Quand on est libéral dans un pays aux mentalités très étatisées comme le nôtre, on se satisfait de toutes petites choses, de toutes petites victoires intellectuelles. Un de ces petits plaisirs m'a été offert lors de l'émission de Stéphane Soumier sur BFM ce matin (15/9), good morning business, et plus précisément la petite minute de Nicolas Doze, diffusée habituellement vers 8h45. Je restitue de mémoire (je ne retrouve pas la séquence sur le site de BFM):
S.Soumier: "Que pensez vous du nouveau dispositif de prêt à taux zéro" ?
N. Doze: "Ce n'est que poudre aux yeux et ce n'est pas ça qui va arranger les affaires des primo accédants. Si le marché est si cher pour ce public, c'est à cause d'une pénurie structurelle d'offre de logements adaptés à la demande. Subventionner le crédit dans ce contexte revient à subventionner le vendeur, pas l'acheteur, celui ci paiera juste encore plus cher son logement !"
S.Soumier: "Mais alors, que faudrait il faire" ?
N. Doze: "le problème numéro un, c'est la rareté foncière ! Il faut faire sauter le bouchon du foncier. Sinon, on ne créera pas une France favorable aux jeunes propriétaires, mais une France de vieux rentiers"...
Il y a trois ans, tenir de tels propos, comme je le faisais dans mon livre, vous faisait parfois passer pour un sombre hurluberlu. Aujourd'hui, c'est en train de devenir "mainstream".
Je ne peux pas dire que j'attende grand chose des "comités de pilotage pour l'urbanisme de projet" mis en place par le secrétaire d'état au logement, Benoist Apparu, car nombre de participants à ce type de comité, d'expérience, ont pour but de déguiser "la même chose" en "grande réforme" plus que de réformer réellement. Mais qui sait ? Peut être, à force de persuasion, un politicien, un jour, osera renverser les dogmes de l'urbanisme planificateur et rendre le pouvoir de décision d'affectation des sols aux propriétaires ?
En tout cas, bravo et merci, Nicolas Doze.
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Lire également:
Réglementation foncière et crise du logement: problèmes et solutions
Réglementation foncière et crise du logement: les mécanismes
Interview (français) de Wendell Cox par Ob'lib' (également: Anglais)
Vidéo (anglais): Wendell Cox et le rôle des réglementations foncières dans la bulle
Lois de zonage et hausse des prix du foncier: enfin une étude française !
Immobilier anglais, ou l'archétype de la faillite de la planification spatiale
Les causes immobilières et foncières de la crise des subprimes
Droit des sols français: un vol légal au profit des bien nantis
Page originale: objectif eco
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Ce serait pas plutôt Nicolas DOZE (et pas Dauze). En tous cas, petit à petit, l’idée fait son chemin.
Mais même dans la « confrontation » Scellier / Benard, le brave Scellier qui défendait (sans beaucoup de conviction) la DALO, reconnaissait plus ou moins des « barrières » administratives dans la construction mais que bon c’était « compliqué ».
J’ai l’impression que dans ce pays on peut facilement ajouter des trucs mais en supprimer c’est plus dur.
Rédigé par : JB7756 | jeudi 16 septembre 2010 à 10h55
Si vous faites ce que préconise V Bénard , diminuer la rareté foncère en libéralisant la bgestion du foncier , cad en rendant le pouvoir de décision d'affectation des sols aux propriétaires , vous aurez naturellement une augmentation de l'offre de terrains à batir , une augmerntation corrélative des biens construits et partant une baisse des prix ...mais vous aurez aussi qcq dont on ne parle pas : le mitage du territoire français , car tt le monde sera en faculté de construire sa petite maison , son petit lottissement ( voire le littoral ) et cela , ce n'est pas souhaitable ...
de toutes façon , la déplétion pétrolière en vue condamne les constructions loin des villes par augmentation du côut du transport et indique d'optimiser l'existant dans ces mêmes villes !!!
