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jeudi 04 février 2010

Commentaires

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Cédric

En premier, comment fonctionne un emprunt classique fait par un particulier ou une entreprise :

Monsieur Toulemonde se rend a sa banque (banque commerciale) pour emprunter de l'argent en vue de s'acheter une nouvelle voiture. Le banquier lui accorde un prêt de 15 000 euro avec un taux d'intérêt de 5%. Monsieur Toulemonde remboursera à sa banque sur 10 ans les 15 000 euro + l'intérêt de la dette. Jusque la rien d'étonnant.
Dans l'esprit des gens, la banque va prêter 15 000 euro qu'un autre épargnant aura placé à un taux plus bas sur un compte épargne (par exemple a 4%) et cette même banque gagnera au final 1% pour sa pomme. Biiiiip, mauvaise réponse, la banque va créer l'argent à partir de presque rien, elle n'a pas besoin qu'un épargnant dépose 15 000 euro pour prêter 15 000 euro. Elle va simple faire par jeu d'écriture, une création de monnaie provisoire (de l'argent nouveau) qu'elle détruira une fois que la somme sera remboursée par monsieur Toulemonde. La banque aura au passage gagné 5% sur 15 000 euro, en intérêt cumulé (soit beaucoup plus de 5% puisque l'emprunt sera sur plusieurs années). La somme correspondant aux intérêts elle ne sera pas détruite, et sera de l'argent nouveau et permanent (augmentation de masse monétaire).

Un taux d'intérêt est calculé sur 2 critères principaux :
1/ La capacité de remboursement de l'emprunteur (en fonction de ses revenus, le caractère risqué ou non du bien acheté avec l'emprunt, le décès...).
2/ La compensation au préteur (la banque commerciale) de l'argent qu'il a prêté et qu'il n'a donc pas de disponible pendant la durée du prêt. Compensation prenant en compte l'inflation; la quantité de bien pouvant être acheté avec cette somme prêtée ayant baissée entre le moment du prêt et celui du remboursement.

Hors depuis que la création de monnaie n'est plus indexée sur un stock d'or équivalent, les banques peuvent créer autant d'argent qu'elles le veulent comme le feraient de faux monnayeurs puisque l'argent n'a plus qu'une valeur symbolique. Il n'est donc pas justifier de facturer des intérêts de compensation puisque les banques prêtent de l'argent qu'elle n'ont pas (appelé "argent dette créer "ex nihilo").
De plus, les banques commerciales (BNP, Credit Agricole...) demandent des garanties qui sont telles que le risque de non-remboursement est trés limité.

L'intérêt que nous payons sur nos crédit est démesuré. Un crédit maison de 300 000 euro a 5 % sur 25 ans, sera sujet a un interet de 230 000 euro. Total 540 00 euro qui devront être remboursés. Plutôt que des les nommés "intérêts compensatoires", appelons cela par son vrai nom, "un service". A 230 000 euro le service, cela laisse un goût très amère quand connaît les tenants et les aboutissants.

PS : quand je dis "les banques commerciales créent a partir de rien", ce n'est pas tout a fait vrai car des règles prudentielles on été mis en place. Suite aux accords de Bale 1, le "ratio Cooke" qui a ensuite été remplacé le "Ratio McDonough" (accords de Bale 2), les banques commerciales doivent avoir 8% du montant du crédit (réserve appelée monnaie banque centrale) dans leurs fonds propres pour créer de l'argent dette (théoriquement pour prêter 100 euro, la banque commerciale doit en posséder 8 ). A coup de montage complexe, les banques commerciales ont réussi à baisser le ratio minimum en augmentant fictivement leur fonds propres pour arriver il semblerait à environ 2%.
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points importants pour comprendre ce qui suit


Il y a 2 types de monnaies :

1/ La monnaie fiducaire : pièces de monnaie et billets.

2/ La monnaie scripturale (du latin scriptura "écriture") : argent non palpable, il est sur papier ou sur supports informatiques. Il s'échange par le biais de cartes de crédit, virements ou chèques.

En France, environ 7% de la totalité de l'argent (la masse monétaire) est fiducaire (et donc 93% est scriptural).


Il faut distinguer 2 types de banques :

1/ Les banques commerciales, autorisées à émettre de la monnaie scripturale (dans leur cas par le biais des crédits; car a chaque emprunt, il y a naissance d'argent nouveau). Elles sont la BNP, La Caisse d'Epargne, Le Crédit Agricole, Le Crédit Lyonnais....

