La presse le claironne à tous les vents, "la reprise semble s’amorcer". Certes, c’est une reprise timide, "il faut être prudent", mais enfin, la chute du chômage s’est ralentie et le chiffre de la croissance en juillet s’est révélé légèrement positif, ce qui suffit à redonner aux analystes l’espoir d’une sortie de crise, peu spectaculaire, mais régulière.
De surcroît, le même phénomène est observable outre Atlantique : fort ralentissement apparent de la dégringolade de l’emploi, chiffres de croissance à nouveau très légèrement positifs, reprise très légère des ventes de maisons.
Ben Bernanke lui même claironne que la sortie de crise est pour 2010. J'y reviendrai en fin de note.
Et puis, il y a les marchés, en superforme depuis leur point bas de Mars 2009. Le CAC40, pour ne parler que de lui, a pris 43% au 24 Août, effaçant la moitié des pertes subies depuis Août 2008. N’est-ce pas la preuve que les agents économiques retrouvent la confiance ? Après tout, la croyance selon laquelle les marchés financiers « anticiperaient » l'état réel de l'économie est bien ancrée. Il y aurait beaucoup à dire sur cette croyance, ce sera pour une autre fois.
Je voudrais, je voudrais tant qu’ils aient raison. La crise fait et fera souffrir tant de monde que nous voudrions tous en sortir vite. Mais je n’en crois rien. La « reprise américaine » est purement factice, et un nouveau plongeon me paraît inévitable. Et les maux de l'Europe ne sont pas différents.
Deuxième vague de crédits « explosifs » aux USA
Je vous ai déjà parlé (ici et là, une synthèse est également accessible sur lepost) des échéances très dures qui attendent les banques américaines à partir de la rentrée : de nombreux crédits hypothécaires particuliers et commerciaux vont atteindre leur date de réajustement contractuel, c'est-à-dire de fin de remboursement des seuls intérêts (en général) ou de fin des taux d’appel « discount », entre fin 2009 et 2012. Ces réajustements devraient provoquer une nouvelle vague de faillites d’emprunteurs, sachant que les plans divers d’aides aux emprunteurs en difficulté, ainsi que la pratique largement répandue du "recourse loan", c'est-à-dire du prêt ou l’abandon de la maison financer à crédit solde le compte de l’emprunteur vis-à-vis de la banque, incitent un nombre croissant d’emprunteurs à « planter » leur banque même s’ils peuvent faire face aux échéances. Au moins un quart des défaillances d'emprunteurs sont le fait de gens qui « jouent » avec les failles du système (the economist).
J’ai oublié de mentionner, à l’ époque, une autre bombe à retardement financière qui menace l’économie américaine (et aussi européenne, d'ailleurs) : la bulle des LBO, Leverage Buy Out, ces rachats d’entreprises financés à coup de crédit par des fonds d’investissement aujourd’hui incapables de payer leurs échéances, vu que la valeur et les résultats des sociétés rachetées ont plongé. Encore des pertes, qui s'ajoutent à tous les autres pertes sur les autres types de crédit octroyés par les banques...
Or, tout porte à croire que les banques ne sont pas en mesure de passer sans encombre ce deuxième cyclone financier.
Comme je l'ai déjà écrit, la question est de savoir d'une part quelle est la part d'actifs douteux déjà rachetés aux banques par le plan TARP et par la FED, d'autre part quelle est l'importance des actifs toxiques encore dans les comptes des banques, et à quelle valeur ces actifs sont comptés, réelle ou fantasmée.
Tout indique que les réponses à toutes ces questions sont peu rassurantes.
Les grandes banques affichent des profits alors que leurs activités traditionnelles sont au plus mal. Comment est-ce possible ? De nombreux analystes estiment simplement que l'abandon de la règle du mark to market a permis au banques de se livrer à des maquillages comptables honteux.
Selon moult analystes comme J. Mauldin, Barry Ritholtz, ou Karl Denninger, les banques ont utilisé les artifices suivants :
- Retard de mise en place des procédures de saisie et revente des maisons forcloses, afin de retarder l’enregistrement de la perte correspondante sur les prêts ayant servi à les financer.
- Usage de règles comptables folkloriques pour retarder l’inscription de dépréciations d’actifs. La faillite de la banque « Colonial », il y a quelques semaines, a donné un aperçu de l’ampleur de ces pratiques de surestimation : la FDIC et les banques repreneuses ont du enregistrer une dévalorisation des actifs de 37%, contre environ 18% pour les faillites enregistrées au second semestre 2008 ! Personne ne peut dire combien de banques ont profité de l’abandon du Mark to Market fin 2008 pour se livrer à un tel jeu de poker menteur. (A noter: Colonial avait réussi les fameux "stress tests"...)
- Usage des fonds injectés par la FED pour effectuer des opérations de trading sur les marchés action plutôt que pour effectuer des prêts, faute de demande...: la hausse des marchés financiers n’est qu’une bulle spéculative de plus à l’intérieur de la bulle immobilière en train d’éclater. Avant la fin de l’année, le Rallye devrait s’achever, quand les banques et les equity funds devront revendre les titres qu’ils ont achetés pour dégager le cash nécessaire à éponger la vague de faillites d’emprunteurs ci avant évoquée.
Mais les artifices comptables sont à la faillite ce que le parachute est à la loi de la gravité : cela retarde la chute, mais ne l’empêche pas.