Rédigé par : volna | jeudi 16 septembre 2010 à 12h13
"mais vous aurez aussi qcq dont on ne parle pas : le mitage du territoire français , car tt le monde sera en faculté de construire sa petite maison , son petit lottissement ( voire le littoral ) et cela , ce n'est pas souhaitable ..."
Pourquoi?
Au contraire, les lois d'urbanisme hyper-restrictives provoquent un hyper étalement urbain: du fait de l'explosion des prix de l'immobilier dans les villes et à proximité, les gens sont obligés de s'éloigner des villes, de leur lieu de travail pour trouver des logements à prix raisonnable. C'est ce que Vincent Bénard appelle "l'étoilement urbain" dans son livre.
D'autre part, sur les autres aspects écologiques ou de la consommation d'énergie, les études ont montré que les villes étalées n'étaient pas forcément plus néfastes que les villes denses, au contraire. Vincent a écrit plusieurs articles sur le sujet me semble-t-il.
Je ne développerai donc pas plus sur ces sujets.
"de toutes façon , la déplétion pétrolière en vue condamne les constructions loin des villes par augmentation du côut du transport et indique d'optimiser l'existant dans ces mêmes villes !!!"
Non, nous sommes condamnés à payer toujours plus cher: les lois en vigueur faisant exploser les prix à proximité des villes, les gens avec des moyens modestes sont condamnés à se loger toujours plus loin ET à dépenser plus pour le transport. Double peine.
Rédigé par : Mateo | jeudi 16 septembre 2010 à 13h28
"car tout le monde sera en faculté de construire sa petite maison, son petit lotissement..."
Et alors ? ça vous défrise que les gens aient la possibilité de vivre selon leurs aspirations ? C'est qui ça "Volna" avec son discours de technocrate ? Quelqu'un qui se croit au dessus des autres ? Qui se prend pour Dieu ? Qui s'arroge le droit de décider où et comment les gens doivent vivre ? Et "Il" ou "Elle" vit où "Volna" ? Dans un HLM entassé ? ou bien a pu plus librement choisir son lieu d'habitation ? Terrible ça, ce discours de technocrate qui se croit investi d'une Mission Supèrieure et pense qu'il "représente" la Societé et le Bien Commun par son simple aura...
Rédigé par : ch | jeudi 16 septembre 2010 à 13h47
@ ch ,
...j'ai vécu dans des hlm , dans des maisons de ville , dans de grosses masons en location...
...votre vision de l'hlm est très méprisante , on peut s'emmerder comme un rat mort dans des villas ou des pavillons que réclame la petite bourgeoisie , dans la mesure où personne ne se connaît et avoir " du lien social" dans un hlm , où les gens se cotoient !!!
pour le mitage , ma réfloxion pessimiste est basée sur l'observation et les projections de savoir ce que fairaient les gens si libéralisation du foncier...
pour la déplétion pétrolière , libre à vous de croire qu'elle est lointaine et que des moyens révolutionnaires comme le moteeur à eau ou à hydrogène existent mais que ce sont les vilains producteurs de petrole qui bloquent ces inventions pour mieux vendre leur or noir !!!
Rédigé par : volna | jeudi 16 septembre 2010 à 14h32
@volna
> votre vision de l'hlm est très méprisante , on
> peut s'emmerder comme un rat mort dans des
> villas ou des pavillons que réclame la
> petite bourgeoisie
La vision de ch ou la votre importe peu. Mais force est de reconnaitre que l'immense majorité des gens préfèrerai vivre en pavillon qu'en HLM, à commencer par eux qui y vivent effectivement. Toutes les études sont claires là dessus, et ce n'est pas un rêve de petit bourgeois, mais toute la France populaire. Qu'ils aient tort ou raison, c'est ce qu'ils voudraient, et ce rêve leur est pour beaucoup interdit par le simple fait qu'on a décidé arbitrairement que désormais on avait trop d'étalement urbain ou de mitage comme vous dite également avec un certain mépris.
