Ah, la Chine... son histoire, ses usines, sa croissance économique...
Mais si cette croissance était fortement surestimée ? Et si le gouvernement chinois, pour maintenir l'illusion de croissance à tout prix, avait fait constuire des cités Potemkine dans le désert ? Quelle est la part du PIB de ces cinq dernières années qui n'a servi qu'à financer du mal-investissement à une échelle peut-être encore jamais vue ? Faut-il faire confiance aux statistiques officielles de l'économie chinoise ?
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Vincent, je te trouve un peu rapide de dire que le PIB n'est pas une bonne mesure de la richesse créée et qu'on ne peut augmenter cette richesse en creusant et bouchant des trous. Chacun sait en effet que c'est en faisant la guerre ou subissant une catastrophe naturelle historique qu'on crée le plus de richesse. Les japonais le savent bien, eux qui avaient eu la chance de cumuler catastrophes naturelles apocalyptiques et défaite militaire totale dans le feu nucléaire. D'ailleurs, on voit bien que l'absence de guerre et de cataclysme des 30 dernières années avaient mis un sérieux coup d'arrêt à leur croissance : heureusement pour eux que cette période malheureuse dépourvue de tout phénomène de destruction massive a pris fin. Peut être d'ailleurs que deux ou trois bombinettes savamment placées sauraient donner le coup d'accélérateur nécessaire à leur économie grippée : après tout, il n'y pas de raison que ce soit les seuls Libyens qui profitent de notre coup de pouce économique.
Rédigé par : ST | lundi 28 mars 2011 à 15h08
Le bulle immobilière (chinoise, mais aussi japonaise et us) a également stimulé d'autres secteurs d'activité (les agents immobiliers, les architectes, les services d'eau et d'électricité, la décoration d'intérieur, les designers etc). Une fois les taux d'intérêts rehaussés du fait de la lutte contre l'inflation, l'achat à crédit de l'immobilier n'est plus soutenu. Le processus s'inverse.
De même, la bulle immobilière a mobilisé énormément de ressources en matières premières, agissant comme un effet d'éviction qui a pénalisé la croissance des secteurs de l'économie réelle (biens de consommations, services etc). Une fois la bulle crevée, il n'y a plus assez de ressources pour financer les secteurs de consommation et de services dont la main d’œuvre s'est immédiatement redirigée après la crevaison de bulle. Le manque d'épargne (offre de fonds prêtables) empêche l'allongement de la structure de production. Pendant ce temps, celle-ci doit se contracter.
Pour ce qui est de l'inconvertibilité de la monnaie chinoise, si les chinois avaient la liberté d'aller investir hors de Chine, des bulles auraient gonflé ailleurs. Il n'y aurait probablement pas formation de villes fantômes, mais une bulle reste une bulle.
L'un des nombreux problèmes de la politique monétaire de la Chine c'est qu'elle a décidé de suivre le rythme de dévaluation du dollar, pour maintenir un yuan faible. La conséquence est l'inflation et formation de bulles.
Néanmoins, dans le cas actuel, ce serait une bonne chose que ces appartements voient leur prix baisser pour absorber la demande.
A propos de la vidéo, on trouve des trucs idiots.
10:26 - people speculating in the market have pushed prices too high. We need the government to intervene.
Vers 7:10 il dit une chose intéressante - quand on a un objectif de taux de croissance, la façon la plus aisée d'y arriver c'est de construire.
Sinon, j'ai entendu du chinois cantonais vers 4:50. Bizarre...
P.S. sur le lien PIB-richesse (par tête), Tyler Cowen (même si je ne le citerais jamais en référence) a écrit un livre sympathique : The Great Stagnation. L'internet comme économie non marchande agissant comme un effet d'éviction sur l'économie marchande. Econoclaste (que je n'ai pas non plus l'habitude de citer comme référence) avait d'ailleurs pondu un article intéressant, il y a de ça quelques mois.
