Je ne vais pas réécrire en
totalité ce que j'ai déjà écrit par ailleurs (cf dossier retraites & conditions de
réussite de la réforme), mais je vais tenter de résumer ce
que devrait être selon moi une réforme réussie des retraites suivant une
progression logique simple, puis de définir comment, dans le contexte
politique qui est le nôtre, cette réforme pourrait être promue de façon
réaliste.
Le vrai problème: les régimes à prestations
définies
- Le
régime actuel est insoutenable à très court terme parce qu'il
est à la fois à répartition et à prestations définies
(abrégé : REP-PRED): les prestations promises ne pourront pas être
versées dès lors qu'il n'y aura plus assez de cotisants dans le système.
-
Le régime actuel REP-PRED ne pourra pas être rendu soutenable par
simple ajustement paramétrique (relèvement de l'âge légal de départ
ou nombre de trimestres cotisés): le rééquilibrage des entrées
sorties par une augmentation du rapport cotisants/retraités ne sera que
temporaire à cause des évolutions démographiques inévitables.
-
Le régime actuel REP-PRED, fait d'un régime général et de multiples
exceptions, est fondamentalement injuste, parce que les exceptions
donnent beaucoup à ceux qui jouissent déjà de grands avantages (agents
de catégories A de la fonction publique, cadres supérieurs) et peu à
ceux qui en ont peu (ouvriers et petits employés du privé, conjoints
ayant élevé des enfants, etc...)
- Les régimes par capitalisation
à prestations définies (CAP-PRED), tels qu'ils existent dans
certaines entreprises en Grande Bretagne ou aux USA, sont tout aussi
insoutenables: ces régimes ont le plus souvent été négociés à la façon
"après moi le déluge" par des dirigeants soucieux d'acheter une paix
sociale immédiate, mais avec des hypothèses tout à fait fantaisistes sur
la croissance de l'entreprise ou les rendements financiers associés à
l'épargne salariale pour la retraite. Ces régimes ont largement
contribué à la déconfiture de l'automobile américaine, qui ne doit sa
survie qu'à des sauvetages publics (transformant de facto un régime de
capitalisation en un régime de "répartition" !), et à celle de
nombreuses compagnies aériennes.
Les régimes à cotisations
définies
- Tant les régimes par répartition
à cotisations définies que par capitalisation à
cotisations définies* (REP-COD et CAP-COD), sous
réserve du respect de quelques règles de conception, sont
financièrement insubmersibles, puisqu'il n'y a comme unique promesse de
versement que de reverser ce qui entre dans le système.
- Les systèmes CAP-COD et REP-COD peuvent sans difficulté être conçus dans le cadre d'un régime unique, c'est à dire où les différences de revenu ne sont liées qu'aux différences de contribution, sans que certaines catégories ne soient statutairement avantagées au détriment des autres.
- Les systèmes REP-COD sont certes insubmersibles mais ne laissent espérer des pensions suffisantes que si les retraités retardent très fortement l'âge de leur départ en retraite (Lien)
- Les systèmes CAP-COD promettent des rendements supérieurs (Lien)... Si un certain nombre de risques liés à la durée de l'immobilisation des fonds peuvent être évités: manque de sérieux du système monétaire et retour de l'inflation, confiscation des fonds épargnés par des gouvernements peu scrupuleux**, gestion avisée des fonds sur de très longues durées sans jamais se laisser leurrer par des produits faussement sûrs (CDO, Madoff, etc)...
La capitalisation ne marchera que si...
- Les systèmes CAP-COD promettent des rendements supérieurs à condition que l'argent recueilli serve effectivement à financer le développement d'investissement productifs privés, principalement des entreprises (ou éventuellement de l'immobilier, sous réserve que ce placement soit rendu "non bullaire" par des réformes ad hoc), sous forme de prêts ou d'achats de parts d'entreprises. Si l'argent des retraites CAP-COD ne sert qu'à acheter des obligations d'états, alors cet argent ne contribuera pas à augmenter la productivité des entreprises.
Or, le rapport actifs/inactifs sera tout aussi défavorable dans le cas d'une retraite par capitalisation que dans le cas d'une retraite par répartition: seuls de très importants gains de productivité permettront aux entreprises, seul creuset de création de valeur, de nourrir beaucoup d'inactifs avec peu d'employés actifs. Les gains de productivité supposent des investissements lourds et réguliers.
- Si les fonds de pension CAP-COD sont investis en bons d'état, que celui ci ne peut rembourser que soit par renouvellement des emprunts, soit par l'impôt, alors la retraite par capitalisation devient une répartition déguisée, voire un nouveau système de ponzi (retraites madoff) si les finances publiques sont en déficit, les intérêts versés étant alors financés par de nouveaux emprunts...
- L'idéal consisterait donc à évoluer du système REP-PRED actuel à un système CAP-COD investi essentiellement dans des instruments de création de richesse privés, avec des sécurités monétaires et juridiques empêchant sur des durées très longues que l'épargne ne soit confisquée d'une façon ou d'une autres (confiscation à l'argentine ou hyper-inflation à la zimbabwéenne...).
Oui mais...
... La transition sera longue et semée d'embuches
- Quelle que soit la façon dont on retourne le problème, la transition d'un régime de répartition vers un régime de capitalisation pose la question du financement de la transition: il y a au moins une génération de cotisants qui devra payer deux fois.
- Les pays qui ont réussi à gérer une transition l'ont financée soit par l'impôt, soit par l'emprunt, soit par des recettes de privatisations, soit les trois, et généralement à un moment de leur histoire où l'espérance de vie des pensionnés était encore assez faible. L'exemple type de cette transition réussie est celui du système chilien.