Quelques raisons légitimes de douter de la santé affichée par les banques…
Faut-il le rajouter ? La situation des ménages continue de se dégrader. Le taux de délinquance des prêts hypothécaires atteint aujourd’hui un étourdissant 13.2% : 8.8% de prêts dont les remboursements connaissent un retard, et 4.4% de prêts en faillite. Pis même, alors qu’entre 2000 et 2006, 45% des prêts connaissant un retard se rétablissaient, cette proportion est tombée à 6.6% mi 2009, et ceci, tout type de prêts confondus, y compris les prêts « prime » consentis aux emprunteurs soi-disant les plus fiables.
Ajoutons que ce pourcentage porte sur le nombre de prêts, mais qu'en valeur, il représente bien plus, puisque les états les plus « bullaires », ceux où le montant unitaire des prêts était donc le plus élevé, sont sur-représentés dans les faillites (Californie, Nevada, Floride).
Le « bon » chiffre de vente de maisons (une hausse de... 7,2% , pas de quoi pavoiser) n’est qu’apparent : seules 32% des ventes enregistrées sont issues d’un processus « normal », 31% sont des ventes forcées suite à forclusion (enchères), quant aux 37% restant, ce sont des ventes « subventionnées » : crédit d'impôt de 8 000$, prêts bonifiés... Comme « reprise de l'activité immobilière », on a vu mieux. Cette hausse des ventes ne concerne que des articles à moins de 250 000$, avec une forte prédominance des ventes à moins de... 100 000$. Au delà, les chiffres sont simplement calamiteux. La reprise, donc ?
Si l’on ajoute que le taux d’utilisation des capacités de production reste au plus bas, que le taux de chômage atteint la limite supérieure considérée par les « stress tests » menés par la FED en tout début d’année, et que la FDIC, organisme fédéral d’assurance des comptes des déposant, voit ses caisses vidées par les faillites successives de banques, ce qui risque de provoquer des « bank runs » d’épargnants inquiets, rien ne permet de croire que la fin 2009 et le début 2010 se passeront tranquillement pour les banques US.
Naturellement, toutes ces péripéties auront des répercussions sur les banques européennes, dont la « bonne santé » financière n’est qu’un trompe l’œil, résultat ici aussi d’injections massives de la BCE et de l’abandon de pratiques de Mark to Market*.
Or, la performance du CAC40 depuis entre fin mars 2009 et fin août est très largement due aux performances affichées des financières : +43% pour le CAC, +28% pour les entreprises non financières de l’indice, et +166% pour les financières selon mes calculs ! (Axa, BNP, SocGen, Dexia, CA). Aux USA et ailleurs aussi, la hausse des financières a grandement contribué à la remontée des indices boursiers. Tout porte à croire que ce rétablissement est purement artificiel.
Une rechute des banques réentraînera donc l’indice phare de Paris (mais aussi le DOW, le Footsie et les autres) vers de nouvelles abysses.
Le mur de la dette
Le trésor US continue d’emprunter à un rythme effréné : environ 200 milliards de dollars pour la seule deuxième quinzaine d'Août. Selon Karl Denninger, à ce rythme, ce sont 5 000 milliards de dette qui seraient émis sur 12 mois par le trésor: insoutenable. 5000 milliards, c'était à peu de chose près le montant TOTAL de la dette publique américaine négociable accumulée sur des générations. Le trésor va devoir se calmer très vite.
Les pertes prévisibles des banques (et assurances) d’ici la fin de l’année vont réduire mécaniquement, Bâle II oblige, leur capacité à prêter de l’argent, que ce soit aux Etats ou aux entreprises.
L’administration Obama vient de réviser à la hausse ses projections de déficit public cumulés d’ici 10 ans : de 7 000 milliards de dollars annoncés en avril, ce qui était déjà énorme (50% du PIB d’avant crise), l’on passe à 9 000 milliards, pour tenir compte des coûts de la réforme de santé voulue par le président. 2 000 milliards en 3 mois ! Notre duo d'amuseurs Woerth-Lagarde est enfoncé.
L’endettement des USA, qui était de 5500 milliards avant la crise, hors déficits des comptes sociaux, et de 9 000 milliards avec ces déficits, devrait donc joyeusement grimper à 18 000 milliards… Et ce alors que tous les pays du monde suivent la même tendance.
Or, plusieurs rapports d’analystes déjà cités ici (Sprott, Mauldin), tendent à montrer qu’il n’y aura tout simplement pas assez d’épargne disponible dans le monde pour assouvir de tels besoins d’argent frais.
La FED et la BCE, sans oublier la banque d'Angleterre, devront donc poursuivre leur course au "Quantitative Easing", c'est-à-dire au rachat direct de bons du trésor par création monétaire. Mais jusqu’où cela ira-t-il ?
Quelques observateurs estiment que le "deleveraging" de l’économie américaine surpassera en ampleur cette création monétaire et qu’il n’y aura donc pas d’inflation. Mais si ces déficits ne servent qu’à gonfler les poches des états, qui les dépenseront à tort et à travers via leurs « plans de relance », alors la circulation monétaire tendra à reprendre son cours normal, et toute cette création de monnaie sans création réelle de valeur se traduira par une forte poussée inflationniste, selon la formule bien connue de Fischer, MV = PT (Masse monétaire X Vitesse de circulation = volume de Transactions X niveau des Prix).
Lueurs d’optimisme ?
