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jeudi 27 août 2009

Commentaires

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Evoweb

Pour la comparaison avec 1930 il y a un blog édifiant, qui publie quotidiennement la synthèse du WSJ du même jour en 1930 : http://newsfrom1930.blogspot.com/

ST

Merci Vincent de nous flinguer la rentrée !

Blague à part, on ne peut que saluer la justesse de l'analyse. Aux Etats Unis, il n'y avait pas un jour sans que la presse ne titre sur les "preuves" de reprise, le débat général portant sur les formes de la reprise et le calendrier précis : mais tous ces observateurs et analystes si sur d'eux même sont rigoureusement les mêmes que ceux qui n'avaient rien vu venir, discouraient sur l'absence de bulle et conspuaient les rares à avoir prédit et expliqué à l'avance la crise. A l'inverse, tout ceux qui avaient analysés justement les choses continuent de penser que nous n'en sommes qu'au début, et qu'en tout état de cause, les problèmes évoqués n'ont absolument pas été réglés, et pour une grande part, ont été aggravés par l'action gouvernementale.

Toujours pour confirmer par mon expérience sur place le mois dernier les dires de Vincent : il suffit de consulter un dépliant d'agence immobilière en Floride pour constater l'ampleur du problème. Vincent parle de vente en dessous de 100 000 $ : je confirme, on trouve floppées de condo 3 bedrooms / 2 bathrooms autour d'Orlando à des prix allant jusqu'à 60 000 voire 30 000 $. Il faut comprendre que ces appartements sont impossibles à faire financer par l'emprunt (les banques refusent de prêter car par exemple, les co-propriétés en question sont à plus de 50% vides, et le risque est considéré comme trop gros, même a ces prix ridicules). Une majorité des ventes affichées dans ces dépliants sont des "short sales", c'est à dire des ventes qui ne couvriront pas le montant de l'emprunt encore en cours, et qui doivent avoir l'aval de la banque, ou des foreclosures.

Aux Etats Unis, les ménages sont malades du crédit, comme ici en Europe les collectivités (locales, nationales, securités sociale ou systèmes de retraites) sont malades du crédit : un américain moyen a une dizaine de carte de crédit au moins, ne serait parce que chacune d'entre elle offre des avantages dans tel ou tel contexte (avec votre carte de crédit Exxon, vous avez 12 cents de moins à la pompe, plus un cash back de 2% sur tout ce que vous achetez n'importe ou avec la carte, et ainsi de suite). Vous n'êtes jamais obligé d'utilisé le crédit revolving associé, vous pouvez payez votre encourt à la fin de chaque sur chacune de vos cartes, mais la tentation est grande, et vous tombez vite dans une spirale sans fin. Les américains sont habitués à changer de voiture sans même avoir fini de payer la précédente, en refinancant l'emprunt initiale dans le nouvel emprunt. L'essentiel de ces comportements ont été acquis dans les 30 dernières années. En europe, ces comportement ne sont pas aussi flagrants, mais le système collectif se charge de nous faire vivre à crédit collectivement. Le problème est le même. Idem au Japon, où l'Etat s'est endetté à la place des individus, de manière si dramatique, qu'une remontée maintenant probablement inéluctable peut place d'ici une dizaine d'année le pays dans une situation où 100% de la pression fiscale devra être utilisée pour payer les intérêts de la dette.

Rien, absolulement rien, dans le problème sous jacent à cette crise, n'a été résolu depuis un an. Pour l'essentiel, le problème s'est accru, et ce au niveau mondial. Dans un tel contexte, la sortie de crise est un voeu pieux, une vue de l'esprit. La seule solution de sortie envisagée jusqu'ici est la fuite en avant avec la remise en marche d'une nouvelle bulle de crédit, puissamment alimentée par l'Etat via les déficits publics : mais il n'existe pas suffisament d'épargne et de capital sur terre pour alimenter cette demande de crédit. La hausse drastique des taux et/ou l'inflation soutenue est inéluctable et rendra cette ultime dérobade factuellement impossible.

La rentrée ne sera décidément pas un long fleuve tranquille.

