Damnation ! La partie est perdue.
Nous autres, libéraux fatigués, éreintés, amollis, avachis, flétris, désabusés de voir notre société prendre chaque jour le chemin du collectivisme malgré nos efforts dérisoires pour la modifier, devons nous incliner.
Notre gouvernement vient de nous faire caresser d'une main invisible mais tremblante de concupiscence, son génie créatif, ce qu'on appelle le génie français, enfin démocratisé par son action salvatrice, devant laquelle, je le crains, les libéraux devront s'incliner bien bas.
Car avant de rentrer dans le vif du sujet, admettons que la rencontre du génie Français n'était pas donnée à tout le monde en général, et à la France d'en Bas chère à Jean-Pierre Raffarin en particulier, jusqu'aux récentes et fascinantes avancées gouvernementales dont je m'évertue à retarder la narration par une de ces digressions verbeuses dont j'ai piqué le secret dans les discours de Fidel Castro.
Les découvertes de grands scientifiques, tels que Lavoisier, Laplace, Carnot, ou Bernoulli, ne livrent pas facilement leur substantifique luminosité à n'importe quel lecteur de Paris Match. La prose d'un Victor Hugo ou d'un Frédéric Bastiat devient de moins en moins lisible à ceux qui n'ont connu que les méthodes d'apprentissage de la lecture globales et dérivées dispensées par notre éducation nationale, dont les pédago-cuistres voient dans les traces de notre génie vermoulu un danger mortel pour leur entreprise de lobotomisation des masses, ceci affirmé sans la moindre démonstration, ni la plus petite contrepéterie, malgré des apparences trompeuses.
Les plus aigris de mes lecteurs me feront d'ailleurs remarquer que Bernoulli était Suisse. Qu'importe, Eric Woerth s'est procuré la liste des génies francophones planqués chez les helvètes. Nous saurons accaparer leur héritage culturel, quitte à faire hisser notre drapeau en Berne, ah mais.
Bref, la dernière création de notre gouvernement va permettre à ceux qui ne pouvaient comprendre les équations de Fourier ou s'offrir un menu dégustation chez Bocuse, de sentir la présence du génie Français à leur porte, dans leur voiture, leur maison, leur bureau, grâce au doigt invisible mais parfaitement sensible de notre état qui s'enfonce non seulement dans les déficits, mais dans nos rondeurs béantes et émoustillées par l'inventivité para-éjaculatoire de nos énarcho-gouvernants, inventivité qui ne manquera pas de faire secréter des vagues d'endorphines de notre bulbe rachidien à la pointe de notre coccyx, et de Dunkerque à Saint Joseph de la Réunion.
Mais de quoi c'est-y donc que je vous cause, vous demandez vous en français comme en vous même, car vous avez appris la grammaire après la création des IUFM ?
Tuons là cet insoutenable suspense. Il est évidemment question de la Taxe Carbone, fille de la dure lutte climatique sans merci que livrent nos gouvernants et leurs preux chevaliers, comme Saint Michel de Rocard-Bonnetaxe, célèbre pour sa théorie scientifique du trou d'ozone dans la poêle à frire, à qui nous devions déjà la génialissime CSG, dont nous savons tous qu'elle a permis de sauver la Sécu, comme on nous l'a si bien expliqué à l'époque.
Ah, mais revenons à ce morceau d'anthologie qu'est la taxe carbone, et pâmons nous de tant d'esprit fiscalement novateur de notre président et de sa cour de professionnels de la liposuccion sans douleur de nos comptes en banques (françaises, hein ?). Car, ils l'ont dit, redit, répété et martelé, oyez oyez contribuables mes frères, les journaux l'ont écrit:
"La Taxe Carbone n'augmentera pas les prélèvements obligatoires".
Je la réécris deux fois, celle là, parce que ce n'est pas, contrairement à ce que vous pourriez croire, une juxtaposition oxymoronique, mais un dépassement conceptuel à examiner dans une démarche décontemplative post-logique, qui submerge les synapses du lecteur au souffle coupé et l'érection tendue par un tel renversement paradigmatique de la fiscalité française.
"La Taxe Carbone n'augmentera pas les prélèvements obligatoires".
N'êtes vous point saisi de vertige transcendant les frontières de l'espace quadridimensionnel devant tant d'audace présidentielle, à défaut d'audacitude royale ?