- La France a brûlé toutes les cartouches qui lui auraient permis de financer la transition de façon rapide: le pays est sur-endetté, les impôts y sont parmi les plus élevés, l'argent des privatisations à été dilapidé, et la différence entre l'espérance de vie et l'âge de départ moyen en retraite suppose que nous trouvions d'ores et déjà plus de 13% du PIB annuellement en recettes supplémentaires pour financer une transition. Ahem !
- La seule façon de financer une transition est donc de substituer graduellement à des cotisations définies en vue d'un système REP-COD, des cotisations définies finançant une épargne retraite individuelle. Une telle transition ne peut être que longue: les économistes Georges Lane et Jacques Garello, défenseurs de la capitalisation stricte, l'estiment entre 25 et 71 ans, selon que l'on choisisse une transition très volontariste ou au contraire une transition très douce. De tels horizons politiques portent évidemment en germe un risque politique majeur....
- ... Mais pire encore, si une telle transition était opérée sans corriger les tares du système REP-PRED actuel, alors celui ci, plombé par le déficit démographique déjà évoqué, provoquerait la faillite de l'état bien avant que la transition vers la capitalisation ne soit achevée, avec toutes les conséquences funestes que l'on peut imaginer... Notamment sur la valeur de l'épargne capitalisée.
Par conséquent...
- Quel que soit l'attrait théorique d'un système de retraite purement fondé sur la capitalisation, nous ne pouvons faire l'économie, au moins durant une phase de transition qui ne pourra pas être courte, à l'échelle des temps politiques, d'une transformation du système REP-PRED en système REP-COD, peu flatteur en terme de rémunération mais insubmersible financièrement, qui nous permettra de voir venir la longue période de transition vers une capitalisation pure avec une certaine sérénité, sous réserve de politiques économiques par ailleurs intelligentes, hors du cadre de cet article. Ce qui n'est pas gagné, je vous l'accorde.
La réforme "idéale" sur le papier
Bien que la perfection ne soit pas de ce monde, esquissons une réforme sinon "idéale", du moins tournée vers le meilleur:
- En préalable, afin d'établir une vérité des coûts de la retraite et des autres assurances sociales, le législateur instaurera le "salaire complet", équivalent au "coût total employeur", mettant fin au rideau de fumée entre "cotisations salariales" et "cotisations patronales".
La réforme proprement dite s'appuierait sur deux piliers :
- Premier Pilier REP-COD : Une cotisation unique identique quelle que soit le cadre dans lequel une personne gagne sa vie, de l'ouvrier au président de la république, du médecin au député, du fonctionnaire à l'auto-entrepreneur, qui peut être évaluée à 15% du salaire ou du revenu complet (sous réserve d'un calcul plus précis hors de mes moyens), ira alimenter une retraite de type REP-COD telle que celle proposée par des économistes comme Jacques Bichot, mise en oeuvre sous des formes approchées dans des pays comme la Suède.
- Second Pilier CAP-COD : Dans le même temps, en déduction complète de leur revenu imposable, les actifs pourraient épargner jusqu'à 15% supplémentaires, à leur choix, sur une formule d'épargne retraite aussi simple que possible. Ils pourraient aller au delà, mais sans déduction de l'assiette imposable, au moins dans un premier temps... La retraite serait donc confiée à deux piliers, l'un REP-COD voué à une extinction très progressive, l'autre CAP-COD voué à devenir un pilier unique dans un horizon de long terme.
Certains, comme le père des très peu connus embryons de fonds de pension à la Française PERP et PERCO, M. Jean Pierre Thomas, aujourd'hui associé chez Lazard, suggèrent de regrouper les possibilités du PEA et de l'assurance vie, en les déplafonnant, au sein d'un produit défiscalisé tout simplement appelé "Assurance Retraite". Je ne connais pas le détail de sa proposition, mais sous réserve que les fonds ainsi accumulés ne soient pas, contrairement à l'assurance vie, confisqués sournoisement par voie législative pour financer la dette publique, ce qui n'aurait pas le moindre intérêt économique à long terme, elle va dans le sens souhaitable.
- Tout comme au Chili, l'épargne retraite devra être individuelle. Pas question de la confier aux syndicats ou aux entreprises. Que l'individu fasse appel à un professionnel de l'assurance retraite pour le conseiller, oui, mais que des groupes d'intérêts se saisissent de son épargne au motif de "le protéger des rapaces capitalistes", non. Ni la CGT, ni un Robert Maxwell, ne doivent pouvoir faire main basse sur l'épargne retraite.
Transitions
A ce stade, deux choix s'offriraient alors: une transition intégrale, lente mais définitive vers la capitalisation, ou maintient d'un système hybride à deux piliers un peu moins rémunérateur mais politiquement.
Hypothèse 1 : Transition intégrale
- La transition intégrale serait gérée de la façon suivante: le taux de 15% impérativement versé sur le compte du régime unique de la retraite REP-COD à l'année zéro du système serait réduit chaque année de façon à maintenir constant en valeur les entrées dans le système - à démographie égale-, mais en exploitant la différence entre gains salariaux et inflation, différence positive hors période de crise. la somme ainsi soustraite de la répartition irait alimenter la capitalisation individuelle, que le cotisant serait libre d'abonder ou pas un abondement de son compte épargne retraite.
