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mercredi 10 février 2010

Commentaires

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aetuo

pour échapper à la monétisation, il faudrait que la stabilité politique (par exemple sur des questions liées à l'identité nationale) soit grande et que nous ayions des leaders gouvernementaux qui aient une certaine vision de l'avenir... afin d'avoir le courage d'expliquer la logique pain noir/pain blanc.

Hélas, cela ne me semble pas gagné !

Quand on entend les commentaires délirants sur les "spéculateurs" responsables des chocs sur la Grèce ou autre, on se dit que vraiment non ce n'est pas gagné.
Selon les calculs de Loïc ABADIE à partir de CIA world factobook, le coût extrapolé de la dette publique sur 5 ans pour une famille standard (un couple et deux enfants) se monte à
USA 68 673 euros
France 43 727 euros
Espagne 59 184 euros
Grèce 58 542 euros
Angleterre 66 302 euros
Portugal 27 930 euros
Allemagne 35 224 euros

C'est d'autant moins gagné, quand on entend que l'Etat ne peut pas vouloir réduire son train de vie (la perle d'hier me semblait celle sur la prime des Hauts fonctionnaires), car (allez prenons l'exemple le plus frappant de ce discours entendu x fois ces derniers jours) les infirmières ne sont pas responsables de la crise, et qu'il n'y a aucune raison de faire porter l'effort sur le budget de l'Etat. Et quand ce discours de non-responsabilité généralisé, se renforce en disant on ne va pas demander encore des efforts aux Européens alors que la crise a été créée aux Etats-Unis, le tout avec un manque de lucidité abyssal, on se dit que décidément ce n'est pas gagné. Effrayant d'ailleurs comme ce discours a cours y compris sur BFM (officiellement la radio de l'économie) mais qui décidément n'a plus grand chose de réellement économique et peut-être pour des questions d'audience reste furieusement dans le politiquement correct bien loin des fondamentaux,

Au global, la monétisation rampante est effectivement assez probable, mille fois hélas.
D'autant plus hélas que pendant ce temps et par force, les forces vives de la reconstruction auront "définitivement" assuré le rééquilibrage des zones de production-consommation au détriment de l'Europe.

Peut-être qu'un choc politique d'envergure permettrait un autre scénario en provoquant une autre lucidité ? Mais le risque de conflagration associé alors est aussi un autre hélas, probablement pire.

ST

@aetuo

> Peut-être qu'un choc politique d'envergure
> permettrait un autre scénario en provoquant
> une autre lucidité ?

je ne crois pas à un choc politique ex nihilo. Mais il est toujours possible qu'on assiste à un chox politique qui suivra un choc économique incontrôlable. Car si le scenario de la monétisation rampante me parait aussi le plus probable (dans une modalité ou dans une autre), rien ne dit qu'ils parviendront à éviter le choc. Les choses peuvent parfaitement s'accélerer avant qu'ils n'aient pu reprendre le contrôle de la situation. Dans ce cas, il n'y plus qu'à espérer que l'opinion soit sensible à d'autres arguments que ceux qui lui sont habituellement proposés. C'est partiellement le cas aux Etats Unis, pas encore en Europe, mais nous n'avons pas subi le premier choc de la même façon.

En tout cas, il est capital que les voix libérales s'expriment comme le fait Vincent AVANT toute déflagration majeure. Ces prises de position seront autant de témoignages de l'absence d'opportunisme de notre discours, et de la continuité dans l'analyse et les solutions proposées.

Retour-Arrière

> Avec le solde, la banque aidée pourra investir, > et provoquer une mini-bulle sur les actions
> comme celle que nous venons de vivre entre mars > et décembre 2009 et, si elle est avisée, en
> sortir à temps, histoire de s'octroyer un
> bénéfice "tombé du ciel" si utile pour
> reconstituer des fonds propres exsangues... et
> éventuellement rembourser la banque centrale.