2/ La banque centrale (banque nationale publique) est la seule autorisée à emettre la monnaie fiduciaire (billets et pièces) et elle émet également de la monnaie scripturale. En Europe, chaque pays à une banque centrale (pour l'hexagone, La Banque de France). On entend souvent parler de la BCE (Banque centrale Européenne), c'est elle qui fédère et commande (en partie) toutes les banques centrales des pays de la "zone euro".

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Bon là on passe à du lourd.

En France, par l'article 25 de loi du 3 janvier 1973, sous la présidence de Pompidou et de son ministre de l'économie de l'époque Giscard d'Estaing, un changement important s'opère sans que les citoyens soient consultés. Il passe totalement inaperçu du grand publique. L'Etat Français n'est plus autorisé à emprunter pour ses investissements à sa banque centrale (La Banque de France).

Ce que cela a changé :
Avant 1973, la France empruntait régulièrement à sa banque centrale (la Banque de France) pour permettre a l'Etat d'investir dans des infrastructures d'interet général (auto-routes, hôpitaux, écoles...). La Banque de France créait par exemple 1 milliard de francs (toujours a partir de rien) et cela sans intérêt puisque la Banque de France appartient a l'Etat. L'Etat remboursait le milliard emprunté et l'argent qui avait été créé, était ensuite détruit par la Banque de France (monnaie scripturale). Le temps de l'emprunt, il y avait 1 milliard de francs en plus en circulation. Le fonctionnement permettait a l'Etat d'anticiper ses besoins futurs et cela sans avoir a augmenter les taxes et impôts. Mais les banques commerciales qui avaient déjà le quasi monopole de la création de l'argent scriptural (pret aux particuliers et aux entreprises) en voulaient encore plus, et voyaient d'un mauvais oeil que l'Etat ait le contrôle sur l'économie du pays. Le lobby très puissants des banques commerciales, après des années de lutte acharnée contre Charles De Gaulle pour interdire à l'Etat de recourir à la Banque de France pour financer ses investissements, réussit son coup après son départ de l'Elysée avec l'aide de son successeur (G.Pompidou). Au passage, notons que Georges Pompidou a été à 2 reprises directeur général de la Banque Rothschild.


Un calcul de l'INSEE a dressé un comparatif de ce que serait la dette de l'Etat en 2006 si l'ancien système (avant 1973) n'était pas tombé et avec le nouveau système (après 1973). Pour les mêmes emprunts et les mêmes remboursements :

L'ancien système, si il était toujours en place, la dette de l'Etat serait nulle, et il y aurait environ 100 milliards d'euro en positif dans les caisses.

Nouveau système (le systeme actuel) : La dette en 2006 était d'environ 1150 milliards d'euro avec environ 45 milliards d'euro d'intérêt par an.

L'Etat a payé depuis 1973 environ 1200 milliards d'euro d'intérêt. En fait, il ne fait que rembourser les intérêts. Les finances publiques ne permettent pas de rembourser le capital. Si l'on fait le bilan des finances publiques en France, on s'aperçoit que ce qui nous met dans le rouge, ce sont les intérêts de la dette. Le système est très pervers, il ne permet pas de rembourser le capital et oblige l'Etat a emprunter plus pour rembourser.

Ce que nous coûtent les intérêts de cette dette par an, est environ équivalent a l'impôt sur le revenu de tous les ménages français.

Contrairement a une société (dépôt de bilan) ou un particulier (décès), un état est immortel et a une solvabilité colossale. L'intérêt qu'il paie (enfin que nous payons par le biais des impôts et taxes) n'est ni justifié sur sa capacité à rembourser (qui est très bonne car la France est solvable), ni sur la compensation au préteur (puisque l'argent est créé toujours a partir de rien).

La valeur de la France par français est d'environ 170 000 euro (ne sont pas pris en compte les biens personnels, mais uniquement les biens publiques). La dette de l'Etat par français est de 18 000 euro. L'endettement n'est pas très important au final (environ 10%). Le problème est qu'il y a un transfert progressif (qui a commencé grâce à la loi du 3 janvier 1973) de nos biens publiques au secteur privé. Nous vendons et nous vendrons pour stopper cette gangrène qui nous grignote avec les intérêts de cette dette, nos bijoux de famille : patrimoines immobiliers de l'Etat, France Télecom, La Poste, Air France, Les auto-routes, EADS, SNCF, EDF.... Nous sommes en train de nous faire vampiriser nos biens nationaux pour payer cette foutue dette qui n'a pas lieu d'être.

