Aux sceptiques qui leur opposent des observations scientifiques, les défenseurs des politiques de lutte contre les émissions de CO2 , à court d’arguments climatiques, justifient souvent leur point de vue par la menace d’épuisement des ressources d’énergies fossiles. Nombreux sont ceux qui affirment qu’il n’est pas important d’avoir des certitudes sur l’avenir du climat pour prendre des décisions politiques qui, n’importe comment, sont indispensables pour économiser des ressources naturelles rares et en voie d’épuisement.
Ainsi Timothy Wirth,ex secrétaire d’Etat à l’Energie du Gouvernement Clinton, a-t-il déclaré un jour : « Nous devons conduire cette affaire de réchauffement global. Même si la théorie du réchauffement global est fausse, nous allons faire ce qui convient en termes de politique économique et environnementale ».
Au delà de l'aspect plus que déontologiquement contestable qui consiste à manipuler les électeurs "pour leur bien", en cachant un objectif derrière un autre, le versant "énergétique" de ce raisonnement est il justifié ?
Non, nous dit Jean-Michel Bélouve, qui tord le cou aux préjugés catastrophistes en matière d'énergie, sans méconnaître les difficultés d'approvisionnement possibles, qui sont plus géopolitiques que physiques. Un article comme toujours très documenté qui fait le point sur les perspectives d'évolution du "mix énergétique" du monde dans les années à venir, ainsi que sur les combats d'arrière garde des intégristes de l'écologie pour empêcher certaines évolutions pourtant souhaitables et inéluctables.
Un article fort intéressant où l'on découvre que l'on a craint l'OPEP pendant des années pour son pouvoir de faire monter artificiellement le prix du pétrole, et qu'on pourrait bien le craindre à l'avenir pour son pouvoir de les maintenir artificiellement bas.
Finalement, le problème tel qu'il apparaît n'est pas celui des réserves, mais celui de l'extraction. Aussi, plus nous serons riche demain, moins nous risquerons de manquer de pétrole. Et le nerf de la guerre sera l'investissement, c'est à dire le capital, ce dont on manque le plus aujourd'hui, avec nos politiques d’endettement.
Ce n'est finalement pas de pétrole dont nous allons manqué, mais de capital. La solution au problème énergétique est finalement simple, c'est le capitalisme, c'est à dire notre capacité à nous priver d'un peu de consommation aujourd'hui, de sous consommer de manière à épargner la richesse nécessaire à investir ces nouveaux gisements.
Rédigé par : ST | mercredi 23 février 2011 à 11h12
A lire :
http://www.lesechos.fr/opinions/chroniques/0201174080054-le-climat-ou-le-pouvoir-d-achat.htm
Rédigé par : Blanc Cassis | vendredi 25 février 2011 à 06h09
je signale, sur le blog turgot, les commentaires de haute tenue.
http://blog.turgot.org/index.php?post/B%C3%A9louve-s%C3%A9curit%C3%A9-%C3%A9nerg%C3%A9tique#comments
Rédigé par : vincent | samedi 26 février 2011 à 09h42
@ST, cela fait déjà pas mal de temps que l'on sait que le problème du pétrole peu cher, nous a empêché des pratiques plus économes et une recherche différente... Les pays de l'OPEP au premier rang desquels l'Arabie Saoudite jouent depuis très longtemps entre gestion de la rente pour eux et maintien dans la dépendance pour nous...
Le titre de l'article est accrocheur mais erroné, de mon point de vue. La dépendance énergétique vis-à-vis de pays islamisés (avec toutes les variantes, comme celles que l'on voit actuellement à l'oeuvre en Libye)est à fuir. Et plus on sera endetté, plus ce sera vrai. Enfin tout au présent, cela suffit déjà... Boumedienne à l'ONU, Kadhafi tant de fois, Erdogan & co, ont bien annoncé la couleur ; donc ne pas chercher à limiter la dépendance énergétique me paraît vouloir être précipité plus vite encore et sans espoir d'évitement dans un monde... très peu occidental.
Rédigé par : Dominique | samedi 26 février 2011 à 16h59
@ dominique
Si vous avez lu attentivement l'article publié sur Institut Turgot, vous avez du constater que c'ést bien la sécurité énergétique des approvisionnements à court terme qui constitue l'urgence prioritaire.
Rédigé par : Jean-Michel Bélouve | dimanche 27 février 2011 à 21h51