Selon plusieurs grands médias, un consensus se formerait en faveur d'une solidarité de l'union Européenne envers la Grèce - ou d'autres - si celle ci venait à se trouver à court d'investisseurs pour financer sa dette qui se creuse à un Rythme abyssal. Mais cette "solidarité", loin de "renforcer l'Europe", comme nombre de commentateurs semblent le croire, porterait en germe la mort de l'Europe économique, et assènerait donc de facto le coup le plus dur qui soit à l'Europe Politique.
La santé des finances publiques de certains états de la zone Euro inquiète. Et plus encore que l'Espagne, dont la note AA est placée sous surveillance, ce qui est ennuyeux mais pas encore trop préoccupant si elle redresse ses comptes, la Grèce est l'objet de bien plus de spéculations sur sa capacité à faire face à ses engagements.
Alors que le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquim Almunia, déclarait que l'union se tient prête à faire jouer la solidarité entre états membres si la Grèce, dont les finances inquiètent, venait à se trouver en défaut sur sa dette, j'entendais Nicolas Doze, le chroniqueur de BFM radio, d'habitude mieux inspiré, dire en substance dans sa chronique matinale de Mercredi (9/12) que: "les difficultés possibles de la Grèce pour financer sa dette auprès des investisseurs internationaux appelleraient une "solidarité européenne", et surtout du couple Franco-Allemand. Selon lui, ce serait le seul moyen, pour l'Europe, de montrer qu'elle est une zone crédible et qu'elle existe "politiquement".
La Grèce: un parangon de vice budgétaire
Quel contresens majeur ! Mais auparavant, rappelons quelques vérités qui dérangent sur la Grèce. Ce pays n'a pu rentrer dans la zone Euro qu'en falsifiant sa comptabilité publique entre 1997 et 2003, comme cela fut révélé après les Jeux Olympiques d'Athènes.
Il est aujourd'hui prouvé qu'à cette période, la Grèce dépassait chaque année assez nettement les critères de Maastricht, qui stipulaient que les adhérents de la zone devaient rester sous les 3% du PIB en terme de déficit budgétaire. Il est d'ailleurs frappant de constater que 6 ans après la découverte de ce scandale, une question d'un Euro-député Allemand sur les leçons qu'en a tirés l'Europe ne trouvent pas d'écho autre qu'une réponses "d'attente" gênée.
Les choses ne se sont pas arrangées durablement après 2004, malgré les belles promesses des gouvernements grecs successifs. Sous la pression de la communauté, l'état Grec vient de reconnaître, en changeant ses normes comptables, que le déficit annuel serait plus proche de 12.7% du PIB que de 6 ou 7 comme prétendu auparavant... La dette publique de la Grèce atteindra 125% du PIB fin 2010, et n'inclut pas les éventuels déficits de comptes sociaux, avec un système de retraites généreux et non provisionné. Le résultat est que les agences de notation ont dégradé la note de la Grèce à BBB+: plus que quelques marches à descendre pour qu'une créance sur le trésor grec devienne officiellement une Junk Bond.
La dette à 10 ans de la Grèce se négocie donc à 5.5% environ, celle à 30 ans à 6%: c'est cher ! Si, au fur et à mesure du renouvellement des échéances, la dette grecque venait à être intégralement financée à de tels prix, voire plus, ce seraient au moins 7% du PIB qui devraient être annuellement consacrés au paiement des seuls intérêts de la dette, et encore ce montant risquerait de grimper en spirale. Pour fixer les idées, en France, ce chiffre est de l'ordre de 2%.
La tête sur le billot à chaque refinancement d'échéance
La Grèce tente donc de recourir aux mêmes expédients que les autres pays endettés en raccourcissant la maturité de ses emprunts, les prêts à 2 ans se négociant encore à 2.72%, selon Bloomberg.
Mais cela veut dire qu'à fréquence rapprochée, chaque renouvellement d'échéance mettra la tête du trésor grec sur le billot.
Visiblement, et bien que les statuts de la BCE ne lui permettent pas aujourd'hui de monétiser la dette grecque en rachetant directement des émissions par création monétaire (ce qui serait ouvertement inflationniste), une pression très forte est exercée par les grands malades de la zone Euro auprès des simples souffreteux (France, Allemagne), pour que ceux ci, en cas d'incapacité de la Grèce ou d'un autre PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, eSpagne), viennent en aide à un pays au bord du défaut de paiement. Et visiblement, pendant longtemps, les investisseurs qui ont continué à acheter du papier Grec ont parié sur un soutien de l'UE à ce petit pays en continuant à acheter ses titres, à un taux d'intérêt certes plus élevé que la normale, mais pas réellement prohibitif (environ 2% d'écart de taux, "spread", par rapport à l'Allemagne, jusqu'à il y a peu).
