Attention, la question suivante contient un piège : Quel est le pays où le risque de mort violente du fait d'un conflit a été le plus élevé en 2009 et l'est encore en 2010 ? Si vous répondez l'Irak ou l'Afghanistan, vous vous trompez.
Le pays en question est le Mexique, ou le bilan de la "guerre à la drogue" lancée depuis 2006 par le gouvernement mexicain avec l'aide massive du gouvernement américain a fait 28 000 morts, dont une grande part de policiers ou de victimes collatérales. Devant un tel désastre, nombre de voix, y compris chez d'anciens partisans de la prohibition, commencent à exiger des changements radicaux de politique.
Voyons pourquoi la prohibition est plus dangereuse que les drogues qu'elle prétend combattre, et quels effets positifs il faurait escompter de la légalisation contrôlée mais complète non seulement de l'usage, mais aussi de la production et du commerce de toutes les drogues.
>> Lire la suite sur le magazine "Objectif Eco"
-----
Un article fort intéressant sur l'aspect économique de la prohibition de l'usage et/ou du commerce des drogues.
Une des raisons qui à mon sens font que ce type de démonstrations ne suffisent pas à convaincre la majorité des gens et ne conduisent pas à un changement de notre politique vis à vis des drogues est que profondément, la plupart des gens vont réagir sur ce sujet sur un plan non économique et rationnel, mais sur un plan moral. La majorité des gens se refusent à ce que le gouvernement autorise la circulation de substance à la fois nocives et dont l'usage est considéré comme immoral.
A cela aussi les libéraux ont une réponse, cette fois ci ancrée dans leurs principes les plus profonds. La drogue est un vice, et les vices ne sont pas des crimes. Les gouvernements n'ont aucune légitimité pour criminaliser les vices.
Le plus incroyable plaidoyer en faveur de la décriminalisation des vices a été rédigé en 1875 aux Etats Unis par Lysander Spooner :
http://lysanderspooner.org/node/46
C'est un texte remarquable, qui peut s'appliquer à la drogue mais plus généralement à tous ces "crimes sans victimes" sur lesquels nos gouvernements s'entêtent à concentrer leurs efforts répressifs.
Légaliser (en réalité on devrait dire décriminaliser) les drogues serait un signal fort pour rappeler que dans un Etat de Droit les gouvernements n'ont pas une autorité illimité pour régenter la vie des gens, et n'ont pas à se mêler des vices et de la morale (d'autres institutions sociales existent pour tenir ce rôle : la famille, la religion, etc.). Ce ne serait pas faire preuve de laxisme, mais tout au contraire replacer la responsabilité entre les mains des individus, ce qui est tout sauf du laxisme.
Rédigé par : ST | vendredi 03 septembre 2010 à 09h42
Entièrement d'accord avec l'article.
J'aimerais rajouter un point qui limite les chances de légalisation à court terme en France : la caractère socialement très oppresseur de la lutte anti-drogue. Cette drogue permet de :
* stigmatiser les pauvres et/ou trouver des coupables à arrêter facilement
* remplir les prisons
* faire réélire les politiciens qui aiment l'insécurité ou les discours musclés sur le sujet
* exercer des mesures étatiques TRES contraigantes mais n'ayant aucune conséquence négative pour ceux qui les prennent, un nombre important de gens n'ayant pas à subir les effets négatifs de la repression anti-drogues.
Rédigé par : Emmanuel M | vendredi 03 septembre 2010 à 11h19
@Emmanuel M
> remplir les prisons
Il me semble pourtant que l'actualité récente nous montre qu'il n'est nul besoin des affaires de stupéfiant pour trouver des candidats ô combien plus justifiés à trouver leur place derrière des barreaux.
Nul doute au contraire que l'encombrement de la justice du à la criminalisation des vices et aux trafics que cela génère explique pour partie l'incapacité du système judiciaire a apporter une réponse proportionnée aux réelles atteintes aux personnes et à la propriété.
J'en profite pour revenir aussi sur un des arguments présenté par Vincent dans la bouche des partisans de la prohibition : l'inefficacité de la lutte contre la drogue ne serait qu'une question de moyen et de volonté. A ceci, Ron Paul répondait qu'il était de longue date démontré que les Etats s'étaient montré incapable d'empêcher la circulation de la drogue dans les prisons, soit entre des individus confinés derrière des barreaux, dans des cellules fermées au sein d'établissements entourés de murs et de barbelés, surveillés par des miradors et des gardes armés. Aussi l'idée qu'avec plus de moyen on arriverait à limiter la circulation des drogues au sein d'une société libre parait particulièrement risible.