J’ai beau chercher des raisons de me montrer optimiste, je n’en vois aucune. L’économie américaine devait purger la création de 4 000 milliards de dollars (le montant calculé par W.Cox de la surexposition au risque engendrée par la combinaison d’argent facile et de réglementations foncières favorables à la formation d’une grosse bulle) de crédit hypothécaire sans création de valeur correspondante lorsque la crise s’est déclenchée. En refusant d’admettre la nécessité de cette purge, et en prétendant sauver la haute finance de ses turpitudes par une injection d’argent factice sans précédent, les gouvernements américains (Bush et Obama sont à mettre dans le même sac) ont juste contribué à accroître le montant de l’exposition au risque globale de l’économie américaine, et à retarder son inéluctable réajustement, lequel sera bien plus dur que les douze mois calamiteux que nous venons de passer.
Bref, Ben Bernanke peut toujours déclarer que la sortie de crise est pour bientôt, et se vanter d'avoir "évité le pire à l'économie US", rien n'incite à croire qu'il faille le croire cette fois ci. Voici une de ses déclarations:
Optimiste, non ? sauf que cette citation date de... Novembre 2007. Ayez confiance, on vous dit !
Certains auteurs font remarquer que le « début de reprise » que nous observons ressemble au contraire curieusement à celui observé au début de 1930...
Ce genre de superposition de courbe est un procédé parfois facile, mais tout porte à croire que nous allons suivre le même chemin. Et franchement, cela n'a rien de rassurant.
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note : (*) J'ai critiqué la norme "mark to market ici", puis j'ai tempéré cette critique (je ne retrouve pas le paragraphe...), mais quitte à la remplacer, il ne fallait pas la remplacer par n'importe quoi, c'est à dire les normes antérieures qui avaient abouti à bien des fraudes, et ce dans la précipitation, comme cela a été fait fin 2008. Le remède sera une fois de plus pire que le mal, qui aboutira à rendre la crise pire encore.
Pour la comparaison avec 1930 il y a un blog édifiant, qui publie quotidiennement la synthèse du WSJ du même jour en 1930 : http://newsfrom1930.blogspot.com/
Rédigé par : Evoweb | jeudi 27 août 2009 à 09h35
Merci Vincent de nous flinguer la rentrée !
Blague à part, on ne peut que saluer la justesse de l'analyse. Aux Etats Unis, il n'y avait pas un jour sans que la presse ne titre sur les "preuves" de reprise, le débat général portant sur les formes de la reprise et le calendrier précis : mais tous ces observateurs et analystes si sur d'eux même sont rigoureusement les mêmes que ceux qui n'avaient rien vu venir, discouraient sur l'absence de bulle et conspuaient les rares à avoir prédit et expliqué à l'avance la crise. A l'inverse, tout ceux qui avaient analysés justement les choses continuent de penser que nous n'en sommes qu'au début, et qu'en tout état de cause, les problèmes évoqués n'ont absolument pas été réglés, et pour une grande part, ont été aggravés par l'action gouvernementale.
Toujours pour confirmer par mon expérience sur place le mois dernier les dires de Vincent : il suffit de consulter un dépliant d'agence immobilière en Floride pour constater l'ampleur du problème. Vincent parle de vente en dessous de 100 000 $ : je confirme, on trouve floppées de condo 3 bedrooms / 2 bathrooms autour d'Orlando à des prix allant jusqu'à 60 000 voire 30 000 $. Il faut comprendre que ces appartements sont impossibles à faire financer par l'emprunt (les banques refusent de prêter car par exemple, les co-propriétés en question sont à plus de 50% vides, et le risque est considéré comme trop gros, même a ces prix ridicules). Une majorité des ventes affichées dans ces dépliants sont des "short sales", c'est à dire des ventes qui ne couvriront pas le montant de l'emprunt encore en cours, et qui doivent avoir l'aval de la banque, ou des foreclosures.
Aux Etats Unis, les ménages sont malades du crédit, comme ici en Europe les collectivités (locales, nationales, securités sociale ou systèmes de retraites) sont malades du crédit : un américain moyen a une dizaine de carte de crédit au moins, ne serait parce que chacune d'entre elle offre des avantages dans tel ou tel contexte (avec votre carte de crédit Exxon, vous avez 12 cents de moins à la pompe, plus un cash back de 2% sur tout ce que vous achetez n'importe ou avec la carte, et ainsi de suite). Vous n'êtes jamais obligé d'utilisé le crédit revolving associé, vous pouvez payez votre encourt à la fin de chaque sur chacune de vos cartes, mais la tentation est grande, et vous tombez vite dans une spirale sans fin. Les américains sont habitués à changer de voiture sans même avoir fini de payer la précédente, en refinancant l'emprunt initiale dans le nouvel emprunt. L'essentiel de ces comportements ont été acquis dans les 30 dernières années. En europe, ces comportement ne sont pas aussi flagrants, mais le système collectif se charge de nous faire vivre à crédit collectivement. Le problème est le même. Idem au Japon, où l'Etat s'est endetté à la place des individus, de manière si dramatique, qu'une remontée maintenant probablement inéluctable peut place d'ici une dizaine d'année le pays dans une situation où 100% de la pression fiscale devra être utilisée pour payer les intérêts de la dette.
Rien, absolulement rien, dans le problème sous jacent à cette crise, n'a été résolu depuis un an. Pour l'essentiel, le problème s'est accru, et ce au niveau mondial. Dans un tel contexte, la sortie de crise est un voeu pieux, une vue de l'esprit. La seule solution de sortie envisagée jusqu'ici est la fuite en avant avec la remise en marche d'une nouvelle bulle de crédit, puissamment alimentée par l'Etat via les déficits publics : mais il n'existe pas suffisament d'épargne et de capital sur terre pour alimenter cette demande de crédit. La hausse drastique des taux et/ou l'inflation soutenue est inéluctable et rendra cette ultime dérobade factuellement impossible.