Outre le fait qu'il parait douteux de refuser aux plus pauvres et aux plus jeunes l'accès aux mêmes droits que ceux dont ont bénéficiés leurs ainés, le fameux risque de mitage, comme vous dites, est très largement exagéré. C'est justement très bien expliqué dans le livre de vincent : les forêts ne reculent pas sous la pression de la construction, les terres cultivées reculent aujourd'hui beaucoup plus vite que l'urbanisation. Enfin, des considérations bassement matérielles comme l'accès au réseau d'égout et électrique sont autant de limites économiques naturelle pour éviter un essaimage trop important. Toutes ces raisons n'en sont en réalité pas, et masquent en réalité des considération nettement moins reluisante et plus spéculatives.
Rédigé par : ST | jeudi 16 septembre 2010 à 15h58
@ st ,
Libre à vous de ne pas suivre dans ma crainte du mitage si libéralisation foncière , regardez , malgré la loi littorale des industriels malins ayant mis au point des maisons mobiles ( enfin qui ont vocation à ne pas bouger quand installées ) pas loin de la mer ...la vue n'est pas folichonne !!!
vous évoquez le fait que le cout du réseau d'égout etc , limiteront mon fameux mitage , vous vous trompez car ce n'est pas le miteur qui paie mais la socialisation des inffrastructures ...etc etc ...
Rédigé par : volna | jeudi 16 septembre 2010 à 16h14
@ volna
Je me répète, mais les lois d'urbanisme sensées lutter contre l'étalement urbain provoque un hyper-étalement urbain...
"ce n'est pas le miteur qui paie mais la socialisation des inffrastructures ...etc etc ..."
Oui, et Vincent le dénonce dans son livre, me semble-t-il: celui qui veut construire en un point éloigné des réseaux routiers, électrique, de gaz ou autre devrait payer de sa poche le raccord à ces réseaux.
De toutes façons, étant su un blog libéral, vous ne trouverez pas grand monde pour soutenir la ce type de socialisation comme vous dites fort justement.
Rédigé par : Mateo | jeudi 16 septembre 2010 à 17h07
"""De toutes façons, étant su un blog libéral, vous ne trouverez pas grand monde pour soutenir la ce type de socialisation comme vous dites fort justement."""
bien sûr , pour la doctrine ( la doxa ? ) libérale , vous avez raison , mais la chair est faible et combien de bons libéraux , sous une excellente raison ou pas , ont oublié leur théorie et socialisés leurs équipements ( les niches fiscales à la française ...
Rédigé par : volna | jeudi 16 septembre 2010 à 17h32
@ Volna :
Ach, le mitâââche, groB malhör, ya.
A chaque fois que j'explique comment on pourrait loger les moins favorisés à moindre frais tout à fait décemment, une belle âme, généralement socialiste d'ailleurs, me dit: "mais Môssieu, et le mitââââge, hein, qu'en faites vous" ?
Donc d'un côté, des réglementations dont j'ai modestement calculé l'effet anti social (redistributif du pauvre au riche) d'environ 45 milliards d'euros par an en sommet de bulle (sans doute nettement moins en 2010, ceci dit), 3 à 6 millions de mal logés (selon la définition), dont 600 000 pas logés du tout, (source fondation abbé pierre)
De l'autre.... roulement de tambour: "Le risque de mitââââge" - Vous auriez pu parler de l'étalement urbain aussi, tant qu'à faire.
Quand bien même la menace serait réelle, je préfèrerai encore le mitage...
Mais en plus, rassurez vous: le jour où le terrain est libéré (et à condition que les réseaux soient intégralement financés par celui qui bâtit), et bien le mitage sera réduit à la portion congrue: ce sera tellement plus rentable de construire à l'immédiate jonction des réseaux existants.
J'ai taillé en pièces le mythe de l'étalement urbain ici:
http://www.objectifliberte.fr/2008/10/sprawl.html
et encore ici
http://www.objectifliberte.fr/2009/12/de-letalement-a-letoilement-urbain.html
En ajoutant que les réglementations actuelles tendaient à RENFORCER l'étalement... rural. Donc, quand bien même la menace de déplétion pétrolière serait elle aussi réelle, les réglementations actuelles sont totalement contre productives de ce point de vue.