Poupidoum

Pendant ce temps, du côté de la Pravda:


La croissance française est à nouveau positive au second semestre avec une hausse de 0.3% pour la première fois depuis un an.
Ce renouveau de la croissance – s’il s’inscrit dans un contexte mondial – est avant tout un exploit national : la consommation des ménages français s’est bien maintenue (+0.3%) grâce à la baisse des prix (-0.7%) d’un part, mais aussi grâce aux mesures prises par le Président de la République, le premier ministre et son gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat des Français telles que la prime à la casse, le bouclier fiscal, la baisse de la TVA dans la restauration, la défiscalisation des heures supplémentaires et la dérogation au repos dominical d’autre part.
Outre la consommation, c’est la balance du commerce extérieur des biens industriels qui affiche un solde positif à +0.9 points, résultat de la synergie des différents plans de relance mis en place dans les différents pays européens.
L’industrie française n’est pas en reste: en juin, la production manufacturière a augmenté de 0,4% par rapport à mai. Il s’agit même du deuxième mois consécutif de hausse, preuve d’une tendance régulière plutôt qu’un épiphénomène.
Sur le plan financier, les différents engagements pris par le Président de la République lors du dernier G20, couplés à un effet de signal engagé par les politiques structurelles du gouvernement ( Relance de l’économie, Politique des pôles de compétitivité ) ont permis au CAC40 de dépasser la barre symbolique et éloquente des 3500 point le 7 août.
Par ailleurs, les données subjectives de l’économie sont aussi en amélioration: les industriels français ont plus confiance en l’avenir et croient en une demande effective solide. En effet, l’indice de confiance des industriels est de 87 points, se rapprochant ainsi de la moyenne Française des 10 dernières année, qui est de 100 points.
Ces excellents résultats attestent de la qualité de la politique économique menée de front par le Gouvernement de François Fillon et le Président de la République, au service des Français.
Bien au delà d’une amélioration conjoncturelle, il s’agit bel et bien d’un changement structurel du trend économique Français, qui est maintenant tourné vers la Croissance.

Kévin YOUB


http://www.jeunesump.fr/2009/08/22/septembre-c%E2%80%99est-aussi-la-reprise%E2%80%A6de-la-croissance/

ST

@Poupidoum :

Oh my god ????

Je croyais dur comme fer que c'était un texte humoristique de ton cru avant de voir le lien en fin de post ... Proprement hallucinant ...

C'est un peu comme si j'écrivais :

-------------------------

Immobilier - Un premier pas vers la reprise

Les ventes de logements neufs sont en hausse de près de 30% au deuxième trimestre, après un premier trimestre marqué par une baisse de 5%.
Pour le secrétaire d'Etat au Logement, ces indicateurs reflètent "un premier pas vers la reprise avec un rééquilibrage du marché".

Les ventes de logements neufs ont été soutenues par "la très bonne tenue de l'investissement locatif", encouragé par le dispositif Scellier, ainsi que par la primo-accession, facilitée par le doublement du prêt à taux zéro, qui a "relativement bien resisté", relève Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université de Paris X-Nanterre

------------------

Ca ferait sourire ... Oh mais attend ...

http://tf1.lci.fr/infos/economie/conjoncture/0,,4524068,00-un-premier-pas-vers-la-reprise-.html

Oh my god .... On est cerné !

mica

oui mais pourtant j'ai beau chercher, je ne trouve plus le moindre mauvais chiffre, vraiment plus un seul, et les bourses flambent comme si de rien n'était!! 2 possibilités; 1 les stats sont truquée?? est ce possible à l'échelle d'un pays comme les états unis?? 2 les stats sont la réalité, et donc la reprise est bien là...
je vois pas d'autre possibilité??? si??