La rentrée ne sera décidément pas un long fleuve tranquille.
Rédigé par : ST | jeudi 27 août 2009 à 11h19
Pendant ce temps, du côté de la Pravda:
La croissance française est à nouveau positive au second semestre avec une hausse de 0.3% pour la première fois depuis un an.
Ce renouveau de la croissance – s’il s’inscrit dans un contexte mondial – est avant tout un exploit national : la consommation des ménages français s’est bien maintenue (+0.3%) grâce à la baisse des prix (-0.7%) d’un part, mais aussi grâce aux mesures prises par le Président de la République, le premier ministre et son gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat des Français telles que la prime à la casse, le bouclier fiscal, la baisse de la TVA dans la restauration, la défiscalisation des heures supplémentaires et la dérogation au repos dominical d’autre part.
Outre la consommation, c’est la balance du commerce extérieur des biens industriels qui affiche un solde positif à +0.9 points, résultat de la synergie des différents plans de relance mis en place dans les différents pays européens.
L’industrie française n’est pas en reste: en juin, la production manufacturière a augmenté de 0,4% par rapport à mai. Il s’agit même du deuxième mois consécutif de hausse, preuve d’une tendance régulière plutôt qu’un épiphénomène.
Sur le plan financier, les différents engagements pris par le Président de la République lors du dernier G20, couplés à un effet de signal engagé par les politiques structurelles du gouvernement ( Relance de l’économie, Politique des pôles de compétitivité ) ont permis au CAC40 de dépasser la barre symbolique et éloquente des 3500 point le 7 août.
Par ailleurs, les données subjectives de l’économie sont aussi en amélioration: les industriels français ont plus confiance en l’avenir et croient en une demande effective solide. En effet, l’indice de confiance des industriels est de 87 points, se rapprochant ainsi de la moyenne Française des 10 dernières année, qui est de 100 points.
Ces excellents résultats attestent de la qualité de la politique économique menée de front par le Gouvernement de François Fillon et le Président de la République, au service des Français.
Bien au delà d’une amélioration conjoncturelle, il s’agit bel et bien d’un changement structurel du trend économique Français, qui est maintenant tourné vers la Croissance.
Kévin YOUB
http://www.jeunesump.fr/2009/08/22/septembre-c%E2%80%99est-aussi-la-reprise%E2%80%A6de-la-croissance/
Rédigé par : Poupidoum | jeudi 27 août 2009 à 14h23
@Poupidoum :
Oh my god ????
Je croyais dur comme fer que c'était un texte humoristique de ton cru avant de voir le lien en fin de post ... Proprement hallucinant ...
C'est un peu comme si j'écrivais :
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Immobilier - Un premier pas vers la reprise
Les ventes de logements neufs sont en hausse de près de 30% au deuxième trimestre, après un premier trimestre marqué par une baisse de 5%.
Pour le secrétaire d'Etat au Logement, ces indicateurs reflètent "un premier pas vers la reprise avec un rééquilibrage du marché".
Les ventes de logements neufs ont été soutenues par "la très bonne tenue de l'investissement locatif", encouragé par le dispositif Scellier, ainsi que par la primo-accession, facilitée par le doublement du prêt à taux zéro, qui a "relativement bien resisté", relève Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université de Paris X-Nanterre
------------------
Ca ferait sourire ... Oh mais attend ...
http://tf1.lci.fr/infos/economie/conjoncture/0,,4524068,00-un-premier-pas-vers-la-reprise-.html
Oh my god .... On est cerné !
Rédigé par : ST | jeudi 27 août 2009 à 16h00
oui mais pourtant j'ai beau chercher, je ne trouve plus le moindre mauvais chiffre, vraiment plus un seul, et les bourses flambent comme si de rien n'était!! 2 possibilités; 1 les stats sont truquée?? est ce possible à l'échelle d'un pays comme les états unis?? 2 les stats sont la réalité, et donc la reprise est bien là...
je vois pas d'autre possibilité??? si??
Rédigé par : mica | jeudi 27 août 2009 à 17h33
@mica : les stats n'ont pas besoin d'être truquées. Tu peux parfaitement avoir une pause dans l'augmentation du chomage, un rebond technique des indices boursiers, une bouffée de croissance du PIB sous perfusion de dépense publique à crédit etc etc ... Ca ne change rien au fait que le problèmes sous jacents ne sont pas réglés, que la dette surnuméraire n'a pas été extraite du système, que les bilans bancaires restent désastreux laissant ces établissements à la merci du moindre soubresaut telle des pertes non anticipées sur les LBO, les prêts à l'est, l'immobilier commercial, j'en passe et des meilleures. Et ce qu'on dit, ce qui change par rapport à 2000 par exemple, c'est que la capacité à relancer la machine avant d'avoir atteint le creux de la récession, avant d'avoir réalisé l'ensemble des pertes, n'est plus là, car la capacité globale des agents privés ou publics à s'endetter va atteindre sa limite. Le caractère global de la crise, le fait que tout le monde suive la meme logique d'endettement accéléré et de déficit public croissant, dans un contexte d'une dette existante déjà à des niveaux inégalés, ne peut que conduire à la hausse soudaine des taux (trop peu d'offre de capital et d'épargne pour trop de demande de crédit), où à la planche à billet et l'inflation. Si l'on était pas déjà surendetté, ce serait pas si génant, mais étant donné le niveau de l'endettement courant, une hausse des taux va précipiter tout le monde au fond du trou : si aujourd'hui 100% de l'impot sur le revenu est dépensé chaque année pour régler les intérets de la dette, demain si les taux doubles, il faudra trouver deux fois cette somme, juste pour maintenir l'endettement au niveau où il est, sans même parler de nouveaux emprunts pour financer des déficits croissants.