Rédigé par : ST | vendredi 03 septembre 2010 à 11h52
On a tendance à passer sous silence que la guerre en Afghanistan est financée par la drogue. On peut aussi rappeler que l’empire chinois a été mortellement blessé par une lutte contre l’opium, importée illégalement par les anglais.
Les mafias de la drogue sont devenue plus puissante que les états dans certains pays. Elles sèment le chaos dans des pays déjà fragile. C’est l’aspect le plus navrant de la prohibition. Que de moyens et de vies gaspillés en vain.
Notre époque est marquée par un délire chimérique de perfection moraliste : pas de drogués, pas de prostituées, pas de pédophiles… (pas de gros mots, pas de chasseurs, ?). Le fantasme d’un petit monde bien propinet. Un rêve de puritains américains ?
Les moralistes voudraient changer la nature humaine à coup de lois, faute de mieux. Quel méconnaissances de la nature humaine. Les politiques pourtant parfois (souvent ?) débauchés les soutiennent quand ça leur fait gagner des voix. L’horizon de la plupart des politiques s’arrête là.
Les seuls qui pourraient faire quelques choses ce sont les biologistes d’un futur plus ou moins lointain (il existe déjà pas mal de traitements). Mais transformer les humains en zombies puritains serait il vraiment souhaitable ? Si la Nature « a fait » les hommes « vicieux », c’est pas pour rien.
Le monde n’a pas vocation a être parfait ni statique.
Rédigé par : JB7756 | vendredi 03 septembre 2010 à 19h08
Un autre pays ou la violence a explosé ses derniers années est le Venezuela, spécialement dans la capitale, Caracas. J'en sais quelque chose, puisque même si je ne vis pas là, ma belle famille y vit.
C'est assez ironique de voir tous les gens de gauche défendrent et idolâtrer Chavez pour ses discours populistes alors que la situation est vraiment catastrophique. Tous les pans de l'économie sont nationalisés les uns après les autres. La propriété privée n'est bientôt plus qu'un lointain souvenir.
La seule ressource qu'ils leurs restent est le pétrole. Alors que c'est un pays tropical, où il est très facile de faire des plantations, le pays doit importer pratiquement tous ces aliments de base. Ce pays va bientôt devenir comme Cuba.
De plus Chavez est un hypocrite. Il fait des réunions en Amérique du sud sur le réchauffement climatique, ou il dénonce le rôle des 'méchants capitalistes', alors que la ressource principale de son pays est le pétrole, et qu'il ne se gêne pas de le vendre aux états-unis!
Rédigé par : floyd | vendredi 03 septembre 2010 à 19h43
Autoriser toutes les drogues, c'est aller un peu vite en raisonnement.
D'abord dans l'article je ne vois aucune réference à la consommation de drogues et à ses effets medicaux devastateurs.
En particulier, les troubles à l'ordre public et la violence (contre les personnes, contre les biens, violence routière, violence scolaire etc...) où les auteurs agissent sous l'emprise de drogues.
C'est pourtant le problème numero un.
La hausse vertigineuse de la delinquance est liéeà la progression de la consommation de drogues car elle a des effets devastateurs sur le cerveau de l'individu et celui-ci finit par avoir des comportements qui mettent en danger la société dans laquelle il vit.
Nous sommes encore à l'abri en Europe car le nombre de drogués reste encore faible mais il n'est pas utile de rappeler que les genocides abominables qui se produisent en Afrique sont perpétrés par des individus la plupart du temps drogués ( volontairement ou à leur insu)
La legalisation des drogues ne resout vraiment rien et baisser les bras de cette façon est absolument consternant.
Rédigé par : sphinx | vendredi 03 septembre 2010 à 20h16
@sphinx
> En particulier, les troubles à l'ordre public et la violence
> (contre les personnes, contre les biens, violence routière,
> violence scolaire etc...) où les auteurs agissent sous
> l'emprise de drogues.
Valable surtout pour l’alcool, drogue légale. Les effets de l’alcool sur le comportement humain sont bien connu pour être dévastateur. On a essayé de l’interdire aux US dans les années 1920, on connaît tous comment ça s’est fini : trafic énorme, mortalité en hausse, corruption généralisée, guerre de gangs…
> les genocides abominables qui se produisent en Afrique
> sont perpétrés par des individus la plupart du temps
> drogués ( volontairement ou à leur insu)
Il est vrai que des enfants soldats ont été drogués (Sierra Leone, Liberia) pour les placer dans une forme de dépendance. Mais les chefs qui ont organisés ces crimes n’étaient pas des junkies.
Au Rwanda il n’y avait pas tellement de drogués, juste des foules manipulés.
