas une si grande épreuve. Il est en effet une boisson que je préfère au Coca Cola, une boisson encore plus traditionnelle dans la culture américaine que celle que les GI avaient emmenés dans leur paquetage : ce que les américains appelles Lemonade et que nous appellerions plutôt Citronnade étant donné l'absence de bulles. Je me réjouis ainsi de ces quelques semaines à venir de régime citronné, tout en sachant que le Coca Cola, le vrai, m'attendra toujours à mon retour de ce côté ci de l'Atlantique. Le lobby français de la betterave sucrière y veille.
© Silvere Tajan 2009
Merci pour cette page didactique :) et bonnes vacances.
Rédigé par : h16 | mardi 07 juillet 2009 à 09h53
Merci pour cet article, je sais enfin pourquoi le Coca est si répugnant aux Etats-Unis, "pays de la liberté" !
Rédigé par : Laure | mardi 07 juillet 2009 à 10h03
Merci, pour cet article pétillant d'intelligence...
Rédigé par : toda | mardi 07 juillet 2009 à 13h49
Excellent !
Rédigé par : Aurelien | mardi 07 juillet 2009 à 15h27
Le protectionnisme ne doit plus être tabou. C'est la première chose sensée à faire pour endiguer le flot de camelote asiatique. En constatant que les ouvriers de tout pays sont les victimes de la politique ultralibérale anglo-saxonne qu'on cherche partout à imposer dans le monde. Ajoutons que la France n'a pas de pire ennemie que la Commission de Bruxelles, qui met décidément le paquet: mesures contre notre agriculture, contre nos pêcheurs (quotas bidonnés destinés à vendre en Europe du poisson du Pacifique), et ladite Commission IMPOSE le pseudo vin rosé, cochonnerie notoire, c'est-à-dire là encore tirer la qualité vers le bas et nuire à nos viticulteurs qui travaillent à l'amélioration des vins français. Et, nouvelle décision absurde (mais bien combinée pour les grands groupes alimentaires), la mesure autorisant producteurs et vendeurs à pratiquer poids et mesures à leur convenance, afin que les consommateurs s'y perdent, et que le maintien des prix se fasse au détriment de la quantité.
Pourquoi serions-nous masochistes, en restant dans un système où nous sommes constamment dans le collimateur? Au point où en sont les choses, si la France n'obtient pas d'avancées sur sa protection, autant sortir de l'Union, et se contenter de relations de bon voisinage avec les autres pays (d'ailleurs, si un état reprend son indépendance, d'autres l'imiteront).
Pourquoi les américains ne pourraient pas faire de mêmes ?
Rédigé par : Jeune Gaulliste | mardi 07 juillet 2009 à 17h18
@Jeune Gaulliste
Décidément, moi qui pensait avoir trouvé la parabole universelle pour dénoncer l'absurdité du protectionnisme dans ses répercussions les plus kafkaiennes ... c'était sans compter sur un segment oublié du paysage politique français, le jeune .... gaulliste.
> En constatant que les ouvriers de tout pays
> sont les victimes de la politique ultralibérale
> anglo-saxonne qu'on cherche partout à imposer
> dans le monde
C'est évident. D'ailleurs les ouvriers chinois manifestent en masse pour arrêter de produire des écrans plasmas pour l'occident et ceux d'airbus à Toulouse n'attendent qu'une chose : que les chinois, japonais et indiens commencent enfin à construire leurs propres avions, qu'ils puissent enfin se concentrer sur la seule production nationale d'A380 pour notre marché local.
> la Commission de Bruxelles, qui met décidément
> le paquet: mesures contre notre agriculture
C'est vrais, c'est vraiment scandaleux, tout cet argent de la PAC sous lequel l'Europe noie l'agriculture française, les paysans n'attendent qu'une chose, qu'on arrête la perfusion et que nous nous contentions de produire exclusivement pour le marché local (ou régional à la limite).