Sinon, très bon article, comme toujours.
Rédigé par : M.H. | lundi 28 mars 2011 à 17h03
@MH : je me suis fait la même réflexion, mais il faut relativiser.
"A propos de la vidéo, on trouve des trucs idiots.
10:26 - people speculating in the market have pushed prices too high. We need the government to intervene".
Oui, c'est idiot, mais c'est juste un individu "lambda" qui vit à deux dans une pièce de 6m2 et qui n'a peut être pas étudié l'économie autrichienne. Donc on peut lui pardonner de ne pas se rendre compte que c'est la politique de ses pouvoirs publics qui le plombe.
"Vers 7:10 il dit une chose intéressante - quand on a un objectif de taux de croissance, la façon la plus aisée d'y arriver c'est de construire."
Sous entendu: la façon la plus aisée de "faire croire" qu'on y arrive.
Effectivement, la thèse de cowen est intéressante, mais je crains qu'il ne tombe dans le travers de ceux qui imaginent l'avenir sans que l'humanité ne soit capable d'y amener de vraies ruptures technologiques et paradigmatiques. Mais bon, il faudrait que je lise son bouquin pour en être sûr. L'article des éconoclastes à ce sujet:
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2011/02/15/1768-commentaires-sur-the-great-stagnation-de-tyler-cowen
Rédigé par : vincent | lundi 28 mars 2011 à 22h09
@MH et Vincent
Intéressant cette thèse de Cowen. Mais sans avoir lu le livre, en me fondant sur le résumé d'Econoclaste il me semble qu'il y ait un travers classique dans la thèse de l'auteur : surévaluer le changement, et notamment la vitesse du changement passé, et sous-évaluer le changement et la vitesse du changement récent. Oui, globalement les hommes nés à la fin du XIXeme siècle ou au début du XXème siècle ont connu des changements technologiques et économiques majeurs dans leur vie, mais n'oublions pas qu'ils ont connu aussi des crises économiques terribles, des soubresauts économiques sans commune mesure avec quelqu'un né en France ou aux Etats-unis dans le seconde moitié du XXème siècle. Les gains économiques les plus évidents des 40 dernières années, sont, contrairement à ce qu'on nous rabâche à longueur de journée, l'éradication de la misère de masse de nos sociétés. Ensuite, le gonflement de l'Etat providence sur les 50 dernières années a absorbé une énorme partie de l'augmentation de richesse, et ses effets, bien réels statistiquement, dans l'accès à l'éducation et l'éducation supérieure (le collège pour tous, le lycée pour la majorité etc...), à la santé, l'invention de la retraite au sens inconnu il y a un demi siècle de période prolongée d'oisiveté rémunérée entamée avant la grande vieillesse, tous ces effets n'ont pas eu l'impact escomptée sur la perception du changement, du progrès individuel. Passer d'une société ou l'on marche à pieds (mon grand père dans son village du sud ouest, où le champs d'exploration possible était la journée de marche aux alentours), à une société où tout le monde circule en voiture a un impact sur les esprits sans commune mesure avec le passage d'une société où la majorité des gens s'arrêtent aux études primaires, à une société où 80% d'une classe d'age arrive au bac. Pourtant, payer 10 années d'éducation supplémentaire à toute une génération coûte infiniment plus cher que de massifier l'usage de l'automobile dans la société. Le progrès technologie et l'augmentation de la productivité n'ont pas diminué sous l'effet d'un blocage naturel, mais d'un choix d'orientation des investissements et la consommation des richesses. Ce n'est pas une frontière technologique qui s'est dressée devant nous. Ce sont d'autres choix politiques. Ainsi l'auteur semble dire que nous nous endettons parce qu'il n'y a pas assez de changement technologique pour financer la croissance : c'est plutôt parce que nous nous endettons que nous investissons moins et que le progrès technologique et la croissance ralentit.
