Ce qui se passe aujourd'hui dans les collectivités américaines est intéressant parce qu'il y a de bonnes raisons de croire que cela se produira aussi chez nous prochainement. Acculées financièrement, les administrations lancent des programmes de coupes sombres dans les salaires et les retraites publiques. Ce à quoi les syndicats rétorquent que l'état a pris des engagements et qu'il doit les respecter, même en augmentant les impôts, et attaquent parfois en justice leur administration.
Ce point de vue des syndicats est également entendu chez nous lors des grèves. Or, il est tout à fait irrecevable.
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MAJ : lire également, sur le blog "Lupus", ce billet sur l'état des finances locales aux USA.
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Il s'est créé aux Etats-Unis une classe privilégiée de fonctionnaires locaux dont les avantages sont invraisemblables (salaires, retraites...).
Cela concerne les employés de base (pompiers, gardiens de prison, etc) ; pas seulement les directeurs.
Je me souviens d'une localité où telle catégorie de fonctionnaire, non seulement avait le droit de prendre sa retraite à 55 ans avec une pension fabuleuse, mais avait aussi le droit de re-postuler immédiatement à son ancien poste... en touchant son salaire PLUS sa pension...
A côté de ces gens-là, nos fonctionnaires les plus chouchoutés sont des locdus en haillons.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 17 février 2011 à 14h39
Les statuts des fonctionnaires US sont peut-être très protecteurs, mais, en France, on n'en est pas loin non plus.
Age de départ à la retraite à 55 ans, soit-disant contractuel.
Quand on signe un contrat de travail dans le privé, il n'y a jamais aucune mention de l'age de depart en retraite (tout au plus y figurera le nom de la caisse de retraite complementaire où le salarié cotisera).
Le problème épineux, c'est que les fonctionnaires d'Etat ainsi que ceux des collectivités locales n'ont pas de contrat de travail à signer à l'embauche .
Cette absence de contrat de travail personnalisé créé un vide juridique dont ils abusent.
La première mesure à prendre est d'introduire le contrat de travail pour TOUS ces personnels, même ceux qui ont été embauchés il y a 15 ou 25 ans.
Rédigé par : maurice b. | jeudi 17 février 2011 à 17h37
@Robert Marchenoir
> A côté de ces gens-là, nos fonctionnaires
> les plus chouchoutés sont des locdus en haillons
Certes, mais ils sont également nettement plus nombreux ... Le problème global est probablement aussi important en terme financier, voir plus important chez nous.
En tout cas le problème soulevé par Vincent est au coeur sinon le coeur de nos difficultés. Peut on prendre des promesses à 30 ou 40 ans ? Autant des dire des promesses que d'autres devront tenir ...
On entend de plus en plus parler des deux côté de l'atlantique de lancer des emprunts publics à 100 ans. Une obligation que l'on ne peut par définition remplir de son vivant ne crée t-elle pas les conditions d'une servitude à vie ?
Rédigé par : ST | jeudi 17 février 2011 à 17h40
@ Maurice b.
Pour une fois, nous sommes à peu près d'accord.
Juste un point de détail:
Les fonctionnaires "normaux" partent à la retraite au même age que dans le privé (donc aujourd'hui, 62). Par contre le mode de calcul de la pension n'est pas unifié, et reste très avantageux pour les fonctionnaires qui touchent un gros traitement et peu de régime indemnitaire ("primes"), dans le cas contraire (traitement de base plus faible et primes pour compenser) c'est plus équilibré, mais globalement, la retraite publique est nettement mieux calculée que dans le privé.
Ce sont des statuts particuliers (SNCF, etc...) qui bénéficient de retraites avancées à 52 ou 57 ans après la réforme(tte) actuelle.
Vous aurez noté qu'un régime de retraite unifié est au coeur des propositions que je développe par ailleurs ici ;-)
Rédigé par : vincent | jeudi 17 février 2011 à 19h57
> Les fonctionnaires "normaux" partent à la >retraite au même age que dans le privé (donc >aujourd'hui, 62).
