Les émeutes de Grande Bretagne auront permis au politiquement correct à la Française de trouver de nombreuses tribunes, dans lesquelles vous apprendrez pêle mêle que "L'Angleterre défavorisée réagit aux coupes budgétaires sombres dans les budgets sociaux opérées par David Cameron", que les émeutes sont le signe de l'échec du modèle néo libéral britannique, etc... Naturellement, aucun esprit affuté n'aura remarqué qu'en France, le déversement de milliards sur les banlieues défavorisées au titre des "politiques de la ville" et autres stabulations sociales n'ont pas empêché des émeutes tout aussi spectaculaires, quoique seulement partiellement comparables, en 2005, et que depuis, les quartiers touchés par la gangrène délinquante ont plutôt progressé, quoiqu'en dise l'ex-ministre de l'Intérieur de l'époque.
* Je livrais dans les heures qui suivaient les troubles mon analyse des émeutes de 2005 sur le site de l'institut Hayek. Attention, le site devrait fermer en septembre 2011.
De façon plus futile, les gouvernements s'interrogent sur la facilitation de l'organisation des pillages grâce à Facebook et aux messageries codées BlackBerry, et envisageraient peut être de forcer ces fournisseurs de ces services d'accorder aux gouvernement des passerelles d'accès pour permettre l'espionnage des conversations suspectes. Là encore, personne d'assez bien réveillé n'a fait remarquer aux proposants de telles idées - ou alors je n'écoute pas les bonnes chaines de radio - que la Grande Bretagne était certainement le pays le plus vidéosurveillé du monde, et qu'en l'espèce, l'efficacité de cette surveillance permanente du citoyen n'avait rien changé à la donne. Et puis signalons aux trolls liberticides que dans nos sociétés, la liberté n'est pas le problème, elle est l'objectif, ce que le titre de ce blog s'efforce modestement de rappeler.
Pour trouver des analyses un peu moins fleur bleue des émeutes, rien de tel que la blogosphère britannique. Et, curieusement, le tableau qu'elle nous dépeint n'est pas tout à fait le même que celui de nos journaux subventionnés.
L'émasculation de la police par le politiquement correct
Le blog de l'officier de police anonyme "Inspecteur Gadget" a vu sa fréquentation monter à 65 000 Visiteurs uniques lors des émeutes. Respect, cher collègue (mon record est à 10500 avec le climategate). Et que nous dit-il ?
Que si les troubles ont pris une telle tournure, c'est parce que les instructions initialement données à la Police par la home secretary (#ministre de l'intérieur), une certaine Theresa May, ont été, surtout, de ne pas risquer de bavure. Elle a d'ailleurs été partiellement désavouée par David Cameron.
En outre, l'inspecteur "gadget" évoque le sentiment d'inutilité croissant des forces de l'ordre en Grande Bretagne, parce qu'on leur demande d'être "gentils" et "compréhensifs" avec les communautés qui abritent un nombre croissant de délinquants. La réflexion suivant résume assez bien son propos:
So now we aren’t tough enough with local criminal underclass youths in London.
On behalf of the British police I would like to apologise; I thought we were too tough on people in riots. I thought that if we deploy in riot gear we start riots, but my mistake, now I hear that we haven’t been doing enough deploying in riot gear.
//
Alors comme ça, nous ne sommes pas assez vigoureux contre les jeunes criminels des classes défavorisées de Londres.
Au nom de la police Britannique, je voudrais présenter mes excuses. Je croyais que nous étions TROP DURS lors des émeutes. Je pensais que si nous nous déployions en tenue anti émeutes, nous déclenchions des émeutes, mais je me trompais, j'entends maintenant que nous ne nous sommes pas suffisamment déployés en tenue anti émeutes.
Je m'excuse pour avoir loupé la nanoseconde pendant laquelle toute la critique de la main trop lourde de la police depuis décembre 2010 est devenue démodée, pour être remplacée par des plaintes amères sur le manque d'action forte (de notre part)
Bref, lorsque la police est systématiquement présentée comme coupable lors des incidents à répétition qui émaillent la vie des quartiers difficiles, elle cesse d'être efficace lorsque la situation dégénère.
