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mardi 04 mai 2010

Commentaires

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ST

Moi je vote pour : d'une part ca apparait dans les flux RSS ce qui est bien pratique, et d'autre part, ca ouvre la voie aux commentaires, ce qui est bien sympa également.

Pour ceux qui n'auraient pas bien compris la première brève, le mécanisme est simple : la Banque Centrale Européenne dit aux banques européennes : si vous achetez des bons du trésors Grec rémunérés à 6 ou 7%, je vous garantie de vous prêter à 2 ou 3% les sommes nécessaires, et j'accepte de prendre le risque d'un défaut sur la dette grec en prenant ces bons comme garantie des prêts que je vous fais.

On garantit donc un profit gratuit (sans risque) aux Banques en nationalisant le risque au niveau de la Banque Centrale Européenne. Et on le fait ouvertement.

C'est désormais clair : les refinancements de la dette publique Grecque dans les mois qui viennent se feront uniquement avec l'argent du FMI, des autres Etats européens qui l'auront préalablement emprunté eux aussi, et par la création monétaire ouverte. Pas un seul euro utilisé pour combler le trou béant et toujours croissant des finances publiques grecques n'aura été préalablement épargné par quelqu'un. Comme le sapeur Bitur et le sergent Camember, on creuse des trous pour en reboucher d'autres, et on espère que le nouveau trou sera assez grand pour contenir sa propre terret et la terre du précédent (http://fare.tunes.org/files/pics/Camember.gif).

Et on voudrait nous faire croire que la Grèce est sauvée ? Et nous avec ? Alors que le bilan de cette opération de sauvetage est qu'il y a .... plus de dette dans le système qu'auparavant ... Cherchez l'erreur.

ylyad

Même avis sur le principe des brèves: ça apparait dans le flux RSS. Ceci dit, s'il y a possibilité de les garder en barre latérale avec un flux RSS dédié, ça me va aussi.

Concernant les brèves en question, notamment la première, j'imagine qu'une fois le plan d'aide confirmé, il y aura un article en bonne et due forme. Car des différentes options évoquées dans l'article d'hier, celui de la planche à billets se confirme (bien vu ;) ). Ce n'est pas étonnant: il permet à court terme de s'affranchir des marchés pour éviter le défaut de paiement, et à long terme, de diminuer le poids de la dette via l'inflation. Celle-ci permettant en plus la "démodération" salariale, cette solution aura l'avantage de plaire aux syndicats et au bon peuple... Bien entendu, personne n'évoquera les risques puisque tout le monde espérera une inflation à 10%, et pas à 1000%. La seule question qui reste encore ouverte: y aura-t-il déflation (notamment des assets type immobilier) au préalable, qu'on présentera comme la Grande Correction?

Leila

@ST,
Bonjour et merci pour vos commentaires et articles que je 'bois' avec insatiété :)

J'aimerais savoir si oui ou non un Etat peut faire faillite?
J'écoutais M. J.M. Daniel dire que non, encore hier chez Yves Calvi.

Ma reconnaissance également à Ob'Lib et M. Bénard!

Mateo

@ Leila

Tout dépend ce que l'on appelle "faire faillite".
Un État peut tout à fait être en cessation de paiement (incapable de rembourser ses créanciers, de payer les fonctionnaires, de faire fonctionner les sévices publics, de "distribuer" les aides sociales etc.).
Lorsque le pays vit à crédit (dépenses publiques supérieures aux prélèvements) et que les investisseurs se mettent à douter de la capacité de l'État à rembourser ses dettes, les taux montent et le coût de la dette devient insoutenable, donc le pays a encore plus de mal à faire face à ses créance, donc les investisseurs doutent encore plus et remontent les taux, et ainsi de suite.

C'est ce qu'a connu la Suède en 1992 (ou 1993, je ne sais plus): une crise a provoqué un effet "ciseau" comptable (rentrées fiscales qui diminuent et dépenses sociales qui augmentent, les 2 étant des conséquences de la crise), et les investisseurs ont commencé à fuir les bonds suédois. Le gouvernement a dû, contraint et forcé, dévaluer la monnaie (flouant ainsi sa population) et entreprendre d'importantes réformes (fin du statut de fonctionnaire, privatisation de sévices publics etc.).