Rédigé par : vincent | jeudi 16 septembre 2010 à 19h54
vincent ,
cette petite information suivante qui vient d'agreste
"""En France, les espaces agricoles et naturels perdent 236 ha par jour au profit des espaces artificialisés (constructions, routes, chantiers...). Cela représente la superficie d'un département français moyen, soit 610 000 ha, tous les 7 ans.
Entre 2006 et 2009, les sols artificialisés ont ainsi progressé de 239 000 ha.
Ces chiffres, publiés par Agreste, : mieux penser la croissance des bourgs et villages de Seine-et-Marne, ne pas surdévelopper les axes de communication et les entrepôts, ne pas s'engager dans des projets consommateurs d'espace comme les "Villages Nature".
Lire l'étude d'Agreste
Mais qu'allez vous manger demain quand toutes les bonnes terres agricoles seront bétonnées ( j'habite la Brie , une terre à céréales fses ) et que vos habitations petites bourgeoises et indinvidualistes auront bouffé l'espace agricole ????
Rédigé par : volna | jeudi 16 septembre 2010 à 20h10
Ha ha ha. Vous n'avez pas de chance, Volna, je suis d'humeur massacrante ce soir. Je vais donc me montrer inhabituellement cassant, sans doute mon côté "petit bourgeois".
Bon, admettons que cette étude soit vraie (zavez pas mis de lien, alors pour controler... des relevés corine land cover parlaient de 600 Km2/An, donc sur 4 ans, votre chiffre se tient. Sur 3, il est un peu lourd)
notez que c'est bien la preuve que les dispositions anti étalement urbain déjà très présentes dans le code de l'urba ne marchent pas. Passons
Cela nous fait donc 6000 km2 tous les 10 ans. 60 000 km2 tous les siècles.
On a de la marge, tenez, parce que la surface totale du pays est de 551 000, et on en est à peu près à 45 000km2 artificialisés. Avec, il est vrai, une augmentation assez soutenue depuis 20 ans. Les chiffres dans le 1er lien de mon premier commentaire.
Vous noterez que dans le même temps, la surface agricole utile a diminué 4 fois plus vite que la surface urbanisée n'a augmenté.
Comment quoi ? On arriverait à produire plus avec moins de terre ? Voire même à importer nos pommes de terre de pologne ? Bref, on aurait besoin de moins de SAU ?
Bon, je copie colle un vieux post sur crise publique, l'ex blog de monlivre
======= début du copier coller ======
Par consommation d’espace, il faut comprendre surface de terre sur laquelle est faite un aménagement empêchant le "retour à la nature" de la parcelle sans nettoyage préalable. A peu de choses près, les terrains non naturels, non sylvicoles, non agricoles, hors cours d'eau.
60 000 hectares, le chiffre peut paraître effrayant en première lecture, mais cela ne représente guère que 600 kilomètres carrés, soit 1.1 pour mille de la surface de la France métropolitaine. Cette augmentation du besoin d'usage des sols provient essentiellement de l'augmentation de la population, et plus encore du nombre de ménages, car un ménage engendre un besoin de résidence principale.
En 2000, la part "artificialisée" du territoire représentait 43 000 km2 sur 550 000, soit 7,8% environ. Si l'on augmentait de 600km2 annuels la surface occupée pendant 50 ans, la surface artificialisée en 2050 représenterait 13,3% du territoire. Pas de quoi menacer la survie des forêts ou de l'agriculture ! Mais en outre, toutes les tendances démographiques indiquent que l'augmentation de consommation spontanée de surface devrait se réduire dans les années à venir.
En effet, le chiffre de 60 000 hectares annuels a été calculé sur la base des années 90, décennie pendant laquelle la population de France métropolitaine a augmenté de 1,8 millions de personnes , et surtout le nombre de ménages a augmenté de 2,5 Millions de personnes, du fait de l'abaissement rapide du nombre de personnes par ménage, résultant à la fois du vieillissement accéléré de la population (les personnes âgées vivent à 1 ou à 2, faisant baisser la moyenne) et de l'augmentation de 50% du nombre annuel de divorces depuis 15 ans. (Source : Insee, catégorie "population" ).
