Le scandale du ForeclosureGate, qui est très probablement révélateur d'une "économie de la fraude" quasi généralisée, laquelle a sans doute engendré la plus grande crise économique depuis 1929, pose de sérieuses questions à un analyste politique libéral. L'on ne peut s'empêcher d'être effondré devant l'ampleur des malversations, fraudes et incompétences commises durant les années "bulle" par les banques américaines. Pour beaucoup, la cause est entendue : "Le Foreclosure Gate, c'est la faute de la cupidité des capitalistes, et de l'absence de régulation - A bas le libéralisme ! Il faut plus d'état, plus de règles !"...
Ce postulat ne résiste pas à une analyse à froid. Voyons pourquoi.
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J'ai envie de donner mon avis sur deux points.
1) "Dans cette conception, l'état doit procéder en priorité aux diligences suivantes :
- arbitrer les conflits civils qui ne se résolvent pas à l'amiable,
- punir les crimes et autres actes crapuleux,
- arbitrer les situations de faillite, qui sont celles où une personne, une entreprise, ne peut, de bonne foi, tenir ses engagements, parce qu'elle s'est trompée sur son évaluation de l'avenir."
=> Je ne vois rien concernant la compensation due aux victimes ? Les victimes qui verraient leur monnaie se dévaluer suite à l'ensemble de ces malversations, pourquoi ne sont-elles pas renflouées directement ? En quoi le fait de punir les coupables compense les pertes subies par les victimes pendant toutes les années où le crédit s'est déversé unilatéralement sur des valeurs arbitrairement choisies ?
Il ne suffit pas de régler la partie visible de la spoliation ! Il faut compenser les "n" années de spoliation systémique de la monnaie commune !
2) "A bas le libéralisme ! Il faut plus d'état, plus de règles !".
=> Je ne vois pas non plus l'autre option : il faut de meilleures règles ! Moins nombreuses, mais plus efficaces. Lesquelles ? Sur quoi bâtir une monnaie qui ne dépende pas de flux arbitrairement définis ? Sur quels axiomes fondamentaux rebâtir un système qui inclut la compensation des victimes, inhérente au risque de toute système complexe ?
Rédigé par : Galuel | lundi 25 octobre 2010 à 12h30
@ Galuel :
précisons que l'article devant se limiter à 10 000 signes (c'est mon nouveau deal avec Ob'eco'), vous risquez de souvent me dire que telle ou telle chose ne s'y trouve pas. Je ne peux pas réécrire tout ce que j'ai déjà écrit à chaque fois, d'où la liste de liens en fin de corps de texte.
Réparation due aux victimes: elle est incluse dans les condamnations, mais la réparation elle même ne peut être du fait de l'état, sauf quand le préjudice est causé par l'état lui même, naturellement. Et ce texte n'avait pas pour but de relancer le débat sur le système monétaire en vigueur.
"quelles règles": j'en ai déjà parlé, mais j'ai la flemme de rechercher les liens...
Rédigé par : vincent | lundi 25 octobre 2010 à 19h32
Oui c'est clair. L'article est par ailleurs très bien traité. On sent qu'on a affaire à un spécialiste de l'immobilier.
Rédigé par : Galuel | lundi 25 octobre 2010 à 22h55
@Vincent
J'abonde à 200%. Tout repose finalement sur l'introduction de l'idée que l'action de l'Etat est là pour remplir tel ou tel objectif économique ou social. Au nom de la croissance, au nom de la redistribution, on justifie que l'Etat soit là pour permettre à tel ou tel de gagner plus d'argent. Pourquoi s'étonner que cette façon de pensée se propage ensuite dans toute la société et que ceux qui peuvent en profiter essayent de le faire ? On a l'impression que toute l'action politique aujourd'hui est motivée par ce type de réflexion : on a nous a vendu le sauvetage des banques au nom de du soit-disant chaos économique qui résulterait pour toute la société de faillites bancaires en chaines. On nous vend des grands travaux et des politiques de relance au nom de la croissance qu'ils sont supposés générer. Etc etc ... L'action politique doit être avant tout dicté par l'exigence de JUSTICE, y compris si cela doit avoir un impact négatif sur la sacro sainte croissance (ce que je ne crois pas sur le long terme, au contraire). On a in fine justifié toutes les fraudes au nom de la croissance qu'elles étaient sensées générer : au final cette croissance n'était qu'un rève, et il ne nous reste que les fraudes, bien réelles.