- En prenant pour hypothèse une augmentation moyenne annuelle des revenus de 1.5% au dessus de l'inflation, et une inflation de 2%, et en admettant que l'âge librement choisi du départ en retraite monte de 59 ans en moyenne aujourd'hui à 65, il serait possible de maintenir constant le pouvoir d'achat des retraités actuels avec une baisse du taux de cotisations obligatoire de 0.25% par an, soit une transition sur 60 ans. J'attire l'attention sur le fait que de tels calculs sont excessivement simplificateurs par nature et que des simulations plus fines, supportées par des puissances de calcul et une meilleure connaissance des paramètres démographiques que celle que je pourrais avoir, et une intégration aléatoire de bonnes et de mauvaises années, donnerait un résultat autre. C'est l'ordre de grandeur qui importe ici.
60 ans, c'est long ! Vous noterez que politiquement parlant, cette transition n'a rien d'exaltant, sauf pour les rares disciples de l'économie autrichienne qui parfois passent par ici. Ce qui, vous en conviendrez, ne constitue pas une base électoralement suffisante pour susciter l'adhésion.
Certains diront qu'on pourrait aller plus vite en affectant un certain nombre de recettes supplémentaires à cette transition, mais gardons à l'esprit que toute richesse provient de toute façon d'une production, et que toute recette fiscale est rendue au départ possible par la création d'une valeur ajoutée par des entreprises. Affecter une recette fiscale supplémentaire, qu'on l'appelle TVA sociale ou impôts sur les méchants riches, ne change rien sur le fond du problème: il faut que l'économie soit suffisamment productive pour financer ces prélèvements.
Les seules recettes complémentaires affectables à la transition sans augmenter les impôts futurs sont donc celles de l'agence française des participations, dont le montant ds avoirs, estimé à 105 milliards, n'est pas significatif par rapport au problème qui nous occupe. C'est mieux que rien, il faudrait affecter ces participations à cet objectif, mais la mesure sera de l'ordre du symbolique.
D'autre part, et toujours suivant la proposition de l'ex-ministre JP Thomas, les épargnants pourraient transférer sur leurs comptes épargne retraite leur PEA ou leur assurance vie, de façon à ce que ceux qui le peuvent ne démarrent pas leur compte retraite à zéro. Ce seraient 1300 milliards qui, potentiellement, pourraient amorcer l'épargne retraite. Seul souci: l'essentiel de cette épargne, placée en bons d'états, est la plus improductive qui soit pour l'économie, et n'est de surcroit plus aussi sûre que ce que l'on voudrait nous faire croire, à en juger par l'ampleur des plans d'urgence pour sauver les trésors publics des pays du club med...
Hypothèse 2, : transition partielle
Afin de réduire le niveau de risque de dévalorisation de l'épargne longue par une phase de crise inflationniste grave ou de spoliation gouvernementale**, Le taux de cotisation obligatoire au système REP-COD est réduit jusqu'à un taux permettant d'assurer le financement d'un filet de sécurité, une sorte de minimum vieillesse amélioré, qui aurait son utilité pour le cas où un "cygne noir" tel que ceux envisagés ci avant viendrait sabrer les efforts d'épargne de long terme.
Vous me direz que si cette épargne est intégralement investie en actifs productifs, ils sont a priori relativement protégés d'une méchante vague inflationniste. Mais qui sait ce qu'un gouvernement mal avisé peut faire comme dégâts en seulement quelques années. Besoin de financement imprévu d'un état providence, épisode dictatorial... Sur 45 ans de cotisations plus 25 ans de pension, personne ne peut affecter de croire que le risque politique est nul.
Et puis ne nous faisons pas d'illusion: dans un premier temps, les fonds qui alimenteront les plans d'assurance retraite viendront des assurance vie, qui sont majoritairement investis en obligations d'état. Or, nous l'avons vu, pour que la capitalisation ne tourne pas à la répartition déguisée, voire au système de ponzi déguisé, et que les gains de productivité potentiels liés à la capitalisation se matérialisent, il faut que l'épargne retraite soit investie dans des véhicules d'investissement créateurs de valeur.
Nous ne pouvons pas exclure qu'il y ait pendant une période de transition là encore assez longue des bons d'état présents en masse dans les comptes d'épargne retraite. Et la soi-disant réputation de sécurité sur le long terme de ce type de placements est usurpée, comme la crise actuelle le démontre assez amplement. Le filet de sécurité financé par une répartition est donc sans doute un des seuls moyens de vendre politiquement la capitalisation à des masses dont on supposera qu'elles ont développé une forte aversion au risque...
Gestion politique de la réforme :
Quand bien même certains lecteurs pourraient la trouver raisonnable, une telle réforme nécessitera, pour être acceptable, un véritable choc culturel au sein de la population. Et je ne crois pas aujourd'hui possible de la mener intégralement de fond en comble. Songez qu'une simple menace d'augmenter l'âge de la retraite de 3 ans fait descendre 500 000 personnes dans la rue ! Alors si nous agitons le chiffon rouge de la capitalisation intégrale, croyez vous que les français, saoulés de discours collectivistes depuis tant d'années, sauteront de joie, alors que l'on nous ressasse à l'envi que "les fonds de pension américains sont en faillite" - Ce qui n'est vrai que pour les fonds de type "CAP-PRED" et pas de type "CAP-COD", mais cela, quel média vous le dira...
Ajoutons que dans une économie aussi "bullaire" que la notre, au système monétaire aussi manipulable que possible par les états, la capitalisation ne pourra pas inspirer totalement confiance. Les gens auront peur de rentrer dans le système en sommet de bulle et d'en sortir en période d'éclatement. Même si à long terme, l'espérance de rendement est bonne même dans le plus pessimiste des cas de figure, beaucoup de gens n'auront pas envie d'y croire, et toutes les forces réactionnaires de ce pays, du PS à la CGT, y veilleront.
On peut et on doit proposer une vraie réforme des retraites, mais vouloir gravir l'Everest en une seule étape dans un pays comme la France de 2010 en pleine crise financière me parait politiquement "mort".