Même dans la police ?
Rédigé par : maurice b. | jeudi 17 février 2011 à 20h34
Et puis de toute façon on ne va pas nous faire croire qu'un état doive tenir sa parole (Cette notion est en voie de péremption, si elle a jamais existé) et il faut bien trouver un premier pigeon pour commencer à payer les conséquences de la crise financière en attendant beaucoup mieux... Le tout est d'éviter le retour des soviets.
Rédigé par : Bernique | jeudi 17 février 2011 à 21h34
ST : oui, on devrait prendre des promesses à 30 ou 40 ans et même plus, concernant par exemple les retraites.
Le tout est de ne faire que des promesses capables d'être tenues.
La civilisation occidentale (et le capitalisme libéral) n'existeraient pas sans la capacité spécifique à l'homme blanc de planifier à long terme.
Le danger arrive quand on oublie qu'une telle planification est un travail constant, fruit d'un équilibre entre le risque et la sécurité. Il arrive quand on s'imagine que l'Etat peut garantir tout et n'importe quoi sans le moindre effort des citoyens, et indépendamment de la réalité économique.
L'inquiétude actuelle des libéraux sur les retraites est bien le fruit d'un immense travail de planification : celui des démographes, des économistes, des actuaires qui ont calculé qu'on allait dans le mur si on continuait comme ça ; celui des économistes spécialistes des retraites qui ont chié des centaines de pages pour expliquer comment on pourrait sortir de ce système pour passer à un autre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 17 février 2011 à 21h54
@ Maurice b.
Je ne sais pas pour la police. Mais l'éducnat, la territoriale, l'équipement, l'agriculture, la culture, les finances, et quelques autres, 62.
les métiers "pénibles" (enfin, euh, bon...) ont droit à 5 ans de "bonus", donc 57. Parmi les super-privilégiés, citons aussi la diplo, dont les années à l'étranger sont "majorées", et l'armée, même pour des soldats qui ne partent jamais en opérations. Et bien sûr les aiguilleurs du ciel, les cheminots, les dockers...
Pour l'hospitalière, j'avoue un manque total de documentation sur le sujet.
Rédigé par : vincent | jeudi 17 février 2011 à 21h56
Youpie, même le contrat n'est plus sacré dans la pensée libérale. Une entreprise qui dirait,à son fournisseur, casse toi, j'ai pas envie de te payer parce que j'ai pas les moyens. C'est normal, les actionnaires, ils étaient pas engagés individuellement !
Franchement, Mr Benard, on vous paie pour écrire des âneries pareilles.
Rédigé par : Gribouille | jeudi 17 février 2011 à 22h20
Eh oui le capitalisme vend, brin à brin la corde pour se faire pendre....ce qui me met en transe, moi qui trouve sympa et amusant tous les gadgets qu'il permet d'acheter. Cependant rassurez vous, le libéralisme n'est qu'une des notions que l'on utilise pour désinformer nos contemporains.
Rédigé par : Bernique | jeudi 17 février 2011 à 23h07
@ gribouille:
vous êtes d'une mauvaise foi insondable. Les deux situations n'ont absolument rien à voir, comme je l'explique dans l'article, c'est d'ailleurs son objet, vous avez remarqué ?
"Une entreprise qui dirait,à son fournisseur, casse toi, j'ai pas envie de te payer parce que j'ai pas les moyens"
Une entreprise dans un tel cas serait poursuivie et perdrait, sauf incident juridique.
Si elle était insolvable, elle serait mise en redressement. Mais elle ne pourrait pas dire à ses clients : "désolé, mais je vous facture plus que prévu sur vos contrats à vous pour payer mes autres contractants". L'état, lui, a la possibilité de se retourner vers le contribuable... Mais jusqu'où ?