Ajoutons à celà que le politiquement correct "anti-raciste" univoque - Comme en France (vidéo), le racisme politiquement correct ne concerne que les méchants blancs, voire les méchants chinois, qui discriminent contre les pauvres minorités non-blanches et non-asiatiques; dans le sens inverse, c'est juste de la légitime défense communautaire - a compliqué la tâche de la police, notamment quand une grande partie des émeutiers sont de couleur. Ainsi, selon le "Telegraph":
Pour reprendre les termes de "l'inspecteur Gadget", si la gauche anglaise aime dépeindre la société anglaise comme un "état policier", c'est avant tout devenu un état "anti-policier" où l'on demande à la police de traiter la délinquance avec les mains attachées dans le dos, et sans arme de préférence.
Une justice ultra laxiste
Le travailleur social Winston Smith (c'est encore un Pseudonyme) est certainement l'un des plus cités dans la sphère britannique, et a été distingué du prix George Orwell 2010, l'un des plus prestigieux prix d'écriture politique du royaume. Il estime que les mots de David Cameron promettant la plus grande fermeté aux délinquants ne sont que... des mots, justement, et que les pillards ne risquent pas grand chose.
I know this will occur because I have seen it first hand. Another part of their ISSP will involve them sitting in on classroom based sessions where staff will ask them what feelings they were experiencing prior to setting their community alight and how best they could channel those feelings in the future. We may even get them to do some 'poster work', as I have heard it referred to, where they will draw and colour in examples of criminal behaviour just in case they were not aware that torching local businesses and throwing masonry at the police, fire brigade and passers by were indeed criminal acts. When this is the system charged with preventing youth crime is at any wonder we have such high rates of recidivism amongst the more serious of young criminals? Many of the rioters you see on the streets will have been through this sytem. They know there are no real consequences for their actions and thus they behave in the manner we are now viewing.
En résumé rapide: les émeutiers majeurs n'effectueront pas la totalité de leurs peines, et les mineurs seront contraints d'assister à des sortes "d'ateliers de prise de conscience civique" aux frais de la princesse, ou à des travaux d'intérêt général qu'ils ne feront de toute façon pas parce que la justice est incapable de mettre en place l'organisation de ces travaux. Dans ces conditions, les émeutiers, qui connaissent le système, ont un réel sentiment d'impunité et peuvent donc s'autoriser toutes les exactions possibles et imaginables.
Les ravages du traitement social des problèmes de société
Mais Winston Smith va bien plus loin et estime que les émeutes sont d'abord le "point culminants de dizaines d'années de politiques sociales qui ont échoué" :
Le culte de l'enfant roi, le relativisme culturel et moral, la subvention à la passivité et aux styles de vie dissolus (favorable à la prolifération de familles monoparentales, plus à même d'engendrer des futurs délinquants, apprend on en parcourant le blog de M. Smith) ont engendré une underclass d'une incroyable passivité qui n'a absolument aucun goût de l'effort pour s'en sortir (un superbe exemple dans cet autre post, "he don't need no education"), qui croit que l'assistanat lui est dû mais qui n'en est absolument pas reconnaissant à la société, bien au contraire, et qui est prompt à beugler à l'injustice lorsque la stabulation étatique perd en intensité, difficultés budgétaires oblige...
France, Albion, même décrépitude
Le tableau que je dépeins n'est guère différent de celui que l'on peut observer en France. Voici d'ailleurs ce que j'écrivais en 2003 (et oui, déjà...) à propos de l'inquiétante disparition de l'état de droit dans l'hexagone, extrait :
- L'inefficacité judiciaire créée des vocations à la délinquance. L'individu évalue son espérance de gain en fonction des risques encourus, et si cela ne contrarie pas sa morale personnelle, il choisira les voies de la spoliation si elles lui semblent plus prometteuses que celles du travail.
- Plus l'état se donne le pouvoir de redistribuer le fruit d'importantes ponctions fiscales à telle ou telle catégorie, plus il créée d'incitation au lobbying pour appartenir aux catégories bénéficiaires de ces largesses. Il en résulte une prise d'importance excessive du rapport de force entre groupes de pression et donnateurs publics.
- L'expression de ce rapport de force peut dégénérer si la justice se montre incapable de réprimer les violations des droits de propriétés qui en résultent, ce qui conduit des groupes à privilégier l'action violente pour s'approprier des avantages que leur mérite propre n'aurait pu leur procurer. Mouvements pseudo-syndicaux violents, revendications communautaristes extrêmistes, terrorisme, prospèrent sur ce terrain fertile.
