La crise Irlandaise n'en finit pas d'alimenter la machine à sophismes médiatico-politiques, et naturellement, tout ce que la zérosphère compte d'anti libéraux pathologiques profite de l'occasion pour étaler de façon aussi superficielle que possible une très mince couche de vernis économique et idéologique dont toute prétention à l'objectivité est absente. Il est vrai qu'une bonne posture anti-libérale est un excellent substitut à l'intelligence pour briller dans les salons.
Le débat se focalise notamment sur deux points. En effet, la déroute Irlandaise serait la conséquence :
1. De "son taux d'imposition sur les sociétés scandaleusement bas",
2. De "l'ultra libéralisme et ses ravages une fois de plus à l'oeuvre"
Ces deux points résistent-ils à un examen approfondi ?
Ce premier article abordera la question fiscale, je reviendrai sur la seconde question dans les prochains jours.
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J'essaye de comprendre le plan d'aide à l'Irlande comme je peux, mais les informations sont incroyablement peu claires, et il est difficile de bien comprendre in fine qui vient au secours du qui, et pour quelles raisons. La seule chose que je crois comprendre, c'est qu'on sauve les banques (ou est ce qu'on sauve les créanciers - allemand, anglais et français - de ces banques ???), avec l'argent que les contribuables français, allemand ou britanniques n'ont pas.
Je comprend aussi qu'on force l'Irlande à piquer dans son fond de réserve des retraites (on pille le peu de capitaux provisionnés pour faire face aux engagements exorbitant des retraites) pour combler les déficits de fonctionnement d'aujourd'hui et renflouer les banques. Ca me semble profondément immoral et scandaleux. Maintenant, de ce côté ci de la manche, je crois comprendre que dans l'indifférence générale, le gouvernement pille sans plus d'égard notre propre fond de réserve des retraites, déjà notoirement insuffisant (http://www.efinancialnews.com/story/2010-11-29/france-seizes-euro-36bn-of-pension-assets), et qu'il livre ces provisions capitalisées à la CADES, c'est à dire l'instrument qui permet de financer à crédit notre sécurité sociale, le tout en s'asseyant sans complexe sur la loi organique qui avait interdit tout prolongement de la durée de vie de la CADES et toute augmentation de la charge des dettes qu'elle est sensé gérer. En résumé, on détruit fébrilement ce qui nous reste de capital pour pouvoir emprunter toujours plus (ce qui est absurde, car c'est l'importance des fonds propres qui devrait au contraire justifier une grande capacité d'endettement ...).
Je ne suis pas sur que personne ne comprenne exactement ce qui est en train de se passer, mais une chose est sur, c'est pas joli.
Rédigé par : ST | lundi 29 novembre 2010 à 18h02
On "sauve" les créanciers, bien sur:
http://www.zerohedge.com/sites/default/files/images/user5/imageroot/gono/IRELAND_bail_out-002.jpg
Immoral et scandaleux: oui, et le mot est faible. Ca sent est le début de la fin. J'entendais aussi que la BCE avait augmenté en douce dans des proportions inconnues ses achats directs de dette publique.
Nous, on fait du QE furtif.
Rédigé par : vincent | lundi 29 novembre 2010 à 19h34
"Il est vrai qu'une bonne posture anti-libérale est un excellent substitut à l'intelligence pour briller dans les salons. "
je vais la garder celle là elle est vraiment top!!
Rédigé par : mica | mardi 30 novembre 2010 à 12h05
"avec l'argent que les contribuables français, allemand ou britanniques n'ont pas". Mais le seul "argent" qui ait cours est de papier et d'électrons voire même de simples promesses, le stock est virtuellement inépuisable. Quand à l'Irlande ils "zonka" baisser les impôts et augmenter les dépenses et tout ira de suite mieux.
Rédigé par : Bernique | mardi 30 novembre 2010 à 15h38
@Bernique
> le stock est virtuellement inépuisable
C'est vrais, le stock monétaire est inépuisable a qui maîtrise la planche à billet. Les zimbabwéens l'ont compris bien avant nous : au plus haut de la crise, 100 milliards de $ leur permettait d'acheter 3 oeufs, une livre sterling s'échangeait pour 1200 milliards de $ et les distributeurs automatiques de billets cessèrent de fonctionner car leur système d'exploitation ne pouvait pas gérer autant de zéros. En désespoir de cause, le Zimbabwe a légalisé l'utilisation de devises métalliques, puis finalement annoncé la mort officiel de sa monnaie. Aujourd'hui, le Zimbabwé n'a plus de monnaie et les échanges se font en monnaie étrangère ou métallique.
Donc oui, le stock monétaire est inépuisable, mais sa valeur elle, est épuisable, et décroit quand le stock augmente ...
Comme le disait Ron Paul, "you cannot cure inflation, with more inflation"
Rédigé par : ST | mardi 30 novembre 2010 à 16h46
Mais notre problème n'est pas l'inflation c'est de trouver le pigeon pour la patate chaude. Pour l'instant "ils" ne font que tendre le gigantesque élastique qui nous propulsera dans le mur. Chaque "solution" aura ses graves inconvénients, n'en doutons pas. Enfin je pense que l'inflation n'est pas la solution mais que sa réapparition sera un sous-produit des réajustements inévitables. Ces derniers ne seront probablement reconnus comme tels qu'à postériori. Par contre il ne faut pas fantasmer sur l'hyper-inflation, car une inflation à 10 % fait aussi bien le boulot pour nettoyer les épargnants coincés à quelques pourcent.
Rédigé par : Bernique | mardi 30 novembre 2010 à 19h00
@Bernique
> je pense que l'inflation n'est pas la solution
> mais que sa réapparition sera un sous-produit
> des réajustements inévitables.
Au contraire : l'inflation sera une conséquence de l'absence d'ajustement. Si on faisait les ajustements, on aurait plutôt une déflation de grande ampleur, mais correctrice et au final profitable.
> Par contre il ne faut pas fantasmer sur
> l'hyper-inflation, car une inflation à 10 %
> fait aussi bien le boulot
On ne rentre jamais dans l'hyperinflation volontairement. On veut juste une soit disant "bonne" inflation à 10% pendant quelques années. Mais le phénomène est difficilement contrôlable et c'est comme ça qu'on bascule à l'hyperinflation. Regardez les déficits et la dette publique : on a juste voulu un "déficit matrisé" à 3% du pib (critère de maastricht). J'ai comme la nette impression que la partie maîtrise de l'exercice soit un peu tombé à l'eau ...De la même façon, tout exercice d'inflation maîtrisée dans le contexte actuel, c'est faire du vélo les yeux bandés au bord du précipice.
Rédigé par : ST | mercredi 01 décembre 2010 à 09h54
Si en général l'inflation est involontaire et devient hyper-inflation (on va dire à partir de 100% annuel) si se surajoute des phénomènes politiques (volonté de nettoyer les épargnants, obstination des "émetteurs" de monnaie, voir dans le passé fausse monnaie à large échelle). Cependant il aurait effectivement dû se produire une déflation ou une destruction des actifs fictifs mais notre ami Bushnankobama en a décidé autrement (à moins que ce ne soit Loyd Blankenfein).
Rédigé par : Bernique | mercredi 01 décembre 2010 à 14h40