Notre gouvernement vient d'inventer, sous vos yeux ébahiiiiis, tenez vous bien, « la taxe qui n'augmente pas les prélèvements obligatoires ». Tel Jésus inventant le ski nautique dans un film de Jean Yanne, ah quelle malice ! Certains ont eu le prix Nobel pour bien moins que cela.
Mais gageons que notre gouvernement, ayant oublié de faire breveter ce concept encore plus révolutionnaire que la Guillotine à deux lames en 1793, se le fera voler par tous les gouvernements du monde, dont l'absence de vergogne est légendaire. Ainsi, notre invention sera encore célébrée par les livres d'histoire dans trois siècles, comme le tournant majeur du début de ce millénaire, et Nicolas Sarkozy sera à jamais présent dans le top 100 des personnalités qui ont marqué l'histoire établi par tous les Christophe Dechavanne du paysage audiovisuel pour leurs émissions en prime time sur TF1.
L'impôt qui n'augmente pas les prélèvements obligatoire, ça en impose !
Pourtant, notre gouvernement ne compte pas s'arrêter en si grand chemin vers l'olympe de la postérité. Bientôt, une nouvelle preuve du génie étatique sera jetée à la face de tous les rieurs faciles et contribuables sclérosés: En exclusivité, Objectif Liberté est en mesure de vous annoncer que le futur grand emprunt d'état sera le premier emprunt qui n'endettera pas !
Voire même, le premier emprunt obligatoire qui n'endettera pas obligatoirement. Car le concept aurait déjà été décliné en plusieurs versions chargées de séduire toutes les clientèles du génie public hexagonal. Nos élites sont non seulement des génies de l'art Fiscal, où la France occupe une première place mondiale méritée, mais nos hauts ronds de cuir sont également les nouveaux prophètes de la dette sans douleur, malgré le doigt invisible qui remue encore les bas fonds des bourses plates du travailleur anesthésié par une bonne quantité de vaseline.
A ceux qui pensent que de tels saut technologiques dans la fiscalité et la gestion des finances publiques sont irréels, rappelons que l'Etat avait déjà tutoyé l'absolu stellaire en transformant nos forces de l'ordre en police qui ne police pas, et nos laboratoires publics en recherche qui ne trouve pas. Vous voyez donc que l'explosion paradoxale que nous venons de vivre était parfaitement prévisible et ne fait que prolonger une tendance longue de notre état à se rapprocher du divin.
Mais ce n'est pas tout. La Taxe Carbone va révolutionner la science économique, par l'introduction, non pas du doigt invisible dans le fondement du savoir, mais d'une nouvelle théorie du marginalisme, qui renverra ses promoteurs ancestraux Pareto ou Walras dans les fosses communes de la préhistoire des rhétoriques primitives.
Parfaitement.
Car la Taxe Carbone, mesdames et messieurs, oui, la Taxe Carbone, Borloo l'a promis, Rocard l'a bruni, oui, la taxe Carbone va SAUVER LA PLANETE.
Or, cette Taxe, dont on ne sait encore si elle sera de 14 ou 32 euros la tonne, Saint Nicolas n'ayant pas encore eu de vision à ce sujet en se rasant le matin, cette taxe, disais-je donc en me prosternant, aura, entre autres modalités, pour effet d'ajouter entre 3 et 7 centimes de taxes au litre de carburant, lequel supportait déjà environ 60 centimes de TIPP.
3 à 7 centimes de taxes qui n'augmenteront pas les prélèvements obligatoires, mais qui vont sauver la planète ! Si ce n'est pas un deal du tonnerre de Brest, ça, mille sabords, alors je mange la casquette du capitaine Haddock.
Mais c'est là que le génie de l'état apparaît une fois de plus à nos faces d'Aladdins éblouis par leurs lampes basse consommation.
En effet, mes chers lecteurs, les 60 premiers centimes de taxes que vous payez sur chaque litre de carburant étaient ternes et tristes: non seulement ils augmentaient les prélèvements obligatoires, mais en plus, les idiots, ils ne sauvaient pas la planète ! Je vous demande un peu ?
Alors qu'avec les 3 centimes de taxe carbone additionnelle, NON ! Les trois centimes additionnels n'augmentent pas les prélèvements obligatoires et en plus, sauvent la France, la Planète, que dis-je, l'univers ! La première vague de 60 centimes de taxes vous hérissait les poils, la deuxième lame de 3 centimes coupe la poêle à frire de Rocard-bonisé avant qu'elle ne s'emballe. Baroque, Fellinien...