Intéressant,

Cela me fait un peu penser à l'UBS et à la Banque Nationale Suisse. On crée une "bad bank" dans laquelle on met tout ce qui est toxique. On attend un peu, et voilà :
http://info.rsr.ch/fr/economie/L_UBS_retrouve_les_benefices_mais_perd_des_clients.html?siteSect=200201&sid=11789327&cKey=1265790645000

jb7756

Cela ne me surprend guère, la monétarisation je m’y attendais.

Un scénario probable :
- l’inflation augmente plus ou moins (4% voir 10%).
- Les dettes sont purgées de cette façon.
- Après la phase d’ajustement qui dure plusieurs années, on met un terme à l’inflation tout en ayant réformé les sources de déficits.

C’est le scénario année 1970/1980.

Jean-Michel Bélouve

Créer de la monnaies ex-nihilo pour garantir les avoirs des déposants en banque, c'est créer de la monnaie de singe, de la vraie fausse monnaie. L'imprimeur qui fabrique des billets de banque est un criminel, mais un président de banque centrale et ses administrateurs sont des faux-monnayeurs astucieux et non passibles de sanctions... Il est évident qu'un accroissement de la masse monétaire sans justification de contrepartie de production économique conduit à l'inflation galopante.

C'est d'autant plus dangereux que cela incite les banquiers à se lancer à qui mieux mieux dans les spéculations les plus hasardeuses. Sauf que, dans les casinos, ce sont les joueurs qui perdent !

Ma solution : l'Etat garantissant les comptes courants et assimilés (livret A, CEL et PEL, etc.)doit être subrogé dans les droits des déposants dont il assure paiements et retraits. Il suffit de faire de ces dépôts en compte des créances super-privilégiées, et alors il n'y a plus aucune raison de s'opposer à la faillite de la banque, de la mettre sous tutelle d'une autre banque ou d'un syndicat de banques,puis d'organiser tranquillement le partage des dépouilles opimes de la banque moribonde, dont la vente revient en priorité au créancier superprivilégié par subrogation, l'Etat. Les actionnaires de la banque faillie sont ruinés, ce qui est normal, les dirigeants virés,leurs stock options en fumée, et leurs boni à la masse. Les épargnants en produits financiers tels que fonds ou assurance-vie perdent une grosse partie de leur mise, voire n'ont plus que leurs yeux pour pleurer, mais c'est le risque de ces placements, les organismes financiers qui ont prêté à la banque, c'est dommage pour eux, mais ce sont de grands garçons qui savent ce qu'ils font. Mais on limite les dégats pour le contribuable, qui, dans les pratiques actuelles, supporte tout le poids des défaillances bancaires, "à l'insu de leur plein gré".

Si l'on avait procédé comme cela pour le Crédit Lyonnais, les déposants auraient vu leurs avoirs aussi bien sauvegardé que ce fut le cas, Les contribuables n'auraient perdu qu'une partie des 150 milliards dont ils ont été plumés, c'est à dire le capital de la banque détenu par l'Etat, mais ce dernier aurait récupéré la totalité du prix payé par BNP ou Crédit Agricole pour reprendre les actifs du failli.

Evidemment, ne comptez-pas sur les banquiers pour soutenir mon point de vue, ni sur les décideurs politiques, qui sont leurs obligés (doux euphémisme).

ST

@JM Bélouve

> Créer de la monnaies ex-nihilo pour garantir les
> avoirs des déposants en banque

Oui c'est exactement ça. Dit comme ça d'ailleurs, ça a un vrais coté comique : rien dans les mains, rien dans les poches ... la faillite des banques risqu d'effacer 20% des avoirs des français déposés dans ces banques ?... qu'à cela ne tienne, je vous garantie que les banques ne feront pas faillite, et que vous garderez 100% de vos avoirs ! Pour ce faire, je vais donner aux banques l'argent nécessaire pour couvrir ces pertes, et comme je n'ai pas cet argent, je vais le ponctionner en diminuant sur les 3 prochaines années la valeur de ces mêmes avoirs de ... 20%. Sous vos yeux ébahis, mesdames messieurs.