Revenons à l'argument de M. Doze, cité en début d'article. Seul un sauvetage, un "bailout" de la Grèce, si elle venait à entrer en défaut sur sa dette, selon lui, prouverait que l'Europe politique existe, et que la zone Euro permettrait une solidarité effective entre membres.
L'Europe, crédible ou crédule ?
Mais si la Grèce en est arrivée là, c'est bien parce que ses gouvernants se sont ingéniés à truquer leurs comptes et à dépenser sans la moindre retenue, plutôt que de réformer leur état providence, ou plutôt leur état catastrophe, car ils espéraient bénéficier de la générosité de leurs "partenaires" en cas de faillite: un exemple de "Moral Hazard" entre états rendu possible par la monnaie unique. Bref, la Grèce s'est comportée en parfait passager clandestin de l'Europe. Non, Nicolas Doze, la solidarité européenne n'est pas signe de la crédibilité de l'Europe politique, mais de sa crédulité.
Pourquoi les citoyens-contribuables européens des autres nations devraient ils se montrer solidaires de gouvernements grecs qui ont si ouvertement abusé de la "bienveillance irresponsable" des autres états, lesquels ont préféré jouer les autruches plutôt que d'accepter de regarder en face la réalité, à savoir l'insoutenabilité de l'extension simultanée de toutes les dettes publiques ?
La France n'aura pas de bouée de sauvetage européenne quoiqu'il arrive
"Ah ça mais", me direz vous, "mais si l'Europe lâche la Grèce, elle ne pourra pas venir nous soutenir quand nous, Français, serons dans la mouise !".
Certes. Mais de toute façon, au vu de l'état des finances publiques dans la zone Euro, si la France doit tomber, c'est que l'Italie ou l'Espagne risquent de l'avoir précédé, pour ne parler que de ceux là. Et là, même l'Allemagne, elle même exsangue, ne pourra rien faire face à l'ampleur des ardoises en présence. Quand bien même elle le pourrait, les électeurs Allemands ne sont pas des imbéciles, et l'équipe au pouvoir serait durement sanctionnée si elle devait se livrer à un détournement de la toute relative vertu allemande pour nourrir l'addiction aux vices dépensiers des pays "du club Med".
Certains politiciens français s'illusionnent encore en espérant que l'Allemagne accepte de participer à un cartel d'émission d'emprunts européens pour permettre aux nations inspirant moins confiance de trouver tout de même des fonds sur les marchés internationaux. Mais les investisseurs, s'ils sont parfois aveugles, finiront par se rendre compte que l'Allemagne, si grande soit-elle, ne peut à elle seule garantir toutes les frasques budgétaires de ses voisins du sud de la Zone Euro. D'ailleurs, les ministres allemands ont déjà fait savoir que l'idée ne leur paraissait pas très bonne. Doux euphémisme.
Monétisation de la dette: le remède serait pire que la mal
Si la voie choisie en cas de difficultés venait à être celle d'une réforme expresse de la BCE, visant à lui permettre de monétiser la dette des états tombant en cascade, non seulement l'Europe ne sera pas "plus crédible politiquement", mais LA CREDIBILITE DE LA ZONE EURO en tant qu'espace de stabilité monétaire AURA VECU.
Pire encore, elle donnera aux états tels que l'Italie ou la France un signal très fort de continuation des gabégies, avec, une fois passée le creux déflationniste que nous vivons à cause de l'explosion des bulles de dettes un peu partout dans le monde, un retour des inflations comprises entre 10 et 20% voire plus. Ces périodes se caractérisent par une volatilité de l'inflation telle qu'elles rendent très difficiles la moindre projection à long terme des agents économiques, ce qui est dramatique pour l'investissement, et par là même l'emploi. Or, pour sortir de la crise, le monde a désespérément besoin d'innovation, ce qui signifie de l'investissement, lequel réclame stabilité monétaire... Et aussi, une fiscalité marginale raisonnables, et un faible "effet d'éviction" par aspiration de l'épargne privée pour financer la dette publique.
Au reste, Loïc Abadie explique très bien que le raisonnement "inflationniste" pour purger les dettes ne peut plus fonctionner dans le contexte actuel de réduction des maturités moyennes de dettes hypertrophiées: car alors les nouvelles tranches d'emprunt renouvelant celles arrivant à échéance se négocieront à des traux prohibitifs, qui ne feront qu'accentuer le problème ! La monétisation de la dette serait une authentique catastrophe de nature exponentielle, et Jean-Claude Trichet a parfaitement raison de vouloir s'y opposer. Il ne me reste qu'à souhaiter que ma prévision optimiste sur l'attitude de refus ferme du gouvernement allemand face à cette éventualité soit la bonne.
