Ca y est, la Grèce est en quasi cessation de paiement, et les médias se
demandent comment 15 autres canards boiteux pourraient emprunter de
l'argent qu'il n'ont pas pour permettre de maintenir la Grèce en Survie
artificielle pendant 2 à 8 mois de plus. Pitoyable.
Je n'aime
pas forcément jouer au jeu du "je l'avais bien dit", mais pourquoi réécrire ce que j'ai déjà publié ? Tout ce que
les libéraux anticipaient depuis septembre 2008 est en train de se
produire. Il y a un an et demi, les économistes "pour la télévision"
nous disaient avec l'aplomb qui donne contenance aux charlatans
néo-keynesiens de base que l'Euro était solide comme le roc et qu'un
état ne pouvait pas faire faillite. J'ai reçu quelques mels courroucés
et des noms d'oiseaux sur certains forums pour avoir osé me demander
début 2009 si l'Euro pouvait exploser.
Aujourd'hui, les
scénarios que j'évoquais il y a un an sont tous décortiqués par la
"grande presse".
J'ai juste, comme d'habitude, pensé que ça
arriverait plus vite (par exemple, je pensais que la Grèce tomberait dès
2009). Rétrospective:
4 novembre 2008 : "Le plus dur
est devant nous"
"Par conséquent, la compétition des états endettés pour attirer les faveurs des détenteurs de capitaux va être plus rude. Et le phénomène que j’anticipais en Août est en train de se produire : cette compétition rend les prêteurs plus sélectifs et tend à remonter la "prime de risque" demandée aux emprunteurs considérés comme un peu moins fiables que les meilleurs.
(...)
La crise a permis aux états drogués à la dette de s’offrir en septembre un énorme shoot d’héroïne, pardon, de crédit, à bon compte, mais la fête semble finie.
(...)
Concrètement, cela veut dire que lorsqu’une "vieille" tranche d'emprunt d’état va arriver à échéance, l’état débiteur, s’il ne réduit pas sa dette par une politique d’excédents budgétaires, devra la remplacer par un nouvel emprunt au moins équivalent qui risque de lui coûter plus cher, voire beaucoup plus cher. Pire encore, s’il accroît ses déficits, les nouvelles tranches émises seront plus importante que celles arrivant à maturité: tout déficit ne peut être financé que par de nouveaux emprunts. L’intérêt qu’elles feront donc supporter aux contribuables n’en sera que plus élevé.
Les taux grecs à 10 ans sont au dessus de 10%, et les taux à deux ans explosent les plafonds (le marché parie sur une restructuration des dettes à court terme...). Bon, ce n'était pas très dur à imaginer.
22 janvier 2009 : "L'euro peut il exploser" ?
Que se passerait-il si la Grèce -- par exemple, mais le Portugal, l'Irlande, l'Espagne (qui vient d'être dégradée par S&P), l'Italie, et pourquoi pas la France, pourraient être intégrés à la démonstration --, du fait de la méfiance croissante des prêteurs à son encontre, venait à ne plus trouver assez de fonds pour refinancer sa dette ? Plusieurs solutions s'offrent à elle.
Scénario 1 : La première, la plus douloureuse politiquement à court terme, consiste à se déclarer en défaut de paiement, et à renégocier sa dette avec ses créanciers, avec ou sans l'aide du FMI. En contrepartie, le gouvernement grec devra dégraisser ses effectifs, réduire la paie de ses fonctionnaires, interrompre des contrats, vendre des actifs pour rembourser ses créanciers... Ou alors déclarer une banqueroute sur une fraction de sa dette, ce qui signifie une fermeture de l'accès aux marchés de capitaux tant que sa situation intérieure n'est pas assainie et que les créanciers ne revoient pas leur argent, sans parler d'un risque de faillite de nombreux investisseurs institutionnels locaux, fortement créanciers (souvent de par la loi) en papier de l'état national.
Scénario 2 : Autrefois, la Grèce aurait eu une échappatoire à cette issue terrible: spolier ses créanciers en laissant dévaluer la Drachme (le drachme ?), c'est à dire en faisant racheter la dette de l'état grec par sa banque centrale qui aurait remboursé en imprimant des billets. Tant de signes monétaires mis en circulation sans création de valeur en contrepartie diviserait considérablement la valeur unitaire de la monnaie. Cela aurait d'un coup considérablement renchéri le coût des produits importés, amputé d'autant le pouvoir d'achat des grecs, cela aurait relancé l'inflation dans la péninsule, mais aurait permis de conserver l'illusion d'un remboursement de la dette nationale, avec une monnaie ayant perdu une grande partie de sa valeur. Et la vie continuerait...