La richesse qui n'existe pas ne sera pas créé par miracle. Nous paierons toutes nos dettes. La seule question est QUI est nous et COMMENT. Bizarrement, seuls les libéraux semblent souhaiter que les détenteurs de capitaux soient en première ligne pour assumer les pertes. Ca veut dire les actionnaires des banques, puis les créanciers. Et oui ca veut aussi dire, je suis d'accord avec vous l'épargne stocké dans les assurances vie dites sécurisées qui investissent massivement sur les bons du trésors : il est nécessaire que même les petits épargnants comprennent qu'il n'existe pas de placement sur. Quelque part, des défauts en série sur la dette des Etats serait peut etre la seule chose qui puisse ancrer dans la tete des gens pour une ou deux génération des dangers de la course folle à l'endettement.

ST

@jb

> C’est le scénario année 1970/1980

Sauf qu'on entrait dans la stagflation avec une dette minimale, et un chomage quasi nul. Aujourd'hui on y entre avec 10% de chomeurs officiels, plutot 15 à 20% si l'on se remet sur les memes bases de calcul qu'a l'époque. Et on y entre avec une charge de la dette autrement plus conséquente : comme le note la cour des comptes (via Philippe Herlin : http://ladettedelafrance.blogspot.com/2010/02/cour-des-comptes-la-dette-semballe.html), en 2013, la charge des intérets de la dette sera de 90 milliards d'euro, le double d'aujourd'hui, le tiers du budget de l'Etat, et ce SI LES TAUX D'INTERETS NE CHANGENT PAS. Si on joue l'inflation, les taux s'envoleront, et avant qu'on grignote la dette par l'inflation dans le long terme, on aura très vite la moitié voire plus du budget de l'Etat qui servira uniquement à payer les intérets de la dette.

Ca ne marchera pas cette fois ci. 2010 n'est pas 1970. Ce qui a marché autrefois n'est pas garanti de fonctionner cette fois.

jb7756

@ST

Alors je ne vois qu’une solution, la nationalisation totale du système financier. Les états fixeront eux même leur propre taux d’intérêt et se prêteront l’argent dont ils ont besoin. C’est déjà un peu le cas. Et la dette gonflera jusqu’à des niveaux absolument coupés de toute réalité.

On assiste peut être en ce moment à la mort de la monnaie. L’obsession des politiques est de maintenir la consommation, on va peut être substituer un « droit à consommer » à la monnaie. Si l’état prend le contrôle des banques, il pourra aussi contrôler l’accès au crédit et donc l’inflation et la consommation.
Car finalement on a plus à se partager la rareté mais l’abondance. Notre appareil productif peut produire bien plus que ce que l’on peut consommer, il faut simplement l'orienter. Il faut peut être changer de système tout simplement.

aetuo

@ST

> je ne crois pas à un choc politique ex nihilo.
> Mais il est toujours possible qu'on assiste à un
> chox politique qui suivra un choc économique
> incontrôlable

le ex-nihilo, moi non plus. Mais je pensais à la situation géo-politique proche et moyen orientale, aux bruits de botte qui s'entendent depuis quelques mois, avec des pics et des reflux, mais une augmentation notable de l'intensité du risque et des signaux économiques ou militaires d'accompagnement.
On peut aussi penser au risque politique associé non pas à la crise mais à la difficulté de cohabitation entre des populations qui perdent "des acquis" (un certain niveau et mode de vie) et des migrants ou récemment installés qui n'ont encore moins ajusté leurs "repères" sur ses fameux acquis dont chacun aimerait profiter au moins lorsqu'il s'agit d'économique ; l'Etat Providence est dans l'explosion économique mais aussi l'explosion sociale. D'une façon ou d'une autre nous n'échapperons pas à ce choc politique ; sur un autre fil du blog (je crois !), quelqu'un demandait à Vincent Bénard si le mouvement de Tea Party pourrait exister en France ; la réponse était non parce que, si je caricature sa pensée pour faire court, le "socialisme des esprits" en France est tel, qu'il n'y a pas de raison pour que ce mouvement surgisse même si quelques lueurs d'espoir existent... les Français étant, en toute schizophrénie apparente, favorables à la réduction du budget de l'Etat.
L'origine sera peut-être différente, l'organisation aussi, mais il me semble fort possible qu'un mouvement de contestation très fort avec des ressorts en large partie identiques à ceux des Tea-Parties existe.