ST

@mica : les stats n'ont pas besoin d'être truquées. Tu peux parfaitement avoir une pause dans l'augmentation du chomage, un rebond technique des indices boursiers, une bouffée de croissance du PIB sous perfusion de dépense publique à crédit etc etc ... Ca ne change rien au fait que le problèmes sous jacents ne sont pas réglés, que la dette surnuméraire n'a pas été extraite du système, que les bilans bancaires restent désastreux laissant ces établissements à la merci du moindre soubresaut telle des pertes non anticipées sur les LBO, les prêts à l'est, l'immobilier commercial, j'en passe et des meilleures. Et ce qu'on dit, ce qui change par rapport à 2000 par exemple, c'est que la capacité à relancer la machine avant d'avoir atteint le creux de la récession, avant d'avoir réalisé l'ensemble des pertes, n'est plus là, car la capacité globale des agents privés ou publics à s'endetter va atteindre sa limite. Le caractère global de la crise, le fait que tout le monde suive la meme logique d'endettement accéléré et de déficit public croissant, dans un contexte d'une dette existante déjà à des niveaux inégalés, ne peut que conduire à la hausse soudaine des taux (trop peu d'offre de capital et d'épargne pour trop de demande de crédit), où à la planche à billet et l'inflation. Si l'on était pas déjà surendetté, ce serait pas si génant, mais étant donné le niveau de l'endettement courant, une hausse des taux va précipiter tout le monde au fond du trou : si aujourd'hui 100% de l'impot sur le revenu est dépensé chaque année pour régler les intérets de la dette, demain si les taux doubles, il faudra trouver deux fois cette somme, juste pour maintenir l'endettement au niveau où il est, sans même parler de nouveaux emprunts pour financer des déficits croissants.

Peu importe que le chomage baisse d'un point, ou que la bourse se stabilise, ou que le pib ait arrêté de se contracter pendant un trimestre. Ce sont des chiffres qui n'ont pas d'interet majeurs dans le contexte qui est le notre. Ce qui nous intéresse c'est combien d'actifs au bilan des banques devraient être déprécié comptablement pour refléter la réalité de leur valeur, et combien de capital reste t-il pour faire face aux pertes ainsi enregistrées ? Ce qui nous intéresse, c'est quel est l'enveloppe globale des déficits publics annoncés au niveau mondial par les différents états et les collectivités locales, et quel est le montant de l'épargne disponible pour souscrire aux émissions obligataires correspondantes ?

Rappelle toi une chose toute simple : quand la crise a éclaté en 2007, la croissance était forte, le chômage au plus bas, la bourse au plus haut. Tous ces indicateurs qu'on nous agite au nez aujourd'hui était dans le vert. Ca n'a absolument pas empêché l'éclatement du système et l'arrivée de la crise. Ces indicateurs n'ont ici pas d'utilité pour comprendre ce qui se passe. Ils étaient au vert pour de mauvaises raisons (une bulle de crédit), ils semblent repartir aujourd'hui pour exactement les mêmes mauvaises raisons.

Poupidoum

Malheureusement non, ils 'agit de ce que la secte Sarkozienne pense ( les commentaires de certains font vraiment peur d'ailleurs). Si seulement, il pouvait lire objectif liberté de temps en temps :)

gnarf

J'arrive pas du tout a vous croire.
Deja quand vous disiez pendant la crise que c'etait que le debut..je n'arrivais pas a vous croire, et vous n'avez pas vu venir ce tres gros rebond.

Alors maintenant quand vous dites que ce rebond est le sursaut avant la chute finale, j'arrive encore moins a vous croire.

Vous vous orientez trop dans le domaine des pronostics. Tous les economistes qui ont fait ca se sont decredibilises.

Emmanuel B.

Ah Vincent, j'apprécie que tu me rejoignes enfin dans mon pessimisme total (de manière très documentée en plus). J'ai pourtant bien essayé de me soigner à coup de statistiques "bernankiennes" ou de communiqués "lagardiens", rien n'y fait.

Bon, ça me remet en forme tout ça. Comme on est mort, foutu, kaput : il faut qu'on fête ça bientôt...

vincent

@ Mica: vous voulez des mauvais chiffres ?

banques américaines en faillite depuis le début de l'année : 74 (tendance: hausse) - en difficulté: 400 (niveau pas atteint depuis 1994, tendance à la hausse).

Baltic dry index (indicateur de l'intensité des échanges de fret maritime: en rechute depuis juin, après un micro rebond en avril-mai.

"Après s'être écroulé jusqu'à 660 points en décembre (plus de 12500 points à son pic de 2008 !!), l'indice avait remonté jusqu'à 4.291 points début juin. 2700 en Aout." - Ah.

