Le seul élément positif que je trouve à la crise grecque, c'est l'impression d'avoir tellement écrit sur le sujet que je n'ai plus qu'à copier coller de vieux articles avec comme légende "je l'avais bien dit" pour produire du contenu en phase avec l'actualité. Exercice puéril et facile dans lequel je vais, faute de plus d'inspiration (un monde qui s'écroule, ça ne m'excite guère...), me complaire. Très mince satisfaction en vérité, tant j'aurais voulu m'être trompé.
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Vincent, le Peter Schiff de l'hexagone :-)
En tout cas, je reste sidéré par le changement de discours en quelques années, et l'absence totale de remise en question des intéressés. Comment peut continuer à écouter tout ceux qui nous disaient que la situation factuelle dans laquelle nous sommes était tout simplement irréaliste ? Ceux qui expliquaient il y a quelques temps que l'explosion de la zone euro était une probabilité non négligeable se faisait traiter ouvertement de débile profond. Qui pourrait soutenir aujourd'hui que c'est impossible ?
Ou regardez le discours d'un DG du Crédit Agricole dans cet article : http://www.latribune.fr/depeches/reuters/credit-agricole-favorable-a-un-allongement-de-la-dette-grecque.html
Pressé d'évaluer l'exposition de sa banque à la crise Grecque, le directeur général du Crédit Agricole nous explique le plus sérieusement du monde que : "Il y a souvent un amalgame qui est fait. Je tiens à insister sur cette différence majeure entre le risque de la dette (souveraine, NDLR) grecque et le crédit fait aux particuliers et aux professionnels".
Il nous explique sans sourciller que le CA n'est pas si exposé que cela car ils ont beaucoup de dettes privés grecque (ménage, entreprise) dans leur bilan, mais peu de dettes publiques. Il nous explique donc publiquement que la dette publique grecque garantie par l'Etat Grec est MOINS SURE que la dette des entreprises et des ménages grecs ... Moi qui croyait en lisant la presse que les ménages et les entreprises pouvaient faire faillite mais jamais les Etats ... Comment peut on entendre ça et ne pas dire au responsable du CA : "mais vous vous foutez ne notre gueule ou quoi ?". Sans compter qu'au delà de l'hypocrisie totale du changement de discours, il faudrait nous expliquer comment les grecs seraient incapables de rembourser leur dette publique collective, mais parfaitement capable de rembourser rubis sur l'ongle leur dette privée. Sans oublier que parmi ces dettes privés il y a beaucoup de dette bancaires, banques gavées d'obligations grecques et qui devraient dévisser aussi vite qu'il sera annoncé un défaut sur la dette publique grecque.
L'absence totale de remise en cause des discours passés est presque pire que les erreurs de jugement en question. On peut s'être trompé, et trompés en masse, mais on ne peut pas s'être trompé, et continuer à donner son avis aujourd'hui, sans même avoir fait son auto-critique et expliqué où et comment on s'est fourvoyé auparavant.
Rédigé par : ST | mercredi 15 juin 2011 à 12h13
Bref , j'aurais bien aimé acheter la BD de Peter Schiff ...mais complications sur les sites d'achat , chez mon libraire ...
Rédigé par : volna | mercredi 15 juin 2011 à 22h16
@volna
Si l'anglais ne vous fait pas peur (c'est très simple à comprendre ceci dit), la version originale est dispo en téléchargement : http://www.scribd.com/doc/8009736/Irwin-Schiff-How-an-Economy-Grows-and-Why-It-Doesnt
Rédigé par : ST | jeudi 16 juin 2011 à 11h57
Ce qui est consternent c’est qu’en un an on est revenu au même point : la Grèce est toujours en faillite et aucun plan B n’a été pensé !
Alors on est reparti pour des tractations interminables qui sont plus du marchandage (qui va payer le plus ?) que de la recherche de solutions.
Il n’y a en fait aucun plan, ou chacun a son plan plus ou moins utopique, et on réagit toujours au dernier moment. J’espère que le délai supplémentaire de « réflexion » apportera des idées nouvelles et vraiment efficace (on peut rêver, enfin il y a bien un moment ou il faudra faire quelques choses…).
Enfin aux US c’est pareil : on marchande, on marchande mais toujours rien (QE 3 ?).
Et en Chine (et pas qu’en Chine d’ailleurs) ça s’agite, ça s’agite…
Quand le monde entier sera en dépression, qu’est ce qu’on va rigoler ! Aura t’on enfin des chefs d'états à la hauteur ?
Rédigé par : JB7756 | jeudi 16 juin 2011 à 23h31
Que ceux qui pensent que la Grèce ne PEUT PAS faire défaut, ou que l'Europe NE LAISSERA JAMAIS la Grèce faire défaut mettent leur portefeuille en concordance avec leurs opinions : qu'ils achètent de la dette publique grec. Non seulement ils démontreront à tous que ce ne sont pas des mots en l'air, mais en plus ils feront, s'ils on raison, une opération financière hors du commun.
Rendez vous compte : si vous pensez que la Grèce ne fera pas défaut dans les 2 ans, vous pouvez obtenir un rendement de 28% par an sur 2 ans en achetant des obligations d'Etat grec à 2 ans. 28% : mieux que Waren Buffet, deux fois mieux que Maddof même. vous mettez 100 000 euros aujourd'hui, vous empochez 156 000 euros dans deux ans. Qui dit mieux ? Oubliez les comptes barclays à 5% pendant les 3 premiers mois : 28%.
Si tout les bonimenteurs qui nous disent que tout va bien mettait leur portefeuille en phase avec leurs discours, ils rendraient de surcroit un grand service à la Grèce, car l'afflux d'investissement ferait chuter les taux. Bizarrement, les taux continuent d'augmenter ... C'est ballot ...
Rédigé par : ST | vendredi 17 juin 2011 à 12h44
Qu'est-ce que vous pensez des prévisions de l'economiste Nouriel Roubini qui voit, dans peu de temps, la fin de l'Euro ?
http://www.economonitor.com/nouriel/2011/06/13/the-eurozone-heads-for-break-up/
Pour en revenir aux discours d'un dirigeant du Credit Agricole, cela confirme une chose dont on se doutait.
Sur le plan de la connaissance de la finance internationale et de l'analyse des risques, les banquiers français ne sont absolument pas à la hauteur !
Rédigé par : turnover | dimanche 19 juin 2011 à 19h21
@turnover
> Qu'est-ce que vous pensez des prévisions de
> l'economiste Nouriel Roubini qui voit, dans peu
> de temps, la fin de l'Euro ?
Dans cet article, il décrit moins la fin complète de l'Euro que la sortie de la Grèce (et probablement de l'irlande, le portugal et l'espagne dans la foulée), de la zone Euro.
Sans entrer dans les détails, l'articulation du raisonnement de Roubini dans cet article, et son analyse globale de la situation est globalement la même que celle décrite ici par Vincent.
Rédigé par : ST | lundi 20 juin 2011 à 09h46