- Plus ces comportements d'appropriation imméritée par pression collective sur l'état deviennent "légitimes" aux yeux d'une population anesthésiée par leur répétition, voire leur "normalisation", plus l'atteinte violente aux droits de propriété est légitimée dans l'esprit d'un nombre croissant d'individus. "Pourquoi pas moi si cela marche pour d'autres".
- Et par conséquent, l'appareil policier-judiciaire se voit submergé par la constatation de nouveaux cas de violation de la loi, qu'il se donnera de moins en moins la peine de réprimer.
- Par la faute d'un état qui ne sait plus les faire respecter, violer les droits de propriété d'autrui devient un mode d'accroissement de plus en plus ordinaire de son patrimoine.
En France aussi, la justice délabrée rend ses jugements (je n'ose plus dire "rend la justice") après des années, ne condamne plus (plus de 35% des peines non effectuées...), interdit aux honnêtes gens de se défendre (voir le site de l'institut pour la justice). La Police, mal équipée et découragée par le laxisme des juges qui relâchent trop souvent les "petits" délinquants qu'ils serrent, perd en efficacité. Et si vous critiquez ce triste état de fait, vous êtes nécessairement un sale fasciste qui fait le jeu du Front National.
La prééminence des raisonnements "excusatoires" (Ce n'est pas de sa faute, il est en galère, la police n'est pas gentille, c'est le système qui est mauvais - le système ultra-libéral, cela va sans dire...), la destruction volontaire systématique de l'enseignement scolaire par des expérimentations pédagogiques délétères, le dénigrement systématique des valeurs sur lesquels nos anciens ont construit une société prospère -Travail, entreprise, culture de l'effort, honnêteté, épargne, christianisme...- ont instillé dans une large part de la population une mentalité conduisant à la légitimation des comportements de prédation sous tout un tas de prétextes divers.
En outre, le relativisme culturel et l'obligation "anti-raciste" législative interdisent tout débat serein sur les phénomènes mafieux ethniques, qui ont toujours existé (Au départ, la Mafia désignait uniquement les gangs siciliens, après tout...) mais qui prennent une ampleur inquiétante, ce qui interdit d'y trouver de véritables solutions, et surtout celles supposant l'emploi de la force à certains moments, quoi qu'en disent les adorateurs du "traitement social des problèmes".
From The rule of law to the rule of mob...
Ajoutons à cela qu'en dehors des épisodes émeutiers de masse qui font les unes des télévisions, le quotidien des quartiers difficiles n'est en rien de tout repos: comme je l'écrivais en 2005, pas un jour sans que policiers, pompiers, médecins, etc... ne fassent l'objet de harcèlement parfois violents dans les quartiers difficiles. Le but est de contraindre une forte augmentation des coûts unitaires d'intervention policière dans les quartiers chauds, réduisant l'incitation des policiers à intervenir pour de petites affaires, et établissement de facto des "zones franches" libres de forces de l'ordre pour organiser des trafics de toute sorte. Dans ces zones, le règne de la loi disparait, remplacé par la loi des mafieux, "From the Rule of Law to the Rule of Mob"...
En France, où la délinquance ethnique est très fortement liée à l'islam (cf mon post de 2005), ce règne de la loi mafieuse sera certainement mâtiné de Sharia. En Grande Bretagne, l'islamisme fanatique est également un problème majeur et une menace bien réelle sur certains quartiers, mais aucun blogueur conservateur majeur parmi mes lectures n'établit de lien entre émeutiers et islamistes, nombre d'émeutiers appartenant à des minorités afro-caribéennes chrétiennes. Cela n'empêchera pas, comme en France, des alliances entre gangs et propagateurs de la sharia. L'interdiction légale de "stigmatiser" qui que ce soit rend totalement impossible de contrer efficacement ces menaces.
Est-il trop tard ?
Toutes les déviances intellectuelles qui aboutissent à cette situation dramatique sont constitutifs de la culture de la gauche post-soixante huitarde, quand bien même elle a réussi à imposer le même type de raisonnement chez la plus grande partie de notre pseudo-droite interventionniste et relativiste, qui a totalement intégré les stéréotypes de ce politiquement correct socialiste dévastateur.