@galuel
> Je ne vois rien concernant la compensation
> due aux victimes ? (...) En quoi le fait de
> punir les coupables compense les pertes subies
> par les victimes pendant toutes les années
On ne peut pas compenser les victimes avec de l'argent qui n'existe pas. Et seuls les coupables peuvent dédommager les victimes. Il n'est pas dans la fonction de l'Etat de dédommager qui que ce soit pour des dégâts commis par des tiers. C'est le pire aléa moral qui assure la perpétuation de telles fraudes à l'avenir.
> il faut de meilleures règles !
> Moins nombreuses, mais plus efficaces.
Non, pas de meilleures règles. Juste un retour aux fonctions essentielles de l'Etat. Juste un retour en force de la Justice, de règles fondés sur le respect des droits fondamentaux, et non sur la manipulation économique et sociale au nom d'une soit disante justice sociale qui n'est qu'un injustice individuelle.
Le mythe de la "meilleure règle" n'est que cela : un mythe. C'est ce qu'on nous vend à chaque fois et ce sans aucun résultat, à chaque élection : "Comment allez vous réduire les dépenses publiques sans réduire la taille et les fonctions de la machine étatique ?" => "nous ferons des économies en améliorant l'efficacité de la dépense publique, avec une meilleure gestion qu'auparavent etc etc ...". Bullshit.
Le mythe de la meilleure règle est lié au mythe technocratique que la décision politique peut être améliorée par une augmentation des compétences des décideurs. C'est précisément cela qui nous a conduit où nous sommes. Le problème n'est pas celui de la compétence, mais celui de l'objectif des politiques publiques. L'objectif libérale de la justice et du respect de l'Etat de Droit (L'Etat Régalien), contre l'objectif socialiste du constructivisme social et économique (l'Etat providence).
Rédigé par : ST | mardi 26 octobre 2010 à 10h01
"Non, pas de meilleures règles. Juste un retour aux fonctions essentielles de l'Etat. Juste un retour en force de la Justice"
Je suis d'accord avec ça.
"On ne peut pas compenser les victimes avec de l'argent qui n'existe pas."
C'est pourtant bien ce qui se passe, on compense les coupables en les renflouants avec de l'argent qui n'existait préalablement pas. Alors qu'on devrait renflouer les victimes avec ce même argent. Donc l'argument ne tient pas ! C'est parce qu'on sauve les coupables et pas les victimes que ce système va continuer à se diriger vers la guerre civile et économique.
"Et seuls les coupables peuvent dédommager les victimes."
Non c'est faux. Un médecin soigne un blessé, alors que celui qui a lancé la flèche est loin. Cet argument ne tient pas non plus, il est ignorant de la réalité. La réalité est que la compassion et l'amour pour son prochain, la fraternité au sens républicain du terme est ce qui permet à un innocent de compenser une victime indépendamment du coupable.
"L'objectif libéral de la justice et du respect de l'Etat de Droit (L'Etat Régalien), contre l'objectif socialiste du constructivisme social et économique (l'Etat providence)."
Ca ne suffit pas ! Je pense profondément que l'Etat est bien trop présent mais que la sphère bancaire est bien trop présente aussi et la récuse de la même façon !
Il n'est pas normal par exemple que les Banques puissent prélever de l'argent sur un compte sans demander l'autorisation préalable sur justificatif (facture) alors qu'il s'agit d'une propriété privée. Ceci parce que la monnaie jouit d'un flou conceptuel entre outil commun de gestion des échanges économiques, et à création par effet de levier public ou privé (Banqaue Centrale ou privée) sur des valeurs arbitraires.