Or, les prévisions de l'INSEE tablent sur un ralentissement de ces tendances. La population, qui a cru de 0,43% par an dans les années 90, ne devrait plus croître que de 0,3 à 0,35%, et la hausse du nombre de ménages, qui a explosé de 1,1% en rythme annuel, devrait revenir en moyenne à 0,7% dans les 50 prochaines années, avec un aplanissement progressif de la courbe. De surcroît, les personnes âgées tendent à privilégier des surfaces d'agrément (jardins, etc...) moindres, car leur entretien est difficile. La consommation d'espace devrait donc voir son accroissement naturel ralentir. Si les prévisions démographiques de l'INSEE se révèlent exactes (l'INSEE ne peut prévoir tous les phénomènes de façon fiable, notamment les phénomènes de rupture: variations de flux migratoires, conflits, etc...), la part du territoire "non naturel – non sylvicole - non agricole" ne devrait guère excéder 12% en 2050.
======== Fin du copier coller =========
Bref, condamner des milliers de pauvres à des logements minables aujourd'hui, par peur d'un très hypothétique manque de terre arable dans 40 ou 100 ans...
Sans même me fendre d'un calcul de valeur actuelle nette des deux options (sur de telles durées...), quelque chose me dit que privilégier la lutte contre la "consommation" d'espace (notion stupide, voir mon lien sprawl, mais passons) n'est pas une très bonne option.
"Vos habitation petites bourgeoises": votre propos aurait une légère connotation marxisante ou gaucho-écologiste que ça ne m'étonnerait pas. Sachant que plus des deux tiers de la population Fr vit en petites maisons individuelles petites bourgeoises, vous devez vous sentir mal au milieu de ce peuple de petits bourgeois de merde. qui consomme l'espace, en plus.
Non, c'est vrai, ça doit être dur, pour vous. Pourquoi n'iriez vous pas vous installer en corée du nord ? Il y a plein de grands immeubles là bas.
Sinon, une petite considération économique: si un type d'espace devient trop rare, son prix monte, et curieusement, les propriétaires sont moins incités à en changer l'affectation. Surtout si, faute de distorsion étatique, le prix de ce terrain hors coût de viabilisation n'est pas supérieur à celui du terrain agricole.
Bref:
(1) les petits bourgeois sont des gens très méchants
(2) de quel bout que vous preniez le problème, j'ai réponse absolument à tout. Le chat ultra libéral et petit bourgeois retombe toujours sur ses pattes.
Rédigé par : vincent | jeudi 16 septembre 2010 à 21h48
Ces dernières décennies, les agriculteurs ont pu augmenter considérablement leur production sans augmenter la surface cultivée, et même avec une superficie moindre (reforestation, artificialisations). On leur a même reproché de produire trop... Donc, en ce cas, une diminution des surfaces cultivées irait dans le même sens que le gel des terres (jachère obligatoire instituée il y a quelques années).
Mais... Si on oblige, plus ou moins arbitrairement, à passer à l'agriculture "bio" en interdisant pesticides, engrais, OGM, etc., les rendements vont chuter... et nous manquerons de terres cultivables!
Ce soir dans l'émission TV "Envoyé spécial", on a encore fait l'éloge de l'apiculture urbaine... Bientôt, pour pallier à la pénurie liée au "bio", le gouvernement pastèque prônera l'agriculture vivrière en ville, comme à Cuba: http://www.legrandsoir.info/article6246.html
Rédigé par : Cultilandes | jeudi 16 septembre 2010 à 23h08
@ Cultilandes: L'agriculture urbaine... chic, je pourrais cultiver du cannabis bio sous mes combles !
Vous avez raison de noter que l'agriculture ne peut progresser que si elle reste suffisamment libre.