Rédigé par : JB7756 | vendredi 03 septembre 2010 à 21h15
@sphinx
> La hausse vertigineuse de la delinquance est liée
> à la progression de la consommation de drogues
> car elle a des effets devastateurs sur le cerveau de
> l'individu et celui-ci finit par avoir des comportements
> qui mettent en danger la société dans laquelle il vit.
Non, c’est la prohibition qui crée le désordre. Certaines cités sensibles sont sous le contrôle de gangs qui vivent de la drogue comme le sont certains narco-états. Dans les milieux autorisés, il se dit que les émeutes de 2005 étaient en fait une manifestation des trafiquants de drogue mécontents de la politique répressive que l’on menait alors contre eux. Depuis Sarkozy les laisse tranquille.
Rédigé par : JB7756 | vendredi 03 septembre 2010 à 21h57
"D'abord dans l'article je ne vois aucune réference à la consommation de drogues et à ses effets medicaux devastateurs."
Relisez l'article.
"La hausse vertigineuse de la delinquance est liéeà la progression de la consommation de drogues car elle a des effets devastateurs sur le cerveau de l'individu et celui-ci finit par avoir des comportements qui mettent en danger la société dans laquelle il vit."
Même remarque que JB: vous parlez de l'alcool là, non?
La délinquance des junkies n'est pas lié intrinsèquement liée à la consommation de drogue (ou alors de façon très marginale), mais au prix de celles-ci, comme le souligne l'article.
Rédigé par : Mateo | vendredi 03 septembre 2010 à 23h23
@ Sphinx
"En particulier, les troubles à l'ordre public et la violence (contre les personnes, contre les biens, violence routière, violence scolaire etc...) où les auteurs agissent sous l'emprise de drogues"
En fait, les pires exactions sont commises à cause des phénomènes de manque, ou par peur du manque, mais très rarement pendant l'ivresse elle même... Sauf pour l'alcool, que les USA ont dû relégaliser en urgence en 1933...
Ensuite, vous n'êtes pas sans avoir remarqué que les drogues sont actuellement prohibées. Utiliser l'argument de la "violence" pour justifier de ne pas les légaliser est donc conceptuellement délicat...
"baisser les bras de cette façon est consternant": c'est ce qu'on du se dire Fox et Calderon en 2006. 28 000 morts plus tard, ils évoluent sur la question. A part une société totalitaire de type stalinien ou nazi, je ne vois pas comment on peut réduire significativement le commerce des drogues. Ce type de solution me paraissant peu souhaitable, pour tout un tas de raisons que je vous laisse imaginer, quels choix cela nous laisse-t-il ?
Ajoutons que je n'ai pas dans cet article, pour le limiter à une taille raisonnable, évoqué la question morale centrale: "au nom de quel principe puis-je interdire à quelqu'un de se foutre en l'air" - Sous réserve bien sûr qu'il soit bien informé et en mesure de bien peser le pour et le contre de son choix, et que derrière, il en assume tous les coûts.
D'ailleurs, du point de vue de l'information, il me semble qu'une distribution para-médicalisée - assortie d'une interdiction de vente aux mineurs - des drogues, de ce point de vue, est bien plus souhaitable que d'en confier le marketing à des mafiosi qui font les sorties d'école et les boites de nuit.
Rédigé par : vincent | samedi 04 septembre 2010 à 09h38
@ matéo ,
je suis assez d'accord avc Sphynx ,V Bénard donne pour acquis le fait que le cannabis soit très peu dangereux alors que de nouvelles espèces de cannabis sont recemment sorties avec 10 fois plus de THC que les " anciennes" et il explique que cocaine et héroine sont un peu plus dangereuses et addictives mais qu'avec un peu de bonnes volonté des pouvoirs publics ( cad nos sous ) ces menus inconvénients sont somme toute gèrables ...je rapelle que Bénard représente un parti libéral qui revendique l'autonomie de l'individu et moins d'état et qu'ici , il demande au dit état de prendre en charge l'addiction du drogué et pas de se prendre en charge lui même ( chassez le naturel !!!)...
de + , Bénard dit que l'état a échoué dans sa lutte contre la consomation de drogue ( les lois pénalisent le trafic et la conso de drogues mais ces lois ne sont que peu appliquées - ainsi , vous avez le droit d'avoit sur vous du shit pour votre conso personnelle ...) mais l'état ne fait pas grand chose contre les trafiquants qui importent ou produisent ces substances et naturellement rien contre les consommateurs ...
enfin , une grande victoire des abolitionistes est d'avoir fait passer dans les esprits que l'alcool est plus dangereuse que le cannabis ( tjrs Bénard ) itou le tabac alors que vous vous arrêtez de boire et de fumer avec un peu de volonté ( pour les drogues , j'endoute et les médecins avec moi...
pour finir , Bénard a certainement raison , dans son analyse libérale de dire que l'état n'a pas à dire ce qui est vice ou non ( c'est à moi de le faire ) mais alors , celui qui se drogue doit prendre en charge les csq de son addiction et ce même drogué n'a pas à pourir les autres au nom de ses addictions !!!