Peu importe que le chomage baisse d'un point, ou que la bourse se stabilise, ou que le pib ait arrêté de se contracter pendant un trimestre. Ce sont des chiffres qui n'ont pas d'interet majeurs dans le contexte qui est le notre. Ce qui nous intéresse c'est combien d'actifs au bilan des banques devraient être déprécié comptablement pour refléter la réalité de leur valeur, et combien de capital reste t-il pour faire face aux pertes ainsi enregistrées ? Ce qui nous intéresse, c'est quel est l'enveloppe globale des déficits publics annoncés au niveau mondial par les différents états et les collectivités locales, et quel est le montant de l'épargne disponible pour souscrire aux émissions obligataires correspondantes ?
Rappelle toi une chose toute simple : quand la crise a éclaté en 2007, la croissance était forte, le chômage au plus bas, la bourse au plus haut. Tous ces indicateurs qu'on nous agite au nez aujourd'hui était dans le vert. Ca n'a absolument pas empêché l'éclatement du système et l'arrivée de la crise. Ces indicateurs n'ont ici pas d'utilité pour comprendre ce qui se passe. Ils étaient au vert pour de mauvaises raisons (une bulle de crédit), ils semblent repartir aujourd'hui pour exactement les mêmes mauvaises raisons.
Rédigé par : ST | jeudi 27 août 2009 à 18h21
Malheureusement non, ils 'agit de ce que la secte Sarkozienne pense ( les commentaires de certains font vraiment peur d'ailleurs). Si seulement, il pouvait lire objectif liberté de temps en temps :)
Rédigé par : Poupidoum | jeudi 27 août 2009 à 18h30
J'arrive pas du tout a vous croire.
Deja quand vous disiez pendant la crise que c'etait que le debut..je n'arrivais pas a vous croire, et vous n'avez pas vu venir ce tres gros rebond.
Alors maintenant quand vous dites que ce rebond est le sursaut avant la chute finale, j'arrive encore moins a vous croire.
Vous vous orientez trop dans le domaine des pronostics. Tous les economistes qui ont fait ca se sont decredibilises.
Rédigé par : gnarf | vendredi 28 août 2009 à 12h52
Ah Vincent, j'apprécie que tu me rejoignes enfin dans mon pessimisme total (de manière très documentée en plus). J'ai pourtant bien essayé de me soigner à coup de statistiques "bernankiennes" ou de communiqués "lagardiens", rien n'y fait.
Bon, ça me remet en forme tout ça. Comme on est mort, foutu, kaput : il faut qu'on fête ça bientôt...
Rédigé par : Emmanuel B. | vendredi 28 août 2009 à 16h40
@ Mica: vous voulez des mauvais chiffres ?
banques américaines en faillite depuis le début de l'année : 74 (tendance: hausse) - en difficulté: 400 (niveau pas atteint depuis 1994, tendance à la hausse).
Baltic dry index (indicateur de l'intensité des échanges de fret maritime: en rechute depuis juin, après un micro rebond en avril-mai.
"Après s'être écroulé jusqu'à 660 points en décembre (plus de 12500 points à son pic de 2008 !!), l'indice avait remonté jusqu'à 4.291 points début juin. 2700 en Aout." - Ah.
Chômage juillet france: +33 000. Bon, c'était 90 000 en février, OK. pour autant, parler de "bon" chiffre...
transport aérien, communiqué de l'IATA: "Le volume mondial de fret transporté par les compagnies aériennes a diminué de 11,3% en juillet et le nombre de passagers de 2,9% par rapport à l'année précédente, annonce l'IATA, qui voit toutefois des signes de reprise du secteur. Ce déclin en rythme annuel est moins marqué qu'en juin, où le transport de fret avait reculé de 16,5% et le nombre de passagers de 7,2% souligne l'Association internationale du transport aérien dans son dernier rapport mensuel."
certains appellent ça de bons chiffres.
Et dans l'article j'en donne quelques uns: taux de faillites d'emprunteurs aux USA toujours à la hausse, par exemple.
USA: chomage + 237000 en juillet (de mémoire). La encore, "la hausse ralentit", mais est ce pour autant un "bon" chiffre ?
@ Gnarf : je ne parle pas de "chute finale", encore qu'on ne sait jamais, mais de "rechute". Sauf problème géopolitique majeur par nature imprévisible, on s'en relèvera un jour: on s'est relevé d'une crise majeure suivi d'une guerre mondiale, alors...
mais au fait, de quel rebond parlez vous ? la bourse ? Pur rebond technique uniquement lié à une injection massive de liquidités. Mais ce blog ne s'intéresse pas aux placements boursiers (comme beaucoup d'économistes, je suis, ou plutôt je fus un placier médiocre: le timing est essentiel en bourse, nettement moins en économie politique). Il s'intéresse à l'économie: des vrais gens qui travaillent, ou sont au chômage, dont le pouvoir d'achat monte ou descend, qui sont sujet à des décisions politiques bonnes ou mauvaises... Or, de ce point de vue, quel rebond ?
Avez vous vu le chômage diminuer ? ah oui, "la hausse ralentit". Bon, OK. Il y a eu une micro baisse en juin ? Simple oscillation autour d'une tendance, (problème de signal et de bruit).