Chômage juillet france: +33 000. Bon, c'était 90 000 en février, OK. pour autant, parler de "bon" chiffre...

transport aérien, communiqué de l'IATA: "Le volume mondial de fret transporté par les compagnies aériennes a diminué de 11,3% en juillet et le nombre de passagers de 2,9% par rapport à l'année précédente, annonce l'IATA, qui voit toutefois des signes de reprise du secteur. Ce déclin en rythme annuel est moins marqué qu'en juin, où le transport de fret avait reculé de 16,5% et le nombre de passagers de 7,2% souligne l'Association internationale du transport aérien dans son dernier rapport mensuel."

certains appellent ça de bons chiffres.

Et dans l'article j'en donne quelques uns: taux de faillites d'emprunteurs aux USA toujours à la hausse, par exemple.

USA: chomage + 237000 en juillet (de mémoire). La encore, "la hausse ralentit", mais est ce pour autant un "bon" chiffre ?

@ Gnarf : je ne parle pas de "chute finale", encore qu'on ne sait jamais, mais de "rechute". Sauf problème géopolitique majeur par nature imprévisible, on s'en relèvera un jour: on s'est relevé d'une crise majeure suivi d'une guerre mondiale, alors...

mais au fait, de quel rebond parlez vous ? la bourse ? Pur rebond technique uniquement lié à une injection massive de liquidités. Mais ce blog ne s'intéresse pas aux placements boursiers (comme beaucoup d'économistes, je suis, ou plutôt je fus un placier médiocre: le timing est essentiel en bourse, nettement moins en économie politique). Il s'intéresse à l'économie: des vrais gens qui travaillent, ou sont au chômage, dont le pouvoir d'achat monte ou descend, qui sont sujet à des décisions politiques bonnes ou mauvaises... Or, de ce point de vue, quel rebond ?


Avez vous vu le chômage diminuer ? ah oui, "la hausse ralentit". Bon, OK. Il y a eu une micro baisse en juin ? Simple oscillation autour d'une tendance, (problème de signal et de bruit).

Avez vous vu le commerce international reprendre (voir plus haut, baltic dry) ? Le trafic aérien peut être ? Le tourisme ? (le rythme des faillites d'hôtels aux USA s'est légèrement ralenti.. pendant la saison estivale - sacrée perf !) ?

Les seules choses qui ont un peu rebondi l'ont été à coup de subventions: achat de maisons crédit d'impôt de 8000 dols, cash for clunkers 4500 dols... Le financement de ces mesures: de la dette, de la dette, encore de la dette.

Et puis c'est vrai, Lyon a battu Anderlecht. La reprise est bien là.

Alors, oui, je puis me tromper, je le souhaite même, mais je maintiens mon pronostic. Au pire, je serai "décridibilisé", comme vous dites: et alors ? Qui s'en soucie ?

Et puis Stiglitz s'est très bien remis de ses prévisions optimistes sur Fannie mae et Freddie Mac, en 2002 alors je me dis que tout est possible. Mais il est vrai que contrairement à d'autres, je risque d'être assez con pour faire mon auto-critique si ça se produit.

évidemment, le plus confortable serait de ne JAMAIS faire de prévisions. "Ah, et bien, la reprise, oui, peut être, mais peut être pas, parce que vous savez, on sait jamais trop bien ces trucs là, un coup ça monte, un coup ça descend..." -

Bon, et puis les pulsions protectionnistes d'Obama, l'état des banques, l'explosion simultanée de toutes les dettes publiques mondiales... Rien que de très positif qui pousse à l'optimisme long-termiste le plus échevelé, vous en conviendrez.

ah oui, tiens: en mai, je disais que les banques américaines continueraient de prendre l'eau. Fin Aout, le nombre de banques en difficultés recensées par le FDIC atteint la cote de 400, et encore la FDIC omet elle prudemment d'évoquer citi et B.of A. Et ce que l'on découvre après la faillite de Colonial me laisse croire qu'il y a bcp de banques qui ont tenté de durer par simple mascarade comptable. Mais qui seront rattrapées par leurs échéances.

bon d'accord, aucun génie, il suffit de regarder les chiffres émis par les banques elles mêmes.

Bon, le risque d'erreur le plus important que je prends, c'est sur le timing: j'ai toujours tendance à voir arriver les tuiles plus vites qu'elles n'arrivent vraiment. Tiens, j'avais parié en privé sur un CAC à 2400 avant fin décembre 2008 (pari début octobre). Il a fait 2519, mais fin mars 2009. Pari doublement perdu. (je ne diffuse jamais ce genre de délire, je ne veux pas que des gens prennent ça pour des conseils et achètent ou vendent sur la foi de prévisions personnelles).