Alors pourquoi nos gouvernements successifs (de droite ou de gauche) ne changent-ils pas ce système ? Parce qu'ils n'en ont pas intérêt ou parce qu'ils n'en ont plus le pouvoir ? Je pense que les 2 réponses sont bonnes. D'un coté les banques commerciales, les assureurs, les multinationales... ont maintenant plus de pouvoir que les Etats. Un homme politique avec des idées réformistes sur le système financier et monétaire ne percerait pas. Le corporatisme politico-affairiste est trop bien en place pour laisser des chaises vides à d'éventuels râleurs aux visions humanistes.

Un nouveau Bretton Woods? Pas encore malheureusement, car nous n'avons pas encore touché le fond. Quand les actifs de l'Etat qui peuvent être bradés l'auront étés, alors on passera par une phase d'augmentation des taxes et impôts pour régler les intérêts de la dette. Le peuple sera dans la rue quand cela lui deviendra insupportable (baisse méchante du pouvoir d'achat). Le système changera sûrement en mieux, mais le transfert du patrimoine publique vers le privée sera déjà terminé. Il ne restera à la charge de l'Etat que la police, la justice, l'éducation... enfin en résumé, ce qui n'est pas ou peu commercialisable.
Cette société, c'est l'Europe du libéralisme à l'excès. Elle est très loin de l'Europe à laquelle j'aspire.

La non-connaissance du grand publique du fonctionnement de l'argent dette est la force du système. Documentez-vous, parlez-en, notre seule force est notre nombre. Si le sujet etait connu de tous, les politiques n'auraient d'autre choix que de mettre débat sur la table.


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Petit exemple de ce que l'Etat pourrait faire si il pouvait emprunter à la Banque de France (création monétaire). Imaginons un prêt de 100 milliards d'euro (sans intérêt), pour fabriquer du logement. Ce qui représente environ 1 million de logement pour famille de 4 personnes. L'Etat fabrique par le biais d'entreprises privées des logements (= emplois + recettes fiscales :TVA + IS+ IR...). Les loyers modérés, moins les charges de fonctionnement et entretient seraient d'au minimum 200 euros par foyer pour l'Etat et par mois. Il faudrait entre 20 et 30 ans pour rembourser le prêt à la Banque de France. L'Etat serait à terme propriétaire d'un parc immobilier beaucoup plus important, qui lui rapporterait du bénéfice net après plusieurs décennies. Les loyers du parc privé baisseraient ainsi que les prix des biens à la vente. La part du budget des foyers pour le logement ne serait plus asphyxiante, la qualité de vie augmenterait au lieu de baisser. Un seul verrou, le monopole des banques commerciale à créer de l'argent dette pour le secteur publique.

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Comment cela se passe dans les autres pays?


Les pays ultra-libéralistes ainsi que néo-libéralistes fonctionnent tous ainsi (les pays des l'OCDE par exemple), ce système bancaire basé sur la dette et l'appauvrissement des états est en place partout.

Aux Etats-unis, un président s'est opposé à la privatisation de la création monétaire et de ce que cela induisait. En 1963, Kennedy avait pour projet, un retour arrière à ce cadeau historique fait aux banques commerciales privées. Il n'aura pas le temps de le finaliser, son assassinat ayant eu lieu la même année.

En Europe, l'article 104 du traité de Maastricht enfonce le clou, les banques commerciales ont gagné la partie sur le vieu continent.

Copie de l'article : «article 104, § 1 interdit en effet à la BCE et aux banques centrales des Etats membres, si après dénommées "banques centrales nationales", d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des Etats membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE, ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »

Le traité de Lisbonne reprend l'article 104. La constitution européenne est pour les banques commerciales un vrai bonheur.


La Chine, je n'ai pas trouvé suffisamment de documents pour en parler en détail.

Le Brésil fait de la résistance, Amérique du sud prend la voix du contre-pied.

L'Afrique et le reste de l'Asie, je ne sais pas en détail. Dans l'ensemble les pays occidentaux par le biais de l'OMC ont imposé ce système véreux presque partout.

Le total de la dette publique mondiale est de 36 000 milliards d'euro. La majorité de cette dette est détenu par les banques commerciales, assureurs et fonds souverains. En se basant sur un taux d'intérêt de 5%, le transfert de la richesse publique vers le privée est de l'ordre de 1 800 milliards d'euro par an. C'est le plus gros hold-up jamais commis.