Il n'y a aucune recette miracle pour sortir rapidement d'un situation pourrie par des années d'incurie socialiste de gauche comme de droite. Comme je l'écrivais déjà en 2005 :
A moins qu'ils ne décident enfin de faire fi du politiquement correct et qu'ils appliquent effectivement une politique de tolérance zéro vis à vis des délits violents contre les personnes ou leur propriété, qu'ils réforment les procédures judiciaires pour que les sanctions soient rapides et effectives, qu'ils réinstaurent le principe de la responsabilité matérielle intégrale des familles face aux agissements de leurs enfants mineurs délinquants, sans se soucier des cris d'orfraies que cette politique ne manquera pas de susciter dans certains milieux intellectuels bien pensants, qui n'ont jamais connu les vicissitudes de la vie à Vaulx en Velin.
Il est permis d'être assez pessimiste sur la capacité des dirigeants de modèle standard (approuvés par l'oligarchie dominante, politiquement corrects et socialisés), en France en tout cas, à choisir ce cap. C'est fâcheux, car l'amoncellement de difficultés économiques majeures, qui supposeront tôt ou tard l'abandon de pans entiers de notre état providence, n'ira pas sans provoquer quelques mécontentements chez les bénéficiaires des stabulations sociales. De là à ce que nous connaissions de nouveaux épisodes de type de ceux de 2005... On ne peut malheureusement pas l'exclure.
Espérons, ou plutôt rêvons que nos gouvernements étudieront sans tabou ce qui est en train de se passer de l'autre côté de la Manche et en tirent les bonnes conclusions, car nous risquons d'en avoir besoin !
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très bon article ,rien a dire sauf 2 fautes d anglais:"he don't......."c est he doesn't need any education.je crois ?
Rédigé par : farid | vendredi 12 août 2011 à 10h59
J'aurais une proposition iconoclaste à faire. Nous n'avons en France pas assez de places de prison, ce qui fait que tout délinquant condamné à moins de 2 ans ferme reste dehors. En plus, avec les salaires des gardiens, les charges sociales, les aménagements des prisons pour être respectueux des "droitdlom", chaque détenu coûte à la société 120 euros par jour...
Pourquoi ne pas sous traiter ( ou délocaliser ) les prisons? Dans un pays à bas salaire par exemple. Et aussi dans un pays où on les garde vraiment. Je propose la Chine: Tout le monde serait content- Les chinois qui gagneraient de l'argent,- le gouvernement qui ferait des économies- les Français qui seraient plus tranquilles... Il n'y a que les délinquants que cela embêterait (voir effraierait). Mais n'est-ce pas aussi le but d'une condamnation?
Rédigé par : François | vendredi 12 août 2011 à 11h15
" Emeutes de londres: le résultat de quarante ans de socialisme et de tyrannie du politiquement correct "
Et j'imagine que Thatcher était socialo-communiste ?
Rédigé par : Attéré | vendredi 12 août 2011 à 13h18
@ Attéré
C'était une dangereuse Maoïste, canal historique CGT.
Rédigé par : Chirac2012 | vendredi 12 août 2011 à 13h39
@ Farid
C'est du langage parlé, effectivement grammaticalement incorrect, mais usité fréquemment. Et ici, il y a aussi une pointe d'humour: celui qui écrirait ça comme ça... Manquerait manifestement d'éducation ;)
@ Attéré, Chirac2012
C'est vous avez une tempête pendant toute une semaine, mais avec une jolie éclaircie pendant quelques heures, vous serez "Attéré" par celui qui dit "quel temps de merde on a eu cette semaine!"?
Non, la vérité c'est que le politiquement correct, la distribution de bisous et de coussins tout doux, le célafotalasociété se portent très bien outre-Manche
Rédigé par : Mateo | vendredi 12 août 2011 à 14h23
@ Farid: l'auteur fait une allusion à la célèbre chanson de Pink Floyd, "another brick in the wall", dont la première phrase est :
"We don't need no education", qui est effectivement très incorrect grammaticalement.
"We don't need no thought control,
No dark sarcasm in the classroom" etc...
@ Attéré (atterré ?)/Chirac1912 :
Rappelons que le concept d'état providence a été grandement lancé par Lord Beveridge, et que jusqu'en 1979, la progression de l'état providence en GB a été patente, menant la GB au bord de la Faillite.
Dans ce contexte, Mrs Thatcher a amené 10 ans de forte inflexion, sans toutefois remettre en cause tous les piliers de l'EP. Hélas, ni son successeur Tory, John Major, ni ses successeurs Labour (Blair/Brown) n'ont eu la même vision, et on continué à laisser croitre le léviathan. Donc, oui, on a bien largement les 40 ans d'état providence, même si cet état providence a connu un "intermède" de relative stabilisation sous Mrs Thatcher.
