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jeudi 25 février 2010

Commentaires

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Pierre

Actuellement, on sait parfaitement construire des logements ne nécessitant que très peu de chauffage. Mais on ne le fait pas.

- un interventionniste dira : les normes ne sont pas assez exigentes.
- un libéral dira : les prix actuels de l'énergie font que la rentabilité d'une construction bioclimatique n'est pas assurée.

Mais, investir maintenant dans une construction à basse consommation permet aussi de se prémunir contre un risque financier assez lourd, mais difficile à quantifier : l'insécurité législative. Quand le gouvernement aura une petite poussée de fièvre verte et décidera de rendre obligatoire la mise aux normes BBC du parc de logements existants, les frais seront énormes pour les pauvres gens qui n'auront rien vu venir.

ST

Au sujet du potentiel du nucléaire, un article fort intéressant de Wired sur les possibilités un peu trop vites oubliées du Thorium en remplacement de l'Uranium.

http://www.wired.com/magazine/2009/12/ff_new_nukes/all/1

On y découvre en autre que ce combustible très prometteur, beaucoup plus abondant que l'uranium, susceptible de faire fonctionner des réacteurs beaucoup plus sûrs car auto régulés et incapables de s'emballer, aurait notamment été écarté au début de l'ère nucléaire, car ne permettant pas de générer de produit secondaire utilisable pour confectionner des armes nucléaires.

Le potentiel semble en tout cas fort intéressant.

vincent

@ Pierre : oui, mais investir aujourd'hui dans les techno non rentables d'aujourd'hui aux prix d'aujourd'hui vous rendra incapable d'investir demain dans les technos rentables de demain au prix de demain.

Si une législation trop contraignante est votée sur les logements existants, simple: les gens s'assoiront dessus, et ils auront raison, désolé de le dire aussi brutalement. Le marché donnera juste une moins value aux logements "énergétiquement pas aux normes" et puis voila, mais je vois mal l'ensemble des français acceptant de faire 50 à 100 000 euros de frais simplement pour avoir le droit de mettre leur logement ancien sur le marché.


Pierre

> investir aujourd'hui dans les techno non rentables
> d'aujourd'hui aux prix d'aujourd'hui

Hé oui. Mais un logement est difficile à changer où à faire évoluer technologiquement. Si par exemple une nouvelle catégorie d'isolants extrêmement performants apparaît, difficile d'éventrer tous les murs pour en installer...

Une construction passive coûte beaucoup plus cher, mais on n'est pas obligé d'aller aussi loin. Il y a moyen d'augmenter l'efficacité énergétique ET le confort pour un surcoût assez faible (quelques %), en faisant du bioclimatique par exemple. On obtient de plus un logement beaucoup plus agréable (ce qui augmente sa valeur).

> Si une législation trop contraignante est votée
> sur les logements existants, simple: les gens
> s'assoiront dessus, et ils auront raiso

Vous avez tout à fait raison, malheureusement le gouvernement a perdu tout contact avec le réel depuis longtemps. Ils prétexteront l'écologie et la relance de l'artisanat, etc. Je suis persuadé que cela arrivera.

Malheureusement, les lois de zonage (encore elles !) obligent la plupart des acquéreurs à se saigner pour acheter le terrain. On tire donc au max le budget pour la construction.

Quand le diagnostic énergétique deviendra vraiment contraignant, les dindons de la farce socialiste seront comme d'habitude les pauvres, qui se retrouveront avec une baraque en parpaing invendable.

On peut envisager le surcoût de construire des logements raisonnablement économes en énergie comme une assurance sur le risque énergétique, le risque législatif, le risque d'une pénurie de mazout/gaz/électricité suite à une grève générale...

Il faudrait aussi calculer combien de millions de m3 de mazout sont brûlés à cause des lois de zonage qui obligent à placer et à orienter les constructions "n'importe comment pourvu que ça rentre".

Sans oublier les coûts de transport liés à l'hyper-étalement urbain dû au zonage...

Virer le code de l'urbanisme serait une grande action écologique...

Jean-Michel Bélouve

Filière thorium
La production d'énergie à partir de thorium a fait l'objet d'une exploitation expérimentale à Oak Ridge dans les années soixante. Lire l'article de wikipedia "réacteur nucléaire à sels fondus" http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_%C3%A0_sels_fondus

Cette expérimentation a permis de vérifier la pertinence industrielle de cette technologie. Il reste d'importants développements a réaliser en vue d'exploitation industriellement rentable. Seule l'abondance actuelle de l'uranium fait qu'on a négligé ces développements.