Il faut redéfinir la monnaie. Ca ne va pas du tout en l'état. Redéfinir la monnaie est aussi nécessaire que l'invention de TCP/IP a permis l'émergence d'un réseau mondial de relations informationnelles symétriques, sans serveur central.
Et sans cette redéfinition les appels à des solutions basiques ne seront que vaines. On ne réforme pas un Minitel, on passe sur internet, et c'est fondamentalement différent.
Rédigé par : Galuel | mardi 26 octobre 2010 à 11h50
> Jérôme Kerviel doit se dire qu'il aurait dû être >américain.
Décidemment,c'est plus fort que vous.
Alors que vous vous lancez, la main sur le coeur, dans un plaidoyer(peu crédible) pour démontrer les effets vertueux d'un liberalisme honnète ,responsable et humain; vous ne pouvez vous empècher d'apporter un soutien bienveillant en forme de clin d'oeil,à un petit escroc qui a spéculé avec de l'argent qui ne lui appartenait pas.
Chassez le naturel, il revient au galop !
Rédigé par : maurice b. | mardi 26 octobre 2010 à 19h20
@Maurice b.
Vous êtes con ou vous le faites exprès ? Mais où voyez vous dans cette fine allusion le moindre soutien à J. Kerviel ? Il me semble assez clair que je déplore la
Votre tactique de dénigrement systématique par jet de petites crottes déconnectées du sujet, commence à me les chauffer sérieusement, soit dit en passant. Comme vous êtes un con malhonnête, je ne prendrai pas de gants avec vous.
Donc, à tous les lecteurs: maurice b. partage la même IP que le dénommé "Salcedo", ainsi que d'autres, sous le pseudo de "Ruybera", "arturo", et quelques autres. Ou bien ils s'y mettent à plusieurs, ou bien Monsieur Maurice B. utilise X pseudonymes pour venir troller.
Cela parait toutefois peu probable, puisque cette même IP est très utilisée et si on trouve pas mal de trolls "à la maurice B.", en remontant plus loin dans le temps, on trouve aussi des gens plus constructifs.
L'IP est 89.226.240.166 - elle est qqpart au centre de paris, entre le 1er et le 6ème, mais je ne puis en savoir plus avec mes maigres compétences.
Si quelqu'un sait comment faire pour savoir si l'IP en question est collective (genre une permanence UMP, puisque monsieur Maurice B. Affirme en faire partie - à moins que ce ne soit un socialiste honteux ?) ou bien appartient à un particulier un peu dérangé, merci de son aide bienvenue.
En fonction des réponses, l'IP sera bannie.
Rédigé par : vincent | mardi 26 octobre 2010 à 20h20
vincent ne perdez pas votre temps précieux avec un individu pareil "maurice b."
cordialement.
Rédigé par : sachet | mardi 26 octobre 2010 à 20h30
Il faut vraiment insister sur la partie responsabilité. Cette dernière est absolument déficiente en matière bancaire et plus encore au niveau juridique qu'au niveau judiciaire.
Comme je l'aie écrit, et comme nous en avons discuté, les règles juridiques en vigueur en matière de responsabilité des actionnaires ne sont pas suffisantes. Il manque véritablement une forme juridique entre la commandite et la responsabilité limitée.
http://tinyurl.com/MADROLLE-SARF-AGEFI
Compte tenu du contexte institutionnel la SA est trop permissive en matière bancaire. Il faut absolument que les actionnaires soient demandeurs des fonds propres à la hauteur des risques pris. Cela implique nécessairement pour eux une responsabilité sur biens propres allant au delà des apports.
Certe ce n'est pas une solution pour le présent, mais pour le futur. Elle est néanmoins incontournable.