Dans la zone Euro, cela est fort heureusement impossible, pour l'instant: les statuts de la BCE interdisent tout "bailout" inflationniste, en rachetant la dette de pays membres insolvables. Et l'on peut compter sur les allemands pour empêcher à tout prix que la monnaie des vertueux teutons ne soit dépréciée pour faire plaisir aux indisciplinés héllènes.
Scénario 2 bis : Voilà qui fait dire à certains que des pays comme la Grèce pourraient précipitamment sortir de l'Euro, voire en être expulsés, et revenir à la Drachme, qu'ils pourraient alors dévaluer, revenant de fait au scénario 2.
Qu'il me soit permis, toutefois, de douter de la faisabilité de ce scénario. Un changement de monnaie est une affaire difficile, préparé de longue date, je vois mal la Grèce répétant l'opération inverse de celle effectuée il y a quelques années en quelques semaines, dans la précipitation et sous un risque constant de faillite.
Ce qui condamnerait la Grèce au scénario 1, c'est à dire peu ou prou celui que vit la Californie en ce moment.
A moins que...
Scénario 3 : imaginons que tous les pays méditerranéens de la zone Euro, plus l'Irlande, soient au bord de la banqueroute. Au train où vont les sauvetages de banques, de constructeurs automobile et de secteurs d'activité en faillite, rien de ceci n'est totalement impensable sous deux ans (à moins que ce ne soit deux mois, en ce moment, faire du timing prévisionnel est hasardeux). Qui l'eut cru il y a quelques mois ? enfin...
Dans ce cas, la pression politique pour changer les statuts de la BCE, pour la contraindre à racheter les dettes des états en faillite, et la rembourser en euro-de-singe, en fausse monnaie légale, sera énorme. Le scénario 3 reviendrait à étendre à toute la zone Euro le scénario envisagé en 2 pour un seul pays.
Mais... il y a un mais, me direz vous.
Scénario 3 bis: dans ce cas, les pays les plus vertueux ne seraient ils pas tentés de sortir de l'Euro et de revenir à leur Deutschmark ou similaire, géré vertueusement, pour éviter la débâcle générale ? Autrement dit, au lieu de voir des pays quitter l'Euro par le bas comme dans le scénario 2bis, ne verrait-on pas des pays quitter l'Euro "par le haut" ?
Là encore, le scénario me paraît improbable, car ni l'Allemagne, le Benelux ou le Danemark ne peuvent apparaître comme des modèles de vertu en ce moment. Eux aussi ont dû (enfin, ont cru devoir) "sauver" des banques en faillite, ont dû financer ou garantir des établissements très mal en point.
Ajoutons que la mondialisation des mouvements de capitaux ne laissera pas indemnes leurs banques déjà fortement touchées si les finances publiques de pays comme l'Espagne ou la France partent en vrille. Et que leurs gouvernements, engagés dans la folie "relanciste", seront eux même en proie à de très grandes difficultés.
Alors gageons que l'Allemagne, le Danemark, le Benelux, ne résisteront que mollement à la volonté politique croissante de l'union des états en détresse financière de reprendre la main sur la BCE, dont ils sont actionnaires, dussent-ils marcher sur la tête de Jean-Claude Trichet.
Par conséquent, il parait tout à fait possible qu'un rachat massif par les états de créances privées insolvables, suivies d'un rachat massif de dettes publiques par la BCE, en billets imprimés (en fait, créés électroniquement) sans valeur créée en contrepartie, se produise dans les quelques années à venir. Et là, l'inflation à deux chiffres, que l'on croyait enterrée dans les tréfonds de l'inconscient collectif des années 70, reviendra au galop. Vous craignez la déflation ? Attendez de redécouvrir l'inflation, et vous saurez que vos peurs n'étaient pas les bonnes ! L'Euro sera "sauvé" en apparence, mais à quel prix pour les euro-prisonniers ?
Certains affirmeront que cette hypothèse contredit celle d'une déflation longue, telle que défendue par exemple par Loïc Abadie, l'excellent analyste de Tropical Bear. Pas forcément. Il est normal que la contraction présente du crédit, donc de la "monnaie de crédit", favorise une tendance baissière des prix actuellement. Mais lorsque les sommes créées par jeu d'écriture dans les comptes des banques par la BCE commenceront à ressortir des comptes, et que le rachat de dettes publiques par les banques centrales commencera à prendre de l'ampleur, si mon analyse est bonne, alors cette tendance s'inversera. Bien malin celui qui pourra dire avec certitude "quand".