Si je devais simplifier à des fins pédagogiques, je dirai que l'état a un double "contrat", l'un avec ses fonctionnaires, l'autre avec ses contribuables. Si les deux contrats entrent en conflit - en gros, s'il faut baiser les uns pour satisfaire les autres - alors il n'est pas inéluctable que la sodomie ait toujours lieu dans le même sens: on encule les contribuables pour permettre aux salariés et retraités du public de continuer à jouir. Le législateur peut aussi, dans sa grande bonté, décider de faire l'inverse.
Mais je ne vois pas pourquoi je m'emmerde à vous expliquer ça, vos différents commentaires n'indiquent pas chez vous une grande capacité de s'écarter du prêt à penser anti-libéral...
Rédigé par : vincent | vendredi 18 février 2011 à 00h17
@gribouille
> Youpie, même le contrat n'est plus sacré
> dans la pensée libérale
Pas du tout. Mais dans le privé, quand un contrat mal évalué met en danger la survie même de l'entreprise, rien n'empêche d'aller proposer une renégociation du contrat dans l'intérêt de tous. Ca arrive régulièrement. Evidemment, l'autre partie au contrat peut refuser bec et ongle, c'est sont droit. Mais si à cause de sa position il provoque la liquidation de son co-contractant, il risque de tout perdre aussi. C'est ça l'équilibre des choses dans le privé.
Maintenant, il n'y a pas de raison qu'il en soit différent dans le public : l'Etat, aujourd'hui au bord de la faillite (je dis au bord, mais en fait c'est faut, il est est déjà en faillite : techniquement il ne peut faire face à ses engagements, il ne l'a juste pas encore reconnu), peut retourner voir ses co-contractant (ici les fonctionnaires par exemple) pour renégocier les termes du contrat. Ceux ci peuvent s'arc-bouter et refuser toute concession, mais dans ce cas, il faut aller au bout de la logique : faillite (on reconnait l'incapacité à honorer les engagements, de dette comme les promessions sociales), et remise à plat unilatérale des engagements passés.
Personnellement j'opterai pour la deuxième solution, qui aurait valeur d'électrochoc, plutôt que de faussement négocier des micro mesures qui ne changent pas grand chose sur le fond mais sont pris comme des régressions inimaginables par les intéressés (tant qu'à faire, s'il doivent prendre ça pour des régressions inimaginables, autant que ce soit pour quelque chose de bien réel). Ce serait l'occasion de migrer sur contrat de droit privé l'essentiel de la fonction publique (on pourrait garder un statut particulier pour les magistrats etc.. mais pas forcément avec la garantie de l'emploi). On supprimerait cette étanchéité qui interdit de passer d'un emploi "public" à un emploi "privé" et on rétablirait l'égalité républicaine (la même loi pour tous) qui je crois faisait partie des principes fondateurs de notre démocratie, mais que les partisans de "l'égalité réelle" ont un peu vite oublié (la gauche aujourd'hui cherche à créer les conditions d'une égalité réelle en ancrant chaque jour un peu plus des différence de traitement entre les citoyens, des statuts inégaux devant la loi).
Rédigé par : ST | vendredi 18 février 2011 à 10h22
" Cependant rassurez vous, le libéralisme n'est qu'une des notions que l'on utilise pour désinformer nos contemporains."
Ah? Où défend-on les valeurs libérales dans les médias ou partis politiques mainstreams? En tant que libéral, je suis très intéressé, parce-que je me suis résigné à ne plus regarder la télévision pour autre chose que le divertissement (ou les documentaires scientifiques), à ne plus lire les journaux mainstream, à ne plus écouter aucun discours d'homme ou de femme politique connu etc. Et je ne parle même pas de l'Ed Nat ou des zartistes et autres personnalités du monde culturel...
Donc si vous pouviez me dire où l'on défend mes valeurs libérales j'en serais ra-vi. Merci d'avane pour votre aide.