> si la France n'obtient pas d'avancées sur sa
> protection, autant sortir de l'Union
Oui. Après tout le marché commun n'est qu'un débouché que pour à peine 60% de nos exportations. Une bagatelle. Et nous ne sommes jamais que le 5ème exportateur mondial : nous couper du reste du monde parait sans nul doute la meilleure des solutions.
Rédigé par : ST | mardi 07 juillet 2009 à 17h56
Le Jeune Gaulliste est un jeune con. Un pur produit du protectionnisme de l'EducNat franchouillarde, incapable de prendre conscience du formatage qu'il a subi ! Inutile de lui demander son avis sur le modèle social à la française que-le-monde-entier-nous-envie... Ne cherchez pas à lui faire comprendre que le seul but du protectionnisme est de léser le consommateur en l'empêchant d'acheter ce qu'il veut, en l'obligeant à acheter la camelote nationale, de manière à privilégier le producteur.
Rédigé par : Laure | mardi 07 juillet 2009 à 19h02
@ Laure: allons allons, il n'est point nécessaire d'invectiver. Essayons plutôt de convaincre. Sinon, nous serons bien seuls pour faire tomber la sécu ;-)
@ Jeune gaulliste:
supposant que vous êtes effectivement jeune, je m'abstiendrai de tout commentaire désobligeant, et je vais tenter de faire de vous un vieux libéral. On parie ?
Concernant le protectionnisme, vous pouvez commencer par lire ceci:
http://www.objectifliberte.fr/2008/01/mondialisation.html
avis partagé par à peu près tout ce que les économistes comptent de sérieux, des plus libéraux à Paul Krugman en passant par phelps, quand bien même certains critiquent la rapidité des flux financiers ou des aspects marginaux de la mondialisation.
Vous pouvez également lire, sur "un monde libre", ces premiers effets pervers du néo-protectionnisme US sur l'emploi... Aux US.
http://www.unmondelibre.org/node/684
vous évoquez une : "politique ultra libérale anglo-saxonne": désolé, mais vous êtes victime d'un abus de propagande anti libérale délibérée que l'on entend jusque dans les rangs de l'ump. Je le sais, j'y vais, desfois, (chez les réformateurs, tout de même, faut pas déconner).
Je vous rappelle que la crise actuelle est née dans un système ou: la monnaie est administrée par une sorte de gosplan de la monnaie, les banques ne sont libre ni de s'établir, ni de déterminer elles même la structure de leur bilan, et ou des établissements ayant le soutien de l'état (donc pouvant emprunter moins cher grace à la caution du contribuable) ont totalement déséquilibré le marché US du crédit, ou rien qu'au niveau fédéral US, 12 000 clampins étaient censés réguler et superviser le secteur financier, et ou les "bonnes" années, 70 000 pages de réglementations nouvelles sortaient pour encadrer l'activité bancaire.
Alors, "politique ultra libérale" ? Le libéralisme à bon dos. Par contre, si ce que vous appelez "l'ultra libéralisme", après analyse, vous apparait comme une co-gestion de l'économie financière entre l'état et une élite prête à profiter des cadeaux que lui fait l'état, alors nous sommes d'accord, mais ça ne s'appelle plus du libéralisme, qu'il soit sans préfixe, néo ou ultra.
ça s'appelle du néo-fédalisme, du néo-copinisme, de la kleptocratie, ou ce que vous voulez. Mais pas du libéralisme, dont je rappelle qu'il prône l'égalité devant la loi et la stricte application du principe de responsabilité personnelle.
Je vous engage à lire mon dossier subprimes, en commençant éventuellement par:
http://www.objectifliberte.fr/2009/03/pour-en-finir-avec-le-mythe-de-la-deregulation-.html
Bonne continuation
Rédigé par : vincent | mardi 07 juillet 2009 à 21h36
et en complément indispensable, l'incontournable Pétition des fabricants de chandelle de Frédéric Bastiat.
http://bastiat.org/fr/petition.html
Ca plus d'un siècle et demi, mais le raisonnement est toujours marqué au coin du bon sens, l'argumentaire implacable, et les dérives dénoncées toujours autant d'actualité.