D'où ma proposition de procéder en deux temps: dans un premier temps, instaurer le "salaire complet", et mettre en place une retraite à deux piliers, le premier REP-COD obligatoire et le second CAP-COD facultatif mais fiscalement fortement encouragé.
Ce premier pas est déjà conceptuellement énorme par rapport aux propositions actuelles qui se bornent à conserver la mosaïque de régimes spéciaux REP-PRED mise en place il y a 55 ans, en se demandant si on va augmenter l'âge de départ à 62 ou 63 ans, ce qui permettra de sauver l'équilibre du système jusqu'en 2015 au mieux, et encore en admettant qu'aucune crise financière 2.0 ne vienne nous plonger un peu plus dans la récession, ce qui n'est hélas pas inenvisageable.
Puis, une fois que les blocages par rapport aux dogmes actuels auront été surmontés, et que les individus auront pu mesurer sur quelques années les avantages et inconvénients respectifs d'une répartition REP-COD et d'une capitalisation CAP-COD, avancer dans la réflexion politique et faire évaluer la faisabilité d'une transition, sur un mode soit partiel, soit intégral, et poser au bon moment la question à la population, par référendum. Mais l'horizon de cette deuxième étape parait lointain.
Conditions de réussite
Quelles sont les conditions économiques générales qui assureront le succès d'une telle réforme sur le long terme ? que soit le système retenu, mais plus encore dans le cas de la capitalisation, bien évidemment, il faudra que le système réglementaire et fiscal en vigueur cesse de punir la création de capital et la réussite entrepreneuriale.
Je ne puis rappeler tout ce que j'ai pu écrire sur le sujet, mais citons en vrac: la baisse des taxations marginales et des dépenses publiques, la suppression des impositions sur le capitalet la fortune, et la neutralité fiscale entre financement capitalistique et financement par la dette pour rendre désirable par les entreprises l'accueil d'une nouvelle classe d'actionnaires, celle des fonds de gestion de l'épargne retraite. Tout ce qui contribue à rendre l'économie bullaire devra être combattu avec acharnement, par exemple, les sources foncières des bulles immobilières.
Plus encore, il faudra que les nations, suite aux inévitables désordres monétaires vers lesquels on s'achemine, en viennent à rénover le système monétaire mondial pour que la menace de l'inflation soit réduite à zéro. Mais je ne les vois pas devenir fans de la "dénationalisation de la monnaie" du jour au lendemain...
Enfin, des gardes fous législatifs forts - constitutionnels - devront être promulgués pour qu'un caprice de l'électorat ne permette pas à un disciple de Martine Aubry de venir défaire, par pur dogmatisme ou démagogie, ce que les promoteurs d'une réforme courageuse auraient pu faire...
Et demain ?
J'ai bien dit "auraient pu faire", mais ce n'est pas pour demain... Selon toute vraisemblance, le projet que le gouvernement dévoilera avant les vacances pour le faire voter à la rentrée sera une version bâclée d'un nième ajustement paramétrique du système REP-PRED actuel, absolument insoutenable à moyen terme. L'ambition du gouvernement ne semble guère aller au delà de 2012, et la vraie réforme sera laissée à son successeur... Or, celui ci risque d'être issu de la gauche, ce qui n'arrangera rien, vu l'état intellectuel absolument déplorable de notre PS.
Que cela ne vous interdise pas, si vous le pouvez, de commencer à épargner, par exemple dans un PEA. Je suis persuadé qu'une proposition de type second pilier facultatif "Thomas" sera adoptée rapidement, peut être dès la présente réforme, ce qui constituerait tout de même une bonne surprise, mais en cas d'erreur de prévision, un PEA correctement diversifié présente à mon sens de bien meilleures perspectives de croissance qu'un placement basé sur des obligations d'états souverains, même si, à court terme, la volatilité sera peut être forte. Et le capital ainsi accumulé vous permettra d'améliorer l'ordinaire d'une retraite publique réduite à peau de chagrin à cause de l'absence totale d'honnêteté et de courage politique de la classe ultra-privilégiée de politiciens démagogues qui nous conduisent depuis trop longtemps sur les chemins de la banqueroute.
Quant à savoir comment choisir les valeurs qui le composeront, je vous laisse en compagnie de meilleurs experts ès placements que moi, tels que le talentueux Loïc Abadie.
---------
** Notons que le risque de spoliation gouvernementale n'est pas que théorique. Outre le vol des fonds de pension argentins par le gang des Kirchner, plus près de chez nous, en Belgique, en 2003, l’Etat a confisqué, par une loi spéciale, le fonds de retraite par capitalisation de l’entreprise publique Belgacom, s’emparant ainsi de cinq milliards d’euros d’épargne (14). En échange, l’Etat belge a ‘’garanti’’ le financement des retraites Belgacom par la répartition… Cité par le toujours remarquable Gilles Dryancour, pour l'Institut Turgot.
----------
Pour en savoir plus: articles
parus sur Objectif liberté,
- Une revue détaillée du livre de MM. Bichot et Madelin, "Quand les autruches prendront leur retraite" (2003)
- Un long dossier en 5 parties, écrit avant le déclenchement de la crise, et expliquant les failles du système actuel, comparant les mérites et risques de différents types de retraites, et explicitant en détail le débat répartition vs capitalisation et cotisations vs prestations définies :
Vincent, vous avez très bien synthétisé le problème économique.
Mais vous avez raison, c'est un problème éminemment politique et, même pour beaucoup, psychologique : la propagande collectiviste est telle depuis tant d'années que, désormais, je connais des gens qui avouent faire plus confiance à la collectivité pour gérer les retraites qu'à eux-mêmes. Ils sont rassurés d'être pris en charge par un système collectiviste.