On ne parle donc pas ici d'un petit pays en voie de développement sous régime dictatorial, mais d'un grand pays développé et démocratique.

La France n'est pas à l'abri, loin de là.

Leila

@Mateo
Thanx pour cette diligente réponse :)

Autrement dit, la population de ces Etats, qui vivent(les dépenses liées à ces fameux 'sévices' publics) au-dessus de leurs moyens, risque, comme dans le cas d'une entreprise, de connaître ce que connaissent certains créanciers...(je veux parler de l'épargne, des dépôts...)?

Schrecklich!

ST

@Leila :

Ceux qui disent qu'un Etat ne peut faire faillite sont soit ignares, soit hypocrites. Hypocrites s'ils jouent sur les mots, comme l'a expliqué Mateo.

Une erreur commune est de penser qu'un Etat ne peut faire faillite, car contrairement à une entreprise, il décide unilatéralement de ses revenus. Le raisonnement serait de dire qu'un Etat peut toujours taxer plus ses contribuables, et peut donc théoriquement faire face à ses engagements. Dans la pratique, on voit bien que ce n'est pas vrais, il y a des limites de faits à la capacité d'un Etat à puiser indéfiniment dans les bourses de ses contribuables.

Quand Mateo dit "La France n'est pas à l'abri, loin de là", j'irai encore plus loin, comme Vincent hier : la France n'est pas capable de faire face à ses engagements. Pas demain. Pas si ceci ou si celà. Aujourd'hui. Maintenant. Il n'est pas évitable, pour nous comme pour la plupart de nos voisins, de faire défaut sur une partie de nos engagements. Ce peut être les créanciers (via une restructuration de la dette au grand jour, ou une monétisation inflationniste plus ou moins cachée, mais le résultat est le même). Ce peut être via la baisse des salaires des fonctionnaires, la réduction massive de leur effectif, ou la limitation des engagements de retraite. Ca peut être un peu tout ça à la fois. Mais l'ensemble des promesses ne peuvent plus être tenu. Point. Nous vivons dans le mensonge. Et chaque jour nous nous appauvrissons un peu plus.

Et effectivement quand vous dites que ces Etats vivent au dessus de leur moyen, cela revient bien à dire que les populations de ces Etats vivent au dessus de leur moyen, vivent à crédit. Aujourd'hui, en France, nous nous soignons à crédit, nous éduquons nos enfants à crédit. Et ce de façon croissante, sans perspective réelle de renverser la balance. La correction est inévitable. Oui elle touchera l'épargne (via les défauts ou l'inflation ou les deux). Oui elle touchera le pouvoir d'achat très durement (via l'inflation, la baisse des salaires, le chomage, la baisse des pensions de retraite etc.).

Dans le première partie de cette récente video de Peter Schiff :

http://www.youtube.com/watch?v=UI5_wCmshlY

il énonce quelque chose de très simple et pourtant ignoré par ceux qui pensent que tout va bien, ou même simplement mieux. Ces derniers ont les yeux rivés sur la consommation, dont ils espèrent la reprise pour "relancer l'économie". Et Schiff de faire remarquer que l'on est en crise pas parce qu'on ne consomme pas assez, mais parce qu'on a trop consommé, et qu'apparemment on consomme toujours trop, c'est à dire plus que ce que l'on produit. La baisse de la consommation qui signifierait le retour de l'épargne est le rémède, pas la maladie. Car seule l'épargne permettra d'éponger les dettes, former du capital, et créer de la richesse pour demain.

Encore une fois, notre problème n'est pas ce qui va venir dans les mois et années qui viennent. Notre problème est ce qui s'est passé dans les 30 voire 100 dernières années. Rien de ce que l'on peut faire désormais ne pourra changer le passé. Au mieux ont peut éviter d'aggraver les choses et démarrer aujourd'hui le nécessaire travail d'apurement de la dette, au lieu de le repousser à demain lorsqu'elle sera encore plus importante.

Mais les jeux sont faits. Discuter si et comment on peut éviter la faillite de l'Etat Providence est puéril. Comme toute chaine de Ponzi, sa faillite est inscrite dans ses gènes, à sa naissance. Le plus tot on arrête la chaine, moins on aura perdu. Mais ca n'effacera pas, et rien ne pourra effacer, les pertes déjà enregistrées.