Pour tout ceux qui ne l'ont jamais lu et/ou doutent du bien fondé du libre échangisme : c'est court, c'est tourné avec brio. Un régal. Vraiment, prenez le temps de le découvrir.
Rédigé par : ST | mardi 07 juillet 2009 à 22h07
"Le protectionnisme ne doit plus être tabou."
Il faudra de sacrées barrières, genre muraille de Chine, pour endiguer la connerie sans bornes de la pègre UMPS et ses alliées trotskistes et verts.
Ce sont des mesures protectionnistes qui ont provoqué un effondrement du commerce internationale et la grande dépression des années 30, faisant ainsi le lit du fascisme.
"bien fondé du libre échangisme"
100 % d'accord. A quand une grande partouze ilbérale ?
Rédigé par : Théo2Toulouse | mardi 07 juillet 2009 à 22h48
Espérons que le bourbon ne subisse pas le même sort!
C'est vrai que la deuxième bouteille a souvent un drôle de gout..
Bonnes vacances et mets toi au Dr Pepper, introuvable en France (surement interdit d'ailleurs..)
Rédigé par : JM | mardi 07 juillet 2009 à 23h12
Interview de Lula dans le monde
"Nombreux sont ceux qui ont défendu le consensus de Washington hier (sur la libéralisation des marchés) et qui, aujourd'hui, prônent le protectionnisme ou ne souhaitent pas conclure les négociations du cycle de Doha (dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur une nouvelle phase de libéralisation des échanges). Mais comment croire à un monde plus juste sans autoriser l'accès des produits agricoles des pays pauvres sur les marchés des pays riches ?
Sur quelle base un pays comme les Etats-Unis décide-il de produire de l'éthanol de maïs - c'est-à-dire utilisant un aliment de base pour le bétail ou pour les hommes - coûtant trois fois plus que l'éthanol de canne à sucre ?"
Rédigé par : JM | mercredi 08 juillet 2009 à 00h19
Et comment allons nous faire pour consommer ou même payer, si tout nos emplois ( donc notre richesse) se sauvent à l'étranger ?
Rédigé par : Jeune Gaulliste | mercredi 08 juillet 2009 à 14h58
Tout à fait! Au rythme hallucinant de… 0,0003% (sans faute de frappe) des emplois français délocalisés chaque année, il n'y aura bientôt plus d'emplois en France!
Si on continue comme ça dans 300000 ans, il n'y aura plus d'emplois en France!
Source: INSEE («ces délocalisations, pour l’industrie, représenteraient de l’ordre de 15000 destructions annuelles, dont un peu plus de la moitié au profit de pays à bas salaires.». Nombre d'emplois en France: 25 millions) http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/ECOFRA07E.PDF
Mon Dieu, que le manque de culture économique est patent dans ce pays! Ils sont encore très nombreux à croire que les délocalisations sont une chose néfaste pour l'économie…
Rédigé par : Mateo | mercredi 08 juillet 2009 à 20h12
@ Jeune Gaulliste : en période normale (et plus encore en période troublée), l'économie est un corps dynamique. Il se détruit en france chaque année environ 2,4 millions d'emplois et s'en crée autant. Les licenciements par plans sociaux ne représentent qu'une petite partie de ce total (>5%). L'essentiel est le fait de départs volontaires où l'entreprise se réorganise. Soit 10% de notre force de travail, tout de même, ou encore près de 20% de la force de travail privée.
Ces emplois vont pour (petite) partie se délocaliser, pour (grande) partie ne pas être remplacés du tout, et de nouveaux emplois correspondant à de nouveaux produits ou méthodes de fabrication...