Je suis persuadé que c'est parce que nous avons collectivisé nos choix économiques que certains choix d'investissements se sont portés sur des lieux (éducation, santé, retraite) ou la déperdition de capital est très importante. Guidé par des choix individuels, les choix auraient été bien différents. Qui accepterait de payer 7000 euros par enfant pendant 20 ans, soit 140 000 € par enfant (1 millions de francs ....) pour le niveau d'enseignement qu'on finit par obtenir avec une license de psycho ? C'est pourtant ce que cela coûte, donc ce que les gens dépensent, mais de manière "forcée" via des choix collectifs et non individuels. Il se cache ici notre différentiel de richesse avec la génération précédente. Est ce que le retour sur investissement est bon ? je n'en ai pas l'impression. Est ce que pour autant je choisis de dépenser autrement ? non, car ce n'est plus une décision individuelle, mais un choix collectif.
Enfin dernier point, je trouve que l'auteur sous estime l'impact des nouvelles technologies sur la productivité dans les services. En moins de 20 ans, peut etre meme en moins de 10 ans, des strates entières de métiers ont disparus sous la pression de la technologie (qui a encore une secrétaire, une standardiste ?) On a peut etre plus de difficulté à men mesurer l'impact, mais il n'en est pas moins réel et très important.
Rédigé par : ST | mardi 29 mars 2011 à 09h55
Bonjour,
J'avais écris un commentaire sous le billet précédent mais il a été "rejeté",je tente ma chance sous ce billet(pardonnez le style télégraphique mais je n'ai plus le temps de m'étendre).
Arrêtez moi si je me trompe mais en principe une flat tax c'est un impôt unique(un taux unique).Mais un taux unique(pour les revenus du travail,de l'épargne,les bénéfices des entreprises,et la consommation)n'est probablement pas souhaitable,"l'élasticité" des assiettes est différente non?
Exonérer les ménages les plus modestes c'est risquer encore un effet de seuil,un taux faible et une assiette large serait préférable non(?),mais je reconnais que politiquement c'est suicidaire :)
Les libéraux sont favorables à la suppression des droits de successions(?),aucune mesure vise à lutter contre la reproduction des fortunes(j'ai bien conscience que les prélèvements du type de l'ISF sont économiquement catastrophiques)?
Une flat tax pour l'IS serait plus facile a faire passer parce qu'elle serait immédiatement profitable pour les Finances publiques(les niches fiscales et sociales,au sens large,pèsent près de 170 milliards par an,c'est à se taper la tête par terre!).Une flat tax locale(sur les revenus)ne suffirait pas à financer les collectivités territoriales,il faudrait attendre que la pompe miraculeuse se mette en marche,et les politiques sont bien incapables de comprendre qu'une baisse des impôts c'est à terme une hausse des recettes.
Entre parenthèse je ne crois pas comme vous qu'il soit judicieux d'essayer dans le même temps de faire sensiblement baisser les dépenses publics(c'est déjà assez difficile de faire bouger le pays...).
Reste la TVA
Je suis plutôt favorable à des taux variables(même si l'expérience de la TVA sur la restauration est malheureuse...).
Votre sentiment?
Le problème(de riche...)de ce type de réforme radicale c'est que les dizaines et les dizaines de milliards retrouvées innonderaient l'économie,au risque de la noyer(si la révolution n'était que fiscale la bulle immobilière gonflerait encore)...
Bonne soirée.
Rédigé par : Marc | mardi 29 mars 2011 à 18h55
Bravo pour cette réfutation iconoclaste du mythe !
Mais les chinois ne sont pas seuls à faire du PIB sans valeur. Nos gouvernants français ont trouvé aussi la combine, surtout les socialistes quand ils sont au pouvoir !