Rédigé par : volna | samedi 04 septembre 2010 à 09h41
> alors que de nouvelles espèces de cannabis
> sont recemment sorties avec 10 fois plus de
> THC que les " anciennes" et il explique que
> cocaine et héroine sont un peu plus dangereuses
> et addictives mais qu'avec un peu de bonnes
> volonté des pouvoirs publics ( cad nos sous )
> ces menus inconvénients sont somme toute gèrables ...
Justement si ces produits étaient légaux, on pourrait les contrôler.
> enfin , une grande victoire des abolitionistes
> est d'avoir fait passer dans les esprits que
> l'alcool est plus dangereuse que le cannabis
L’alcool est une belle merde. On peut mourir d’une overdose d’alcool mais pas de tabac ou de cannabis. La dépendance à l’alcool est terrible et on peut en mourir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Delirium_tremens
C’est le cas de Johnny Hallyday dont la France « stupéfaite » a découvert qu’il était alcoolique.
Mais bien évidemment une consommation modéré d’alcool n’est pas (trop) dangereuse (augmente le risque de cancer).
> mais l'état ne fait pas grand chose contre les
> trafiquants qui importent ou produisent ces
> substances et naturellement rien contre les
> consommateurs ...
Pour éviter une guerre civile. D’autant qu’il y a semble t'il des sniffer au sommet de l’état (je ne citerai pas de nom).
Rédigé par : JB7756 | samedi 04 septembre 2010 à 10h48
@volna
> les lois pénalisent le trafic et la conso de
> drogues mais ces lois ne sont que peu appliquées
> - ainsi , vous avez le droit d'avoit sur vous du
> shit pour votre conso personnelle
Vous oubliez de dire pourquoi elles ne sont peu appliquées en tout cas proportionnellement aux nombres de délits potentiels : ce n'est pas par laxisme, mais par impossibilité matérielle du fait du nombre incalculable de délits qu'elles recouvrent. Les Etats Unis ont tenté d'appliquer la loi à la lettre : résultat, le taux d'incarcération le plus élevé du monde, sans aucun impact sur la consommation.
> vous vous arrêtez de boire et de fumer avec
> un peu de volonté
Aller dire ça aux millions d'alcolo-dépendants. Décrocher d'un addiction à l'alcool est incroyablement difficile, tous les médecins vous le diront. Laisser entendre que c'est juste une question d'un peu de volonté n'est pas sérieux.
Ne laissez pas croire que quelqu'un dans ce thread sous estime la dangerosité des drogues ou en fasse l'apologie déguisée. Ce n'est pas le sujet. Mais ce n'est pas parce qu'une chose est néfaste, que c'est à l'Etat de s'en occuper ou de décider à la place des gens. Cette dernière "solution" est à la fois immorale (contraire à la Liberté et à la Responsabilité des individus) et inefficace (elle crée plus de problèmes qu'elle n'en résoud).
@sphinx
> La legalisation des drogues ne resout vraiment
> rien et baisser les bras de cette façon est
> absolument consternant.
L'histoire récente comme plus ancienne à démontré que la pénalisation des drogues de résolvait rien non plus (l'alcoolisme a augmenté pendant la prohibition comme la consommation de drogue dure n'a cessé d'augmenter depuis l'introduction de la guerre contre la drogue).
Décriminaliser un vice n'est pas baisser les bras. C'est tout le contraire, c'est réaffirmer des principes fondamentaux, et assumer que l'Etat n'est pas la solution à tout. A l'inverse, persister dans une politique inefficace, couteuse, et directement comme indirectement liberticide est de l'entêtement aveugle.
Rédigé par : ST | samedi 04 septembre 2010 à 12h13
@ Volna: "V Bénard donne pour acquis le fait que le cannabis soit très peu dangereux alors que de nouvelles espèces de cannabis sont recemment sorties avec 10 fois plus de THC que les " anciennes"
ça illustre le fait, évoqué dans l'article (il faut lire en entier), que lorsqu'une substance est prohibée, les trafiquants font tout pour la rendre encore plus active, encore plus addictive. La légalisation permettrait de définir des dosages maximaux, et si un traficant voulait produire une drogue surdosée, l'écart de prix avec les produits légalisés serait tel qu'il n'aurait que peu de chances de la vendre. L'exemple de l'alcool montre que la prohibition a augmenté les alcools forts, frelatés à partir d'alcool industriel, et que dès le retour à la légalisation, les consommations d'alcool fort ont décliné au profit des vins et spiritueux plus doux. Ce fait est notamment documenté par le cato institute, et par le livre de Dan Okrent cité dans le corps de l'article.