Bref, que des vieux emplois se sauvent à l'étranger n'est un problème que dans la mesure ou nous sommes incapables de créer à la place les nouveaux emplois de demain, et de gérer les nécessaires conversions de compétence.
Jusqu'ici, les pays occidentaux arrivaient à compenser le départ d'emplois pour lesquels payer cher des gens de chez nous n'était pas rentable par la création de nouveaux emplois à plus haute VA.
Mais à l'avenir, si nous continuons à crétiniser notre jeunesse, à mettre des bâtons dans les roues des entrepreneurs, à les surtaxer, et à assécher l'épargne par l'excès de dépense publique, alors même les nouveaux emplois iront se créer ailleurs.
Le risque est que nous perdions notre "competitive edge" qui nous permettait de payer des salaires plus élevés grâce à une meilleure productivité. En ce domaine, certains pays dits émergents font des progrès sidérants.
Croire que le protectionnisme sauvera nos emplois est, pardonnez moi, une pure connerie: la réduction du pouvoir d'achat qui en résultera se traduira par une forte contraction de l'activité qui fera qu'en aucun cas, le besoin de produire en interne ce que nous achetions ailleurs ne fournira assez d'emplois pour compenser la perte des emplois liés à l'export.
Bref, si nous fermons les frontières, nous aurons et la vie Chère et le chômage.
La seule défense valable contre la disparition des vieux emplois est un climat favorable à la création des nouvelles richesses de demain chez nous: réglementations raisonnables, fiscalité non punitive, culture récompensant la réussite, et éducation produisant des "classes moyennes" avec un bon niveau de raisonnement, de culture et d'esprit positif.
Bref, une stratégie offensive, et non des lignes maginot protectionnistes qui nous permettront juste de pourrir de l'intérieur.
Rédigé par : vincent | mercredi 08 juillet 2009 à 20h41
"Et comment allons nous faire pour consommer ou même payer, si tout nos emplois ( donc notre richesse) se sauvent à l'étranger ?"
Ce n'est pas en prenant les créateurs de richesses pour des vaches à lait qu'on peut siphonner à tout moment quand les voyoucrates ont besoin de fric pour payer leurs clientèles qu'on y arrivera.
Ce n'est pas non plus par une fiscalité dissuasive qu'on attirera des entreprises étrangères sur notre territoire qu'on n'y arrivera non plus.
C'est en baissant massivement les impôts et les prélèvements obligatoires qu'on pourra garder des emplois au lieu de les voir partir ailleurs, qu'on permettra à des salariés de se lancer dans l'aventure entrepeuneuriale, d'investir, prospérer et créer les richesses et les emmplois de demain.
C'est en encourageant l'épargne et non en la siphonnant par un emprunt débile et sans justification autre que récompenser les plus fidèles nomenklaturistes du pouvoir (c'est fou ce que la France de 2009 ressemble à l'URSS de Brejnev, la seule différence étant le recrutement des apparatchicks dans deux partis et la démocratie de façade pour masquer le partage du pouvoir uniquement entre ces deux partis, n'hésitant pas à pactiser avec des truands pour éliminer la concurrence comme on a pu le voir dimanche dernier) qu'on remettra le pays sur le chemin de la prospérité. Hong Kong est une ville très riche car l'épargne y est très abondante (près de 40 % de son PIB).
Rédigé par : Théo2toulouse | mercredi 08 juillet 2009 à 21h00
Il suffit de regarder tout les emplois perdus dernièrement pour voir que vos 0.00000% sont bien des mensonges
D'ailleurs je vous invite à lire le sujet suivant si votre dogmatisme vous le permet: http://www.debout-la-republique.fr/La-verite-crue-du-libre-echange-en.html
Ainsi que constater la réalité des Français, ce que vous ne devez pas connaitre du haut de vos appartements de Neuilly http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/05/09/La-France-qui-ferme
Le pire de tout c'est que avec le gouvernement sarkozy à la solde des investisseurs étrangers et grand patrons la libéralisation continu pour notre plus grand malheur avec la poste, d'ailleurs on peut vous remercier avec l'électricité qui prendra 20%, merci pour notre pouvoir d'achat !