Il suffit d'embaucher un fonctionnaire et de le payer à noircir du papier. Dans le PIB, les valeurs non marchandes sont comptabilisées au prix de revient, soit en l'occurrence la masse salariale des fonctionnaires papironoircisseurs. Les nouveaux gratte-papier font augmenter le PIB, alors que leur production sert surtout à garnir classeurs et armoires.
Jospin et Aubry ont fait très fort aux temps des croissances à 3% du PIB français. Bonjour la dette associée !
Mais les champions sont les collectivités territoriales et locales. Elles attirent les meilleurs professionnels du privé en leur promettant sécurité de l'emploi, horaires légers et respectés, plus RTT. Arrivés dans leur FPT ou leur FPC, ces nouveaux fonctionnaires baissent de 50% à 70% le rendement qu'ils avaient dans le privé. Mais cela fait quand même de la croissance.
Troisième exemple (vécu à de multiples reprises). Un secrétaire régional de branche professionnelle veut absolument avoir un adjoint. Question de prestige, et d'opportunité de se débarrasser de la partie merdique de son "travail" de SG. Il va voir la Région et la Direction régionale du Travail, pour proposer de faire une grande enquête sur l'emploi et la formation professionnelle, obtient deux subventions de la Région et de l'Etat, et une troisième du fond social européen pour la partie de l'enquête concernant les territoires "à développer" de sa région. Muni de son viatique, il embauche l'adjoint, lui confie l'enquête en lui conseillant de ne pas y passer trop de temps parce qu'il a beaucoup de merde à lui donner à faire. L'enquête sera réalisée dans les temps, en réunissant dans chaque arrondissement un collège "de décideurs et d'experts" qui glosera sur le thème, le rapport sera lu et classé, car la finalité ne résidait pas là, les services de la Région et de la Direction régionale du travail n'étant préoccupés que de rendre compte du bon emploi de l'argent public. Quand aux fonctionnaires européens de Bruxelles, il n'ont pas le temps de se déplacer pour vérifier l'emploi de leurs fonds dans un coin perdu de France. C'est un peu plus motivant pour eux lorsqu'il s'agit de vérifier en Martinique !
Et bien, le salaire de ces "adjoints", des gens qu'ils mobilisent en réunions stériles, des vérificateurs qui font semblant de scruter leurs rapports et vont parfois vérifier à fort de France, tout cela contribue au PIB national.
Rédigé par : Jean-Michel Bélouve | mardi 29 mars 2011 à 19h37
@Marc
> Exonérer les ménages les plus modestes c'est
> risquer encore un effet de seuil,un taux faible
> et une assiette large serait préférable non(?)
Si on avait pas de d'impot sur la consommation (TVA), oui ce serait mieux. Ensuite l'effet de seuil n'est pas un vrais problème si on exonère les plus pauvres par un système de crédit d'impot très progressif.
> Les libéraux sont favorables à la suppression
> des droits de successions(?),
Globalement, oui.
> aucune mesure vise
> à lutter contre la reproduction des fortunes
Non. Parce qu'en terme général, la reproduction des fortunes de chacun, et leur enrichissement de génération en génération, c'est plutôt un objectif qu'une chose à combattre. C'est comme ca qu'un pays devient plus riche de génération en génération. Maintenant, j'ai bien compris que vous parliez de la reproduction de grandes fortunes individuelles : d'abord, pouvoir léguer une vie meilleur à ses enfants est un énorme facteur d'encouragement à la création de la richesse. Ensuite, si la richesse a été justement acquise, je ne vois pas au nom de quel droit moral on devrait la (re-)taxer. On me sortira encore que l'héritier n'a pas gagner l'argent hérité de son père industriel, je vous dirait que l'épouse qui ne travaille pas du même industriel a mené une vie de millionaire avec de l'argent qu'elle n'a pas gagné non plus : est ce moins immoral dans votre logique. Le meilleur redistributeur des richesses hérités, c'est la libre concurrence (qui défait plus de fortunes que l'Etat taxateur). Enfin, je rajouterai qu'aucune imposition sur les successions n'a jamais défait les grandes fortunes, mais elle a toujours nuit aux classes moyennes supérieurs, aux artisans, petits entrepreneurs, commerçants etc ...