Le gouvernement vient de créer une nouvelle école de science économique, le Marginalisme Salvateur Terrestre, dont les initiales viendront à jamais embellir les fronts ceignant les cerveaux admirables de nos ministres et présidents vénériens, euh, vénérés.
A ce niveau, ce n'est plus du grand art, c'est le huitième jour de la genèse qui arrive enfin. Aussi je vous annonce que j'abandonne la pensée libérale pour me prosterner à jamais en direction de l'Elysée en... vénérant, moi aussi, nos politiciens et leur MST.
Jubilatoire!
Rédigé par : toda | mercredi 09 septembre 2009 à 08h24
Je remarque aussi que d'un côté, on nous répète que la taxe carbone est à prélèvement constant et de l'autre on nous rappelle à mots (à peine) couverts que pour être "efficace", le prix de la tonne devra être augmenté au fur et à mesure.
La logique de nos énarques est indépassable.
Rédigé par : miniTAX | mercredi 09 septembre 2009 à 08h31
Bonjour Vincent,
si j'approuve sans réserve ton texte et salue une une nouvelle fois ton extraordinaire talent de compteur ....je ne peux approuver tes premices .. les liberaux ne font rien si ce n'est s'autocongratuler sur leur bonne idée ou gémir ensemble sur l'état du pays dans des reunions confidentielles ... de l'action politique rien !!s'il est clair que les liberaux n'ont réellement aucune chance d'exercer directement le pouvoir dans ce pays à tradition étatique déjà installée sous l'ancien régime,l'objectif ne peut qu'être d'influencer les gouvernants en place dans un sens plus libéral; en choisissant la reflexion et le refuge des idées les liberaux français ont, depuis l'échec de Madelin opté pour la tour d'ivoire, au pire la secte qui se divise autour de chaque prétendant au poste de gourou ...dommage, inutile et inefficace .. je vais donc voir si je peux me battre pour mes idées ailleurs que dans ces cercles confidentiels!! très cordialement Bruno
Rédigé par : www.facebook.com/profile.php?id=1374651024 | mercredi 09 septembre 2009 à 08h37
@Bruno :
L'action politique libérale au sein des partis traditionnels pour infléchir les lignes politiques, ca a été tenté, et ca ne marche pas : les libéraux sont toujours les bienvenus pour grossir les rangs de tel ou tel groupe, mais aucune de leur idée n'a la moindre chance d'atteindre jamais un programme, encore moins d'être promulguée en loi.
L'action politique au sein de vrais partis libéraux, c'est tenté, avec les difficultés immenses que l'on connait : les résultats totalement anecdotiques pour l'instant d'AL ou du PLD, quel que soit le mérite et l'engagement de leurs militants, sont là pour attester que si c'est une démarche certes louable, je pense même nécessaire (et ils ont tout mon soutien), il ne faut pas rêver sur l'impact à court terme qu'ils peuvent avoir.
Maintenant, mon humble avis est que jamais on aura une chance d'infléchir la politique française dans le sens du libéralisme si les idées que nous défendons ne re-pénètrent pas progressivement une frange plus importante de la population. Après des années et des années de propagande socialiste (et je ne parle pas des trentes dernières années, je fais remonter cela bien au dela), il y a un travail pédagogique à entreprendre, et au dela même, la nécessité de faire exister un discours qui n'existait plus.
Dans ce contexte, un blog comme ObLib est tout sauf un cercle confidentiel. L'internet a permis la rencontre d'individus isolés aux sensibilités diverses mais d'aspiration libérale. En mettant fin à leur isolement, et en fournissant matière à débat ainsi que moultes ressources d'aprentissage, l'internet permet à une nouvelle génération de libéraux de se nourrir d'une information vitale, de préciser et renforcer ses aspirations libérales, et de prendre conscience qu'ils ne sont pas seuls.
C'est certes encore insuffisant mais c'est déjà beaucoup. Je pense personnellement que faire progresser nos idées sur Internet, organiser progressivement une blogosphère libérale, un réseau informel toujours plus solide et plus élargi, permettra un jour, une fois une taille critique et une maturité atteinte, d'être un véritable levier pour faire surgir les idées libérales au grand jour.
Outre atlantique, le Liberty movement amorcé par la campagne de Ron Paul aux dernières présidentiel, et grace au relais naturel et inespéré qu'il a connu sur la toile, a permis une prise de conscience et initié un mouvement qui ne montre pas de signe d'essouflement et qui pèsera sur les futures élections.