@jb, la mort de la monnaie, non. Mais l'économie du réemploi a probablement une raison de plus d'avoir de beaux jours devant elle.

limmt

Il y a un gros problème dans ton raisonnement Vincent, tu dis qu'il faudrait passer à une économie basée sur le capital et non pas sur la dette, mais ce n'est absolument pas cohérent, en effet, pour toute société, la dette coute beaucoup moins cher que le capital, donc aucun chef d'entreprise censé (que ça soit d'une PME, ou une multi-nationale), ne fera jamais d'augmentation de capital au lieu d'une émission obligataire, sauf quand son ratio K/D sera trop faible, et que plus personne ne voudra lui prêter.

Mateo

@ limmt

C'est bien ce que dénonce Vincent dans 2 (au moins) autres billets: le système fiscal n'est pas neutre et priviligie l'endettement au détriment de la formation de capital.

(L'autre responsable du moins grand coût de la dette par rapport au capital est le système monétaire et bancaire.)

Enfin, il ne s'agit pas ici de dire "il fait UNIQUEMENT avoir recours au capital et plus à l'endettement", mais de rétablir l'équilibre en préconisant la neutralité de l'État.

Stéphane

Alors on a le choix entre une façon occulte de repousser les échéances et de remettre en question le mode de fonctionnement des Etats (Monétisation de la dette) ou une façon publique, douloureuse et responsable de laisser les branches pourries faire faillite avant de repartir sur des bases saines?

Pas besoin d'être grand clerc pour savoir ce que nos gouvernants ont déjà choisi.

mica

ce soir ou jamais sur 'la dette'
avec de closset, woerth et plein d'autre...
je crois que certain passage vont bien te faire rire, il y a 7 parties...
http://www.youtube.com/watch?v=_IOQV_LONkY

Libertas

Je suis prêt à parier que la dette publique sera monétisée.

ST

@Libertas :

> Je suis prêt à parier que la dette publique
> sera monétisée

Dire que l'un des intérêts majeur de l'euro était d'empecher les Etats membres de pouvoir monétiser leur dette. Et bing, au premier coup de boutoir, on s'assoit sur les règles. Au final, on a demandé aux citoyens de voter sur un texte (traité de Maastricht). Ils ont voté sur certaines règles : quand elles n'arrangent plus les gouvernements, ils s'assoient dessus sans autre forme de procès (respect des critères de convergence par ex, et maintenant monétisation rampante). Ensuite ils veulent voter de nouvelles règles : elles sont rejetées par référendum, on s'en contrefiche, et on les fait passer quand même. L'Europe fait la démonstration à répétition de son mépris le plus flagrant pour la démocratie la plus élémentaire, et le respect de l'Etat de Droit.

Nam

J'ai du mal a concevoir que l'on puisse revenir, aujourd'hui, à une monétisation rampante de type années 70.

On peut avoir des augmentations a 10% avec un chomage à 2%, mais avec un chomage a 10%, je vois mal un salarié demander une augmentation de 2%.

Nam

Je voulais dire "bien supérieure à 2%" pardon, sauf en cas de rattrapage ponctuel (passage stage vers CDI par exemple).

Mr T

Bonjour, article intéressant, mais le principe dont il est ici question n'est-il pas in fine le même que pour les opérations d'open market, pour lesquelles on parle "pudiquement d'augmenter la liquidité" mais qui produisent strictement les mêmes effets (injection de monnaie nouvelle, baisse des taux) pour peu que le bilan de la banque centrale s'en trouve agrandi durablement ?

De même, les banques ne peuvent elle pas recourir à la "fenêtre d'escompte" pour prêter aux états en s'assurant un bénéfice sans risque, profitant actuellement d'un taux ultra bas ?

Je ne suis pas très familier de toutes ces questions donc si quelqu'un peut me fournir une réponse éclairante, je l'en remercierai.

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