> je ne crois pas comme vous qu'il soit
> judicieux d'essayer dans le même temps de
> faire sensiblement baisser les dépenses publics
Aucune réforme fiscale ne peut arriver à quoi que ce soit sans baisse des dépenses publiques. Aucune réforme tout court ne peut arriver sans baisse des dépenses publiques. Ce n'est même qu'après qu'on aura accepté de baisser les dépenses publiques qu'on pourra envisager sereinement de vrais réformes fiscales, et réforme tout court.
De toute façon, les dépenses publiques baisseront : si ce n'est pas de notre propre volonté, cela sera le cas par la force des choses de la contrainte financière, quand notre folie dépensière nous aura conduit tout au fond du trou.
> Le problème(de riche...)de ce type de réforme
> radicale c'est que les dizaines et les dizaines
> de milliards retrouvées innonderaient
> l'économie,au risque de la noyer
Vu l'ampleur de nos déficits, des dizaines et des dizaines de milliard arriveraient tout juste à combler le déficit (donc le creusement de la dette). De là à la voir diminuer ... Vous voyez bien qu'une seule réforme fiscale ne pourra jamais solutionner nos problèmes : baisser les dépenses est incontournable.
Rédigé par : ST | mercredi 30 mars 2011 à 09h25
ST
Bonsoir,
"Un crédit d'impôt très progressif"
Encore une usine à gaz?
Les Droits de succession
Vous avez raison souvent les héritiers dilapident librement la fortune reçue en héritage.
Vous connaissez l'adage;
"Le grand père était un aigle,le fils un faucon,le petit fils un vrai"...
Je ne partage pas votre avis,évidemment qu'il faut baisser la dépense publique mais comme la flat tax est très vite plus ou moins neutre pour les caisses de l'Etat(immédiatement profitable pour l'IS,à terme pour l'IR,même si je ne comprends pas bien comment il pourrait rapporter près de 120 milliards,d'après Vincent)il n'est pas politiquement judicieux de laisser penser que parce que l'on baisse les impôts(des plus riches)on doit dans le même temps sabrer dans les dépenses publiques...
Les milliards retrouvés ne sont pas destinés "à combler le déficit"(même si évidemment l'assiette s'élargit)mais à irriguer l'économie,productive si possible.
Quels intérêts pour l'économie du pays si l'argent fait grimper encore un peu plus l'immobilier dans les grandes villes,et sert à acheter des actions à Hong Kong ou des contrats à terme sur le riz ou le blé...
En somme une grenade inflationniste dégoupillée?
PS:Christian Saint-Etienne est lui aussi partisan de supprimer les niches fiscales pour baisser l'IS,il propose deux taux.Mais il déraille ensuite en expliquant qu'il faut augmenter la TVA,à 23%(!),et la CSG(article dans les Echos,et interview sur le site de l'Institut Montaigne)!
Rédigé par : Marc | mercredi 30 mars 2011 à 18h18
@ Marc
"Bonsoir,
"Un crédit d'impôt très progressif"
Encore une usine à gaz?"
On peut faire les choses très simplement: une flat taxe + un credit d'impot ou un impôt négatif égal pour tout le monde.
Par exemple avec une flat tax à 10% et un impôt négatif à 2000€:
- pour celui qui gagne à peine 10000€/an: 10% de 10000 - 2000 = -1000€ -> on lui verse 1000€
- pour celui qui gagne 20000€/an: 10% de 20000 - 2000 = 0 -> il ne paie pas d'impôt
- pour celui qui gagne 100000€/an: 10% de 100000 - 2000 = 8000€ -> il paie 8000€ d'impôts
Quant à la dépense publique, son niveau est tel que c'est le problème majeur en France, car elle est synonyme de prélèvements élevés. Elle étouffe complètement l'économie. Vous avez l'air d'en convenir.