Tiens, je lis aujourd'hui dans l'express :
Nombreux sont ceux, outre-Rhin, qui regrettent le mark de naguère. Ils s'interrogent sur l'utilité de venir en aide à la Grèce et réclament de pouvoir exclure les mauvais élèves de la zone euro.
L'Allemagne va-t-elle devoir lâcher l'euro pour revenir au mark ?
Ce scénario n'aurait rien d'irréaliste si l'on en croit quatre experts - deux économistes, un spécialiste de droit public et un ancien membre du directoire de la banque centrale allemande - qui ont décidé de porter plainte devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe si le Bundestag vote une aide à la Grèce.
Ah au fait, j'avais évoqué un scénario 4 en 2009, en regrettant qu'il soit politiquement irréaliste:
A moins qu'un scénario 4 ?... allez, rêvons un peu.
Ah,
le scénario 4, qui serait à l'Europe ce que le plan C aurait été à la
constitution Européenne. Vous en rêvez ? Les politiciens ne le feront
pas, mais abordons le tout de même:
(...) Et les vaches se mettront à voler.
Bon, je suis injuste avec les états. En Lettonie, le gouvernement s'apprête à réduire de 40% le nombre de fonctionnaires et de 40% la paie de ceux qui restent.
Et les grecs ont beau manifester dans les rues, il leur arrivera la même chose. Et aux californiens, aux espagnols, aux anglais, aux français aussi, peut être pas à -40%, mais la réduction du niveau de vie du secteur public est inévitable.
Le welfare state tentaculaire est en train de mourir.
Bon, pour finir la séquence rétrospective auto-satisfaite:
octobre 2004, "le dérapage de nos finances publiques nous emmène droit dans le mur"
Il est à noter que les dépenses sociales (incluant l'éducation**) représentent 63% du total, que le pourcentage lié au volet "retraites" explose, et continuera d'exploser malgré les réformes Fillon (qui ne solutionnent qu'un tiers du déficit à l'échelon 2020…), que le volet "charge de la dette" (ligne n°5) ne peut qu'augmenter car la dette augmente, donc les intérêts augmentent mécaniquement. De surcroît, les taux d'intérêt historiquement bas que nous connaissons pourraient ne pas durer éternellement si les risques liés au manque de provisions des systèmes de retraites des principaux pays européens venaient à rendre les investisseurs méfiants, ou pour toute autre raison. Encore une source d'inflation des dépenses non maîtrisable.
Il s'ensuit que, sauf inflexion politique majeure, les impôts et autres prélèvements ne peuvent qu'augmenter, ce qui sera le cas en 2005, les baisses d'impôts directs étant inférieures aux hausses de charge prévues. D'autre part, la dépense régalienne sera progressivement réduite à la portion congrue, ce qui accroîtra les désordres liés à la délinquance, et donc entraînera une moindre garantie des droits de propriété, donc une méfiance croissante des investisseurs, donc des pertes de croissance, donc des difficultés financières croissantes pour l'état... et ainsi de suite.
Bref, si nous ne changeons pas rapidement de cap, ce cercle vicieux nous emmènera droit dans le mur.
Vers l'éclatement de la bulle sociale ?
(...) pratiquement tous les pays, à l'exception des USA, ont connu dans les trente dernières années des épisodes de dépense publique excessive. Les statistiques montrent que pour tous ces pays, lorsque la dépense publique s'est trouvée en phase croissante au delà d'un seuil critique compris entre 45 et 55%, cela a correspondu à un début d'emballement des dépenses sociales et des déficits publics risquant de menacer les finances de la nation.
La France se situe clairement au seuil d'une phase d'emballement incontrôlable de ses dépenses publiques. Un pays d'Europe a connu les affres de cette situation et a connu une quasi banqueroute en 1993, avant d'entamer un redressement long et difficile.
Il s'agit de la Suède, l'icône sociale démocrate par excellence. Ce pays a franchi durablement la barre d'une dépense supérieure à 55% du PIB vers 1980 et n'a pas réussi au début des années 90 à contrôler l'éclatement d'une sorte de "bulle sociale": Entre 1990 et 1993, le PIB chuta de 6%, le chômage passa de 3 à 8%, les faillites se multiplièrent. En 1993, les dépenses ont atteint 67% du PIB et le déficit public annuel… 12% ! Le gouvernement dut emprunter à des taux courts de plus de 60% (!) pendant quelques jours pour couvrir ses difficultés de trésorerie et défendre sa monnaie, avant de jeter l'éponge et laisser filer la couronne suédoise qui fut sévèrement dévaluée, obérant fortement le pouvoir d'achat de tous les Suédois.