Sans crédibilité économique, l'Europe perdra tout attrait politique auprès de nombreux membres, et sa dislocation ne sera plus qu'une question de temps. Or, les réalisations des quarante premières années de l'Union, le grand espace économique, l'intégration encore imparfaite mais réelle des économies des états membres, et la libéralisation concurrentielle de nombreux secteurs, sont des acquis importants, que le scepticisme par rapport à l'évolution récente des politiques prônées à Bruxelles ne doivent pas faire oublier, et qu'il serait catastrophique de voir disparaître dans une crise majeure de repli sur soi de chacun des états membres.
Le lobby bancaire poussera au Bailout
Les détenteurs de dette des états sont principalement des banques et des compagnies d'assurance. Les lois régissant ces deux métiers (et surtout le second) les obligent déjà à posséder une partie de leur portefeuille en dettes d'états, supposées sûres (Ahem !), et plusieurs états, au nom de la "nécessaire" régulation "de la finance internationale", s'apprêtent à renforcer cette obligation, dans une manoeuvre qui ne trompera que les crédules quant à ses buts véritables.
Des banques Européennes telles que le hollandais Fortis viennent de voir leur note abaissée du fait de leur exposition au risque grec, ce qui exigera de nouveaux appels de fonds propres ou une réduction du total de leur bilan. De fait, la pression des créanciers de la dette sur les états, en retour, devient énorme, pour que la Grèce soit "sauvée", et ainsi que soit maintenue l'illusion de la valeur des titres grecs dans les portefeuilles des banques détentrices de ces dettes. Voilà ce qui se passe dans le "capitalisme de connivence", quand états et banques se tiennent par la barbichette.
La dette publique a un gros inconvénient par rapport à la dette d'une entreprise privée. Celle ci peut, même si c'est parfois difficile, négocier des accords d'échange de dette contre capital avec ses créanciers lorsqu'elle est menacée d'insolvabilité. Dans ce cas, la dette minorée vient alléger la trésorerie des entreprises, les anciens actionnaires sont "dilués" mais ne perdent pas tout, et les créanciers peuvent espérer, à long terme, s'ils assument correctement leur nouveau rôle d'actionnaires, récupérer leur mise, voire plus. C'est ainsi qu'Euro-Tunnel a pu, après avoir été plombée par sa dette, retrouver le chemin de la profitabilité. Et dans le pire des cas, la liquidation de l'entreprise en défaut permet de limiter les dégâts vis à vis des fournisseurs...
Rien de tel avec la dette publique. Les états n'ont pas de capital à échanger avec leurs créanciers. Par contre ceux ci peuvent se retrouver à court de cash à cause d'une défaillance d'un état: l'état est de loin le plus gros facteur de risque systémique dans l'économie, quoiqu'en disent les économistes néo-keynésiens. Son intervention ne fait que retarder les faillites, mais les rend plus importantes, puisque la présence faussement sécurisante de son parapluie incite ceux qui se trouvent en dessous à augmenter le niveau des risques qu'ils prennent dans l'espoir d'un plus grand profit immédiat.
Les états aux finances exsangues et leurs banques prêteuses vont donc certainement, dans les semaines à venir, orchestrer une campagne de presse majeure pour célébrer les vertus de la "solidarité entre états européens", signe de "grandeur et de maturité de l'Europe politique". Et au moindre signe de protestation de l'Allemagne ou des Pays-Bas, les chefs de gouvernement de ces pays subiront un chantage affectif à l'Europe.
Que faudrait-il faire ?
La situation des états sur-endettés n'est pas différente de celle des ménages surendettés: lorsque la dette globale dépasse un certain multiple du revenu annuel, le mal est fait, il n'y a pas de remède miracle qui puisse faire passer le problème "en douceur".
La façon la plus intelligente de traiter le problème de la situation des états au bord de la rupture, doit gérer à la fois la source du problème (le creusement de leur tombe par les états) et les conséquences sur le secteur privé (faillites en cascade de créanciers). Commençons par ce dernier volet.
Faillites privées résultant de celle d'un ou plusieurs états: Pour éviter que l'économie ne connaisse un grave "breakdown" à cause de faillites de banques trop exposée aux titres d'états fragiles, il convient d'adopter aussi rapidement que possible une procédure de règlement "rapide" des faillites bancaires (et d'assurances) qui pourraient par accords de conversion dette/capital forcés, quitte à ce que dans un deuxième temps les termes de l'accord conclu par application de "bêtes" formules mathématiques puisse être renégociés entre créanciers et actionnaires devant les juridictions compétentes.