Mateo

@ Leila

Il faudra payer. D'une façon ou d'une autre. Tôt ou tard.
Et ce qui se passe en ce moment en Grèce est le signal d'alarme indiquant que la dernière solution, payer "tard" est de moins en moins envisageable. La fin de la récréation va bientôt être sifflée. Ou l'est déjà, selon certains points de vue.

Concernant la "façon" dont on va devoir payer, je parierai personnellement sur le scénario suivant:
- on tentera de faire défaut sur la dette, en flouant les créanciers. Ce n'est évidemment pas une "solution", car cela impliquera la montée automatique des taux, et donc de la charge de la dette. Mais les politiciens n'étant pas une démagogie près, et la population voulant absolument "faire payer les méchants spéculateurs", cette solution sera tentée, d'autant plus qu'une bonne partie de la dette est détenue par l'étranger. Et si ce défaut est négocié, on sera de toutes façons obligés de dévaluer la monnaie, ce qui revient à l'ingrédient n°3 de la solution ci-dessous
- la "solution" précédente n'en étant pas une, on essaiera alors un mélange de 3 ingrédients:
• faire payer "les riches", "les patrons" etc., par l'expropriation s'il le faut. Conséquence directe: la fiscalité étant déjà fortement progressive et les entreprises faisant face à un coût du travail important étant donné le niveau des charges sociales, on assistera à un tarissement de l'investissement (déjà qu'il est trop faible en France…) et à une dégradation du marché de l'emploi.
• couper quelques postes de dépenses, geler les salaires des fonctionnaires, baisser les retraites etc. (alors qu'il faudrait tout simplement abolir le statut même de fonctionnaire, rendre au service privée les services que l'État n'aurait jamais dû monopoliser, comme l'a fait la Suède, libéraliser l'économie, le marché du travail, et surtout restreindre la sphère d'intervention de l'État), bref faire des économies afin de faire perdurer le système, au lieu de le changer.
• s'entendre avec les autres pays (qui sont dans une situation similaire à la nôtre) pour faire tourner la planche à billets, avec évidemment pour conséquence une dévaluation de la monnaie et une spoliation du pouvoir d'achat de la population.

Attendez vous à ce que les politiciens et les médias accusent la "mondialisation ultra-néo-méga-hyper-giga-libérale", "les méchants capitalistes mangeurs d'enfants", "les vils spéculateurs qui font rien qu'à se méfier des obligations d'État et qui font monter les taux", "les stupides agences de notation qui font rien qu'à dégrader la note des États" (alors que ceux-ci reprochent aux premières d'avoir sur-noté les banques) etc.
Et tout cela ne se fera pas dans le calme et la douceur du "vivre ensemble solidaire, citoyen et festif". (h16 déteint sur moi, c'est grave docteur?). Manifestations violentes en perspective, voire blocage complet du pays.
Mais toutes ces vociférations d'enfants gâtés n'y changeront rien. On ne peut pas vivre éternellement à crédit. Point.


Enfin, en tant que total incompétent en matière de conseils financiers, je me permets de vous en donner, mais gratuitement, contrairement aux incompétents qui font payer ce service (*):
Si vous avez des économies, mettez-les à l'abri… Et préparez-vous à faire vos bagages, car la situation de l'emploi va s'aggraver.
Si vous avez des économies, convertissez-les. Et pas en dollars ni en livres (quoique pour cette dernière, je ne suis pas sûr que ce soit un mauvais placement…), mais plutôt en métal précieux. Je parlais de l'or récemment, mais il a beaucoup augmenté. Je me demande si l'argent ne serait pas une meilleure façon de mettre ses économies à l'abri aujourd'hui (et pour l'instant)…

Et je rappelle à ceux qui prendraient mes conseils au pied de la lettre que je suis incompétent…

(*) Toute ressemblance avec un blog tenu par un certain Jesrad est purement fortuite.

Mateo

@ ST

Posts croisés! C'est quand même marrant de voir les "similitudes", pour ne pas dire plus, entre le tien et le mien:
"La correction est inévitable. Oui elle touchera l'épargne (via les défauts ou l'inflation ou les deux). Oui elle touchera le pouvoir d'achat très durement (via l'inflation, la baisse des salaires, le chomage, la baisse des pensions de retraite etc.)."