Rédigé par : Jeune Gaulliste | jeudi 09 juillet 2009 à 11h27
"Mes 0,00000%"???? Des mensonges? Je ne fais que prendre les chiffres officiels de l'INSEE… Mais bon, l'INSEE est sûrement à la solde des grands patrons capitalistes ultra-néo-méga-hyper-giga-libéraux mangeurs d'enfants et persécuteurs d'ouvriers…
J'ai lu "l'article" de Jacques Sapir, bien qu'il ait été publié sur le site de NDA, qui fait parie de nos hommes politiques les plus bêtes du moment… On y parle des délocalisations qui "ont affecté environ1,5% des emplois industriels". Sur quelle durée? On ne sait pas. La source de ces chiffres? Mystère…
Bref article sans aucun intérêt, dans la veine des ces économistes "illettrés économiques" comme dirait Martin Masse .
On ne le répétera jamais assez: une délocalisation permet un accroissement de la richesse globale, pour la simple et bonne raison que l'on obtient des produits/des services en dépensant moins de ressources.
Ce satané sophisme des "délocalisations qui tuent les emplois fraônçais" (ou des machines, le problème est similaire)! On ne le répétera jamais assez, mais lorsque l'on peut obtenir un bien ou un service avec moins de ressources (argent, main d'oeuvre, matières premières etc.) qu'auparavant, cela augmente la richesse globale malgré l'illusion des "destruction d'emploi". L'argent économisé ne se volatilise pas, il est réutilisé, consommé ou investit. À nous de nous spécialiser dans les domaines pour lesquels nous avons un avantage comparatif (et en premier lieu en arrêtant de bloquer le processus de destruction créatrice).
Mais Bastiat a expliqué tout ça bien avant et bien mieux que moi:
«L'effet prochain d'une machine ingénieuse est de rendre superflue, pour un résultat donné, une certaine quantité de main-d'œuvre. Mais là ne s'arrête point son action. Par cela même que ce résultat donné est obtenu avec moins d'efforts, il est livré au public à un moindre prix; et la somme des épargnes ainsi réalisée par tous les acheteurs, leur sert à se procurer d'autres satisfactions, c'est-à-dire à encourager la main-d'œuvre en général, précisément de la quantité soustraite à la main-d'œuvre spéciale de l'industrie récemment perfectionnée. — En sorte que le niveau du travail n'a pas baissé, quoique celui des satisfactions se soit élevé.
Rendons cet ensemble d'effets sensible par un exemple.
Je suppose qu'il se consomme en France dix millions de chapeaux à 15 francs; cela offre à l'industrie chapelière un aliment de 150 millions. — Une machine est inventée qui permet de donner les chapeaux à 10 francs. — L'aliment pour cette industrie est réduit à 100 millions, en admettant que la consommation n'augmente pas. Mais les autres 50 millions ne sont point pour cela soustraits au travail humain. Économisés par les acheteurs de chapeaux, ils leur serviront à satisfaire d'autres besoins, et par conséquent à rémunérer d'autant l'ensemble de l'industrie. Avec ces 5 francs d'épargne, Jean achètera une paire de souliers, Jacques un livre, Jérôme un meuble, etc. Le travail humain, pris en masse, continuera donc d'être encouragé jusqu'à concurrence de 150 millions; mais cette somme donnera le même nombre de chapeaux qu'auparavant, plus toutes les satisfactions correspondant aux 50 millions que la machine aura épargnés. Ces satisfactions sont le produit net que la France aura retiré de l'invention. C'est un don gratuit, un tribut que le génie de l'homme aura imposé à la nature. — Nous ne disconvenons pas que, dans le cours de la transformation, une certaine masse de travail aura été déplacée; mais nous ne pouvons pas accorder qu'elle aura été détruite ou même diminuée.