L'Europe prouverait son utilité en adoptant cette procédure de sauvegarde au niveau Européen, car l'imbrication des économies européennes rendra nécessaire le règlement de faillites de niveau européen, voire mondial.
Cette façon d'agir n'apparaitra peut-être la plus libérale qui soit. Mais lorsque l'alternative est une véritable saignée des contribuables à cause des garanties publiques que les états ont imprudemment placé sur les comptes bancaires, ou plutôt, par extension, un risque non négligeable d'écroulement généralisé du système financier, très lourd de menaces sur la stabilité des démocraties, l'heure n'est plus à la finasserie.
Des mesures urgentes doivent être prises pour palier aux éventuels effets brutaux de trente années de politiques étatiques irresponsables généralisées : Si un fonctionnement plus libéral des économies et des monnaies auraient permis de l'éviter, il n'est plus temps de s'en lamenter, mais de se sortir de la nasse en laissant le moins de plumes possibles, avant de se pencher sur les mesures de plus long terme, monétaires et autres, qui permettront de repartir sur des bases de croissance saine.
Faillite des états : Une fois un tel accord rapidement trouvé, les pays européens doivent réaffirmer que la crédibilité de la monnaie ne sera jamais sacrifiée, ce qui signifiera de facto qu'il n'y aura pas de bailout de la Grèce, du Portugal, ou de qui que ce soit (ou alors marginal pour gérer des urgences). Cela forcera la Grèce à mettre en place un authentique plan de rigueur, alors que jusqu'ici, les promesses de M. Papandreou ne sont fermes qu'en apparence et cachent mal leur vacuité dès qu'il s'agit de passer à de véritables actes.
Une telle annonce pourrait certes amener assez rapidement (sous quelques mois voire semaines) la Grèce à se mettre en défaut sur une fraction de sa dette, mais une procédure de sauvegarde et de restructuration rapide des bilans bancaires amortira le choc. Et surtout les autres gouvernements dans la même situation, y compris, espérons le, la France, comprendront clairement le message, et devront prendre les mesures qui s'imposent, fussent-elles impopulaires.
Evidemment, l'état grec ne trouvera plus d'argent frais sur les marchés financiers pour au moin sun temps. Il devra alors faire ce que la Suède a fait dans une situation presque similaire (mais nettement moins grave en termes absolus) en 1993: couper dans les dépenses de son état providence, se séparer de fonctionnaires excédentaires, privatiser nombre de secteurs, et revenir très rapidement à l'équilibre budgétaire.
A cette condition et à cette seule condition, un cartel d'états européens pourrait se porter caution des emprunts "de très court terme" de l'état grec (ou d'un autre) sur les marchés pour couvrir les différences entre dates des échéances du trésor et date de perception des impôts. Mais rien de plus.
Se préparer au pire... Pour l'éviter !
Les pompiers font des exercices d'entrainement fréquent avant d'aller au feu. Les ministres européens de la zone Euro et hors zone Euro doivent très vite tester des scénarios de crise, et évaluer le risque d'embrasement du mur de la dette et adopter la mesure conservatoire évoquée concernant les faillites financières. Par la suite, ils n'auront pas d'autre choix que de lancer des plans de rigueur budgétaires pour éviter les mises en défaut.
Certains me rétorqueront que ces mesures risquent de provoquer du mécontentement social, et que dans un pays aussi latin que la Grèce, ou l'extrême gauche à récemment fait parler la poudre, cela pourrait conduire à des situations de conflit social dur, voire à une situation insurrectionnelle. A ceux-là, je répondrai que la situation sera bien pire dans toute l'Europe si nous nous trouvons en situation de faillites-dominos de banques et d'états. Il n'y a de toute façon pas de voie alternative qui permette de sortir de l'impasse de l'hyper-dette sans que personne ne ressente de douleur.
Serait-il possible que nous nous trompions, et que cahin-caha l'Europe se sorte de la crise difficilement mais sans passer par des phases dramatiques ? Le pire n'est jamais certain. Mais la récente faillite de Dubaï doit nous rappeler qu'à tout moment, la montagne de dette sur laquelle sont bâties nos économies peut s'écrouler, que la confiance des investisseurs est un acquis très fragile.
Et de toute façon, prendre ses précautions en "standardisant" un processus de faillite bancaire automatique et rapide ne peut pas être nocif ! En 2008, les états ont "aidé" les banques avec l'argent du contribuable et ont tenté de relancer les économies en augmentant leurs dettes de plusieurs points de PIB sans le moindre résultat tangible en terme de croissance. Ils ne pourront vraisemblablement pas tirer cette (mauvaise) cartouche une seconde fois.