Je pense qu'aujourd'hui, l'objectif d'influencer les gouvernants en place dans un sens plus libéral est vain. Ne serait ce que parce que ces gens n'ont pas les outils pour comprendre ce dont nous parlons. Ceux qui croient en cette démarche sont ceux qui ont cru voir dans Sarkozy un homme qui pourrait faire pencher un tant soit peu la balance d'un coté plus libéral. L'histoire leur a donné cent fois tort. L'emprise de la pensée étatique et socialiste est si fort que la notion même de libéralisme est incomprise par la quasi totalité des gens. C'est là que doivent se porter nos efforts : faire exister une voix libérale, progressivement de plus en plus audible, qui délivre un autre message. C'est ce que font des AL et des PLD de leur coté avec leurs maigres moyens. C'est ce que font des blogs comme ObLib.
"It does not take a majority to prevail... but rather an irate, tireless minority, keen on setting brushfires of freedom in the minds of men. "
Samuel Adams
"Liberty, when it begins to take root, is a plant of rapid growth."
George Washington
Rédigé par : ST | mercredi 09 septembre 2009 à 09h46
C'est la très très grande forme, à ce que je vois !
Rédigé par : Rubin Sfadj | mercredi 09 septembre 2009 à 10h09
Le génie français dans cet histoire c'est que l'on va taxer la taxe carbone à 19.6%.
Donc 3 centimes de taxe carbone par litre d'essence ça fait 3.6 centimes TTC de plus par litre.
Rédigé par : bibi33 | mercredi 09 septembre 2009 à 10h21
@bibi33
Tu sous estimes de par trop le génie français. Parce que l'argent que tu vas utiliser pour payer ton essence, donc ta taxe carbone et ta tva sur ta taxe carbone, il vient de ton salaire qui a été allégée de la CSG, la RDS, de tous les prélèvement sociaux obligatoires, et de l'impôt sur le revenu.
Rédigé par : ST | mercredi 09 septembre 2009 à 10h40
Bravo Vincent pour cet article !
et bravo ST pour le commentaire !
Rédigé par : Landry | mercredi 09 septembre 2009 à 10h50
Excellent :) ! Très bon billet !
Rédigé par : h16 | mercredi 09 septembre 2009 à 12h10
@h16 :
ha, tu commences à avoir de la concurrence sur ton créneau ... quand je lisais l'article de vincent, il n'aurait manqué qu'un "ce pays est foutu" pour que j'oublie que j'étais sur ObLib ;)
Rédigé par : ST | mercredi 09 septembre 2009 à 12h13
J'ecoutais fiorentino sur BFM à propos de la Taxe carbone qui, à juste titre, demandait de mettre cela en perspective. Il est vrai que, si la grippe A par exemple en vient à bloquer plus de la moitié de l'Economie Française d'un coup, on aura un coût du billet beaucoup plus élevé que toutes taxes carbones confondues. Maintenant, la théorie d'une imposition reste matiére à intérêt.
Rédigé par : Emmanuelle Gave | mercredi 09 septembre 2009 à 13h06
voila un article qui me semble intéressant :
http://www.ddmagazine.com/200909091420/Actualites-du-developpement-durable/-Relancons-l-economie-avec-une-taxe-carbone-a-500-euros-la-tonne.html
La Taxe carbone est une façon (une chance) de repenser notre fiscalité, mais en France j'ai peur que ce soit une façon de l'augmenter ...
Rédigé par : twitter.com/betschar | mercredi 09 septembre 2009 à 15h01
@Philippe Betschart :
You gotta be kidding me ???
Cet article est un tissu d'aneries. Dans le désordre, il indique que les charges sociales sont des "recettes fiscales" ce qui n'est évidemment pas le cas. Il indique lui même qu'un taxe carbone à 500 € la tonne élèverait le prix a la pompe de 30% par rapport au plus haut niveau historique, et indique dans la même phrase que même un triplement du prix a la pompe aux etats unis n'avait infléchit la consommation que de 4% : la supposée efficacité ecologique est donc reconnue comme nulle.
Il ne reste alors de la proposition que la sempiternelle fausse bonne idée de transformer telle taxe ou prélèvement jugé nocif pour l'emploi par telle ou telle autre taxe jugé elle sans impact. C'est absurde. Ca ne marche pas comme ca. Le problème est plus dans le niveau des prélèvements obligatoires qui découle du niveau incontrôlé des dépenses publiques. Qu'on taxe le revenu au moment où on le gagne, où on le dépense, où on le stocke, où à n'importe quel autre moment, l'impact est marginal face au problème.