Donc on pourrait voir le "rebond" se traduire, par exemple, par 18 mois de croissance mollichone, un arrêt de la chute du chômage, puis seulement en 2011-2012 une rechute à cause du mur de la dette. Pendant 18 mois, certains diraient: "alors, les autrichiens de mes deux, elle est ou votre réplique du tremblement de terre ?". Et dans ce cas, moi qui prévoit plutot la rechute fin 2009 ou courant 2010, j'aurai vu la tendance mais pas le timing. Et on dira que "putain, ce branleur de Bénard, il s'est gourré". Et ce sera en partie vrai d'ailleurs.

et si rien de catastrophique ou même mauvais ne se produit dans les 48 mois, si nous repartons pour une décennie de croissance à donf', alors promis, je deviens keynesien et j'achète les mémoires de Ben Bernanke en 50 exemplaires (pour offrir),je deviens disciple de F.Lordon et j. Généreux, et je rebaptise ob'lib' "L'état, c'est la liberté". (non, je ne voterai pas Mélenchon, inutile d'insister).

@ Emmanuel: si tu veux un peu de marrade, lis des interviews de Michel Rocard, sans trop penser à la taxe Carbone... Et oui, il faut qu'on aille fêter la crise dans un bon bistrot.

mica

oui mais même les taux continue à baisser en europe.... non? les taux belges sont au plus bas en tous cas...

mica

"Et puis c'est vrai, Lyon a battu Anderlecht. La reprise est bien là" oui enfin c'était pas bien compliqué mdr!!!

Essepe

Yes un nouveau post qui tient bien au corps ;)

De mon côté un peu comme Gnarf j'aurais une prévision moins tranchée. La crise du crédit est passée fin 2008 / début 2009, et elle a fait bien mal. Je verrais plutot l'avenir avec un ou deux échos de moindre ampleur, et surtout une stagnation (décroissance?) économique des pays occidentaux (cf la france depuis x années). Et aussi une bonne flambée de l'inflation aux USA (d'içi 2 ans).

Mais un beau gros plongeon des économies serait aussi marrant après ces milliards injectés par les gouvernements ;-).

L'ami du laissez-faire

à la date d'aujourd'hui Dexia à fait:

+287 %

à 6 mois...

c'est pas une belle bulle ça !?

jb7756

Que de négative attitude ! Qu’est ce qui cloche dans l’économie réelle ? Y a moins de crédit !
Oui mais avant il y en avait trop !

Il faut revenir à de bons niveaux et comme toute cure de désintoxication ça fait un peu mal. Les états injectent assez d’argent pour permettre aux entreprises structurellement en bonne santé de se maintenir. Aux USA, il y a trop de banques, une bonne purge fera pas de mal. Pour les clients les dépôts sont garantis, donc pas de panique car la confiance c’est important. Attention il ne faut pas trop en injecter évidemment sinon inflation, etc…

Aux USA que les gens profitent du système des prêts hypothécaires pour se désendetter, c’est une bonne chose. La reprise n’en sera que plus rapide. En France on devrait faire pareil car des ménages vont payer pendant parfois 30/40 ans des traites démesurées – mauvais pour le pouvoir d’achat.

Oui mais alors la dette, la dette, la dette… Rien à foutre de la dette ! On ne laissera jamais un état important faire faillite si il est structurellement viable. La planche à billet est toujours là prête à servir. A terme je pense que la dette sera purement et simplement annulée, jamais payée quoi. Simplement il faut que cela se fasse de façon discrète et progressive pour ne pas entraîner une défiance générale sur la monnaie qui entraînerait une dévaluation / inflation massive.

Alors pronostique : quand les secteurs dépendants du crédit auront purgés leur excès (pour l’immobilier baisse des prix et en France déréglementation pour permettre de construire normalement, pour l’automobile suppression des surcapacités et liquidation des stocks), l’activité pourra reprendre. Les USA semblent proche d’avoir atteint ce point. En France on a sans doute encore un peu de retard (mais on est rentrée plus tard dans la crise).
Après les états devront injecter de l’argent pour permettre aux banques de travailler sur un rythme « normal ». Mais il est probable que les banques resteront encore longtemps plus ou moins nationalisée avec un recours à la planche à billet auquel on va devoir s’habituer (inflation ?). La crise va probablement renforcer le « socialisme » (et oui !), ou plutôt l’économie administrée. C’est ce que les américains moyens ont du mal à admettre.