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Personnellement, cela me donne la nausée. A l'échelle de la France, nous sommes en train de nous faire piller ce que plusieurs générations avaient capitalisées par le travail et cela en toute légalité par simple jeux d'écritures. Tout crédits accordés qu'ils soient destinés à un particulier, une entreprise ou aux investissements de l'Etat devrait être le fait de notre banque centrale ou d'une banque commerciale publique. Je ne suis pas contre (en temps que particulier ou entreprise) de payer des intérets, mais uniquement si cela rentre dans le bien commun et est redistribué.

Il y a un amalgame entre libéralisme et liberté d'entreprendre. Créer son entreprise, être son propre patron, n'est pas synonyme de libéralisme. En fin de course, c'est même une opposition car le libéralisme à l'excès ne permet plus aux petits d'entreprendre.

Un autre soucis, celui de "l'usure". C'est un problème mathématique basé sur le système pyramidal de l'économie et qui se concrétise par les intérêts de la dette. Le problème de l'usure (quand ce sont les banques commerciales qui en bénéficient, comme depuis 3 ou 4 siècles), va nous amené à une faillite du système financier, l'exemple de ce problème est la crise des "subprimes" (crise des liquidités). Pour tenir ils faut toujours consommer plus qu'hier, là où ça coince, nos ressources sur la planète ont des limites et nous consommons plus qu'elles peuvent nous en offrir. La pyramide ne peut que s'écrouler avec la raréfaction des ressources naturelles (voir les 2 video ci-dessous).

Je vous conseille :

- Le livre écrit par André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder "La dette publique, une affaire rentable : A qui profite le système ?" aux Éditions Yves Michel. 12 euro

- De se documenter sur le prix Nobel d'économie 1988 : Maurice Allais.

- Chercher sur google : "création monétaire ex nihilo" / "dette publique" / "argent dette"

- Regarder les 2 vidéo de Paul Grignon "L'argent Dette"

Vidéo 1 :

http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_largent-dette-de-paul-grignon-fr-in_news

Video 2 :

http://www.dailymotion.com/video/xbqww7_largent-dette-2-promesses-chimeriqu_news


je termine ma petite synthése par une citation d'Henry Ford (fondateur de la société des voitures "Ford") : « Il est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin. »


félicitations si tu as lu jusqu'au bout. J'ai fait au plus court, la vidéo complete ce que je n ai pas expliqué ;-)


PS : il y a un groupe facebook sur le sujet

http://www.facebook.com/group.php?v=wall&ref=mf&gid=280174299263

ST

@cedric

Je sais que c'est un troll, que le dit Cedric ne sera pas ouvert au débat, qu'il poste sans doute cette envolée lyrique un peu partout comme s'il était en mission pour le seigneur. Je vais néamoins répondre, ne serait ce que le texte a été cross-posté sur mon article sur le Regne de la dette (http://www.objectifliberte.fr/2009/05/le-regne-de-la-dette.html) et parce que je ne voudrais pas qu'un lecteur naif aille y voir au choix un démenti crédible de la thèse que je développais ou au contraire des arguments allant dans le même sens.

Je me contenterais donc de souligner les absurdités et les contradictions du texte, en tout cas les principales :

> Dans l'esprit des gens, la banque va prêter 15 000 euro
> qu'un autre épargnant aura placé à un taux plus bas sur
> un compte épargne (...). Biiiiip, mauvaise réponse, la
> banque va créer l'argent à partir de presque rien, elle
> n'a pas besoin qu'un épargnant dépose 15 000 euro pour
> prêter 15 000 euro.

Vous avez déjà une mauvaise compréhension du mécanisme de la création monétaire dans notre système de réserve fractionnaire et de monnaie papier. La banque prête bien de l'argent qui a été déposé dans ses comptes. Et, oui, cela va créer de l'argent "à partir de presque rien", même si cet argent a bien été déposé par un tiers. C'est le fait que la banque ait le droit de ne pas garder en réserve l'argent déposé par ses clients, mais seulement une fraction, qui est à l'origine du potentiel de création monétaire par le crédit, création d'autant plus important que la part de réserve obligatoire est faible (effet multiplicateur).

Je détaille plus clairement ce processus dans cet autre article : http://www.objectifliberte.fr/2009/06/regulation-bancaire-histoire-dun-echec-programme.html

> Hors depuis que la création de monnaie n'est plus indexée
> sur un stock d'or équivalent, les banques peuvent créer
> autant d'argent qu'elles le veulent comme le feraient de
> faux monnayeurs puisque l'argent n'a plus qu'une valeur symbolique.