Avez vous vu le commerce international reprendre (voir plus haut, baltic dry) ? Le trafic aérien peut être ? Le tourisme ? (le rythme des faillites d'hôtels aux USA s'est légèrement ralenti.. pendant la saison estivale - sacrée perf !) ?
Les seules choses qui ont un peu rebondi l'ont été à coup de subventions: achat de maisons crédit d'impôt de 8000 dols, cash for clunkers 4500 dols... Le financement de ces mesures: de la dette, de la dette, encore de la dette.
Et puis c'est vrai, Lyon a battu Anderlecht. La reprise est bien là.
Alors, oui, je puis me tromper, je le souhaite même, mais je maintiens mon pronostic. Au pire, je serai "décridibilisé", comme vous dites: et alors ? Qui s'en soucie ?
Et puis Stiglitz s'est très bien remis de ses prévisions optimistes sur Fannie mae et Freddie Mac, en 2002 alors je me dis que tout est possible. Mais il est vrai que contrairement à d'autres, je risque d'être assez con pour faire mon auto-critique si ça se produit.
évidemment, le plus confortable serait de ne JAMAIS faire de prévisions. "Ah, et bien, la reprise, oui, peut être, mais peut être pas, parce que vous savez, on sait jamais trop bien ces trucs là, un coup ça monte, un coup ça descend..." -
Bon, et puis les pulsions protectionnistes d'Obama, l'état des banques, l'explosion simultanée de toutes les dettes publiques mondiales... Rien que de très positif qui pousse à l'optimisme long-termiste le plus échevelé, vous en conviendrez.
ah oui, tiens: en mai, je disais que les banques américaines continueraient de prendre l'eau. Fin Aout, le nombre de banques en difficultés recensées par le FDIC atteint la cote de 400, et encore la FDIC omet elle prudemment d'évoquer citi et B.of A. Et ce que l'on découvre après la faillite de Colonial me laisse croire qu'il y a bcp de banques qui ont tenté de durer par simple mascarade comptable. Mais qui seront rattrapées par leurs échéances.
bon d'accord, aucun génie, il suffit de regarder les chiffres émis par les banques elles mêmes.
Bon, le risque d'erreur le plus important que je prends, c'est sur le timing: j'ai toujours tendance à voir arriver les tuiles plus vites qu'elles n'arrivent vraiment. Tiens, j'avais parié en privé sur un CAC à 2400 avant fin décembre 2008 (pari début octobre). Il a fait 2519, mais fin mars 2009. Pari doublement perdu. (je ne diffuse jamais ce genre de délire, je ne veux pas que des gens prennent ça pour des conseils et achètent ou vendent sur la foi de prévisions personnelles).
Donc on pourrait voir le "rebond" se traduire, par exemple, par 18 mois de croissance mollichone, un arrêt de la chute du chômage, puis seulement en 2011-2012 une rechute à cause du mur de la dette. Pendant 18 mois, certains diraient: "alors, les autrichiens de mes deux, elle est ou votre réplique du tremblement de terre ?". Et dans ce cas, moi qui prévoit plutot la rechute fin 2009 ou courant 2010, j'aurai vu la tendance mais pas le timing. Et on dira que "putain, ce branleur de Bénard, il s'est gourré". Et ce sera en partie vrai d'ailleurs.
et si rien de catastrophique ou même mauvais ne se produit dans les 48 mois, si nous repartons pour une décennie de croissance à donf', alors promis, je deviens keynesien et j'achète les mémoires de Ben Bernanke en 50 exemplaires (pour offrir),je deviens disciple de F.Lordon et j. Généreux, et je rebaptise ob'lib' "L'état, c'est la liberté". (non, je ne voterai pas Mélenchon, inutile d'insister).
@ Emmanuel: si tu veux un peu de marrade, lis des interviews de Michel Rocard, sans trop penser à la taxe Carbone... Et oui, il faut qu'on aille fêter la crise dans un bon bistrot.
Rédigé par : vincent | vendredi 28 août 2009 à 21h09
oui mais même les taux continue à baisser en europe.... non? les taux belges sont au plus bas en tous cas...
Rédigé par : mica | vendredi 28 août 2009 à 23h24
"Et puis c'est vrai, Lyon a battu Anderlecht. La reprise est bien là" oui enfin c'était pas bien compliqué mdr!!!
Rédigé par : mica | vendredi 28 août 2009 à 23h26
Yes un nouveau post qui tient bien au corps ;)
De mon côté un peu comme Gnarf j'aurais une prévision moins tranchée. La crise du crédit est passée fin 2008 / début 2009, et elle a fait bien mal. Je verrais plutot l'avenir avec un ou deux échos de moindre ampleur, et surtout une stagnation (décroissance?) économique des pays occidentaux (cf la france depuis x années). Et aussi une bonne flambée de l'inflation aux USA (d'içi 2 ans).
Mais un beau gros plongeon des économies serait aussi marrant après ces milliards injectés par les gouvernements ;-).
Rédigé par : Essepe | samedi 29 août 2009 à 01h01
à la date d'aujourd'hui Dexia à fait:
+287 %
à 6 mois...
c'est pas une belle bulle ça !?
Rédigé par : L'ami du laissez-faire | samedi 29 août 2009 à 10h28
Que de négative attitude ! Qu’est ce qui cloche dans l’économie réelle ? Y a moins de crédit !
Oui mais avant il y en avait trop !