Quant à la cure d'amaigrissement des états providence devenus obèses, elle est inéluctable, mais il est préférable de la commencer réellement maintenant, en sabrant dans les attributions devenues inutiles, que de devoir le faire à la hache sous la menace d'un défaut de paiement imminent et des troubles sociaux qui ne manqueront pas de s'ensuivre. Seuls des actes forts et réels dans cette direction pourront nous permettre d'éloigner le spectre effrayant de la banqueroute.
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Lire également sur ob'lib':
L'euro peut il exploser ?
L'explosion de nos dépenses publiques nous emmène droit dans le mur
Passer d'une économie de la dette à celle du capital
Le plus dur est devant nous. Changement de cap économique indispensable !
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Lire également ailleurs :
Philippe Herlin - Intervention à l'assemblée nationale, 8 décembre 2009 : dette de la France, risques, fausses solutions, perspectives
Loic Abadie - série sur le néo-keynesiannisme (ordre chrono inversé):
- Une alternative libérale et pragmatique à l'impasse keynésienne
- Peut-on créer à volonté de la monnaie pour contrer la crise ?
- Les plans de relance : une démarche condamnée d'avance.
- Keynésianisme et morale financière.
- Keynésianisme, croissance, décroissance, écologie
- Keynésianisme et inégalités.
- Keynésianisme, pouvoir d'achat et spéculation
- La « nouvelle » pensée unique : le néo-keynésianisme.
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Et pendant ce temps, qu'est-ce que font nos dirigeants? Ils s'occupent de stabiliser une hypothétique hausse de température de 2 degrés dans 100 ans, en promettant de donner chaque année des sommes considérables envers les pays pauvres. Car tout le monde sait que si le climat est détraqué chez eux, c'est à cause des méchants capitalistes occidentaux qui ont dégagé trop de gaz satanique!
Bienvenue dans un monde de fou! :-)
Rédigé par : floyd | jeudi 10 décembre 2009 à 00h30
Baisser la température de 2°C, c'est possible mais réduire la dette ne l'est pas sauf en taxant énergiquement l'air qu'on respire.
Maintenant que Pachauri a décidé de ne pas investiguer le CRU, pourquoi donc auditer la Dette : Quel est l'emprunte carbone de la Cour des Comptes avec tous ses rapports inutiles ?
Ne faudrait-il pas supprimer les deux assemblées et la démocratie ?
Rédigé par : Blanc Cassis | jeudi 10 décembre 2009 à 05h26
"l'emprunte carbone" : excellent jeu de mot !
Le grand emprunt pour diminuer l'empreinte carbone ?
;-)
Rédigé par : Landry | jeudi 10 décembre 2009 à 10h23
C’est complexe comme situation.
Si on laisse tomber la Grèce, la zone Euro entière en subira les conséquences. Mais si on les aide ils vont sûrement continuer à truquer leur bilans et à vivre aux crochets des autres comme une sorte de super DOM-TOM.
Finalement je serai pour les laisser tomber. Cela serait un signe fort qui renforcerai la crédibilité de l’Euro, sinon effectivement on va continuer à faire n’importe quoi. L’inconvénient c’est que cela provoquerai sûrement une vague de défiance à court terme qui serait fatale à la poussive reprise actuelle.
Rédigé par : jb7756 | jeudi 10 décembre 2009 à 10h32
Superbe article de synthèse.
L'avertissement de Loic Abadie sur la prédominance des dettes courts termes dans les emprunts d'Etat, qui fait de la pseudo-solution miracle de l'inflation un remède suicidaire est extrêmement pertinent. Celui qui jouera l'inflation pour tenter d'annuler sa dette doit être capable de ne plus réemprunter toute dette arrivant à échéance. Autant dire que c'est une solution pour ceux qui sont très endettés mais dépourvu de déficit, et au contraire capable de produire des excédents suffisante pour rembourser rubis sur l'ongle toute tranche de dette arrivée à échéance. A bon entendeur ...
La banqueroute de la Grèce pourrait tout aussi bien être le signal de la fin de la récréation et du retour forcé et accéléré à une rigueur indispensable. Comme elle pourrait être le dernier bond en avant vers le précipice si d'aventure nous jugions utile des les aider, dans le seul but de donner l'illusion un peu plus longtemps que les autres pays européen tiennent le coup.
Rédigé par : ST | jeudi 10 décembre 2009 à 10h33
@ST
Mais peut être est il déjà trop tard ? Peut être que les dettes sont désormais iremboursables ? La contraction des dépenses publiques nécessaires seraient telles qu’elles provoqueraient un chaos social et économique bien plus effrayant et difficile à prévoir ?