Nous nous heurtons au même problème qu'à la fin de l'URSS : à force d'être déresponsabilisés, les Français ne savent plus prendre leurs responsabilités.
Bien sûr, il reste un espoir. Beaucoup mettent déjà de coté pour leur retraite. C'est signe qu'ils sont un peu schizophrènes.
Rédigé par : Franck Boizard | vendredi 28 mai 2010 à 08h12
Bon alors comme ça, nous autres autrichiens ne représentons pas un poids électoral convainquant dans ce pays ? ;)
Plus sérieusement la synthèse est excellente. J'ajouterais en écho à Franck, qu'en effet, rien ne sert d'avoir la vérité économique s'il manque l'articulation politique. Dans l'état actuel du paysage politique français et des mentalités, on est à des années lumières de pouvoir envisager une évolution dans le sens des solutions préconisées par l'article. Mais le point de blocage est à mon sens concentré sur une erreur politique, qui si elle est mise à mal, peut faire basculer les mentalités.
Le problème numéro 1 avec les retraites en France, et c'est d'ailleurs le même problème avec la sécu, le même avec l'école, et de nombreuses autres impasses françaises, c'est que les gens ont été intimement persuadés que ce n'est pas eux qui financent leur retraite, ou dit autrement, qu'en l'absence du système de retraite français, ou de la sécu, ou de l'éducation nationale, ils n'auraient aucun revenu pour leur retraite, ne pourraient pas se soigner, ni envoyer leurs enfants à l'école. C'est le grand mensonge de l'Etat Providence d'avoir fait croire que les retraites, les dépenses de santé ou d'éducation étaient un résultante de l'Etat Providence auxquelle nous ne pourrions avoir accès en son absence. Alors, certes, il existe dans chacun de ces systèmes une part de répartition qui fait assumer les frais (de retraite, de santé, d'éducation) des plus pauvres, par le reste de la population. Mais ces transferts de richesses représente une part résiduelle très minoritaire dans le système. Globalement, la très grande majorité des Français finance sa retraite, ses frais de santé et d'éducation. Mais tant qu'on ne séparera pas ce qui dans les cotisations et impôts relève de la solidarité nationale, et ce qui relève de la simple dépense forcée par le système d'Etat, les gens vivront dans le mythe qu'ils en financent pas directement ces services. Une fois qu'on aura réussi à séparer ces deux composantes (la part de l'impôt - minoritaire - qui relève de la solidarité, et la part qui relève de l'auto-financement de tout un ensemble de dépense), les gens seront nettement plus disposé à discuter de la façon dont doit être utilisé la part (majoritaire) qu'ils cotisent pour eux mêmes. Car ils auront conscience que toute économie sur cette part ira directement dans leur poche.
Dans cette perspective, le principe du salaire complet me parait en effet la piste la plus prometteuse. C'est là que se situe le coeur du mensonge. Le mensonge sur la réalité de la rémunération des gens : les gens gagnent beaucoup plus qu'ils ne le croient. Une part massive de cet argent est juste dépensé d'autorité pour nous par l'Etat. Le salaire complet révèle très simplement la chose à tout un chacun. Une fois qu'on a fait passé le principe du salaire complet (qui ne change rien sur le fond, juste sur la forme => les gens continueront de cotiser toujours autant, mais l'argent transitera sur leur compte en banque, au lieu d'être prélevé à la source), la seconde étape est de différencier clairement ce qui relève de la solidarité (c'est à dire du transfert de richesse des uns vers les autres), du reste. Là encore, on ne change rien au niveau global des prélèvements et de leur affectation, on révèle simplement la réalité qui était cachée.
Une fois ces deux réformes de pure formes achevées, le reste du débat pourra beaucoup plus facilement être abordé, et des blocages qu'on pensait totalement verrouillés sauteront avec une facilité qui défiera l'imagination. Au pied du mur, les français sont très réalistes pour eux mêmes. Les parents d'élèves FCPE lignes durs de l'école de mes enfants sont les premiers à inscrire leurs enfants dans le privée quand l'offre de collège du quartier n'est pas satisfaisante (c'est du vécu). Mais à ce stade, les gens ne peuvent faire cet exercice de comparaison car ils ne savent pas combien ils cotisent, quelle part leur revient, pourquoi et comment, car le système cache volontairement ces données. Alors oui les français aiment bien quelque part ce pseudo confort de l'ignorance qui les maintient dans l'idée que cette collectivisation des dépenses crée magiquement plus de richesse pour tous.
Faisons tomber le voile, et les mentalités changeront plus vite que personne n'aurait pu l'imaginer.
Le salaire complet, et l'identification des dépenses de solidarité sont les deux étapes indispensables à cette évolution. Toute discussion sur le reste avec l'immense majorité des français à ce stade n'aura aucun espoir de réussite.
Rédigé par : ST | vendredi 28 mai 2010 à 10h04
Sur la question distinction répartition / solidarité notamment des retraites, p 225/226 du rapport de juin 2009 de la commission des comptes de la sécurité sociale, on peut noter que sur 100 milliards de budget cnav régime général pour 2009 :
- côté prestations, il y a environ 2 milliards pour le minimum vieillesse qui est la pure dimension solidarité du régime.
Par ailleurs, côté produits, il y a environ 13 milliards de prises en charges de cotisations, venant de la cnaf pour la validation de trimestre des congés maternité, du fsv pour la validation de trimestre des chômeurs en droit.
Comme quoi, la majorité du budget du régime général de retraite n'est pas de la solidarité.