De même quant aux importations. — Reprenons l'hypothèse.
La France fabriquait dix millions de chapeaux dont le prix de revient était de 15 francs. L'étranger envahit notre marché en nous fournissant les chapeaux à 10 francs. Je dis que le travail national n'en sera nullement diminué.
Car il devra produire jusqu'à concurrence de 100 millions pour payer 10 millions de chapeaux à 10 francs.
Et puis, il restera à chaque acheteur 5 francs d'économie par chapeau, ou, au total, 50 millions, qui acquitteront d'autres jouissances, c'est-à-dire d'autres travaux.
Donc la masse du travail restera ce qu'elle était, et les jouissances supplémentaires, représentées par 50 millions d'économie sur les chapeaux, formeront le profit net de l'importation ou de la liberté du commerce.»
Ceci est un extrait du chapitre 20 "Travail humain, travail national" des Sophismes Économiques de Bastiat: http://bastiat.org/fr/thtn.html
Les effets du protectionnisme sont:
- la perte du pouvoir d'achat dû à l'augmentation des prix
- la hausse du chômage dû à la baisse de la richesse (le surcoût payé empêche d'autres achats/investissements/épargne)
- les tensions commerciales avec les autres pays qui risquent de prendre des mesures similaires à l'encontre de nos produits
- le freinage/l'arrêt du ô combien important cycle de destruction créatrice de valeur. Et c'est peut-être cet effet là le plus néfaste pour nos emplois.
Pourquoi ces notions pourtant simples ne sont-elles pas connues?
"Nos appartements de Neuilly"????? Ah oui, c'est vrai nous sommes libéraux, donc, riches - forcément - et patrons - certainement. Suis-je bête! Désolé de vous décevoir, mais j'habite pas Neuilly, ni une autre ville du même tonneau, et je n'ai aucun actif de valeur, même pas une voiture.
Bon enfin bref, il ne faut pas longtemps pour réveiller le troll qui dort…
Surtout quand on voit le dernier paragraphe, dont on se demande si c'est une blague ou si vous êtes vraiment sérieux. Faire porter le chapeau de la hausse des prix de l'électricité (contrôlés par l'État) réclamée par une entreprise PUBLIQUE aux libéraux, c'est fort, c'est très fort!! J'en ai entendu des belles, mais celle-là doit faire partie du top ten!
Au passage, si vous croyez que le prix de l'électricité inscrit sur votre facture est son vrai prix, vous êtes bien naïf! Une bonne partie du coût est caché… dans vos impôts.
Et au fait, Sarko n'a rien à voir avec la libéralisation du marché postal. Ça se saurait s'il faisait des choses intelligentes!
Mais vous avez raison: quel malheur! Bientôt on sera libre de choisir la compagnie que l'on veut pour envoyer son courrier. Quelle horreur!
Rédigé par : Mateo | jeudi 09 juillet 2009 à 12h17
Aller dire sa à ceux qui perdent leurs boulots, que les délocalisations sont des choses positives
Rédigé par : Jeune gaulliste | jeudi 09 juillet 2009 à 12h32
C'est bien pour ça que s'il faut protéger quelque chose ce sont les personnes et non pas les emplois!
C'est bien pour ça qu'il faut accompagner les cycles de destruction créatrice de valeur et non les empêcher, afin de renouveler les emplois!
C'est bien pour ça qu'il faut favoriser la création de richesse et non pas la décourager!
C'est bien pour ça qu'il faut encourager la formation de capital (qui permet de financer les entreprises et les emplois de demain) et non la décourager!
Etc.
En bref, c'est bien pour ça qu'il faut faire exactement l'inverse de ce que les hommes politiques de droite et de gauche font et proposent.
Alors, oui dire que les délocalisations sont globalement une bonne chose, c'est pas vendeur. C'est tellement plus efficace de faire pleurer dans les chaumières et de se poser en chevalier blanc luttant contre les délocalisations! Ça fait bien au JT de 20h!