Si Vincent a le temps, il pourrait essayer de faire une simulation pour la France. Par exemple pour avoir un déficit supportable et commencer à réduire la dette, de quel niveau faut il réduire les dépenses ou augmenter les impôts. Si je réduis de X% les salaires des fonctionnaires, des retraités, quel sera le résultat sur de la contraction de la consommation ? Et quel sera le résultat sur la contraction des recettes fiscales ?
Exercice délicat car plein de rétroactions vicieuses. A mon avis les dirigeants doivent être tétanisé de peur.
Rédigé par : jb7756 | jeudi 10 décembre 2009 à 10h53
C’est comme une vieille maison vermoulue. Il faut faire des travaux mais on sait que si on commence à bouger une poutre, tout risque de s’effondrer. Et c’est dans cette maison pourrie que l’on vit !
Rédigé par : jb7756 | jeudi 10 décembre 2009 à 10h57
En tout cas vaut mieux liquider ses assurances vie bourrées d'obligations d'état...
Rédigé par : vicken | jeudi 10 décembre 2009 à 11h02
Je me suis amusé à faire un calcul et je voudrai savoir si c'est j'ai bien tout compris donc :
source France Tresor :
Encours total : 1 134 363 325 844 euros
Durée de vie moyenne : 6 ans et 242 jours.
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Au 30 septembre 2009
Total OAT : 714 683 043 094 euros
Encours démembré : 43 728 298 000 euros
En % des lignes démembrables : 6,17 %
Durée de vie moyenne : 9 ans et 310 jours
_______________________________________________
Au 30 septembre 2009
Total BTAN : 208 793 282 750 euros
Durée de vie moyenne des BTAN : 2 ans et 59 jours
________________________________________________
Au 30 septembre 2009
Total BTF : 210 887 000 000 euros
Durée de vie moyenne des BTF : 115 jours
Donc en 2009 la France devrait avoir émis pour 700 Milliards de dette (si j'ai bien compris les chiffres pour un encours de 1200 Milliards), pour un déficit de 150 Milliards de déficit.
Donc la dégradation de la note aura un fort impact puisqu'il y a environ 2 MILLIARDS de dette qui arrivent à échéance chaque jour.
Rédigé par : bibi33 | jeudi 10 décembre 2009 à 11h40
"Mais la récente faillite de Dubaï doit nous rappeler..." Dubaï n'a pas fait faillite !
Rédigé par : patmail | jeudi 10 décembre 2009 à 12h23
c'est ce qui s'appelle se faire enc.. par les grecs ?
Faisons le meme coup aux germains
Rédigé par : tropical | jeudi 10 décembre 2009 à 13h20
@patmail :
On est en faillite quand on est dans l'obligation de suspendre ses paiements. C'était bien le cas de Dubai. La Faillite n'a pas pour l'instant donné lieu à une liquidation, mais ce n'est jamais le cas avec les Etats souverains. Dubai a pu sortit provisoirement de son état de cessation de paiement en négociant un rééchelonnement de la dette, comme un ménage surendetté. Il n'en reste pas moins qu'à un moment donné, ils ont bien été dans l'impossibilité d'honorer leur dette et du suspendre même très provisoirement leurs paiements.
Rédigé par : ST | jeudi 10 décembre 2009 à 14h20
Finalement le gvt grec a dit qu'il va faire des efforts voir des sacrifices : baisse de 10% des dépenses publiques. On va voir ce qu'on va voir.
Rédigé par : jb7756 | jeudi 10 décembre 2009 à 15h41
Ne vous en faites pas, Sarkozy et son gouvernement sont la pour changer le monde:
http://www.dailymotion.com/video/xbfr94_le-lip-dub-des-jeunes-de-lump-pirat_news
:-)
Rédigé par : floyd | jeudi 10 décembre 2009 à 16h55
"Finalement le gvt grec a dit qu'il va faire des efforts voir des sacrifices : baisse de 10% des dépenses publiques. On va voir ce qu'on va voir."
Ce n'est pas ce que j'ai compris : on va chasser les vilains fraudeurs et donc traquer des recettes. Presque sûr qu'impôts et taxes vont connaître une hausse très sensible dans les semaines qui viennent.
Rédigé par : Théo2Toulouse | jeudi 10 décembre 2009 à 21h59
La dévaluation est l'unique porte de sortie. Même pas la peine de rêver, faudra remettre à zéro les compteurs (avant ou après une guerre ou guerre civile, ça importe peu car c'est inéluctable). Le reste c'est du beau discours temporisateur afin de reculer tjrs un peu plus pour mieux sauter, comme on le fait depuis des années.