"il explique que cocaine et héroine sont un peu plus dangereuses et addictives mais qu'avec un peu de bonnes volonté des pouvoirs publics ( cad nos sous ) ces menus inconvénients sont somme toute gèrables ..."
Non, vous m'avez mal lu. je ne dis nul part que l'état doit y mettre des sous. Je ne demande pas à ce que ce soit nos sous qui gèrent le problème, comme aujourd'hui (cout de la police et des politiques de prévention subventionnées). Je demande juste que la distribution des drogues les plus dures soit confiée à des professionnels para-médicaux qui obéissent à quelques lois (je ne suis pas angélique: je ne crois pas à la dérèglementation totale des produits addictifs...) sur les dosages, l'information consommateur, la limitation de la vente aux mineurs, bref, une base économiquement libérale mais pas "intégralement libérale" du point de vue de la réglementation.
Bref, je veux économiser vos sous, et non l'inverse.
Vous ajoutez : "de + , Bénard dit que l'état a échoué dans sa lutte contre la consomation de drogue ( les lois pénalisent le trafic et la conso de drogues mais ces lois ne sont que peu appliquées - ainsi , vous avez le droit d'avoit sur vous du shit pour votre conso personnelle ...) mais l'état ne fait pas grand chose contre les trafiquants qui importent ou produisent ces substances et naturellement rien contre les consommateurs ..."
Il est faux de dire que les lois sont peu appliquées. La proportion d'incarcérations liées au stupéfiants reste élevée. Mais cela ne sert à rien. Simplement, sauf à devenir totalitaire (pas "autoritaire", j'ai bien dit "totalitaire"), l'état ne pourra pas réduire significativement la consommation (et encore...).
Et le rapport avantages/inconvénient d'un régime totalitaire ne rend pas cette option désirable ;-) - Effectivement, il y avait effectivement beaucoup moins de drogue en URSS que maintenant (mais il y en avait qd même...), et Mussolini a obtenu certains succès contre la Mafia. Mais honnêtement, entre mussolini et la mafia, tout se discute, mais je préfère encore la mafia.
Donc, dans un pays non totalitaire, à chaque fois que l'état "serre" un traficant, il y a dix candidats intéressés par la part de marché. trois mille pour cent de marge, tout de même...
Elements empririques de confirmation: L'état américain a les lois répressives les plus sévères du monde libre,pourtant la drogue y est nettemement plus consommée qu'aux pays bas, et près de 1% de la population est en prison ! un rapport coût efficacité de cette nature devrait faire réfléchir même le plus "accro à la prohibition".
Même la Thailande, qui condamne à mort les détenteurs de plus de 250g de cannabis, n'a jamais pu éradiquer la drogue, bien au contraire.
@ JB: des sniffeurs au sommet de l'état ? Vous lisez trop les romans de Sophie Coignard :-) ...
Mais oui, on pense tous au même. Je censurerai impitoyablement tout commentaire qui se risquera à citer un nom.
(le roman dont je parle s'appelle "Mafia Chic" - pas mal, sans plus - Les essais du même auteur sont autrement plus intéressants: la nomenklatura française, l'omerta française, les rapports omerta, la vendetta française).
Rédigé par : vincent | samedi 04 septembre 2010 à 15h25
je ferais plus confiance aux analyses de criminologues comme X.Rauffer qu'à V.Bénard pour dire que légaliser ne serait certainement pas la solution.
D'abord balayons l'argument "ce n'est pas à l'Etat d'empêcher un individu de s'auto-detruire".
D'accord, mais c'est à l'Etat d'empêcher un individu de faire subir aux autres les conséquences de son auto-destruction physique et surtout psychique.
ça ne me gène pas qu'un alcoolo se beurre dans son coin mais qu'il degueule sur ma voiture ou me renverse moi ou un de mes enfants en grillant un feu rouge ,non.
De même un drogué enfermé dans un centre ne me gène pas, mais libre de circuler en faisant courir un danger à cause de comportements irrationnels, ce n'est pas tolérable de l'accepter.
Ensuite vous donnez l'exemple du Mexique avec ses 28 000 morts. Fort heureusement ce chiffre n'inclut pas les victimes de la lutte contre les trafiquants, mais principalement des règlements de compte entre malfrats.