Rédigé par : vincent | jeudi 16 septembre 2010 à 23h43
Bonjour,
Si je puis me permettre d'apporter ma pierre à cette discussion, la notion de mitage est très souvent évoquée, mais très rarement démontrée, et ses conséquences encore moins - sauf par quelques métonymies toujours bien choisies, si je me rappelle bien mes études d'urbanisme -.
Faire sauter le carcan règlementaire français ne signifie pas nécessairement ouverture à tout crin, avec des finances publiques qui doivent apporter les réseaux.
Parmi les solutions possibles, outre celles rappelées par notre hôte, je rappelle l'exemple allemand : est constructible tout terrain contigu à une/deux/trois - cela dépend des Lander - parcelles construites et la construction doit se faire de manière cohérente avec les précédentes - histoire de pouvoir changer les choses, tout en conservant un cachet du lieu -.
Mesure simple, qui a le mérite de ne pas enrichir immédiatement tel ou tel propriétaire, qui évite le mitage et l'étalement tout en laissant une disponibilité foncière.
Mais cette vision a l'énorme inconvénient de ne pas laisser libre court aux grandes et formidables - forcément - idées planificatrices - venant d'un ministère autrefois appelé celui des TP j'ai quelques exemples en tête -.
Bien cordialement,
Rédigé par : Tonton Jack | vendredi 17 septembre 2010 à 08h59
@ cultilandes ,
" Mais... Si on oblige, plus ou moins arbitrairement, à passer à l'agriculture "bio" en interdisant pesticides, engrais, OGM, etc., les rendements vont chuter... et nous manquerons de terres cultivables!
Ce soir dans l'émission TV "Envoyé spécial", on a encore fait l'éloge de l'apiculture urbaine... Bientôt, pour pallier à la pénurie liée au "bio", le gouvernement pastèque prônera l'agriculture vivrière en ville, comme à Cuba: http://www.legrandsoir.info/article6246.html
Effectivement , Vincent botte en touche sur la notion de non dangerosité du mitage quant à l'autosuffisance alimentaire des populations françaises , e'n pensant que la production céréalière moyenne française se maintiendra à son rythme actuel ( un peu plus de soixante qx à l'ha )
cette production moyenne élévée est obtenue par ajout d'intrans de type fertilisants ( qui coutent de plus en plus chers ) et pesticides ( de + en + contestés , dans la mesure où , contrairement à cde que l'on pensait , la photosynthès ene les détruit pas et vous les retrouvez dans l'atmosphère , les nappes phréatique s, les aliments que vous achetez ...
les écolos ayant le vent en poupe peuvent , par leur influence sociétale , favoriser l'agriculture bio ( les petits oiseaux , les papillons , le purin d'ortie ...) qui est bien gentille mais qui ne produit pas plus de vingt qx de blé à l'ha ...ces vingts qx à l'ha , c'est ce que produisait l'ha de blé en Bourgogne , en 1960 , donc avant utilisation massive des pesticides et était de l'agriculture bio actuelle ...
bref , je reviens à Vincent , si vous mitez à raison d'un département français tous les dix ans , que vous utilisez naturellement les meilleures terres ( plates ) , que vous medttez du bio à vingt qx / ha , que mangez vous demain ????
Rédigé par : volna | vendredi 17 septembre 2010 à 09h27
@ Vincent ,
Contrairement à ce que vous pensez , je ne suis pas un vilain étato interventioniste sur base Corée du Nord mais un bon libéral connaissant bien ses classiques ( Bastiat , Schumpeter , Rômpke , Hayek , Say , Turgot und so weiter ...) et ...appréciant vos propositions due solutionnement de la crise de subprimes / liquidités / surendettemnt des états actuelle par les solutions visant à mettre en place un état régalien laisser faire le marché et rendre responsables les intervenants économiques , ramener l'état à son rôle de gardien de la liberté de circulation des biens et des personnes ( c'est déja beaucoup ...) et laisser le marché arbitrer les pb ...