Rédigé par : Atlantis | vendredi 11 décembre 2009 à 00h21
keynes c'était le premier a voir que les crises sont dues a une insuffisance de la demande effective. Parce que les libéraux ils sont gentils, mais il n'y connaissent rien en économie, et les gars ca fait 100 ans que Arrow-Debreu et sonnenschein ont démontrés que l'équilibre général ca n'exisait pas !!! Et c'était des néo-classiques quand même...
Keynes est le premier a avoir vu que si on laisse faire les marchés, le mécanisme d'ajustement sans aucune régulation, ca entraine des crises (tiens tiens qui a dit crise de 1929?). Puis le "Tout offre crée sa propre demande" ca me fait bien rire, mais si ya personne pour acheter les marchandises sur le marché vous en faites quoi des quantités offertes? D'ou la nécessité, comme l'a montré Keynes, d'une intervention publique pour soutenir la demande, la consommation( par des hausses de salaire etc) parce que c'est ca qui dicte l'investissement dans le pays. Et ca même les libéraux de ce pays l'on compris, mais ils ne se diront jamais keynésien...
Puis a mon avis les libéraux ici ne s'y connaissent pas trop en économie mais pour eux Etat= entrave au marché= c'est pas bien, sans aucune réflexion derrière...
Rédigé par : coolman | vendredi 11 décembre 2009 à 15h59
En plus de ne pas savoir s'exprimer dans un français correct, vous n'avez absolument aucune idée de ce dont vous parlez.
Je ne devrais pas répondre à un tel ramassis de bétises, mais bon...
1) les libéraux ne défendent absolument pas les théories néo-classiques, c'est tout le contraire: ils les critiquent tout autant que les fumisteries keynésiennes
2) les libéraux se retrouvent principalement dans les écoles autrichiennes, de Chicago (sauf généralement le monétarisme de Friedman), et l'école des choix publics
3) la théorie autrichienne des cycles économiques expliquant beaucoup mieux les crises que les théories keynésiennes. Et d'ailleurs les "autrichiens" avaient prévu les crises que vous évoquez, que ce soit celle de 1929, prévue et décrite longtemps avant par Von Mises ou celle des subprimes
4) au contraire, les raisonnements des économistes autrichiens sont généralement beaucoup plus fins que les sophismes ou autres simplifications abusives keynésiennes
5) où avez-vous vu que les libéraux affirmaient que toute offre créait sa demande???la seule chose que les libéraux critiquent à ce propos c'est l'imbecilité des politiques de relance par la demande et la croyance keynésienne selon laquelle l'épargne serait néfaste pour l'économie, alors qu'elle est absolument nécessaire à la formation de capital, elle-même indispensable à l'adaptation aux changements et à l'augmentation de la productivité.
Pour le reste, ce n'est pas à l'état de privilégier la demande, l'offre ou l'épargne, mais aux individus s'ils préfèrent épargner ou consommer.
Je m'arrête là, car ce type de critiques ayant pour seule cause une inculture totale ont le don de m'énerver.
Un conseil: renseignez-vous un minimum sur ce que vous souhaitez critiquer avant de le faire...
Rédigé par : Mateo | vendredi 11 décembre 2009 à 16h30
Voila quand je disais que les libéraux n'y connaissent rien en économie, on en a la preuve. Quand je forme un argumentaire, construit, j'aimerai bien qu'on y oppose des arguments sérieux. Et la je répondrai peut être sérieusement. Mais bon pour quelqu'un qui n'a jamais lu Keynes, qui ne sait surement pas ce qu'est le théorème de Sonneschein (sauf a regarder sur wikipédia), qui n'a aucun argument sérieux à m'opposer je vais pas m'embêter. J'aime bien les libéraux leur argument c'est "aujourd'hui ya la mondialisation, la financiarisation, alors il faut laisser faire les marchés et pas augmenter les salaires sinon ca va ruiner l'économie"
euuuuuuuuh tu ne dois pas le savoir, mais bon je le rappelle quand même, que les politiques libérales mises en place depuis 40 ans sont un échec cuisant !! Mais bon vous devez vous dire qu'il n'y a rien a opposer au marché autorégulateur, donc autant s'entériner dans ses propres échecs. J'aimerai, si tu en est capable, avec des arguments,m'expliquer pourquoi
la théorie libérale tente, en vain, depuis Adam Smith (1776 quand même !!) de montrer que le marché s'auto-régule, qu'il existe un équilibre sur tout les marchés (Walras), que cet équilibre est un optimum (pareto) et que ces marchés supposent un théorème d'unicité, de stabilité et de convergence (arrow-debreu). Et bien sache que le théorème de Sonnenschein montre que l'unicité et la convergence n'existent pas, et il réfute le principe d'équilibre. C'est quand même la base de la théorie libérale depuis Smith, de montrer que le marché peut tout gérer, donc qu'il n'y a pas besoin d'institutions. C'est quand même fort que tu dise que les libéraux se concentrent sur autre chose alors qu'on voit bien qu'au niveau théorique et historique ce qu'ils démontrent ne fonctionne pas...