Comme l'a dit X.Rauffer, en légalisant, les cibles des criminels ne seraient plus ceux des bandes rivales mais des personnes qui en toute légalité ouvriraient des commerces de distribution de produits controlés et même leurs clients. Au Mexique, un centre médicalisé pour drogués offrant des produits de substitution en vue d'une desintoxication, a été attaqué à l'arme lourde faisant des victimes, tout recemment.
Donc il n'y a pas d'autre issue que la lutte.
Munich c'est trop tard !
Rédigé par : sphinx | samedi 04 septembre 2010 à 16h18
@Vincent :
En plus de la politique, la blanche (qui rend speed et arrogant au risque de passer pour un con) est semble t’il assez (très ?) répandu dans le monde de la finance, du showbizz, du journalisme...
Pour ce cas, http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/02/01/01001-20080201ARTFIG00497-frederic-beigbeder-interpelle-en-possession-de-cocaine-.php , je me demande ce qu’a pris le malheureux interpellé. Quand on voit ça, on peut se poser la question de savoir si la lutte contre la drogue est vraiment encore prise au sérieux.
Ces substances ayant tendance à faire voir la vie en rose, on peut se demander si elles ne seraient pas en rapport avec la crise économique ? (une explication originale non ?) Il faudrait faire des contrôles antidopage à ce niveau. La conduite d’un Etat en état d’ébriété devrait être interdite !
Rédigé par : JB7756 | samedi 04 septembre 2010 à 16h38
La libéralisation des drogues selon le prix nobel d'économie Garry Becker, disciple de Milton Friedman également prix nobel et adepte de la légalisation des drogues.
http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/archive/2010/08/03/depenalisation-des-drogues-la-piste-liberale.html
D.J
Rédigé par : D.J | samedi 04 septembre 2010 à 17h45
@sphinx
Si les drogues étaient légales, on pourrait envisager sereinement des traitements médicaux. Aujourd’hui un toxico peut il avoir confiance dans un médecin, une assistante sociale ?
Une légalisation des drogues ne supprimera pas les gangsters du jour au lendemain. Ce sont des générations de malfrats qui ont prospérés de ces trafics.
Ils voient d’un très mauvais œil une légalisation qui ruinerait un si lucratif business. Ils combattent cette idée par tous les moyens possibles. Je ne serai pas surpris qu’ils financent eux mêmes des prohibitionnistes.
Si la légalisation arrive malgré tout, il faudra qu’ils se recyclent. Evidemment ils ne deviendront pas honnêtes du jour au lendemain et passeront à d’autres activités criminelles. Mais sans le pouvoir de l’argent de la drogue, ils seront beaucoup moins puissant.
Rédigé par : JB7756 | samedi 04 septembre 2010 à 17h56
@ JB7756
>Aujourd’hui un toxico peut il avoir confiance >dans un médecin, une assistante sociale ?
non.
>Ils voient d’un très mauvais œil une légalisation >qui ruinerait un si lucratif business.
Je n'en sais rien, je ne fréquente pas ce milieu.
>Je ne serai pas surpris qu’ils financent eux >mêmes des prohibitionnistes.
Encore cette théorie du complot qui est très incrustée.
Rédigé par : sphinx | samedi 04 septembre 2010 à 19h37
@ Sphinx : "D'accord, mais c'est à l'Etat d'empêcher un individu de faire subir aux autres les conséquences de son auto-destruction physique et surtout psychique.
ça ne me gène pas qu'un alcoolo se beurre dans son coin mais qu'il degueule sur ma voiture ou me renverse moi ou un de mes enfants en grillant un feu rouge ,non"
Donc, vous reconnaissez qu'il n'y a pas besoin de prohiber l'alcool pour pouvoir réprimer les comportements néfastes induits par l'alcool. Très bon début.
Question: pourquoi cela fonctionnerait il différemment avec la blanche ?
Sur le détail des 28 000 morts: selon les officiels mexicains, 90% des morts sont "bad guy contre bad guy". Cela nous laisse donc 2800 victimes "not that bad", policiers ou "dommages collatéraux". série en cours. Avec des histoires comme celle là:
http://www.foxnews.com/world/2010/08/25/mexican-government-migrants-dead-ranch-killed-zetas-drug-gang/
Ou encore le récent assassinat du favori à l'élection du gouverneur d'une province du nord, jugé pas assez conciliant par les cartels...
A noter que le groupe qui aurait perpétré ce massacre serait composé... D'ancien militaires devenus des "bad guys". Donc quand on dit que 90% des victimes sont des truands, combien ne seraient pas devenus des truands sans le commerce de la drogue ?
Sans parler des autres dommages collatéraux liés à la prohibition, et donc au fait que le drogué ait besoin de sommes énormes pour assouvir son vice.