Toute proposition de réforme fiscale qui ne s'accompagne pas d'un effort de réduction de la dépense publique n'a aucun intéret et aucune change de changer quoi que ce soit.
Une taxe carbone à 30, 500 ou 5000 € la tonne ne fait pas exception.
Rédigé par : ST | mercredi 09 septembre 2009 à 15h20
Bravo pour cet article au ton inhabituel sur ce blog.
Effectivement, il faut une grande dose d'humour pour supporter notre géniale classe politique.
Avec Bibi33, je dirais que le summum est atteint (et c'est le détail qui parachève l'œuvre suprême) avec l'idée de soumettre la Taxe Carbone à la TVA.
Chapeau bas, messieurs !
(si une âme charitable pouvait m'expliquer où est la "valeur ajoutée" d'une taxe...)
Rédigé par : Before | mercredi 09 septembre 2009 à 18h26
h16 fait des billets en guest star sur ce blog maintenant !?
Rédigé par : Khyron | mercredi 09 septembre 2009 à 18h55
Je vous tire mon chapeau avant d'avoir à le vendre pour payer mon plein !
C'est clair que le style h16 fait des émules !
Rédigé par : BastOoN | jeudi 10 septembre 2009 à 07h11
"qui submerge les synapses du lecteur au souffle coupé et l'érection tendue par un tel renversement paradigmatique de la fiscalité française."
C'est bizarre, ça ne me fait pas bander.
Suis-je normal docteur ?
Rédigé par : L'ami du laissez-faire | jeudi 10 septembre 2009 à 08h25
@ST
Pourquoi ne pas dire que les charges sociales sont des "recettes fiscales" ? Quelles sont les différences ? Y a t'il un lien, un contrat, une libre volonté, une proportionnalité entre ce qui vous est prélevé de force et ce qui vous est restitué ? A t'on un quelconque choix et des moyens d'action quant à l'usage de cet argent ?
Achèteriez vous ou cautionneriez vous de votre plein gré tous ces examens abusifs ? Ces médicaments inutiles mais trés chers qui de l'aveu même de la CPAM n'ont pas d'efficacité prouvée ? Ces campagnes de dépistages plus que précoces qui ont surtout le mérite de remplir les poches des "soignants" et de l'industrie pharmaceutique et de créer des malades par la "Knockisation" ? Auriez vous rempli des pleins entrepôts de Tamiflu et dépensé 1 milliard d'euros en vaccins contre une grippe ? (Oh rassurez vous il y aura bien quelques petites rétro commissions et pantouflages dorés dans quelques années pour certains fonctionnaires en charge de ce dossier). De quoi êtes vous riches lorsque vous avez "cotisé" pour votre retraite ? De points....Et même pas du remerciement des fonctionnaires et politiques dont la retraite et elle garantie par l'Etat. Cad que une fois que toutes les retraites de la fonction publique auront été payées au taux garantie, le solde, s'il y en a, sera divisé et partagé au prorata du nombre de points entre ceux qui auront réellement créé de la valeur et cotisé pendant des années...Or le ratio cotisant/retraité ne cesse de s'alourdir...ça s'appelle une assurance ça ???
Aucun contrat, aucune garantie, aucun moyen d'actions, aucune possibilité d'échapper à cette taxation qui paralyse l'activité au nom de la redistribution...En quoi donc peut on dire que les cotisations sont du "salaire ou du revenu différé" comme on le dit parfois. Les cotisants obligatoires sont juste riches de la promesse que l'Etat mettra tous ses moyens de coercition en oeuvre pour flouer à leur tour les suivants et les générations d'aprés...
Les critères effectifs des cotisations sociales relèvent bien plus du monde des impôts où vous payez en fonction de savants calculs et où vous voyez bien après ( que l'Etat se soit largement servi) ce que l'on vous restitue mais où on ne vous demande pas votre avis, plutôt que du monde de l'Assurance où vous avez certaines possibilités de choix, un contrat, des primes fixes et connues à l'avance, la liberté de choisir votre assureur etc. La Sécu est, à mon avis, beaucoup plus un impôt qu'une ( mauvaise) assurance. En fait c'est un impôt qui avance masqué, déguisé en Assurance.
Rédigé par : ch | jeudi 10 septembre 2009 à 12h11
@ch :
Ce sont des prélèvements obligatoires, mais pas des recettes fiscales, pas des impots.
Ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit. Je dit et répète dans mon commentaire que le problème c'est le niveau trop élevé des prélèvements obligatoires dans leur ensemble (et par delà des dépenses qu'ils subventionnent).
Si vous écrivez un article pour dénoncer le poids exorbitant des prélèvements obligatoires, impots et cotisations sociales comprises, je suis prêt à attendre l'argument que les deux sont assimilable jusqu'à un certain point. Mais ic, j'avançais juste un point factuel : les cotisations sociales ne sont pas des recettes fiscales, ce que l'auteur de l'article semble ignorer, et je l'utilisais pour dénoncer un article peu sérieux, qui manie les problématiques fiscales à grand coup de "si on créait un impot sur X, on pourrait supprimer tel autre impot ou prélèvement et zou, les problèmes imputés à cet impot ou ce prélèvement serait résolu comme par miracle". C'est absurde.
Maintenant pour revenir à la dichotomie entre impot et cotisation sociale : sauf erreur de ma part, et je ne suis pas un expert, un impot n'est pas affecté à une dépense particulière. Il contribue aux recettes de l'Etat dans son ensemble. Vous ne pouvez pas savoir si votre tiers provisionnel paiera le salaire des enseignants de vos enfants ou financera la construction d'un tunnel. Une cotisation sociale est affectée à une dépense particulière, et une prestation en retour.
Maintenant est ce que l'Etat est lourdement investit dans la mise en oeuvre effective des cotisations sociales qui sont sur le papier gérés par les partenaires sociaux ? Evidemment. Est ce que les cotisations sociales sont utilisées à des buts redistributifs ? Oui. Est ce qu'il y a porosité entre les caisses sociales et celles de l'Etat ? Absolument. Le caractère obligatoire de ces cotisations est il criticable ? Je le trouve. Le système de financement des principales prestations sociales que sont la santé et la retraite est elle une vaste fumisterie structurellement déficitaire faisant peser sur les générations futures des engagements non provisionnées ? Parfaitement. Le modèle social pseudo paritaire francais est il une vaste escroquerie qui masque la réalité de l'emprise de l'Etat sur un part toujours croissante de nos vies et de notre économie ? C'est mon avis.
Maintenant doit on remplacer le financement de la sécurité sociale et des caisses de retraites par une taxe carbone comme le suggère cet article absurde ?
Give me a break ...
Rédigé par : ST | jeudi 10 septembre 2009 à 17h37
En vertu du principe d'universalité du budget de l'Etat, la fiscalité écologique n'existe pas.
Rédigé par : Théo2Toulouse | jeudi 10 septembre 2009 à 22h22
Cecile Duflot sur RTL ce matin :
"Avec la taxe carbone, on prépare les gens au pétrole à 2.50€, 3€ le litre. Si on ne le fait pas, ils seront perdus, ce sera une catastrophe. C'est pour cela que c'est dommage de la mettre aussi basse"
L'Etat nounou est plus que jamais présent!
En ésperant que des listes pour les régionales se montent en revendiquant (même si ce n'est pas dans les prérogatives des CR) la suppression de la taxe carbone (hors extrême droite et gauche...)
Rédigé par : Olivier | vendredi 11 septembre 2009 à 09h29
Même avis que ST, j'ai cru lire la prose de l'excellentissime h16 pendant de longue minutes. Continue comme cela, couplés a tes analyses on frise la perfection ! Et bon courage pour ce week end ;)
Rédigé par : Matt | vendredi 11 septembre 2009 à 22h53
Chers Inconnus,
En voguant sur la toile, je viens de m'apercevoir que nous avions appelés tous deux nos contributions "Carbone, mon Amour".
La mienne est ici:http://www.liberterre.fr/gaiasophia/gaia-climats/generaux/carbonemonamour.html
et c'est la suite de cet essai: Les Caniculs-bénis:http://www.liberterre.fr/gaiasophia/gaia-climats/generaux/caniculs.html
Dans mon article, Carbone mon Amour, j'alerte avant tout sur la symbolique de l'expression "carbone"
Dominique
Rédigé par : Dominique Guillet | lundi 14 septembre 2009 à 20h47
En parlant de taxe carbone, prenons connaissance des ébouriffantes théories climatiques de N. Sarkozy, climatologue d'opérette sévissant à l'Elysée : http://www.wikio.fr/article/128604212
Exercice pour le lecteur : faut-il en rire ou en pleurer ?
Rédigé par : h16 | vendredi 25 septembre 2009 à 11h44