D'ailleurs, la prise en charge de cotisation est surtout là pour limiter la pénalisation de ceux qui ont des trous de carrière par rapport au modèle de décote exponentielle du calcul des pensions. Si les cotisations étaient capitalisées, les trous de carrière ne seraient pas autant pénalisant qu'aujourd'hui.
Ainsi, je pense qu'on peut en rester au minimum vieillesse et donc dire que seulement 2% du budget du régime général des retraites sont de la solidarité pure. Ainsi s'effondre l'argument de la justification de la répartition au nom de la solidarité.
http://www.securite-sociale.fr/chiffres/ccss/biblio/CCSS_RAPPORT_JUIN2009.PDF
Rédigé par : Vincent Poncet | vendredi 28 mai 2010 à 14h27
Vous dites que le système par répartition n'est pas tenable car il n'y a pas assez de cotisants.
Ceci serait vrai si la population avait stagné.
Mais bien au contraire, la population est passée en l'espace de 35 ans de 45 millions à plus de 60 millions . Donc démographiquement,le système par répartition n'est pas condamné, loin de là.
Ensuite vous rejetez un système à prestations définies.Or une retraite est une rente viagère et une rente viagère a toujours été à prestations définies.
Votre idée de prestations variables en fonction de la conjoncture est une anerie et il serait très drole qu'un parti politique n'ayant pas peur du ridicule ose proposer une telle arnaque aux Français (futurs retraités)
Rédigé par : maurice b. | samedi 29 mai 2010 à 19h59
@ Maurice b. :
Si vous cliquiez sur les liens proposés par l'article, vous sauriez (mais je suis un âne: vous savez déjà. Vous venez juste troller) que le problème démographique n'est pas celui de la population totale mais celui du rapport actifs/ retraités qui a commencé à fortement se dégrader et ne peut que se dégrader (pyramide des âges défavorable + Baisse de l'âge moyen du départ = augmentation insuffisante du nombre d'actifs / nombre de passifs) et que conserver ce rapport à un niveau acceptable nécessite d'augmenter considérablement l'âge moyen du départ.
Le problème démographique est souligné par le COR, et dans tous les pays de l'OCDE par la Banque des réglements internationaux (voir ma précédente "anerie" sur la dette publique), deux organismes dont on sait qu'ils ne sont composés que de branleurs, c'est bien connu.
Quant aux systèmes à prestation définies, ils constituent l'arnaque, puisqu'ils ne sont pas provisionnés ni provisionnables. Les cotisations définies (couplées avec l'âge de départ à la carte) sont une telle arnaque qu'elles ont été adoptées dans des pays tels que la Suède, peuplée de simplets et de demeurés, comme chacun le sait.
"Or une retraite est une rente viagère et une rente viagère a toujours été à prestations définies": sauf quand le payeur de la rente fait faillite: la prestation passe de "définie" à "arrêtée". Sauf à augmenter le pressage de citron des actifs pour payer à tout prix la presation: l'arnaque est alors dirigée contre les actifs.
Les "variations conjoncturelles" sont de toute façon assez limitées d'une année sur l'autre: les cotisations définies sont donc plutôt haussières en tendance générales et très faiblement baissières en tendance courte... sauf bien sur crise majeure de la dette souveraine, que vos amis du château font tout pour provoquer, soit dit en passant.
Rédigé par : vincent | dimanche 30 mai 2010 à 08h45
Si le rapport actifs/ retraités n'a cessé de se dégrader,en dépit d'une très forte augmentation de la population, il faut se poser les bonnes questions.
La seule question valable, que vous n'abordez même pas ,est celle du trop faible niveau d'emploi pour les générations en age de travailler.
Une fois ce problème résolu, le problème du financement des retraites n'existe plus.
Aucune autre solution visant à modifier le système en place n'est satisfaisante et sera massivement rejetée par l'opinion.
Rédigé par : maurice b. | dimanche 30 mai 2010 à 14h28
"que vous n'abordez pas": si, dans l'article sur la faillite du système actuel. Je l'aborde par ailleurs, mais dans un article sur les "retraites", je ne vais pas étaler un programme pour vaincre le "chômage".
Quant à dire "une fois ce problème résolu", cela n'avance à rien puisque vous ne répondez pas à la question du "comment". Yaka, fokon...
Et de toute façon, augmenter de 10% la richesse produite par l'intégration des 10% de chômeurs dans les circuits de production ne changera pas l'équation fondamentale du système.
"Aucune autre solution visant à modifier le système en place n'est satisfaisante et sera massivement rejetée par l'opinion."
Aucune solution n'est 100% satisfaisante pour 100% des gens. Et tant que les conservatismes s'ingénieront à casser toute velleité de vrai débat de fonds sur les structures de l'assurance vieillesse, effectivement, une grande partie de l'opinion s'opposera à des réformes autres que cosmétiques.
Mais cela ne nous empêchera pas d'essayer, ne vous en déplaise, chez les éléphants de l'UMP...
Rédigé par : vincent | dimanche 30 mai 2010 à 14h42
Non mais vous vous foutez de qui ? Ce que vous proposez s'est le retour au moyen-âge ! Les riches se goinfre et les pauvres crèvent. Il fait comment le type qui a déjà du mal à nourrir ces gosses avec son SMIC pour mettre encore des sous de côtés pour sa retraite ? Il y en a qui n'ont vraiment rien dans le ciboulot ... tout cela pour faire plaisir au patronat.
Rédigé par : FrontdeGauche2012 | dimanche 30 mai 2010 à 15h03
@FrontdeGauche2012
> Il fait comment le type qui a déjà du mal à
> nourrir ces gosses avec son SMIC pour mettre
> encore des sous de côtés pour sa retraite ?
