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lundi 08 mars 2010

Commentaires

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ST

Rappelons également que tout le problème vient initialement du fait qu'on a exigé que l'Etat Islandais assure les dépôts de ses banques, et par là même fasse de chaque contribuable islandais une caution solidaire involontaire en case de faillite. Ce n'est pas un problème anodin pour nous, à l'heure ou semble t-il le gouvernement français aurait l'intention de se porter caution sur la dette grecque, c'est à dire de rendre le contribuable français solidairement responsable d'un éventuel défaut de la Grèce sur sa dette souveraine ... En ce sens les deux affaires se rejoignent : dans les deux cas l'annulation du risque par la garantie étatique est une très mauvaise chose a priori (elle crée les conditions d'une prise de risque inconsidérée) et se révèle une très très mauvaise chose a posteriori : la garantie vendue comme "de principe" et "sans risque" s'est révélé ou se révèlera exerçable.

Ne nous mettons pas dans la situation de l'Islande et exigeons de notre gouvernement qu'il n'engage pas les français comme caution dans une affaire dans laquelle ils n'ont aucun moyen d'influer sur le comportement des grecs dans une matière où ils ont démontré à répétition leur incurie.

Wladir

Je lis avec beaucoup d'attention ce blog depuis le climategate . Je trouve ce blog fort remarquable et pointu . Merci beaucoup pour tous ces articles passionnants . Et il ne contredit pas mes principes de base . C ' est la première fois que je poste ici un message .

Quand un gouvernement est élu par le peuple , sa légitimité vient du peuple . Si ce peuple affirme sa voix dans un référendum , le gouvernement perdrait sa légitimité en s ' opposant à cette voix . Car un score de 93% n ' a rien à voir avec un score de 52% par exemple . Si 52% est un score majoritaire , il laisse une très importante minorité d ' un poids presque équivalent . Mais 93% s ' approche de l ' unanimité . Le gouvernement seul contre tous ou presque ?

Une loi qui avait été votée par les politiciens et condamnée par un tel score référendaire oblige les politiciens à redresser leur image ternie .

Les structures internationales actuelles dépassent totalement l ' entendement du citoyen commun . Quand le monde devient un piège incompréhensible et dangereux , il est temps de revenir à des règles simples . L ' Islande se perd dans la mondialisation où nul n ' est garanti d ' en sortir gagnant . Cette mondialisation est très récente , elle présentait des aspects favorables en période de croissance mais ne montrait pas les aspects négatifs . Mais la vérité , c ' est que trop de choses étaient artificielles , le concept de mondialisation comme la croissance .

Pour en revenir au climategate , je suis inquiet pour Warm . Quelqu ' un a-t-il des nouvelles ? Est - il malade ? Ou dépressif ? A-t-il perdu son emploi ? Il était très fort pour partir dans des explications très compliquées pour essayer de prouver que les autres sont incompétents . Mais avec les choses trop techniques , le commun des mortels n ' est pas convaincu car si on lui dit ceci ou le contraire , il est incapable de déceler la bonne version .

Nam

Wlad, le problème, c'est qu'en France, on ne consulte jamais le peuple, et dans les rares cas ou on le fait, le vote n'est pas pris en compte.

Jacques Peter

Je crois que c'est l'dée même de garantie des déposants par l'Etat qui est perverse. Peu importe que la garantie incombe à l'Etat du déposant ou à celui de la banque.
Si on disait que les Etats à l'avenir ne procéderont à aucun bailout, cela responsabiliserait tous les acteurs. Cela nous obligerait à répartir nos oeufs dans plusieurs paniers. Ca complique la vie, mais ne serait-ce pas plus sain?

ST

@Jacques Peter :

Absolument, c'est le noeud du problème et c'est le cas de l'essentiel des instruments de la soit disant "régulation bancaire".

C'est ce que je détaillais dans cet article :

http://www.objectifliberte.fr/2009/06/regulation-bancaire-histoire-dun-echec-programme.html

Tous les efforts pour "limiter le risque" et la garantie des dépôts en est un de façon évidente, encouragent au final la prise de risque (si on vous protège des conséquences d'un risque, vous pouvez prendre plus de risque). Et ce n'est pas un effet pervers, c'est l'effet recherché : les Etats ont mis en place ces systèmes de limitation des conséquences des risques pour permettre de plus grand effets de leviers.

C'est ce que j'écrivais :

"La régulation bancaire est ainsi née de l'intervention première de l'Etat, de sa volonté de limiter le risque fondamental couru par une banque dans un système de réserve fractionnaire : celui du Bank Run. Paradoxalement, la régulation bancaire est née non de la volonté de poser des limites ou des contraintes à une système financier et monétaire de libre marché jugé trop anarchique, mais bien de la volonté de l'Etat de permettre de plus grands effets de levier, une plus grande production de crédits, une plus grande prise de risque que le seul marché aurait naturellement toléré, et ce dans un environnement donnant l'illusion d'une plus grande sécurité par une mutualisation des risques, une socialisation programmée des pertes."

et
"Toute l'histoire du système bancaire et monétaire est ensuite une fuite en avant pour affranchir les banques du risque fondamental qui les empêche d'augmenter leur effet de levier : abandon progressif de l'étalon or, incitation à l'assouplissement des critères de solvabilité des emprunteurs en faisant garantir les prêts par des institutions para étatiques ou par l'Etat lui même, mise en place de fonds de garantie des dépôts (toujours sous-dotés par rapport aux risques mais avec la caution implicite ou explicite de l'Etat) et quand cela ne suffit pas, la garantie implicite d'une nationalisation, c'est-à-dire de socialiser les pertes. A chaque étape, l'aléa moral augmente. L'incitation à courir plus de risque en augmentant l'effet de levier, en réduisant ses fonds propres ou en négligeant la qualité des prêts consentis s'accroit."

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