Il faut revenir à de bons niveaux et comme toute cure de désintoxication ça fait un peu mal. Les états injectent assez d’argent pour permettre aux entreprises structurellement en bonne santé de se maintenir. Aux USA, il y a trop de banques, une bonne purge fera pas de mal. Pour les clients les dépôts sont garantis, donc pas de panique car la confiance c’est important. Attention il ne faut pas trop en injecter évidemment sinon inflation, etc…
Aux USA que les gens profitent du système des prêts hypothécaires pour se désendetter, c’est une bonne chose. La reprise n’en sera que plus rapide. En France on devrait faire pareil car des ménages vont payer pendant parfois 30/40 ans des traites démesurées – mauvais pour le pouvoir d’achat.
Oui mais alors la dette, la dette, la dette… Rien à foutre de la dette ! On ne laissera jamais un état important faire faillite si il est structurellement viable. La planche à billet est toujours là prête à servir. A terme je pense que la dette sera purement et simplement annulée, jamais payée quoi. Simplement il faut que cela se fasse de façon discrète et progressive pour ne pas entraîner une défiance générale sur la monnaie qui entraînerait une dévaluation / inflation massive.
Alors pronostique : quand les secteurs dépendants du crédit auront purgés leur excès (pour l’immobilier baisse des prix et en France déréglementation pour permettre de construire normalement, pour l’automobile suppression des surcapacités et liquidation des stocks), l’activité pourra reprendre. Les USA semblent proche d’avoir atteint ce point. En France on a sans doute encore un peu de retard (mais on est rentrée plus tard dans la crise).
Après les états devront injecter de l’argent pour permettre aux banques de travailler sur un rythme « normal ». Mais il est probable que les banques resteront encore longtemps plus ou moins nationalisée avec un recours à la planche à billet auquel on va devoir s’habituer (inflation ?). La crise va probablement renforcer le « socialisme » (et oui !), ou plutôt l’économie administrée. C’est ce que les américains moyens ont du mal à admettre.
Rédigé par : jb7756 | samedi 29 août 2009 à 11h48
@Essepe
> La crise du crédit est passée fin 2008 / début 2009
et @jb7756
> Qu’est ce qui cloche dans l’économie réelle ? Y a moins de crédit !
Moins de crédit ? La crise du crédit est passé ?
Primo l'excès de crédit n'a été que très très partiellement épongé du système. Les Etats ont TOUT fait pour éviter d'éponger l'excès de crédit, et c'est pour ça qu'on se trimballe des banques fantomes aux bilans désastreux camouflés avec la complicité active des gouvernements et organismes de régulation (vous vous rappelez "il faut plus de régulation"). Vincent rappelait la faillite de Colonial aux Etats Unis le mois dernier : savez vous que cette banque avait passé avec succès le stress test en début d'année et que la FDIC qui assure ses dépots avait indiqué que son bilan etait impeccable ? Le crédit, l'excès de crédit est là, bien au coeur du système. Et toutes les bulles n'ont pas encore éclatées.
Ensuite, dire qu'il y a moins de crédit aujourd'hui parce qu'il y a un ralentissement de l'endettement des ménages et des sociétés est une vaste blague quand on prend en compte la substitution du crédit publique via l'explosion des déficits et de la dette publique d'Etat. La création de crédit par les banques centrales et l'endettement accéléré des Etats vu comme une solution a la crise est simplement la perpétuation du problème exact qui a causé la crise. D'où notre constat : la crise n'est pas finie. Comment pourrait elle l'être.
Pour prendre un parallèle, c'est un peu comme si un ménage qui abuse des crédits divers et variés, du credit revolving etc .. pour vivre au dessus de ses moyens, fait l'admiration de ses voisins parce qu'il a une belle voiture, une belle maison, prend ses vacances a marbella et sors au restaurant 3 fois par semaine. Un jour, il n'arrive pas a contracter un nouveau crédit pour rembourser un précédent qui arrive a échéance, et il bascule dans le surendettement. Faute de pouvoir financer son niveau de vie ET le paiement de ses traites diverses et variés, pendant 1 an, il accuse le coup et ne sors plus au restaurant, doit revendre sa voiture et annule ses vacances. C'est la crise. Mais il trouve un banquier qui lui propose de racheter tous ses crédits et de le refondre en un seul, sur 30 ans : sur le fond sa situation nette ne s'améliore pas, le total de ses crédits et des intérets sur la durée totale du pret est supérieure a ce qu'ils aurait du payer pour la somme de tous ses crédits et des intérets déja contractés, mais ca lui donne un bol d'oxygene, en repoussant dans la durée les paiements. Maintenant, il utilise ce bol d'air pour recontracter un nouveau credit et recommence a flamber avec un costume neuf et des chaussures vernies. Ses voisins disent : regardez, des costumes de marque, un week end à venise, et le champagne qui coule à flot, décidément, tout va mieux pour lui, sa situation financière est décidément meilleure. Nous, nous regardons le bilan de ses finances, négatif, et encore plus négatif qu'avant, et disons que sa situation s'est détériorée.
Regarder la reprise du PIB liée à la création d'une nouvelle bulle suite à la crise associée à l'explosion d'une première bulle, et déclarer que c'est une sortie du crise, c'est la meme chose.
Rédigé par : ST | samedi 29 août 2009 à 14h20
"mais au fait, de quel rebond parlez vous ? ...l'économie: des vrais gens qui travaillent, ou sont au chômage, dont le pouvoir d'achat monte ou descend, qui sont sujet à des décisions politiques bonnes ou mauvaises... Or, de ce point de vue, quel rebond ?"