Aux dernières nouvelles, les smicards n'étaient pas exonérés de charges et cotisent pour leur retraite. Alors je ne vois pas bien ce qui changerait : aujourd'hui ils cotisent dans un système à prestation définie, et demain ils cotiseront dans un système à cotisation définie. Le problème avec vous c'est que vous ne semblez pas comprendre qu'un smicard qui travaille toute sa vie paye son assurance santé et sa retraite. Il n'est pas subventionné par la communauté nationale (pour rappel, plus de la moitié des salariés gagnent moins que 1.5 fois le smic : vous pensez qu'ils sont subventionneé par le reste des français ?).
> Les riches se goinfre et les pauvres crèvent.
Défendre les pauvres : toujours la bonne excuse. C'est une abérration : la redistribution des richesses dans ce pays pour aider les pauvres est minimale au regard de l'ensemble des prélèvements obligatoires. C'est l'arbre qui cache la foret. On pourrait diviser par 3 les prélèvements obligatoires et AUGMENTER le transfert de richesse vers les pauvres. C'est le mensonge qui sert de prétexte à tout et n'importe quoi. Alors qu'en réalité, l'appauvrissement généralisé que nous impose le système actuel ne permet pas, ne permet plus d'aider les plus démunis autant qu'on le devrait. C'est ca la vérité. On a doublé, triplé les dépenses d'enseignement : nos enfants sont ils mieux éduqués ? On a doublé, triplé les dépenses de sécu : est-on mieux soigné ou mieux remboursé ? On a jamais eu autant d'impot qu'aujourd'hui : et pourtant on a jamais été aussi prêt de la faillite.
Vous ne voulez par regarder la réalité en face, tout ce que vous voulez chercher c'est un épouvantail. Alors vous voulez croire que nous proposons des solutions pour les riches au détriment des pauvres : mais qui est riche sur ce blog ? Pas moi. Pas Vincent. Pas les gens qui proposent ces solutions libérales.
Rédigé par : ST | dimanche 30 mai 2010 à 16h46
Ah oui c'est vrai qu'en mettant toutes ces économies en bourse on se retrouvera avec un jolie pactole grâce à vos amis traders comme on le voit actuellement. Je suis sur que les retraités américains qui vont devoir retourner bosser parce que ruinés par l'idéologie néolibéral, que l'on tente ici de nous imposer, seraient du même avis.
Quand l'on sait qu'il ne suffiraient que de quelques taxes pour permettre à toutes et à tous d'avoir une retraite décente, non il vaut mieux sacrifiés une fois encore les gens sur l'autel du profit absolu avec une énième accentuation de l'idéologie libérale qui nous as menés là ou l'on sait.
"Aux dernières nouvelles, les smicards n'étaient pas exonérés de charges et cotisent pour leur retraite. "
Avec votre système inhumain sauf pour les plus riches, les smicards ne s'en sortirait pas tout comme dans les pays ou cela est en place ( de plus vous seriez au pouvoir je doutes qu'il y aurait encore un salaire garantissant un minimum pour vivre, nous serions tous aussi bien payés que les Chinois ...). Mais je fais là appel à des concepts horrifiques pour des néolibéraux comme la solidarité, l'entraide, ... ce qui ne vous plaira donc.
Rédigé par : FrontdeGauche2012 | dimanche 30 mai 2010 à 17h10
@ Front de gauche
Yaka, yaka... mais oui, yaka augmenter les taxes. On n'y avait pas pensé, tiens. pfuu, on est cons, tout de même.
Il est vrai qu'en France, les taxes sont tellement basses que les riches abondent, ne s'expatrient pas, sont heureux d'entreprendre et de prendre des risques pour produire de la valeur...
Laissez moi deviner, Front de Gauche: vous êtes prof (ah non, vous avez une orthogrpahe déficiente. Ou alors prof de macramé ?), vous imaginez que dehors, dans notre beau pays ou l'état dépense 57% de la richesse nationale, tout le monde a un salaire décent pour vivre, pas de chomeurs, pas de marginaux, et si il y en a, c'est uniquement à cause des politiques ultra néo libérales qui depuis 36 ans, ont fait passer la dépense publique de 36% à 57% du PIB.
Vous êtes persuadé qu'un patron, nécessairement riche (ce sont tous des exploiteurs, faut pas l'oublier), ne pense qu'à une seule chose: torturer ses salariés pour qu'ils lui procurent des revenus sans risque et sans travail. Car bien sûr, ce sont les salariés qui bossent, pas vrai ?
Dans votre monde merveilleux, si l'état ultra néo libéral qui dépense 57% de la richesse du pays devenait "front-de-gauchiste", ou l'état SERAIT la richesse nationale, les patrons seraient gentils. Les cadres seraient gentils. Tout le monde aurait de supers salaires. Que du bonheur.
Dans le système tellement humain que vous proposez, pas de profit, nooooon, c'est vil, vulgaire, bon, évidemment, on aurait pas les moyens d'entretenir les usines et les bureaux, parce que "pas de profits", et puis l'état tellement inspiré se substituerait aux patrons et ce serait le bonheur.
----
Bon, sérieux, au point ou on en est, toute augmentation du niveau de prélèvements tuerait toute vélléité d'accroitre l'investissement créateur de richesse. Et pas d'incitations (vous savez, l'espoir de "profit"), pas de locomotives de l'économie, pas de croissance, pas de progrès social...
Mais bon, je suppose, vu votre façon de vous exprimer, que vous n'êtes pas prêts à raisonner autrement que selon votre prisme chavisto-mélenchonien...