Rédigé par : vincent | vendredi 12 août 2011 à 19h41
pour compléter: la dépense publique a continué d'augmenter sous MrsT, mais moins vite que le PIB:
http://www.contrepoints.org/2011/01/29/12500-coupes-budgetaires-mais-quelles-coupes-budgetaires
Rédigé par : vincent | vendredi 12 août 2011 à 19h46
http://mises.us1.list-manage.com/track/click?u=bf16b152ccc444bdbbcc229e4&id=1e6114062c&e=c07fe2079e
Rédigé par : philippulus | vendredi 12 août 2011 à 22h48
Je n'ai lu que le commencement de cet article, je dois l'avouer. Rebuté un peu par sa longueur. Mais surtout par le fait qu'à ma connaissance la thèse défendue ici n'a aucun échos ni dans la presse francophone, ni dans la presse anglaise ! Au contraire les éditos anglais sont tous très critiques sur la politique ultra-libérale, l'attitude des policiers (le nombre des exactions et des "bavures" cités à lappui), et aussi la corruption des élites.
Je regrette que, à l'instar de certains président(e)s de parti, quelqu'un d'aussi mature que le responsable de ce blog fasse une lecture extrêmement partiale de ces événements. Partiale et j'ajouterais: aventureuse, tant les faits semblent peu corroborer son analyse.
Pour ne citer que 2 articles récents comme exemple :
=> http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/12/en-grande-bretagne-les-emeutes-urbaines-decoulent-des-inegalites-sociales_1558929_3232.html#ens_id=1558316
=> http://blogs.telegraph.co.uk/news/peteroborne/100100708/the-moral-decay-of-our-society-is-as-bad-at-the-top-as-the-bottom/
Rédigé par : Balaen | vendredi 12 août 2011 à 22h59
@ Baelen: que des points de vue multiples coexistent, je le concçois. Vous me permettrez de n'accorder au monde qu'un crédit très limité.
Le point de vue d'O'Borne, qui est devenu "viral", est plus intéressant, et la déliquscence des élites intellectuelles (qui est implicite lorsque je décris le triomphe du prêt à penser excusatoire, et l'absence de soutien aux forces de police, mais la critique d'Oborne va nettement plus loin et implique le manque d'exemplarité de la classe politique) est certainement réelle.
Mais toutes ces explications ont pour inconvénient d'essayer de dédouaner les pillards. Or, a en juger non seulement par les articles que j'ai cités, mais aussi par ceux d'un Dalrymple (dans le city journal), d'un delingpole (dans le telegraph, aussi), (que je ne cite pas ici, on m'accuserait de ne choisir que mon camp...), mais également les commentaires divers, et de nombreux autres blogs (voir la reading list de Winston smith par exemple), la dégénérescence observable est d'abord celle provoquée par l'assistanat et la faiblesse de l'état régalien.
Les faits, tels que relatés par les personnes que je cite, qui les vivent de l'intérieur, corroborent au contraire leur analyse. Déforment-ils les faits pour les faire coller à leur analyse ? Mais dans ce cas, que penser de ce qu'écrit "le monde", qui est habitué de ce genre de manipulation ?
Bref, entre plusieurs analyses plus ou moins divergentes, certaines me paraissent plus proches de la vérité que d'autres; Ce sont celles que j'ai choisi de relater ici.
Rédigé par : vincent | samedi 13 août 2011 à 09h33
pour compléter:
Theodore Dalryple:
http://www.city-journal.org/2011/eon0810td.html
Extrait: "The riots are the apotheosis of the welfare state and popular culture in their British form. A population thinks (because it has often been told so by intellectuals and the political class) that it is entitled to a high standard of consumption, irrespective of its personal efforts; and therefore it regards the fact that it does not receive that high standard, by comparison with the rest of society, as a sign of injustice. It believes itself deprived (because it has often been told so by intellectuals and the political class), even though each member of it has received an education costing $80,000, toward which neither he nor—quite likely—any member of his family has made much of a contribution; indeed, he may well have lived his entire life at others’ expense, such that every mouthful of food he has ever eaten, every shirt he has ever worn, every television he has ever watched, has been provided by others. Even if he were to recognize this, he would not be grateful, for dependency does not promote gratitude. On the contrary, he would simply feel that the subventions were not sufficient to allow him to live as he would have liked."