Vous mélangez deux choses. Rappelons que le système monétaire fonctionnait selon le mécanisme de la réserve fractionnaire AVANT l'abandon de l'étalon or. Même si en effet l'étalon or était un frein à l'expansion incontrolée de la masse monétaire et de la dette.

> De plus, les banques commerciales (BNP, Credit Agricole...)
> demandent des garanties qui sont telles que le risque de
> non-remboursement est trés limité.

Si c'était le cas, on aurait pas eu de crise des subprimes outre atlantique, et de crise de LBOs ou des investissements à l'est en Europe.

> L'intérêt que nous payons sur nos crédit est démesuré.

Vous vous trompez de problème. En réalité, les banques centrales ont forcé sur l'économie des taux d'intéret artificiellement BAS depuis des années. Jamais l'inverse.

> PS : quand je dis "les banques commerciales créent a partir
> de rien", ce n'est pas tout a fait vrai car des règles
> prudentielles on été mis en place. Suite aux accords de Bale 1,
> le "ratio Cooke" qui a ensuite été remplacé le "Ratio McDonough"
> (accords de Bale 2),

Encore une fois vous mélangez un peut tout. C'est la fraction de réserve obligatoire qui régule l'émission de crédit dans le système. Les ratios prudentiels sont là pour assurer la solvabilité des banques, pas pour contraindre le crédit. Et vous oubliez d'ailleurs de préciser que ces ratios sont soumis à pondération et que la pondération pour les emprunts d'Etat est de ... 0%. On y reviendra.

> Bon là on passe à du lourd.

Oula.

> En France, par l'article 25 de loi du 3 janvier 1973, sous la
> présidence de Pompidou et de son ministre de l'économie de
> l'époque Giscard d'Estaing, un changement important s'opère
> sans que les citoyens soient consultés. Il passe totalement
> inaperçu du grand publique. L'Etat Français n'est plus
> autorisé à emprunter pour ses investissements à sa banque
> centrale (La Banque de France).

oui, je vois ou vous voulez en venir ... patience ...

> L'ancien système, si il était toujours en place, la dette
> de l'Etat serait nulle, et il y aurait environ 100 milliards
> d'euro en positif dans les caisses.

C'est bien connu, avant 1973 la France n'avait jamais été endetté, grace a ce système miraculeux qu'est la planche à billet.

Encore une fois vous mélangez tout et laissez croire que monétiser sa dette permet de s'endetter sans cout. C'est faux et absurde. Au moins quand un Etat emprunte sur les marchés, l'afflux d'argent est un tant soit peu réel, il y a une part d'épargne derrière. Quand l'Etat monétise sa dette, il dévalue sa monnaie d'autant : c'est une taxe sur le patrimoine monétaire des gens.

Enfin, vous sembliez dénoncer plus haut l'abandon de l'Etalon Or. Dois je rappeler que dans un système monétaire indexé sur l'or (ou autre chose), la création monétaire est fortement contrainte par cette barrière naturelle ?

> problème est qu'il y a un transfert progressif (qui a
> commencé grâce à la loi du 3 janvier 1973) de nos biens
> publiques au secteur privé. Nous vendons et nous vendrons
> pour stopper cette gangrène qui nous grignote avec les
> intérêts de cette dette, nos bijoux de famille : patrimoines
> immobiliers de l'Etat, France Télecom, La Poste, Air France,
> Les auto-routes, EADS, SNCF, EDF....

On mélange tout et on remue bien.

Vous faites en outre comme si l'Etat diminuait ses interventions à cause de la dette, alors qu'il y a une dette croissance parce que justemment l'Etat n'arrive pas à contraindre son intervention. Vous prenez les effets pour la cause. Nous ne sommes pas endetté à cause du système monétaire, nous sommes endetté parce que nous vivons au dessus de nos moyens. Le système monétaire permissif nous permet de pousser cette addiction à dépenser plus que nous produisons toujours plus loin.

> Cette société, c'est l'Europe du libéralisme à l'excès.

Voilà. Vous n'avez pas du beaucoup lire ce blog ni d'autres lieux d'expression des libéraux pour prétendre que la course à la dette est le fait des libéraux.

> Petit exemple de ce que l'Etat pourrait faire si il pouvait
> emprunter à la Banque de France (création monétaire).