Je suis en Pologne. Apres un bon gros trou d'air la croissance du PNB est actuellement de +0.5% sur un an, et un an auparavant c'etait avant la chute...
Pareil pour le chomage passe de 8.8% a 11.2% redescend durablement depuis avril a 10.8 en juillet. Tout ca malgre un bel afflux de nouveaux chomeurs en provenance de Grande Bretagne.
Rebond economique par ici. Pas isole a la Pologne.
Je considere que les pays n'ayant pas hypotheque leur future croissance par une explosion de leur dette (plans, renflouages de banques) sont de bons indicateurs de la sante des fondamentaux economique. Les pays comme la France ont des resultats parasites par les boulets qu'ils trainent...donc qui reagissent avec un long retard, et mollement. Donc peu lisibles.
Rédigé par : gnarf | samedi 29 août 2009 à 17h40
@ Gnarf: là, nous sommes d'accord, je vous rejoins totalement. Un pays qui a choisi de lutter contre la crise par l'assainissement de son secteur public et la diminution du poids de son état se sortira de la crise plus rapidement qu'un autre... Sauf si ses propres banques sont endettées jusqu'à l'os, et pour la pologne, je n'en sais rien.
Allez, un peu d'optimisme : si une vague de défaillances bancaires aux USA venait à retirer un peu de confiance en ce pays, alors de nombreux capitaux pourraient se tourner vers l'Europe et retarder la rencontre avec "le mur de la dette".
Enfin un scénario moins noir pour nous. Mais ce n'est qu'un scénario, et de toute façon, le mur de la dette, il faudra bien l'affronter un jour, sauf à prendre des mesures drastiques pendant le court laps de répit.
toujours pas optimiste, moi...
Rédigé par : vincent | samedi 29 août 2009 à 22h14
Quand sera t’on dans le mur de la dette ?
Mais les USA et la GB l’ont déjà franchi depuis longtemps !
Si ils ont fait du QE c’est qu’il y avait bien une raison !
Et cela n’a pas déclencher de panique ! Enfin juste les chinois qui ont un peu râlé.
Rédigé par : jb7756 | dimanche 30 août 2009 à 00h00
@ Jb7756 : Si j'ai raison, c'est l'histoire du type qui tombe du 100ème étage, et qui, en passant devant le 50ème, pense que "jusqu'ici, tout va bien".
Rédigé par : vincent | dimanche 30 août 2009 à 10h58
@jb
> Quand sera t’on dans le mur de la dette ?
> Mais les USA et la GB l’ont déjà franchi
> depuis longtemps !
Bien sur que non. Que je sache, les bons du trésors américain trouvent encore preneur sur les marchés. Mais ce point que nous n'avons pas encore atteint peut se rapprocher beaucoup plus vite qu'anticipé. Car l'image du mur est bien la bonne : ce n'est pas une pente progressive auquel on aura a faire face, mais bien a un mur, un obstacle soudain.
Rédigé par : ST | dimanche 30 août 2009 à 14h08
@ST
On en a déjà discuté ici, lorsque la banque centrale (USA et GB) ont acheté des bons du trésor c’est qu’ils n’ont pas trouvé preneur ? Non ? Donc le mur était là ? J’ai rien compris ?
Rédigé par : jb7756 | dimanche 30 août 2009 à 16h08
@jb :
Non, c'est qu'ils n'ont pas trouvé preneur dans les quantités et au taux d'intéret offert. Le mur, c'est quand ils ne trouveront plus preneur du tout, même à 50% d'intérêt.
Rédigé par : ST | lundi 31 août 2009 à 10h03
@ST
« Non, c'est qu'ils n'ont pas trouvé preneur dans les quantités et au taux d'intéret offert. Le mur, c'est quand ils ne trouveront plus preneur du tout, même à 50% d'intérêt. »
Et que se passera t’il si jamais cela arrive ? La banque centrales fera son office encore une fois. Et puis voilà.
A mon avis le QE doit être vu aussi comme un avertissement aux prêteurs réticents : « Ah, vous voulez pas nous prêtez à ces conditions, et bien voilà un peu de planche à billet. Si vous continuez on recommencera et vos créances vous pourrez vous les mettre ou je pense ! » C’est pour cela que les chinois ont râlés.
Rédigé par : jb7756 | lundi 31 août 2009 à 10h58
Un article du Monde de ce week-end ou de vendredi dernier évoquait la période 2011-2013 comme critique sur le marché des obligations.
Rédigé par : Olivier | lundi 31 août 2009 à 14h03
@jb :
> Et que se passera t’il si jamais cela arrive ?
> La banque centrales fera son office encore une
> fois. Et puis voilà.
la banque centrale ne peut pas monétiser 100% des dettes publiques. John Law a essayé. Les révolutionnaires avec les assignats aussi. Ca n'a pas marché à l'époque, ca ne marchera pas plus aujourd'hui. En fait ca n'a jamais marché dans les quelques milliers d'années que compte l'histoire des monnaies dans le monde.
Rédigé par : ST | lundi 31 août 2009 à 16h11
pourtant les taux en belgique sont au plus bas????? comment cela se fait??
Rédigé par : mica | mercredi 02 septembre 2009 à 22h56
@ST
Le système de Law a été une bonne affaire pour la couronne en lui permettant de réduire sa dette : http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Law_de_Lauriston
Quant aux assignats l’anarchie politique et la guerre rendaient le système très instable.
Rédigé par : jb7756 | jeudi 03 septembre 2009 à 10h58