Mais on ne peut baisser les prélèvements afin de laisser respirer l'économie tout en maintenant des dépenses élevées.
Est-ce politiquement invendable? Ce n'est pas sûr. Mais nous n'avons de toutes façon plus le choix. Et dans d'autres pays, ceux qui ont eu le courage de baisser les dépenses publiques ont été gagnant "électoralement parlant" sur le long terme, malgré les oppositions initiales, parfois fortes.
Mais une telle réforme doit être "bien faite", les politiques doivent l'expliquer clairement au départ, sans promettre l'impossible, sans mentir et surtout en montrant l'exemple. Les Néo-Zélandais par exemple l'ont bien fait, et ils étaient dans une situation similaire à la nôtre.
Enfin, si on arrive à avoir un budget excédentaire (on peut rêver), on pourrait par exemple couper la poire en deux: rendre la moitié des excédents aux Français et utiliser l'autre moitié pour le remboursement de la dette.
Le niveau de la dette atteint des niveaux insupportables: c'est le deuxième poste de dépenses de l'Etat, juste derrière l'Education et ce sera très bientôt le premier, devant l'éducation, la police, la justice, la santé etc. Il faut résorber notre dette. Et résorber notre dette aujourd'hui, c'est moins d'impôts demain, et ce de façon durable.
Enfin, je ne comprends pas bien votre discours sur l'inflation. L'inflation, ce n'est pas la montée des prix (des actifs ou des biens de consommation), c'est la CAUSE de la montée des prix. Alors aujourd'hui, le terme "inflation" est utilisé à tort et à travers, et surtout pour désigner la hausse des prix des biens de consommation. Mais la hausse générale des prix a TOUJOURS une origine monétaire.
Rédigé par : Mateo | mercredi 30 mars 2011 à 20h22
Sinon il y a la variante proposée par Vincent, très simple aussi: flat tax avec UNE tranche exonérée d'impôts.
Rédigé par : Mateo | mercredi 30 mars 2011 à 20h38
@Marc
> Les milliards retrouvés ne sont pas destinés "à
> combler le déficit"(même si évidemment l'assiette
> s'élargit)mais à irriguer l'économie,productive
> si possible.
On ne peut rien irriguer du tout tant qu'on vit à crédit. Tant que structurellement on vit au dessus de nos moyens, la seule chose que l'on peut faire pour améliorer les choses réellement est de refaire baisser notre consommation au dessous de notre niveau de notre production.
> Quels intérêts pour l'économie du pays si
> l'argent fait grimper encore un peu plus
> l'immobilier dans les grandes villes,et sert à
> acheter des actions à Hong Kong ou des contrats à
> terme sur le riz ou le blé...
> En somme une grenade inflationniste dégoupillée?
Je ne vois pas en quoi combler le déficit et réduire la dette serait inflationniste ? Je dirais même que c'est l'inverse. Aujourd'hui c'est l'existence de la dette qui contraint les banques centrales à monétiser les dettes publiques comme privées (rachat de dette aux banques par la banque centrale, ou prêt à très bas taux en acceptant en collatéral des prêts pourris, monétisation directe des dettes publiques, quantitative easing ...). Dans un système de reserve fractionnaire, produire de la dette et créer de la monnaie est LA MEME CHOSE. Réduire la dette est un mouvement fondamentalement déflationniste. C'est même parce que la crise a imposé une réduction mécanique de la dette privée aux Etats-Unis, que la FED s'est lancé dans une politique inflationniste de quantitative easing, pour contrer (à tord) les effets puissamment déflationnistes sur l'économie (et sans succès concernant l'immobilier, sont les prix se sont effondrés).
Rédigé par : ST | jeudi 31 mars 2011 à 11h46