Mais ce genre de démagogie et les hommes politiques qui se servent du malheur de quelques uns me font vomir!
Rédigé par : Mateo | jeudi 09 juillet 2009 à 12h57
Ce que vous dites fut appliqués de nombreuses années un peu partout dans le monde, on en voit le résultat de cette financiarisation et ultra libéralisation
Rédigé par : Jeune gaulliste | jeudi 09 juillet 2009 à 14h20
Ah? Où ça? Ça m'intéresse beaucoup, car j'aimerais quitter ce pays.
Mais vous raison: on voit bien que le monde est de plus en plus libéral: les libertés individuelles augmentent sans cesse tandis que le poids des États ne cesse de diminuer partout dans le monde depuis 50 ans. Par contre, cette invasion de licornes est de plus en plus pénible!
Quant aux causes de la crise elles viennent de tout sauf d'un excès de libéralisme. Mais bon, c'est pas au JT qu'on vous l'expliquera, c'est sûr c'est pénible de devoir se documenter. Vous pouvez par exemple lire les nombreux articles de Vincent: http://www.objectifliberte.fr/2008/09/subprimes-recap.html
Rédigé par : Mateo | jeudi 09 juillet 2009 à 15h34
Pour en revenir au Coca cola, il y a un petit os dans votre démonstration, j'ai bien dit petit. En effet, attribuer au lobby US du maïs l'utilisation du glucose pour remplacer le saccharose dans la recette de fabrication et au lobby betteravier Franchouille l'inverse est un peu tiré par les cheveux. Dans ce cas, le "lobby des betteraviers US" ne seraient qu'une bande de nuls ?
Les responsables, il n'y a pas besoin d'aller les chercher très loin: Coca-cola et la cupidité.
Sinon, ce blog est super ( ethanol) ;-)
Rédigé par : Béret vert | jeudi 09 juillet 2009 à 17h12
@Béret Vert :
Oui il y a un lobby US du maïs très puissant, et oui il a joué un rôle décisif dans l'augmentation des droits de douanes du sucre de canne importé, pour pouvoir pousser son produit fait maison et non compétitif, le syrop de fructose à base de maïs.
Pour le lobby de la betterave sucrière en France, c'était plus un pieds de nez humoristique, mais force est de reconnaitre qu'il serait difficile de faire passer la pilule en France aux très puissants producteurs de betterave, qu'on irait taxer le sucre de betterave pour privilégier un erzatz issu du mais.
> Dans ce cas, le "lobby des betteraviers US"
> ne seraient qu'une bande de nuls ?
Il serait surtout inexistant : le sucre de betterave n'a jamais été produit massivement aux Etats Unis, qui avait cependant une production de sucre de canne, mais qui a progressivement disparu sous la pression concurrentiel des pays des caraibes et d'amérique du sud.
Donc, oui, c'était facile pour le lobby du mais américain de défendre l'idée qu'on devrait remplacer le sucre de canne par le High Fructose Corn Syrup, puisque les adversaires (les producteurs de sucre de canne) n'étaient plus présents sur le territoire américain.
> Les responsables, il n'y a pas besoin d'aller
> les chercher très loin: Coca-cola et la cupidité
En l'occurrence, pas du tout. Coca Cola n'y est pour rien : ils ont du s'adapter a une situation absurde, créée uniquement par l'intervention de l'Etat via ses taxes douanières. Pas de cupidité particulière, juste le jeu de la concurrence qui force coca cola a s'adapter à une règle du jeu biaisée sur son territoire. J'ajouterai pour la forme que le coca cola, et les sodas en général sont nettement moins couteux aux Etats Unis qu'en France, et je parierais volontiers que les marges de Coca Cola sont plus serré aux Etats Unis où ils sont en concurrence féroce qu'en France où ils dominent un marché nettement moins concurrentiel.