ST

@Essepe

> La crise du crédit est passée fin 2008 / début 2009

et @jb7756

> Qu’est ce qui cloche dans l’économie réelle ? Y a moins de crédit !

Moins de crédit ? La crise du crédit est passé ?

Primo l'excès de crédit n'a été que très très partiellement épongé du système. Les Etats ont TOUT fait pour éviter d'éponger l'excès de crédit, et c'est pour ça qu'on se trimballe des banques fantomes aux bilans désastreux camouflés avec la complicité active des gouvernements et organismes de régulation (vous vous rappelez "il faut plus de régulation"). Vincent rappelait la faillite de Colonial aux Etats Unis le mois dernier : savez vous que cette banque avait passé avec succès le stress test en début d'année et que la FDIC qui assure ses dépots avait indiqué que son bilan etait impeccable ? Le crédit, l'excès de crédit est là, bien au coeur du système. Et toutes les bulles n'ont pas encore éclatées.

Ensuite, dire qu'il y a moins de crédit aujourd'hui parce qu'il y a un ralentissement de l'endettement des ménages et des sociétés est une vaste blague quand on prend en compte la substitution du crédit publique via l'explosion des déficits et de la dette publique d'Etat. La création de crédit par les banques centrales et l'endettement accéléré des Etats vu comme une solution a la crise est simplement la perpétuation du problème exact qui a causé la crise. D'où notre constat : la crise n'est pas finie. Comment pourrait elle l'être.

Pour prendre un parallèle, c'est un peu comme si un ménage qui abuse des crédits divers et variés, du credit revolving etc .. pour vivre au dessus de ses moyens, fait l'admiration de ses voisins parce qu'il a une belle voiture, une belle maison, prend ses vacances a marbella et sors au restaurant 3 fois par semaine. Un jour, il n'arrive pas a contracter un nouveau crédit pour rembourser un précédent qui arrive a échéance, et il bascule dans le surendettement. Faute de pouvoir financer son niveau de vie ET le paiement de ses traites diverses et variés, pendant 1 an, il accuse le coup et ne sors plus au restaurant, doit revendre sa voiture et annule ses vacances. C'est la crise. Mais il trouve un banquier qui lui propose de racheter tous ses crédits et de le refondre en un seul, sur 30 ans : sur le fond sa situation nette ne s'améliore pas, le total de ses crédits et des intérets sur la durée totale du pret est supérieure a ce qu'ils aurait du payer pour la somme de tous ses crédits et des intérets déja contractés, mais ca lui donne un bol d'oxygene, en repoussant dans la durée les paiements. Maintenant, il utilise ce bol d'air pour recontracter un nouveau credit et recommence a flamber avec un costume neuf et des chaussures vernies. Ses voisins disent : regardez, des costumes de marque, un week end à venise, et le champagne qui coule à flot, décidément, tout va mieux pour lui, sa situation financière est décidément meilleure. Nous, nous regardons le bilan de ses finances, négatif, et encore plus négatif qu'avant, et disons que sa situation s'est détériorée.

Regarder la reprise du PIB liée à la création d'une nouvelle bulle suite à la crise associée à l'explosion d'une première bulle, et déclarer que c'est une sortie du crise, c'est la meme chose.

gnarf

"mais au fait, de quel rebond parlez vous ? ...l'économie: des vrais gens qui travaillent, ou sont au chômage, dont le pouvoir d'achat monte ou descend, qui sont sujet à des décisions politiques bonnes ou mauvaises... Or, de ce point de vue, quel rebond ?"

Je suis en Pologne. Apres un bon gros trou d'air la croissance du PNB est actuellement de +0.5% sur un an, et un an auparavant c'etait avant la chute...
Pareil pour le chomage passe de 8.8% a 11.2% redescend durablement depuis avril a 10.8 en juillet. Tout ca malgre un bel afflux de nouveaux chomeurs en provenance de Grande Bretagne.
Rebond economique par ici. Pas isole a la Pologne.