La filière thorium offre des avantages déterminants:
- Le thorium est un combustible fertile, qui se transforme en uranium 233 fissile au sein du réacteur. La totalité du minerai est donc utilisé (alors que dans les techniques actuelles, seul est utilisé l'isotope 235, qui représente 0,7% de l'uranium métal).
- Le thorium est quatre fois plus abondant que l'uranium. La conjonction de ces deux premières caractéristiques fait que cette filière peut assurer 20000 à 30000 années de production au rythme actuel des besoins en électricité.
- La filière produit beaucoup moins de déchets radioactifs que les solutions classiques à l'uranium, et des déchets à plus courte durée de vie radioactive.
- Elle ne présente pas les risques d'explosion qui existent dans les surgénérateurs fonctionnant à l'uranium fertile 238, car on opère à température beaucoup plus basse. Outre ce point capital de la sécurité, la réalisation ne nécessite donc pas le luxe de dispositifs de sécurité nécessaire pour la mise en oeuvre des surgénérateurs à l'U238 fertile, et conduit donc à un investissement et un fonctionnement beaucoup moins coûteux.
- On ne produit pas de plutonium pouvant être utilisé pour faire des armes nucléaires, et donc cela résout les problèmes de prolifération.

vicken

Une question pour Mr Bélouve, avez vous entendu parlé de Bloom energy et de sa pile à combustible au rendement avoisinant les 50% ?
Pensez vous cela crédible ? A mon sens si une telle innovation voit le jour aussi rapidement qu'il le prétende, cela serait une petite révolution dans le secteur de l'énergie ?

Merci pour votre avis

Jean-Michel Bélouve

@vicken
Le moins qu'on puisse dire, c'est que les informations publiées sur cette Bloom box manquent singulièrement d'explications techniques.

En fait, il s'agit, semble-t-il, d'une pile à combustible fonctionnant à l'hydrogène, dans laquelle l'inventeur aurait remplacé des matériaux coûteux comme le platine par d'autres de faible coût. Mais d'où vient l'hydrogène nécessaire ?

Le gros problème de la pile à combustible est que l'hydrogène n'existe en abondance que dans les molécules d'eau ou d'hydrocarbures. Pour casser ces molécules et en extraire l'hydrogène, il faut fournir plus d'énergie que l'hydrogène n'en produira dans la pile par la réaction:
2 H2 + O2 => 2 H2O + énergie.

On peut concevoir de fabriquer de l'hydrogène avec des sources peu coûteuses d'électricité, pour utiliser ensuite cet hydrogène dans des piles destinées à faire fonctionner des véhicules. Le bilan énergétique est très négatif, et le bilan financier me parait plus qu'aléatoire. Je suis sceptique sur l'avenir de ces piles à hydrogène.

D'après certains journaux, ce serait la Bloom Box elle-même qui fabriquerait l'hydrogène. C'est stupide.

S'il faut une source extérieure d'hydrogène, alors on est confronté à la question du coût de ce gaz, élevé même en supposant de l'électricité presque gratuite pour sa fabrication, au coût encore du conditionnement et du transport de cet hydrogène, et aux dangers de sa mise en oeuvre, car il ne demande qu'à exploser au contact de l'air. Alors pour fournir de l'électricité à une maison ou à un local commercial, comme l'annonce l'inventeur, cela me parait peu crédible.

Franchement, je pense que ça sent l'arnaque, comme jadis le moteur à eau d'un inventeur farfelu qui avait connu un grand succès...médiatique.

vincent

La bloombox n'est rien d'autre qu'une pile à combustible. Le gros intérêt est que la pile est tantot un générateur, tantôt un stockeur d'énergie. Une sorte de grosse batterie rechargeable.

L'énergie extérieure peut venir du bon vieux pétrole, mais depuis peu, on commence à voir en labo des technos permettant d'utiliser l'énergie solaire pour alimenter la pile. Gros intérêt: le solaire devient alors stockable. pas encore très efficient, mais comme on le dit là bas, "there is room for improvement". Dans le cas de la bloom, l'énergie externe reste de type hydrocarbure (fossile ou agro): l'intérêt me parait du coup un peu moindre, même s'ils annoncent une efficacité énergétique 4 fois plus grande que dans le modèle classique à centrales et distribution cablée longue distance de l'énergie.

Ce n'est donc en rien une escroquerie mais une anticipation de ce qui est possible dans les prochaines années.

Simplement, la techno m'apparait encore immature. Déjà, les universités US sont en compétition pour sortir la prochaine génération, plus efficace et moins chère.
un exemple:
http://web.mit.edu/newsoffice/2009/liquid-battery.html


Ah au fait, j'avais évoqué ces technos ici:
http://www.objectifliberte.fr/2008/08/moteur-hydrogne.html

une vidéo intéressante là:
http://web.mit.edu/newsoffice/2008/oxygen-0731.html

Le site de bloom
http://www.bloomenergy.com/

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