Noter enfin que Coca Cola n'utilise que syrop de fructose qu'en Amérique du Nord ce qui prouve bien que c'est une décision qui leur est imposé par le contexte et non une décision stratégique de leur part, car si c'était le cas, ils l'auraient étendue au reste du monde.
Rédigé par : ST | jeudi 09 juillet 2009 à 17h50
@Matéo
Sapir est un crétin : sur une vidéo il explique la crise économique en 20 minutes sans jamais prononcer les mots Etat et réglementations.
Je vous file le lien, accrochez-vous :
http://www.dailymotion.com/video/x6nlb6_jacques-sapir-depression-subprimes_news
"on peut vous remercier avec l'électricité qui prendra 20%"
Ah bon ? Si les dirigeants d'EDF sont d'une incompétence notoire pour gérer cette entreprise, pourquoi incriminer les libéraux ? C'est tellement plus simple d'exploiter les clients que de réduire les coûts de production et les dépenses pour ne pas déplaire à la CGT et au PCF. Mais on a l'habitude : les gaullistes préfèrent fricoter avec les communistes pour lesquels ils ont bâti quelques beaux monopoles.
Rédigé par : Théo2toulouse | jeudi 09 juillet 2009 à 22h05
La mondialisation conduit à adapter les raisonnements économiques aux nouveaux contextes géographiques. Les produits ont un cycle de vie qui se matérialise en une courbe de Gauss, avec le temps en abcisse et les quantités produites et vendues en ordonnée. Si l'on prend pour ordonné les valeurs produites, la courbe de Gauss est moins élevée et son axe décalé vers la gauche.
En phase de naissance puis de croissance rapide, il est fréquent que les productions se fassent là où se trouvent les ressources de matière grise nécessaires: développement et marketing. La croissance rapide est la phase qui apporte le plus de valeur ajoutée. Lorsque la courbe s'infléchit, les marges s'amenuisent, les concentrations industrielles s'opèrent, et, de plus en plus, la production migre vers des pays à faible coût de main d'oeuvre.
De plus en plus d'entreprises choisissent de réaliser toute la production dans des pays à faible coût de main d'oeuvre. La part de la fabrication est alors faible dans le coût total, et le marketing, la distribution, l'amortissement du développement représente l'essentiel du prix de revient. Ceci explique en grande partie la tertiarisation forte des pays les plus développés.
Délocaliser au moment nécessaire est vital, faute de quoi la concurrence vous élimine du marché. Délocaliser, c'est garantir le travail du personnel qui fait de la R&D, du marketing, de la distribution.
Les pays dont la politique est d'entraver les délocalisations se condamnent soit à voir les salaires de leurs nationaux s'aligner progressivement vers ceux des pays en développement, soit à devenir des déserts économiques.
Délocaliser au bon moment, c'est sauver des emplois dans la R&D, le marketing, la distribution, la gestion et le management. C'est se donner des marges supplémentaires pour financer l'innovation et garantir l'emploi. Refuser de délocaliser conduit à abandonner le produit, devenu non compétitif, et sacrifier des emplois en proportion de la perte encourue.
Malheureusement, les français, dirigeants politiques inclus ne comprennent pas cela, d'où notre inexorable régression dans les classements des PIB/habitant mondiaux.
La croissance prend des formes différentes dans les pays développés, dits riches, et dans les pays en développement. Dans les pays en développement, la croissance se traduit par consommer en plus grande quantité. Dans les pays développés, au contraire, la croissance est tirée par la consommation de produits innovants à forte valeur ajoutée.
Cela entraine qu'un pays ne peut rester dans le peloton des pays développés que s'il a des ressources importantes de matière grise: créativité et compétences. Former des élites intellectuelles, des cadres, des techniciens de haut niveau, des designers, les conserver, en attirer de l'étranger est la meilleure des incitations à la croissance, la meilleure des croissances, celle qui permet des rémunérations élevées et des emplois solides.
Rédigé par : michelPoitiers | mercredi 15 juillet 2009 à 07h49