:D

Juré que je n'avais pas vu le tien avant d'écrire le mien!

Valuebreak

bj.

une atténuation aux propos de ST et Matéo.

QE en Europe confirmé, c'est ok, mais aussi QE aux US et UK. Donc nos principaux partenaires commerciaux européens, US (+ Chine tant que monnaies peggées) rentreront aussi en dévaluation (plus tard ou plus tôt que nous ?), à terme situation des échanges internationaux entre ces entités "relativement" stable ...

mais probablement pas vis à vis des zones fournissant l'énergie (Russie, Moyen Orient), d'où affaiblissement probable des échanges internationaux US-Europe pour cause de cout de transport prohibitif ... donc à l'arrivée : US et Europe KO !

Seb Fargis

Tres bien les breves en corps. Pour ma part, je trouve la partie droite trop large. Je reduirais un peu... avec un code couleur different entre contenu fixe et contenu rafraichit regulierement.

Suger

Moi ça ne me dérange pas. Mais y aura-t-il toujours de longues et intéressantes analyses?

ST

@Mateo

> Posts croisés!

:) les risques du métier

> C'est quand même marrant de voir les "similitudes",
> pour ne pas dire plus, entre le tien et le mien

Bah, quand je suis un peu flemmard, je me dis toujours, "bon, laisse courir, Mateo passera bien lui répondre" ;)

Maintenant pour la similitude, au fond quoi de plus normal : le libéralisme a cet avantage qu'il fait découler toutes ses analyses d'un nombre fort restreint de concepts et de valeurs. Une fois qu'on est au clair sur ces points fondateurs, et qu'on s'attache à donner son avis non pas "comme on le sens, au gré du vent", mais de façon raisonné, en partant toujours des principes fondateurs (liberté, propriété, responsabilité ...) on converge invariablement sur des conclusions similaires.

vincent

@ Suger: oui, il y en aura toujours. Simplement, les brèves m'aideront à meubler les jours creux, car écrire ces notes longues, et plus encore se documenter sur les sujets abordés, est parfois long... Et l'inspiration fluctuante.

Leila

Merci à vous deux, ST et Mateo...même si vos révélations, empruntes que de vérité et de bon sens, sont terrifiantes.
Rien de plus difficile que d'apprendre à une 'cigales' de se comporter en fourmi...
Le populisme et le protectionnisme seront sans doute les premiers réflexes, me trompe-je?

Excellente soirée à vous.

Leila

Re,
désolée, je corrige, 'empreintes' et non emprunte...à force de parler crédit :)
Et puis cigale, au singulier...

gordon

Moi cela me convient cette nouvelle présentation, mais il faudra s'organiser un jour, une petite bouffe entre nous, fans addict du blog de Vincent...

Mateo

@ ST

«Bah, quand je suis un peu flemmard, je me dis toujours, "bon, laisse courir, Mateo passera bien lui répondre" ;)»

Oui, mais le problème, c'est que je me dis la même chose: "ST va répondre" ;)

Mateo

«Attendez vous à ce que les politiciens et les médias accusent la "mondialisation ultra-néo-méga-hyper-giga-libérale", "les méchants capitalistes mangeurs d'enfants", "les vils spéculateurs qui font rien qu'à se méfier des obligations d'État et qui font monter les taux", "les stupides agences de notation qui font rien qu'à dégrader la note des États" (alors que ceux-ci reprochent aux premières d'avoir sur-noté les banques) etc.
Et tout cela ne se fera pas dans le calme et la douceur du "vivre ensemble solidaire, citoyen et festif". (h16 déteint sur moi, c'est grave docteur?). Manifestations violentes en perspective, voire blocage complet du pays.»

Confirmation de ce que je disais: en Grèce, on veut «Faire payer la crise par les riches», le pays est bloqué et les manifestations sont violentes. Résultat de l'opération (d'aujourd'hui): 3 morts, brûlés vifs car ils ont eu l'outrecuidance de travailler pour une banque.

Les commentaires des articles sont effarants: on accuse "le capitalisme", le "néo-libéralisme" etc., sans jamais ou presque désigner les vraies causes… Déprimant.

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