Le mexique-nord est un pays en voie de déliquescence. A cause de la prohibition chez lui et chez son grand voisin du nord.
">Ils voient d’un très mauvais œil une légalisation >qui ruinerait un si lucratif business."
C'est rapporté par de nombreuses études, voir le livre de levine cité dans l'article (livre pas du tout abolitionniste, d'ailleurs).
>Je ne serai pas surpris qu’ils financent eux >mêmes des prohibitionnistes.
Ils achètent bien des policiers et des juges. Alors des politiciens...
Rédigé par : vincent | samedi 04 septembre 2010 à 21h28
Dans cette affaire de demande d'arrêt de prohibition de la drogue , V Bénard
explique calmement , in fine , que libéralisme égal angélisme ...
Rédigé par : volna | dimanche 05 septembre 2010 à 09h49
@volna
> Dans cette affaire de demande d'arrêt de
> prohibition de la drogue , V Bénard
> explique calmement , in fine , que libéralisme
> égal angélisme ...
Vous êtes de mauvaise fois. Moi je soutiendrais le contraire : criminaliser les vices, cela revient à détourner des sommes et des efforts considérables pour pourchasser en vain et sans succès des crimes sans victimes. Le résultat direct en est la moins grande répression des vrais crimes, ceux avec des victimes, qui portent atteinte à l'intégrité des personnes, leur liberté et leur propriété.
L'acharnement à vouloir pourchasser des délits créés artificiellement par le bon vouloir de l'Etat est une forme indirecte de laxisme envers la vrais criminalité, car les ressources de la société sont limitées.
Défendre la décriminalisation des vices, c'est au contraire rendre de nouveau possible une politique de répression sans faille contre les atteintes aux personnes, leur liberté et leur propriété, autant de choses délaissés par l'Etat aujourd'hui, et de sujets dans lesquels il a démontré son inefficacé croissante et coupable.
Rédigé par : ST | dimanche 05 septembre 2010 à 10h15
> Et le rapport avantages/inconvénient d'un régime >totalitaire
Tout de suite les grands mots. On agite le spectre du régime "totalitééééére" comme d'autres agitent le chiffon rouge du régime ultra-liberal.
D'abord c'est quoi un régime totalitaire ?
Un agent du fisc qui effectue un redressement sur 5 ans ? Un permis de conduire suspendu à cause d'un radar qui vous a flashé à 180 km/h ? Un inspecteur du travail qui deboule à l'improviste sur un chantier du batiment ?
Si c'est ça qui vous géne, sachez que 80% des Français ne partagent pas vos craintes !
Quand on voit des gens qui s'indignent contre les atteintes aux libertés, ce sont bien souvent des personnages qui ont des agissements pas très nets et qui voudraient bien rester dans l'ombre.
Alors des solutions dominées par l'hypocrisie, non merci.
Rédigé par : citizen-kane | dimanche 05 septembre 2010 à 10h49
@citizen-kane
> Tout de suite les grands mots.
> On agite le spectre du régime "totalitééééére"
Non, on pose le fait qu'on reconnait des politiques qui outrepassent la responsabilité fondamentale des Etats, par le fait que pour les faire respecter jusqu'au bout, on est obligé de mettre en oeuvre des mesures liberticides croissantes. C'est le propre des sociétés totalitaires, par définition, de tout vouloir contrôler : ce que consomment les gens, ce qu'ils font, ce qu'ils pensent. C'est le propre des sociétés libres de laisser les gens responsables de leurs vies, y compris dans leurs erreurs.
> Quand on voit des gens qui s'indignent contre
> les atteintes aux libertés, ce sont bien souvent
> des personnages qui ont des agissements pas très
> nets et qui voudraient bien rester dans l'ombre.
Elle est bien bonne celle là. Vincent Bénard est tellement dans l'ombre qu'il ouvre un blog sur internet, sous son vrais nom, avec sa photo, publie des livres, donne des conférences ...
> Alors des solutions dominées par
> l'hypocrisie, non merci
Qui est hypocrite ? Les libéraux, comme vincent dans cet article, s'engagent et défendent sur le principe les libertés d'autrui même quand le sujet ne les concerne pas (je doute que Vincent en défendant la libre consommation des drogues plaide en sous main pour sa paroisse). Il est facile de défendre la liberté quand il s'agit de défendre sa propre liberté de faire ce que l'on veut (ça tout le monde est prêt à le faire). Les libéraux sont les seuls à défendre la liberté des autres de faire ce qu'il leur plait, y compris quand c'est contraire à nos propres valeurs, morales et habitudes personnelles, dès lors que cela n'empiète sur la liberté ou la propriété de personne.