La Suède a connu notre futur. A une seule exception près: elle pouvait dévaluer la couronne, elle ! Et au début du millénaire, les suédois ont été assez intelligents pour rejeter l'Euro par référendum.
Et que va-t-il advenir maintenant ? Je laisse la parole à Stéphane Montabert, qui vient de changer l'adresse de son blog, et qui publiait ce matin :
"Chronique du désastre qui s'annonce":
Les récentes négociations entamées avec le FMI laissent entendre une aide globale de quelque 45 milliards d’euros pour cette année. Mais l'accord pourrait courir sur trois ans, bien que les montants éventuels pour les années suivantes n’aient pas été fixés. Rien que pour 2010, compte tenu du ralentissement compréhensible de l'économie grecque, ces milliards d'euros suffiront à peine. Et il faudra encore verser de l'argent en 2011, en 2012, et peut-être plus encore jusqu'à ce que la Grèce revienne à une meilleure forme financière. On n'en est même pas aux prémisses.
Ces aides vont diluer le risque grec dans les autres pays européens. Les taux d'intérêt portugais, espagnols, irlandais et même italiens ont commencé à monter. C'est le principe des vases communicants. La crise grecque s'étendra à l'Europe entière, par le sud. Comment vont faire le FMI et Mme Merkel lorsqu'il faudra desserrer les cordons de la bourse pour aider le Portugal et l'Espagne, en plus de la Grèce?
Aider la Grèce revient à remettre à plus tard la réforme de la Grèce. Les atermoiements politiques des leaders de l'Europe prouvent que l'élite politique du continent n'est pas à la mesure de l'enjeu. Les égoïsmes nationaux, les rêves utopiques d'intégration européenne et des principes économiques défaillants garantissent que la crise ne sera pas jugulée. Alors que le gouvernement grec pourrait se lancer dans une faillite douloureuse, mais courageuse et menée en bon ordre, il préfère gesticuler pour trouver de l'argent frais.
La crise va donc perdurer, s'étendre et gagner en intensité.
Au fur et à mesure que les semaines passeront, d'autres pays européens vont étudier les possibilités offertes par le FMI et leurs autres partenaires de se mettre "a l'abri" des marchés financiers et de leur "spéculation". Les méchants marchés financiers vont être allègrement peints en noir. Jusqu'au moment où même l'Allemagne n'en pourra plus. La cessation de paiement arrivera donc, et touchera plusieurs pays de la zone euro en même temps. Plus elle sera tardive, plus elle sera grave.
A ce moment là, l'euro en tant que monnaie unique aura vécu. L'illusion de l'Europe politique aura disparu depuis longtemps.
Quant à la paix civile...
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Cette fois, c'est parti.
Grèce, Portugal, Espagne... Même dans nos journaux subventionnés il commence à être question de la France, c'est dire...
Tous aux abris, ça va faire mal,très mal!
Merci Vincent pour votre blog que je suis depuis des années.
Rédigé par : Sylvie | jeudi 29 avril 2010 à 03h01
Et le domino Belge, c'est pour quand ? Ce pays au bord de la scission n'a plus de gouvernement et n'aura pas de Premier Ministre avant plusieurs mois. Il ne pourra donc pas réagir aux coups de butoir des spéculateurs.
Rédigé par : Blanc Cassis | jeudi 29 avril 2010 à 06h27
Au jeu du "je vous l'avais bien dit" les libéraux remporteront la palme, c'est sûr. Tiens, ma petite rétrospective, ça remonte à 2006.
"Confronté à [l'impossibilité de financer sa dette sur les marchés financiers], le gouvernement tente de réagir: il faut trouver des alternatives au marché. Les institutions existent - FMI, Banque Mondiale, ou les autres pays de l'Union Européenne appelés à la rescousse au nom de la "solidarité européenne". Mais si les accords de principe sont faciles à obtenir, le diable est dans les détails: la France contracte des prêts, pas des dons. C'est un pays riche et développé qui ne doit son infortune qu'à sa mauvaise gestion. En plus, elle doit aussi trouver un moyen de rembourser toutes les dettes qui parviennent peu à peu à l'échéance. Chacun vient donc avec son lot de conditions, demande des garanties, réclame des gages en échange de son obole. L'heure de la réforme a sonné. Elle interviendra à marche forcée."
http://www.stephane.info/show.php?code=faillite_france&lg=fr
Mais, hormis une certaine satisfaction intellectuelle à être du côté de la vérité, se monter le bourrichon en clamant que tout ça on le savait... Ne sert à rien.