Voilà, on y est, c'est la pierre angulaire de votre démonstration. C'est bien là que vous voulez nous emmener.

> Imaginons un prêt de 100 milliards d'euro (sans intérêt),
> pour fabriquer du logement. Ce qui représente environ 1 million
> de logement pour famille de 4 personnes. (...) L'Etat serait à
> terme propriétaire d'un parc immobilier beaucoup plus important,
> qui lui rapporterait du bénéfice net après plusieurs décennies.
> Les loyers du parc privé baisseraient ainsi que les prix des biens
> à la vente. La part du budget des foyers pour le logement ne
> serait plus asphyxiante, la qualité de vie augmenterait au lieu
> de baisser. Un seul verrou, le monopole des banques commerciale
> à créer de l'argent dette pour le secteur publique.

Mais c'est génial ! Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tot ???? Non, attendez, pourquoi 100 milliards d'euros ? Avec 200 milliards d'euros c'est 2 millions de logement qu'on pourrait créer. Attendez, non, avec 500 milliards, au lieu de créer de vulgaires appartements, on pourrait avoir 2 millions de pavillons avec piscine. Et tant qu'à faire, puisque ca ne coute rien, pourquoi pas 1000 milliards pour installer des halls en marbre et plaquer la robinetterie en or.

Pourquoi pas ? Parce que l'argent ne pousse pas sur les arbres. La création monétaire, massive, que vous appelez de vos voeux, n'est que la continuation sous une forme différente de ce qui se passe aujourd'hui. Vous croyez détenir les clefs d'un renversement complet du système monétaire, mais ce pour quoi vous plaidez n'est pas bien différent de ce qui existe aujourd'hui.

> Les pays ultra-libéralistes ainsi que néo-libéralistes fonctionnent
> tous ainsi (les pays des l'OCDE par exemple), ce système bancaire
> basé sur la dette et l'appauvrissement des états est en place partout.

Un pays ultra libéral ? ou ça ?

Et vous dénoncez un système bancaire basé sur la dette, pour le remplacer par le financement de l'etat par la création directe de monnaie ?

Je passe sur la theorie du complot qui veut lier l'assassinat de Kennedy à une hypothétique remise en cause du monopole de la Fed. Absurde.

> Tout crédits accordés qu'ils soient destinés à un particulier,
> une entreprise ou aux investissements de l'Etat devrait être
> le fait de notre banque centrale ou d'une banque commerciale
> publique. Je ne suis pas contre (en temps que particulier ou
> entreprise) de payer des intérets, mais uniquement si cela
> rentre dans le bien commun et est redistribué.

Ah, voilà qui va faire plaisir à notre ami partisan du dividende universel !

> Il y a un amalgame entre libéralisme et liberté d'entreprendre.
> Créer son entreprise, être son propre patron, n'est pas synonyme
> de libéralisme.

Là, je ne sais plus trop quoi dire.

Pour conclure, on part d'une incompréhension du système monétaire en place (que je suis le premier à dénoncer, les lecteurs de ce blog connaissent mes positions), pour finalement arriver à une posture anti libérale qu'on retrouve aussi bien chez des conservateur souverainiste, qu'à l'extrême gauche, mais aussi surtout à l'extrême droite (ce n'est pas un hasard si le FN a longtemps fondé ses préconisations économique sur une certaine lecture des travaux de Maurice Allais que vous citez).

La faiblesse de votre argumentation tient dans le fait que ce n'est pas le principe de l'argent dette que vous réprouvez, mais l'aménagement réglementaire particulier qui lui donne corps aujourd'hui. Vous vous concentrez alors sur des épiphénomènes (l'argent indumment gagné par les banquiers), mais ne comprenez pas que ces profits sont illégitimes du fait d'un monopole particulier donné par l'Etat. Vous ne voulez finalement que déplacer le problème, mais jamais vous ne songez à mettre un terme à la machine à faire de la dette, jamais vous ne remettez en cause "l'argent dette" que vous semblez au départ dénoncer, jamais vous ne mettez en cause le droit des Etats de s'arroger, d'une facon ou d'une autre, le pouvoir de régenter la création monétaire, bien au contraire. Enfin vous mettez sur le dos des libéraux un système qui tire sa légitimité d'un controle absolu de l'Etat sur la monnaie : c'est bien mal connaitre la pensée libérale que de lui donner la paternité d'un système où l'Etat est au coeur du problème, et cause première des dérives constatées.

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