cependant , acceptation de ce qui précède va de pair avec réflexion critique et refus du beniouiouisme ( le libéral est critique , le socialo est pro système ) ...aussi est ce pour cela que je vous ai bloqué dans votre enthousiasme
immobilier sur fond de libéralisation des surfaces agricoles en vous opposant les risques du mitage par rapport à la nourriture des populations et la déplétion pétrolière ...dans la Brie , que j'habite actuelelment , le prix des maisons à plus de dix km des grandes villes baisse fortement , les gens se rappochent des centre villes et des banliueues à cause du prix des transports ...
faire croire aux gens qu'en construisant à 50 km de leur lieu de travail est jouable au niveau budget ( quant le côut des routes est socialisé ) me semble limite au niveau de laq réalité de l'information ...comme disait le camarade Lénine , les vilains faits démentent les belles théories ...
Rédigé par : volna | vendredi 17 septembre 2010 à 09h44
"Sinon, on ne créera pas une France favorable aux jeunes propriétaires, mais une France de vieux rentiers..."
L'emploi du futur me paraît surprenant...
Rédigé par : Galuel | vendredi 17 septembre 2010 à 11h01
Ce qui m'épate le plus c'est que quasiment personne ne s'intéresse au gigantesques plus-values réalisées à cette occasion sur le dos des pauvres cr... qui payent le foncier plein tarif. Je pense qu'il y a là une magnifique "omerta" qui arrange bien du monde. (à la louche je dirais 30 milliards d'euros de plus-value par an, indue à 80 %).
Rédigé par : Bernique | vendredi 17 septembre 2010 à 17h45
"les agriculteurs ont pu augmenter considérablement leur production sans augmenter la surface cultivée"
Quand on vous oblige à mettre des terres en jachère, vous n'avez pas d'autre choix que d'augmenter vos rendements et votre productivité.
"les petits bourgeois sont des gens très méchants"
C'est vrai. Ils refusent de vivre et de côtoyer les gueux et les prolos. Si on faisait une enquête approfondie, on découvrirait que beaucoup d'entre eux sont des fonctionnaires votant socialiste.
"Je pense qu'il y a là une magnifique "omerta" qui arrange bien du monde"
A commencer par les agents du fisc.
Que les autorités veuillent que plus de gens deviennent propriétaires n'est pas innocent : c'est moyen d'accroître les recettes fiscales sans toucher aux taux.
Le gros hic, et Vincent l'a rappelé dans sa conférence du mois d'août, c'est que la bulle immo qui s'est développée avec le PTZ va exploser d'ici quelques mois.
Rédigé par : Théo2Toulouse | vendredi 17 septembre 2010 à 19h08
@ Volna : Désolé de m'être énervé. toutefois, vos saillies sur l'habitat petit bourgeois pouvaient induire en erreur quant à vos intentions.
Sur le mitage/étalement urbain, je pense avoir dit l'essentiel. Mais encore un détail: la population augmente encore un peu chez nous. Si on inclut la décohésion des ménages, elle a beaucoup augmenté. Et donc, oui, on a besoin de surface pour les logements.
Supposons toutefois qu'on décide de loger tout ce beau monde en hauteur, contre leur volonté en grande partie. On ne règle qu'un gros tiers de l'étalement:
en effet, ces gens auront toujours besoin d'écoles, de terrains de basket, de stations d'épurations, de commerces, et surtout de postes de travail. Toutes sortes de choses qui ne sont pas toujours empilables.
Bref, la "consommation d'espace" est la fille de l'accroissement de la population. Et comme les règles censées limiter l'étalement urbain autour des grands centres ne font que le déplacer autour des petits, autant laisser le marché, naturellement, laisser les gens s'étaler en périphérie des grands centres urbains, parce qu'effectivement, ils préféreront en grande majorité, s'ils peuvent se l'offrir, ne pas avoir à payer un gros trajet domicile travail.
@ Tonton Jack: quand bien même votre proposition n'est pas l'idéal libertarien, elle serait déjà un tel pas en avant que j'y souscrirais les yeux fermés.