Les gens n'écoutent pas les porteurs de mauvaises nouvelles, fussent-elles vraies.
Alors que l'Euro et l'Europe s'enfoncent sans fin dans la crise, les réformes de fond se font toujours attendre. Les gouvernants accusent les "spéculateurs" et les "marchés financiers" (bientôt "les Juifs de la finance"?) et, bien sûr, fustigent le libéralisme. Ils cherchent à faire perdurer le système plutôt qu'à le réformer... Et ils n'ont toujours rien compris à la création de richesse.
Une fois la crise passée (elle sera longue, douloureuse, il y aura beaucoup de morts, et la démocratie va pas mal, euh, "changer", dans certains pays d'Europe) les gens deviendront libéraux, sinon dans leurs discours, dans les faits. Simplement parce que l'Etat-nounou, c'est fini.
Rédigé par : Stéphane | jeudi 29 avril 2010 à 09h50
@ Stéphane
Je ne suis pas aussi optimiste que toi. Comme je le disais sur le blog d'Aurél, «cela ne m'étonnerait pas que la population, grecque ou française, persiste dans le déni de réalité jusqu'à "la fin", refusant de voir la cause du problème, la course au surendettement des États pour financer les lubies collectivistes et constructivistes propres au welfare state. Et une fois la faillite arrivée, elle accusera "les spéculateurs", le "capitalisme" ou que sais-je encore.»
«Personnellement je ne crois pas à un changement de paradigme qui ferait subitement prendre conscience à la population que le welfare state n'est pas "durable" et que seules des réformes profondes d'inspiration libérale peuvent assurer une véritable prospérité à moyen et long terme.
Je parierai plutôt sur des réformes légères, très moyennement libérales, afin d'assurer la "survie" du pays à court terme (je n'ose pas croire que les gouvernants vont persévérer sur la "route vers le suicide" juste pour ne pas trop froisser leur population) et le maintien d'un certain welfare state juste un peu plus "light". Et hop on est reparti pour 20 ou 30 ans de croissance molle, de lente descente dans le classement du niveau de vie par rapport aux autres pays, de "c'est la faute aux spéculateurs et aux capitalistes" etc.»
Rédigé par : Mateo | jeudi 29 avril 2010 à 10h01
Optimiste, moi? A long terme peut-être, avant, certainement pas! :)
Je crois, comme toi, que la France et bien d'autres pays s'enfermeront effectivement dans le déni de réalité jusqu'à la fin. Mais cette fin viendra, et vite - on parle de mois, des années se comptant sur les doigts d'une main tout au plus.
Libéraliser un chouïa l'Etat pour laisser perdurer un système pourri reviendrait à dire que les responsables ont vaguement pris connaissance du problème et implémenté un train de mesure adapté.
Autant dire qu'on nage en pleine politique-fiction là!
Je crois simplement qu'il est beaucoup trop tard, et qu'un bon nombre de pays de l'Euroland vont être en cessation de paiement très bientôt.
Quand j'écris que "l'Etat-nounou c'est fini" ce n'est pas parce que les gens le souhaiteraient. C'est parce qu'il sera impossible aux Etats en cessation de paiement, pendant une génération ou deux disons, de financer le moindre déficit sur les marchés financiers.
La main rude va être aussi forte que la main douce, alors que jusqu'ici elle était plus "gentille" puisqu'il suffisait de creuser les déficits. Je ne suis pas sûr que les Français apprécient la nouvelle condition de leur Etat, mais ils n'auront pas le choix.
Rédigé par : Stéphane | jeudi 29 avril 2010 à 10h28
Je me demande ce qu'il faut faire en tant que détenteur d'Euros... Acheter du Dollar ?
Seb
Rédigé par : Seb | jeudi 29 avril 2010 à 12h10
C’est l’heure de vérité.
Ou bien les dirigeants européens arrivent à s’entendre et on progresse vers un vrai fédéralisme avec des politiques économiques synchronisées. Car apparemment la Grèce rechigne encore sur certains points et rien ne prouve que dans quelques années elle ne retombe pas dans ses excès habituelles. Donc il faut la mettre au pas définitivement. Et on fait de la planche à billet au niveau européen.