Rédigé par : vincent | dimanche 30 mai 2010 à 17h58
Non mais là, c'est juste du pur trollage…
Tous les clichés sont là: le mot "néo-libéral", qui ne veut rien dire, mais on n'est pas à ça près, le monde actuel qui serait de plus en plus (ultra-néo-méga-hyper-giga) libéral, alors qu'il l'est de moins en moins, que l'État grossit continuellement, le "patronat", les "traders" amis évidemment des libéraux (si ça vous saviez ce que les libéraux pensent du système bancaire…), les libéraux soutenant "les riches" (bien évidemment les mesures défendues par les libéraux, comme le chèque-logement, le chèque-éducation ou le chèque-santé, il connaît pas), ces mêmes "riches" qui "se goinfrent sur le dos des pauvres" etc. etc.
J'ai rarement vu autant de clichés, de pensée unique régurgitée, de gloubli-gloubla collectiviste, de pensée magique réunis en un seul personnage… Épatant!
Rédigé par : Mateo | dimanche 30 mai 2010 à 19h30
Sinon Vincent, excellent article complémentaire aux précédents.
Je l'ai toujours dit que le système de retraites devrait fonctionner sur 2 piliers ;)
Un premier à cotisation définie, obligatoire et par points, afin d'assurer un filet de sécurité (tant que le système monétaire est ce qu'il est, quoique les fonds de passion chiliens aient d'ores et déjà effacé les pertes de la crise et restent largement bénéficiaire sur le long terme).
En deuxième, libre, associé pourquoi avec un système de chèque-santé dégressif en fonction du revenu. C'est plus "progressif" qu'une défiscalisation des placements en assurance vie et c'est l'individu qui choisit librement ses types de placements, sans que l'État n'en subventionne un certain type et pas un autre (ceux adossés aux bons du trésor, au hasard…).
Par contre, es-tu favorable à la "non-sélectabilité" des assurés de la part de l'assureur? À l'interdiction de différencier les prix pour un même ensemble de prestations selon l'assuré (et ses risques supposés)?
Rédigé par : Mateo | dimanche 30 mai 2010 à 19h47
Le meilleur choix actuellement serait un système par répartition à prestation variable.
La capitalisation me semble très risquée même si c’est une manière déguisée de ne pas payer les retraites.
Une hausse considérable de l’espérance de vie d’ici 2030 est tout à fait possible. Nos régimes de retraites actuels n’y résisteront pas.
Donc finalement il n'est pas illogique de bricoler nos régime actuel. Il faut tenir 10 ans, après on vera. L'avenir n'est plus que jamais imprévisible.
Rédigé par : JB7756 | dimanche 30 mai 2010 à 21h09
@ JB: vous avez trop lu Nassim Taleb ? Mais c'est vrai. L'avenir est totalement imprévisible, et un "choc démographique" lié à un progrès médical inattendu peut parfaitement survenir.
D'où l'obligation de passer en cotisations définies et prestations indéfinies. Et surtout de gagner en productivité de façon drastique. Sinon, les retraites ne vaudront plus un clou, capi ou répartition.
Rédigé par : vincent | dimanche 30 mai 2010 à 21h59
Monsieur Vincent,
Nous les gens de la gauche avons parfaitement compris votre petit manège et le système dans lequel nous vivons.
Nous savons aujourd'hui gràce à de brillantes études que :
Les riches ne veulent qu'une chose et c'est de devenir encore plus riches. Comme la quantité d'argent disponible est restreinte cela ne peut se faire qu'au détriment du pauvre. Il faut donc égaliser les salaires et taxer les riches qui ne sont qu'égoïstes afin d'améliorer le monde.
Nous savons que les riches se réunissent tous les soirs dans des salles obscures afin de réduire les pauvres gentils et honnêtes travailleurs à des états encore plus insignifiant qu'aujourd'hui.
Nous pensons donc que le seul moyen de sauver l'humanité c'est de prendre l'argent où il est, de façon parfaitement démocratique. Puis pendre ceux qui seraient contre, puisqu'ils seraient contre le bonheur généralisé.
Puisque les riches ont fait de bonnes études, nous envisageons aussi de supprimer les écoles afin qu'il ne puisse plus y avoir de disparités entre les hommes.
Puisque le travail est aussi créateur de disparités nous envisageons aussi de détruire le travail et faire une grève généralisée ad infinita.
Notre système sera donc le meilleur, puisque nous mourrons tous de faim et de bêtise de la même façon; nous seront donc parfaitement égaux.
Et puis quand nous mourrons, nous continuerons evidemment à dire que c'est de votre faute...
Rédigé par : VadrouilleLeRouge | mardi 01 juin 2010 à 15h31
@ VadrouilleLeRouge: excellent !
Rédigé par : vincent | mercredi 02 juin 2010 à 07h33
@Vincent
> @ JB: vous avez trop lu Nassim Taleb ? Mais c'est vrai.
> L'avenir est totalement imprévisible, et un "choc
> démographique" lié à un progrès médical inattendu
> peut parfaitement survenir.
A ce propos voici une conférence intéressante (en anglais) à ce sujet puisqu’elle concerne à la fois l’allongement de l’espérance de vie ET la hausse de la productivité (qui sont liés, vous verrez pourquoi) :
Vidéo (3 fois 10 min) :
http://www.manhattanbeachproject.com/LEFCMS/aspx/YouTuber.aspx?playlist=057CD20D7B05273B
Page de présentation :
http://www.manhattanbeachproject.com/Bio/Peter-Voss.htm
Cette brochette d’entrepreneurs californiens pourra sembler un peu azimutée à certain mais n’oublions pas que c’est là-bas que se décide notre avenir depuis 50 ans (voir même 100 ans puisque les américains sont les inventeurs de la société de consommation).
Rédigé par : JB7756 | mercredi 02 juin 2010 à 16h43