@ Bernique:
En 2006, c'était 47 milliards de trop payé par les acheteurs aux vendeurs. Bon, aujourd'hui, vu la chute du nombre de transactions et du marché hors de certains grand centres urbains, c'est sûrement nettement moins. Mais ça reste très conséquent.
Rédigé par : vincent | vendredi 17 septembre 2010 à 20h35
Je pense que la solution pour pallier le besoin d'habitations pour loger une population pas assez fortunée pour devenir propriétaire, n'est pas dans l'etalement urbain, ni dans cet espèce d'intolérance belliqueuse face au monde agricole,assez systématique chez Mr Vincent Benard, qui semble réver de voir deguerpir les exploitations agricoles (d'une autre epoque selon lui) pour batir des barres de HLM.
Regardez plutôt autour de vous dans vos villes !
Dans certains quartiers, quel pourcentage de beaux immeubles modernes par rapport aux constructions vetustes qui les entourent ?
Croyez vous qu'on aurait pu realiser le quartier de La Défense sans demolir (par l'expropriation) tous ces petits pavillons moches et vétustes de Puteaux et Courbevoie ?
Mais Mr Benard, lui, aurait préféré construire les tours de la Defense sur des terres agricoles vers Chertres à 50 kms de Paris !
Simplement dans Paris (18 eme arrondissement) que d'immeubles vetustes et minables ravalés tous les 100ans , qu'il faudrait demolir , pour liberer des surfaces foncières pour reconstruire du neuf fonctionnel et agréable.
Rédigé par : arturo | vendredi 24 septembre 2010 à 19h41
@ Arturo: j'ai du mal à comprendre. Vous ne savez pas lire, je pense.
Vous affirmez que "je rêve de voir construire des barres HLM à la campagne". C'est une affirmation d'une stupidité sans nom. J'ai suffisamment écrit par ailleurs combien la politique HLM française était absurde.
Ajoutons que c'est quand on cadenasse la frontière immédiate d'une ville que les gens s'enfuient "à 50 km". tapez "étoilement urbain" dans le moteur de recherche.
"intolérance belliqueuse face au monde agricole"
"rêve de voir déguerpir les exploitations agricoles":
merci de me citer UN passage ou j'exprimerai une telle intolérance, une telle ambition. (je suis juste très intolérant aux subventions agricoles, je pense que ça ne fait pas de moi un agricide ?)
Je trouve d'une insondable médiocrité de venir insulter copieusement un auteur en lui prêtant des propos et des intentions qu'il n'a jamais tenus, déformer complètement sa pensée...
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Quand à votre solution: les expériences de par le monde montrent que la réhabilitation des quartiers vétustes est d'autant plus facile que le droit de la construction est libre et que les acteurs privés peuvent s'en charger, dans des formes associant efficacement les propriétaires en place. Je vous conseille de taper "Anaheim" ou "curt pringle" dans le moteur de recherche de ce blog.
Ajoutons que la défense, ça n'a pas été qu'une affaire de construction... sans parler des problèmes de transport créés par une telle concentration de postes de travail (RER saturé, routes saturées, etc...).
"que d'immeubles qu'il faudrait démolir": Pourquoi pas ? Après tout, c'est ce qu'a fait le baron Haussman. Mais cette période a aussi coïncidé avec le rejet des populations les moins aisées à la périphérie ou en proche banlieue...
Qui décide ? Comment indemnise t-on les propriétaires ? Comment loge t'on les habitants déplacés en phase provisoire ? Qui finance ?
Bref, yaka, ifodrèkeu, mais dans la pratique...
Rédigé par : vincent | vendredi 24 septembre 2010 à 23h35
Je suis parfaitement conscient des dangers de l'etalement urbain tel que mis en evidence par l'ouvrage des chercheurs
Djellouli, Emelianoff, Bennasr (aucun rapport avec vous , je suppose ?) et Chevalier
http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=2346
D'où la necessité de recourir à la solution de renovation des vieux quartiers urbains.
Reconstruire sur l'ancien et non pas par etalement urbain.
Rédigé par : arturo | samedi 25 septembre 2010 à 14h23