Dans la cas contrainte, sans intégration politique, la zone Euro est finie d’une manière ou d’une autre. Alors autant préparer sa désintégration maintenant.
Rédigé par : JB7756 | jeudi 29 avril 2010 à 12h10
Seb: comme dit h16, achète de l'or. Et du plomb.
Rédigé par : Stéphane | jeudi 29 avril 2010 à 12h52
Juste un détail : le Danemark n'appartient pas à la zone euro, comme sous-entendu...
Rédigé par : CPM | jeudi 29 avril 2010 à 15h30
Je ne comprends pas que cet article affirme la presque cessation de paiement pour la Grèce, alors que d'autres médias affirment que la situation s'arrange.
http://www.lecho.be/home
http://www.latribune.fr/actualites/actualites.html
Qui croire?
Rédigé par : EVRARD | jeudi 29 avril 2010 à 17h19
Il faut être raisonable et suivre les leçons de l'Histoire : La seule solution c'est un mélange d'un peu tout mais surtout de manière coordonnée (pas gagné) et surtout une bonne dose d'inflation (attention arme à un coup et de manipulation dangereusement imprévisible). Votre dernière solution c'est 1789 ou octobre rouge assuré.
Rédigé par : Bernique | jeudi 29 avril 2010 à 17h55
@EVRARD
oui les "autres medias" disaient aussi il y a quelques moins encore que la faillite d'un Etat était impossible et que l'Euro était rock solid.
Et qu'entendez vous par "s'arrange" ? En quoi reprêter de l'argent à quelqu'un de surendetté pour refinancer une dette arrivée à échéance arrange t-il quoi que ce soit ?
Rédigé par : ST | jeudi 29 avril 2010 à 18h13
Ca laisse un répit de quelques semaines jusqu'à la prochaine échéance. les Grecs referont le même cinéma, mais plus personne ne voudra mouiller la chemise car il faut bien se figurer que l'aide qui va être consentie ne sera jamais remboursée et que la Grèce continuera la gabegie : faire 1 ou 2 milliards d'éconmie avec un déficit qui représente 14 % du PIB, c'est se foutre de la gueule du monde. Sauf que la fois d'après, la situation aura encore empiré. La crise ne sera plus qu'économique, elle deviendra sociale et politique.
Le second problème, c'est que la prochaine échéance concernera aussi tous les autres Etats qui sont dans la même situation que la Grèce, hormis peut-être l'Allemagne. Et là, l'explosion sera totale "Lehman et Brothers à la puissance mille" comme l'a dit hier JM Apathie.
Rédigé par : Théo2Toulouse | jeudi 29 avril 2010 à 21h23
Pas très étonnant de lire les déclarations réjouies des liberaux devant les malheurs qui frappent momentanément un pays.
ça nous incitera davantage à ne plus les accepter au sein de l'UMP.
C'est à croire que ces gens pensent vivre sur une autre planète d'où ils comptent regarder comme spectateurs placés aux premières loges le désastre des autres.
Rédigé par : maurice b. | jeudi 29 avril 2010 à 21h39
@ Evrard : "presque" signifie que pour l'instant, les apparences sont sauves, mais que de toute façon,la Grèce ne peut pas faire face à ses engagements, et devra soit:
"planter ses créanciers": défaut partiel sur sa dette
"planter ses fonctionnaires": défaut partiel sur les salaires et les effectifs.
"planter ses amis européens": l'argent du plan d'aide ne sera jamais revu.
je suppose que "la situation s'arrange" de la part des médias en question fait référence au possible "plan d'aide" européen.
Si la grèce doit l'accepter, c'est bien qu'elle est en quasi cessation de paiement.
@ Maurice b.
Mais c'est pas possible d'être aussi con que vous !
où avez vous vu qu'on se réjouisse du malheur des grecs ? Simplement, on observe que, même si on aimerait avoir eu tort, on a eu raison d'être pessimiste sur la soutenabilité de la fuite en avant de la dette des états.
Quant à assister en spectateur au désastre des autres, n'y comptez pas trop, mon vieux: dans 24 mois maxi (et peut être bien plus vite), le désastre sera chez nous, et en grande partie a cause de vos potes de l'UMP qui dirigent ce pays plus mal que les pires des socialos. J'en arrive à regretter Jospin, c'est dire.