C'est le contraire même de l'hypocrisie.
Rédigé par : ST | dimanche 05 septembre 2010 à 11h44
Quand on parle d'une éventuelle légalisation des drogues afin de réduire ou supprimer le cout de la lutte contre les drogues illégales, on oublie souvent de préciser que les mafias s'occuperaient d'autres marchés si celui ci était légalisé et que la lutte contre leur action dans ces nouveaux marchés couterait elle aussi très cher.
Des personnes ayant échoué à mener une vie légale suffisamment lucrative ou honorable se tournent vers le crime, pour l'appât du gain ou du pouvoir. La plupart de ces mêmes personnes le feraient (ou l'auraient fait) pour d'autres marchés que celui de la drogue. Après les drogues les criminels organisés se tourneront vers les trafics d'animaux rares, de matières radioactives, d'esclaves sexuels, d'enfants, d'organes, etc. Seules quelques unes de ces personnes renonceront peut être devant le niveau plus élevé de l'immoralité ou de la difficulté technique.
Dès lors le gain d'une légalisation est bien plus faible qu'annoncé.
Rédigé par : xavdr | lundi 06 septembre 2010 à 21h40
@ xavdr
> Après les drogues les criminels organisés se
> tourneront vers les trafics d'animaux rares, de
> matières radioactives, d'esclaves sexuels,
> d'enfants, d'organes, etc.
Euh, c’est déjà le cas… Vous avez oublié les machines à sous, le trafic d’armes… Le crime occupe déjà toutes les niches possibles. La drogue est la plus lucrative de toutes.
Rédigé par : JB7756 | lundi 06 septembre 2010 à 22h15
@ Xavdr: vous oubliez que tous les marchés que vous citez n'ont pas du tout le même potentiel lucratif que les drogues: il y aura de la casse, concurrence oblige.
Secondement, bien des avocats notent que lorsque la configuration des "incentives" change, nombre de "seconds couteaux" du trafic préfèrent se ranger et tenter de retrouver une vie normale. Et notemment... Les toxicomanes eux mêmes, élément importants du paysage de la prohibition s'il en est. Je vous recommande maitre éolas sur ces questions.
Enfin, tous les mouvements terroristes qui se financent par ce biais devront trouver autre chose. Bon, d'accord, ils essaieront de se diversifier, mais là encore, leurs espérances de gain seront plus faibles: ils seront soit moins nombreux, soit moins puissants.
Rédigé par : vincent | lundi 06 septembre 2010 à 23h07
En ce qui concerne la revendication effective de la legalisation de la drogue, on voyait à une certaine époque les grafitis "kaya legalize it" fleurir sur les murs un peu partout.
je n'ai pas l'impression que les gens qui revendiquaient ce slogan en écrivant sur les murs étaient des personnes responsables et socialement bien intégrées.
Rédigé par : citizen-kane | dimanche 12 septembre 2010 à 14h14
@ CK: et alors ? En admettant que vos "impressions" soient validés par les faits, votre raisonnement revient à dire:
"Il y a des personnes "border line" qui écrivent des trucs que je n'aime pas sur les murs".
Bon, ok. Cela assimile t'il les milliers d'intellectuels (Gary Becker, Milton Friedman, Will Gray pour évoquer les plus connus) ou encore les 13 000 policiers et juristes et magistrats de l'association "Law Enforcement against Prohibition" - LEAP, http://www.copssaylegalizedrugs.com/ ), par exemple, à des dealers cachés, des junkies honteux, des gauchistes révolutionnaires en peau de lapin, des gens "socialement désintégrés" ? à l'évidence non.
Cela a contrario invaliderait il la thèse selon laquelle les têtes du trafic seraient contre toute forme de légalisation ? Pas plus.
Il faudra trouver autre chose.
Rédigé par : vincent | dimanche 12 septembre 2010 à 14h47
Honnêtement, j'ai réfléchi grandement à ce sujet et je considère que la prohibition quant aux drogues n'est pas du tout une mauvaise idée tout en disant que je ne touche pas à cela tout comme je consomme très peu d'alcool (et on peut aussi mourir de cette drogue). Pourquoi? Parce que cela entre dans le paradigme que n'importe quelle marchandise qui est prohibé amène automatiquement à un marché noir. Même si on ferait le prohibition du chocolat ou du Coca-Cola sous un prétexte bidon, je suis certain qu'il y a aurait des gangs qui feraient le commerce illicite armé de cela.
Même à la limite, je considère qu'un comportement qui consiste à se faire mal soi-même (donc un crime sans victime) ne devrait pas être illégal.
Rédigé par : Matvail2002 | lundi 27 septembre 2010 à 02h28