Rédigé par : Mateo | vendredi 18 février 2011 à 11h19
Il ne faut pas oublier que le renforcement des statuts dans la Fonction Publique datent du milieu des années 80.
Faites des recherches sur les sites officiels du gouvernement pour visualiser la plupart des décrets et règlements auxquels on se réfère encore aujourd'hui pour la Fonction Publique, et vous verrez qu'ils sont signés d'un certain..... Anicet Le Pors (membre du PCF).
Ce n'est quand même pas un hasard !
A l'epoque, personne n'a trouvé à redire sur le contnu de ces décrets; aujourd'hui, le PCF c'est 4% en terme d'electorat, mais les décrets sont toujours là et ils mettent gravement EN DANGER le pays.
Rédigé par : maurice b. | vendredi 18 février 2011 à 18h35
@ Maurice b.
Effectivement, la dernière grande révision du statut de la fonction publique date de 1984, et ces statuts ont été encore amendés dans un sens favorable par des lois ultérieures (protocoles "durafour" notamment) sous Mitterrand 2.
Rédigé par : vincent | samedi 19 février 2011 à 09h08
C'est grace au ministre Mr Le Pors qu'on été ouvertes, à fond, toutes les vannes de l'embauche dans la fonction publique. Peu importe comment on pourrait payer les salaires.... du moment qu'on avait trouvé une solution pour diminuer le chomage. De toute manière la solution miracle pour la Gauche,c'était "de faire payer les entreprises !" peu leur importait l'explosion des charges.
Et au niveau local, Mr Deferre facilitait bien les choses avec ses lois de décentralisation.
Quelle aubaine pour des milliers ringards incompétents, incapables de trouver du travail dans le privé, qui du jour au lendemain se retrouvaient dans une mairie, un conseil general ou un etablisssement semi-public et quelques années plus tard, accédaient à un poste de petit chefaillon.
La conséquence: c'est des centaines d'habitants que l'on voyait manifester un peu partout en France, parce qu'ils ne comprenaient pas que leurs impots locaux aient fait un bond de 60% en 2 ans !
Et puis cerise sur le gateau , en 1983, le ministère des finances demande à tous les français imposables de prêter de l'argent à l'Etat (sous-entendu: ceux qui en contestent le principe, sont de "mauvais Français")
10% de la somme redevable à l'IR doit obligatoirement être prétée.
La somme sera restituée d'ici 3 ans et les intêrèts ne seront même pas payés chaque année (comme c'est le cas pour une obligation du marché) ....mais au moment du remboursement final.
Des rumeurs circulent pour dire que cet emprunt ne sera jamais remboursé.
Heureusement, en 1986, la gauche a été virée et la droite revenue au pouvoir rembourse capital + intèrêts.
Emprunt d'Etat obligatoire 1983 = régime de coercition
Textes legislatif menaçant:
(extrait Article 6: Le défaut de souscription à l'échéance entraîne, sans préjudice du recouvrement forcé du principal de l'emprunt, la déchéance du droit à remboursement du capital et des intérêts.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006069337&dateTexte=20110220
Rédigé par : maurice b. | dimanche 20 février 2011 à 14h15
"Cependant rassurez vous, le libéralisme n'est qu'une des notions que l'on utilise pour désinformer nos contemporains." La bonne blague. Jean Pierre Pernault et Arlette Chabot, suppôts du libéralisme, veulent nous enfoncer dans l'enfer du capitalisme sauvage...
Plus sérieusement, il n'y a aucun média libéral en France. Même BFM est plus proche de Keynes que de de Hayek.
Rédigé par : MiltonFriedmanLudwigVonMises | lundi 21 février 2011 à 11h56
Mais non voyons Bernique est là, il va vite nous indiquer de quels médias, de quels politiciens il parle. J'attends cela avec impatience, comme je l'expliquais plus haut!
Rédigé par : Mateo | lundi 21 février 2011 à 21h04