Vous feriez mieux d'écouter un peu les libéraux, messieurs. C'est vous, et votre confiance aveugle en l'état et dans le culte des petits chefs minables, vivez dans le déni complet du caca dans lequel vous avez grandement contribué à nous mettre.
Rédigé par : vincent | jeudi 29 avril 2010 à 22h44
@ bernique: d'accord sur la solution "mixte", mais pas sur l'inflation.
avec des dettes publiques à maturité moyenne de plus en plus courte (6-8 ans) comprises entre 80 et 120% du PIB, les pays de la zone euro doivent refinancer chaque année, en principal, environ 10 à 20% de leur PIB !! auquel il faut ajouter la nouvelle dette, aka les déficits.
si l'inflation augmente, l'intérêt demandé par les prêteurs sera vite hors de controle. Et au bout de quelques années, une dette à 4% aura été remplacée par une dette à X%, avec X > la nouvelle inflation: gain nul.
Je conçois la possibilité suivante, cependant: que la BCE rachète en direct des bons espagnols, grecs, portugais, etc... avec de l'argent créé électroniquement, et, lorsque ces pays seront revenus à l'équilibre budgétaire (pas demain la veille), annonce paisiblement une annulation de dette, ou un réaménagement hyper avantageux.
cela mettra plein d'argent en circulation sans création de valeur et reviendra à spolier tous les détenteurs d'euros, moi, vous... par l'inflation.
quant à 1789 + Octobre rouge, ce n'est hélas pas impensable. Qui l'eut cru encore il y a trois ans ?
Rédigé par : vincent | jeudi 29 avril 2010 à 22h53
@maurice b
bonne idée de virer les libéraux, vous pourrez vous masturber en toute quiétude sur des burqas et d'autres futilités du même acabit.
Rédigé par : Nono | jeudi 29 avril 2010 à 23h02
@NOno
@Vincent
Un peu de calme messieurs. Je tiens à vous rappeler qu'être insultant et véhément ne fait jamais progresser le débat. Alors Maurice a définitivement des problèmes cognitifs, mais vous devriez saisir la nuance et vous rendre compte que des cons, il y en a partout et même ici. Je crains que vous ne réalisiez pas que monsieur B. (Maurice, hein ? Pas le joueur d'échecs) est la quintessence du monde d'aujourd'hui, récipiendaire privilégié des ragots électoralistes. Maurice a été formé par cette même France qui nous mène droit dans le mur, pourquoi ne croirait-il pas ce qu'elle lui raconte? Un peu de sérieux...
Les blogs en général et je le rappelle dans le doute, drainent dans la majeure partie des cas des lecteurs acquis à leur cause. Maurice est une chance et doit être saisi comme telle, un absolu.
Vincent vous avez toujours voulu convaincre les foules à bases d'arguments et de raison, et bien convenez-y. Ne soyez pas médisant puisque ce troglodyte ou l'évolution de sa connaissance sont la raison de ce Blog.
J'ai le regrettable loisir de le voir s'épandre chez h16. Mais pourtant le fait de le voir venir ici prouve qu'au moins il cherche, lis et indirectement apprend. Il est comme un historien des 70's, laissé lui le temps de comprendre que la CCCP est en train de sombrer.
Donc par pitié, comprenez qu'il vous sera impossible d'amener quelqu'un à la raison, alors qu'il n'est pas arrivé par cette dernière à l'endroit ou il se trouve aujourd'hui. Alors faites preuve de bonne grâce et continuez à être marketable pour tous les autres qui veulent comprendre.
Vadrouille
P.S: J'ai mon oral d'école jeudi, je prends le bout de papier et je me casse là où les cons (comme notre ami le joueur d'échec, ou l'autre ; je ne sais plus) ont au moins la politesse de fermer leur gueule.
Rédigé par : Vadrouille | vendredi 30 avril 2010 à 10h13
@ Vadrouille
Je suis désolé, mais maurice B. passe son temps à PROVOQUER. Il ne cherche pas à comprendre, à découvrir d'autres idées que les idées, mais à provoquer. Et dès qu'on argumente, il ne répond plus.
Oui, il est bête, incapable du moindre raisonnement et préfère dire "amen" à tout ce que son dieu Sarkozy dit ou fait, plutôt que de réfléchir. Mais ce n'est pas cela le plus "grave", le plus insupportable. Ce qui est insupportable c'est son inlassable volonté de provocation, sa haine envers la liberté et les libéraux qu'il vient déverser continuellement ici et ailleurs.