Rédigé par : Alf | mercredi 27 octobre 2010 à 06h21
"L'IP est 89.226.240.166 - elle est qqpart au centre de paris, entre le 1er et le 6ème, mais je ne puis en savoir plus avec mes maigres compétences."
Sauf à demander à http://www.completel.net/ (qui en est visiblement le propriétaire) à quel personne ou société elle est attribuée, je doute que tu puisse apprendre grand chose (avec des méthodes respectueuses du droit).
Rédigé par : Alf | mercredi 27 octobre 2010 à 06h50
@alf: le papier que tu lies est il le même que celui que tu as publié chez Turgot ou une autre version ? En as tu un exemplaire doc ou html, reprenable ici ou ailleurs ?
pour l'IP, on en restera là. Merci.
Rédigé par : vincent | mercredi 27 octobre 2010 à 07h48
@alf
J'avais déjà lu en effet cette proposition sur le site de l'institut Turgot. C'est une piste extrêmement intéressante.
Et je suis entièrement d'accord que c'est le volet responsabilité qui a été vidé de son sens au cours du temps. C'est exactement pour cela qu'il est essentiel que les auteurs de fraudes assument leur responsabilité pleine et entière devant la justice, et que les investisseurs quels qu'ils soient, trop peu regardant, assument des pertes qui leur rappellent que leur part du contrat est d'assumer un risque en contrepartie d'une rémunération de leur capital. La réglementation, avec ses visas d'autorisation de mise sur le marché, ses agences de notations agrées, ses structures de pseudo assurance des risques type FDIC, a déresponsabilisé une génération d'acteurs du monde de la finance.
Un excellent article du Mises Institute reprenait cette idée en lançant un "Bring Back the Bank Runs", dont j'avais repris certaines lignes directrices dans mon article sur la réglementation bancaire : l'objectif de la réglementation est toujours de réduire non pas le risque mais l'incidence du risque, ce qui conduit à plus de prise de risque. Ne cherchons pas à tout prix à réduire le risque et la responsabilité des acteurs : l'omniprésence du risque et le spectacle quotidien de ses conséquences est justement là pour nous rappeler notre responsabilité, comme la douleur rappelle au soldat qu'il est encore en vie.
Rédigé par : ST | mercredi 27 octobre 2010 à 11h11
Il faut de toute façon mieux d'état, même si c'est à périmètre réduit. Voila une partie de la solution : un régulateur non consanguin et/ou une justice économique dotée d'outils, de dents et de la volonté de s'en servir. On pourrait commencer par instaurer en France une "class-action" par exemple.
Rédigé par : Bernique | mercredi 27 octobre 2010 à 16h54
Beaucoup de grands empires de Rome à l’URSS se sont effondrés en raison d’une corruption généralisée.
Les USA disposent quand même d’un secteur privé dynamique suffisamment robuste pour éviter une effondrement généralisé comme l’URSS.
En attendant les élites US semblent tellement compromise que l’on voit mal comment briser cette corruption.
Je pense toujours qu’une limitation drastique des salaires dans la finance pourrait être efficace tout en restant très simple : pas de bénéf à court terme, pas de prise de risque suicidaire à long terme. D’ailleurs les allemands vont imposer cela à leur secteur bancaire « aidé ». La limite annoncée de 500 000 E / an me semble encore un peu élevée.
Rédigé par : JB7756 | mercredi 27 octobre 2010 à 16h59
@vincent
Le lien que j'ai donné vers la version magazine permet l'inclusion du doc.
En bas, à droite de la barre d'outil, un bouton "Embeded & Share" permet de génère le code html qui convient pour l'inclure comme une Vidéo.
je préfère cette façon, ça me permet l'accès à des stats sommaires.
Si tu en a besoin je te filerais un PDF. C'est le même à 99% que l'article de Turgot, mais avec le tempon AGEFI et surtout le pied de couverture dont je suis très fier.
Rédigé par : Alf | jeudi 28 octobre 2010 à 23h56