Je considere que les pays n'ayant pas hypotheque leur future croissance par une explosion de leur dette (plans, renflouages de banques) sont de bons indicateurs de la sante des fondamentaux economique. Les pays comme la France ont des resultats parasites par les boulets qu'ils trainent...donc qui reagissent avec un long retard, et mollement. Donc peu lisibles.

vincent

@ Gnarf: là, nous sommes d'accord, je vous rejoins totalement. Un pays qui a choisi de lutter contre la crise par l'assainissement de son secteur public et la diminution du poids de son état se sortira de la crise plus rapidement qu'un autre... Sauf si ses propres banques sont endettées jusqu'à l'os, et pour la pologne, je n'en sais rien.


Allez, un peu d'optimisme : si une vague de défaillances bancaires aux USA venait à retirer un peu de confiance en ce pays, alors de nombreux capitaux pourraient se tourner vers l'Europe et retarder la rencontre avec "le mur de la dette".

Enfin un scénario moins noir pour nous. Mais ce n'est qu'un scénario, et de toute façon, le mur de la dette, il faudra bien l'affronter un jour, sauf à prendre des mesures drastiques pendant le court laps de répit.

toujours pas optimiste, moi...

jb7756

Quand sera t’on dans le mur de la dette ?
Mais les USA et la GB l’ont déjà franchi depuis longtemps !
Si ils ont fait du QE c’est qu’il y avait bien une raison !
Et cela n’a pas déclencher de panique ! Enfin juste les chinois qui ont un peu râlé.

vincent

@ Jb7756 : Si j'ai raison, c'est l'histoire du type qui tombe du 100ème étage, et qui, en passant devant le 50ème, pense que "jusqu'ici, tout va bien".

ST

@jb

> Quand sera t’on dans le mur de la dette ?
> Mais les USA et la GB l’ont déjà franchi
> depuis longtemps !

Bien sur que non. Que je sache, les bons du trésors américain trouvent encore preneur sur les marchés. Mais ce point que nous n'avons pas encore atteint peut se rapprocher beaucoup plus vite qu'anticipé. Car l'image du mur est bien la bonne : ce n'est pas une pente progressive auquel on aura a faire face, mais bien a un mur, un obstacle soudain.

jb7756

@ST

On en a déjà discuté ici, lorsque la banque centrale (USA et GB) ont acheté des bons du trésor c’est qu’ils n’ont pas trouvé preneur ? Non ? Donc le mur était là ? J’ai rien compris ?

ST

@jb :

Non, c'est qu'ils n'ont pas trouvé preneur dans les quantités et au taux d'intéret offert. Le mur, c'est quand ils ne trouveront plus preneur du tout, même à 50% d'intérêt.

jb7756

@ST

« Non, c'est qu'ils n'ont pas trouvé preneur dans les quantités et au taux d'intéret offert. Le mur, c'est quand ils ne trouveront plus preneur du tout, même à 50% d'intérêt. »

Et que se passera t’il si jamais cela arrive ? La banque centrales fera son office encore une fois. Et puis voilà.
A mon avis le QE doit être vu aussi comme un avertissement aux prêteurs réticents : « Ah, vous voulez pas nous prêtez à ces conditions, et bien voilà un peu de planche à billet. Si vous continuez on recommencera et vos créances vous pourrez vous les mettre ou je pense ! » C’est pour cela que les chinois ont râlés.

Olivier

Un article du Monde de ce week-end ou de vendredi dernier évoquait la période 2011-2013 comme critique sur le marché des obligations.

ST

@jb :

> Et que se passera t’il si jamais cela arrive ?
> La banque centrales fera son office encore une
> fois. Et puis voilà.

la banque centrale ne peut pas monétiser 100% des dettes publiques. John Law a essayé. Les révolutionnaires avec les assignats aussi. Ca n'a pas marché à l'époque, ca ne marchera pas plus aujourd'hui. En fait ca n'a jamais marché dans les quelques milliers d'années que compte l'histoire des monnaies dans le monde.

mica

pourtant les taux en belgique sont au plus bas????? comment cela se fait??

jb7756

@ST

Le système de Law a été une bonne affaire pour la couronne en lui permettant de réduire sa dette : http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Law_de_Lauriston

Quant aux assignats l’anarchie politique et la guerre rendaient le système très instable.

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