Rédigé par : Mateo | vendredi 30 avril 2010 à 10h33
@ Vincent : Quand je pensais à l'inflation c'est effectivement à celle que vous indiquez. "Il n'est pas prudent de de pas prévoir le pire" (approximatif du Général De Castelnau). L'arme est à un coup car elle implique des déficits et niveaux de dette en réduction pour éviter l'effet boomerang. C'est aussi spolier les détenteurs de créance en euros ainsi que ceux qui gagnent leur vie dans cette monnaie (qui peut croire que les revenus suivront!) mais cela sera-t-il seulement évitable? Je pense que c'est jouable si "la finance" est clairement remise à la place qu'elle n'aurait jamais dû pouvoir quitter.
Rédigé par : Bernique | vendredi 30 avril 2010 à 10h34
"à découvrir d'autres idées que les SIENNES", pardon.
Rédigé par : Mateo | vendredi 30 avril 2010 à 10h34
Si dominos il y avait, les marchés n'auraient pas attendu, l'Euro serait à parité avec le Dollar US, les titre bancaires seraient à la cave, le Franc Suisse serait en hausse vertigineuse.
Berlin va payer.
Aucun Etat ne sortira de l'Euro
Rédigé par : www.facebook.com/profile.php?id=1594842469 | vendredi 30 avril 2010 à 11h07
@Matéo
C'est un crétin, je n'en disconviens pas. Restons courtois...
Le traiter de con ne fait avancer nulle chose, nulle part. C'est tout.
Rédigé par : Vadrouille | vendredi 30 avril 2010 à 12h24
@ vadrouille: sur le fond, vous avez raison. Et en plus c'est ce qu'il cherche ici: la castagne. Mais que voulez vous, il m'énerve, avec ses procès d'intention insultants. Et lui ne vient pas pour débattre mais pour déblatérer.
m'enfin bon, je vais tacher de ne pas trop recommencer. (faut voir).
@ Fred/facebook : oui, politiquement, je parie sur un baissage de culotte de Mrs Merkel, et un sauvetage des apparences pro-euro avec une monétisation rampante.
Mais cela ne signifiera pas la fin des ennuis.
Rédigé par : vincent | vendredi 30 avril 2010 à 19h13
Merkel fait semblant depuis longtemps d'être sévère pour les Grecs . Parce que il y a des élections en vue . Après les élections , la souplesse politique fera changer le poids de l'autre côté . Elle trouvera facilement de bons prétextes pour se montrer plus conciliante .
Rédigé par : Wladir | samedi 01 mai 2010 à 13h19
oui enfin ca a pas l'air d'exciter beaucoup les marchés en tout cas... çà fait quand meme beaucoup de gens qui se tromperait???
si on regarde le ration dette/Pib, on est à 108% pour la grece et seulement 81% pour le portugal et l'espagne 60%... alors est ce vraiment la fin du monde??? vu le nombre de billet qu'on imprime...
Rédigé par : mica | lundi 03 mai 2010 à 21h41
@ Mica: Oui, régulièrement, beaucoup de gens se trompent. ça crée des bulles, des krachs...
Rédigé par : Vincent | lundi 03 mai 2010 à 22h02
oui mais comparé la grèce avec les autres pays et dire qu'ils vont tous suivre on est quand même loin de là.
sinon les grecques ce sont vraiment des enfoirés quand même: aucun effort demandé + aucun effort ne sera fait + c'est nous qui leur payeront leurs impôts... qu'ils se barrent et nous foutent la paix, qu'ils aillent enc... leurs chêvres et manger leur feta (vous croyiez que la Feta sera toujours protégée par une AOC made in Bruxelles si ils sortent de l'europe??)
Rédigé par : mica | mardi 04 mai 2010 à 10h34
'oui, politiquement, je parie sur un baissage de culotte de Mrs Merkel, et un sauvetage des apparences pro-euro avec une monétisation rampante. '
ca mettra quand même l'euro à la cave mais permettra de laisser les marché financier flamber avec de la monnaie de singe, çà donne toujours l'illusion que tout va bien...
Rédigé par : mica | mardi 04 mai 2010 à 10h58
@mica :
> oui mais comparé la grèce avec les autres pays et
> dire qu'ils vont tous suivre on est quand même loin
> de là.
Vous avez lu l'article de Lundi ?
ST.
Rédigé par : ST | mardi 04 mai 2010 à 11h12
pas encore... j'ai du mal a suivre... mais les donnée que je donnais sont du direct live!
Rédigé par : mica | mercredi 05 mai 2010 à 11h52