Le reste de l'article est également intéressant.
Rédigé par : vincent | samedi 13 août 2011 à 09h54
Bravo Vincent pour cet article juste et percutant! Malheureusement, je crains que nous puissions faire l'économie d'un passage "difficile" pour s'en sortir... d'autant qu'il ne faut pas compter un instant sur les "élites" actuellement en place pour prendre la moindre décision qui irait dans votre sens...
Rédigé par : dardevil99 | samedi 13 août 2011 à 20h15
Ah, un retour de la manière forte, d'une police Ô top... Peut-être bon économiste, mais vous vous laissez aller à des jugements sociaux avec quelle compétence ?
L'extrême fermeté a apporté quel résultat en Afrique du sud lors de la grande époque de l'apartheid ? Aux US dans les années 50/60 ?
Et dites donc, pas un petit mot sur la répartition des richesses, son évolution depuis les 30 dernières années ?
Je pense comme Charles D. sur l'autre blog... La prochaine décennie risque d'être chaude... Et les laissés pour compte auront bien raison car devoir encaisser par la baisse du pouvoir d'achat et le chômage suite à un endettement irresponsable est inadmissible.
Au fait Mr l'économiste, la révolution française s'est produite bien plus pour des raison de famine (et donc de gestion des finances) que pour des raisons idéologiques. les milliards injectés l'étaient-ils pour créer une amélioration durable, ou un simple vernis préparatoire aux prochaines élections ?
Rédigé par : Stéphane B | dimanche 14 août 2011 à 00h01
"mais vous vous laissez aller à des jugements sociaux avec quelle compétence" :
C'est curieux, cette propension à vouloir utiliser l'argument d'autorité pour faire fermer le clapet des gens qui ne pensent pas comme vous.
Comme 100% des électeurs de ce pays, je n'ai absolument aucune compétence "diplômée" et "garantie par la faculté"sur 95% des sujets sur lesquels on me demande de me prononcer quand je vote.
Néammoins, étant doté d'un Cerveau, je prends le risque de m'en servir, et donc, parfois, de me tromper. Peut être ai-je surpondéré certains éléments dans mon analyse de la situation, peut être sous-pondéré ou négligé d'autres.
"La répartition des richesses" a toujours été extrêmement inégalitaire, et pourtant, à une époque, personne ne pillait les magasins.
L'argument aurait pu porter si les pillards avaient été fracasser des épiceries. Mais visiblement, les fringues, les bijouteries et les consoles de jeu les intéressaient plus.
En fin, entre "l'extrême fermeté" totalitaire à laquelle vous faites allusion, et à laquelle je n'ai pas fait allusion (vous utilisez la figure de rhétorique consistant à exagérer le propos de votre contradicteur: faible), et le laxisme complet, il existe certainement une voie médiane !
Notamment, celle de la responsabilité financière intégrale des parents de mineurs délinquants, appliquée sans faiblir au Japon ou en Nouvelle Zélande.
"la révolution française s'est produite bien plus pour des raison de famine" : plus exactement de disette, provoquée par une inflation galopante. Et, oui, si nos banquiers centraux continuent de jouer aux cons, ce scénario est envisageable. Et là, ce n'est pas la raison qui triomphera... D'ou l'intérêt d'essayer de travailler en amont pour l'éviter !
Rédigé par : vincent | dimanche 14 août 2011 à 10h55
"Au contraire les éditos anglais sont tous très critiques sur la politique ultra-libérale." (Balaen)
Absolument pas. Ils sont, pour beaucoup, très critiques sur la politique ultra-étatiste, qui consiste dans l'assistanat généralisé. Et qui est l'exact contraire d'une politique libérale.
Soit vous n'avez lu qu'une partie très orientée de ces éditoriaux, soit nous sommes confrontés une fois de plus à cet usage pervers du mot "libéralisme", employé simplement pour dire : tout ce qui ne va pas en politique.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 16 août 2011 à 12h04
Pour un éclairage solidaire du point de vue exprimé dans ce blog voir :
http://thierry-guinhut-litteratures.over-blog.com/article-emeutes-urbaines-entre-naivete-et-guerre-de-chacun-contre-chacun-81295464.html
Rédigé par : Thiery Guinhut | lundi 12 septembre 2011 à 22h02