T'as jamais fait d'économie ? c'est une question sérieuse. Personellement je pense que non et tu rabache et tu vomis tout les arguments de la fulgate libérale que tu as entendu a TF1 ou je ne sais ou. Je ne vois que ca
Rédigé par : coolman | vendredi 11 décembre 2009 à 17h12
Bon, dernière fois que je réponds au troll au QI d'huitre...
Ton message ne fait que confirmer ce que je disais: tu n'as absolument aucune idée des idées libérales! Vraiment aucune. Par exemple, tu parles d'Adam Smith. Mais où as-tu vu que les libéraux d'aujourd'hui défendaient Smith??? Ça fait bien longtemps que l'on sait que les théories des écoles classiques et néo-classiques sont en bonne partie fausses! Et ce ne sont sûrement pas les libéraux qui défendront le contraire.
Si tu avais un minimum de connaissances des idées libérales, tu saurais que les "politiques mises en place depuis 40 ans" n'ont rien de libéral!
Tu saurais que les débilités assainnées à longueur de journée sur TF1 et consorts n'ont rien mais alors absolument rien de libéral...
Tu saurais aussi que pour les libéraux d'aujourd'hui les concepts d'équilbre ne sont que des vues de l'esprit, irréalistes et irréalisables.
La prochaine énormité ce sera quoi? "Sarko est libéral"?
Au reste, tu fais comme si je ne t'avais pas opposé d'arguments... Tu dois avoir des problèmes de compréhension de la langue française ou bien rien à y répondre. En gros je tentais de t'expliquer que les idées que tu critiquais n'étaient pas celles des libéraux.
Allez, va troller ailleurs ou bien renseigne toi un minimum sur ce que sont les idées libérales... En attendant, ne compte plus sur moi pour répondre à tes provocations puériles...
PS: c'est "SonneNschein"... Et comme je te le disais les états d'equilibres et les libéraux, ça fait deux. Mais comme tu ne connais pas les idées libérales, tu ne pouvais pas le savoir...
Rédigé par : Mateo | vendredi 11 décembre 2009 à 18h38
"T'as jamais fait d'économie ?"
Visiblement vous êtes le premier à ne pas en avoir fait. Depuis Smith, il y a eu Bastiat, Mises, Hayek et Rothbard. Les avez-vous lus pour pouvoir les critiquer avec des arguments convaincants ? La concurrence comme processus de découverte, faite d'essais et d'erreurs, les notions d'ordre spontané, d'information incomplète, ça vous dit quelque chose ? Keynes était une grosse quiche en économie déniant tout rôle à l'épargne alors qu'elle est le pilier de l'économie : ce n'est pas la consommation qui tire l'économie mais l'investissement.
"de montrer que le marché peut tout gérer"
Dites, le marché noir fait-il appel à l'Etat quand il a des défaillances ?
Rédigé par : Théo2Toulouse | vendredi 11 décembre 2009 à 19h50
Heursement que ne se sont pas des gens comme vous, sans culture et éducation qui dirigent les instances politiques et économiques. Votre papa nazi a du te dire que l'Etat c'est mal et que Keynes est un con alors vous faites comme les bons fils a papa que vous êtes, vous répètez sans connaitre quoique ce soit. Mais vous savez mieux que tout le monde c'est évident, les 62 millions de français sont cons, on leur apprend n'importe quoi puisque en fait ceux qui veulent plus d'état sont sarkozyste ! c'est tellement évident..pfff pitoyable rien de moins
Aller faire des études et devenez économiste réputé puisque vous avez tellement raison sur tout, et la on va bien rigoler. A non, a moins que vous ne soyez pas assez intelligent pour atteindre ce niveau, moui ca doit être ca
Rédigé par : coolman | vendredi 11 décembre 2009 à 21h28
@ Coolman: vous êtes non seulement inculte, vous confondez des courants de pensée avec d'autres, mais vous êtes grossier, vulgaire et gravement insultant. J ene puis permettre que vous insultiez un autre commentateur en traitant son père de "nazi". J'accepte la contradiction respectueuse: je me vois contraint, pour la première fois, de vous bannir. Je laisse en ligne le témoignage de votre insondable bêtise.
Rédigé par : vincent | vendredi 11 décembre 2009 à 22h47