Je vous l'avais promis il y a quelques jours. Voici pour vous, chers lecteurs, en toute immodestie, le plan de sortie de crise "Vincent Bénard - Objectif Eco" qu'aucun candidat à la présidentielle, aucun sommet européen, ne défendra, sauf miracle, mais qui pourrait permettre de refaire pousser des fleurs sur notre terre brûlée par la crise. Mot d'ordre : "ON PEUT ENCORE S'EN SORTIR, NE PERDONS PAS ESPOIR !"
>> Lire le plan "Retour à la Prospérité" sur objectif eco
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Et si, Vincent, on renversait ton plan, et qu'on mettait en avant deux mesures "simples" qui pourraient inverser le cercle vicieux en cercle vertueux ?
A savoir : que se passerait-il si on annonçait en l'espace d'un week-end et simultanément deux choses : la sortie unilatérale de l'euro par le haut avec retour à une monnaie métallique (coup de tonnerre, séisme politique de magnitude 9 sur l'échelle de richter médiatique) ET l'adoption d'un budget ramenant les finances publiques à l'équilibre budgétaire dans l'année par coupe sèche de 120 milliards dans les dépenses de l'Etat (impact frontal de la terre néo-keynésienne avec une commette politique venue d'une autre dimension).
Je précise qu'on conserve notre dette actuelle libellée en euro. Bien entendu une telle double décision aurait un coût immédiat en terme de niveau de vie, notamment la seconde (eh oui, c'est ce qui se passe quand on se remet à ne consommer pas plus que ce l'on gagne/produit), un coût nécessaire pour garantir que le premier volet fonctionne et que la nouvelle monnaie soit immédiatement une monnaie forte, garantie sans inflation. Les dividendes de ce coup de hache à notre niveau de vie seraient ainsi une baisse rapide de la charge de la dette, au fur et à mesure que l'euro continuerait sans nous sa chute dans les oubliettes de l'histoire et se dévaluerait par rapport au nouveau franc métallique.
Ne reste plus qu'à mettre en oeuvre les réformes structurelles (libéralisation du marché du travail et simplification fiscale pour commencer), hors la pression de finances publiques exsangue.
Ou y aurait il un grain de sable que je n'aurai vu et qui gripperait cette belle mécanique ? Quelqu'un , une idée ?
Rédigé par : ST | vendredi 28 octobre 2011 à 15h21
Ca, c'est le plan B après une faillite...
Rédigé par : vincent | vendredi 28 octobre 2011 à 17h16
@ST
Totalement irréaliste, en plus d'être imprévisible comme démarche.
Sinon, cher Vincent, je pense que l'on ne verra jamais une de vos mesures ne serait-que proposée dans les médias mainstream pour les raisons suivantes:
-Les libéraux sont morts politiquement dans pas mal de pays, et sous terre en France. (après tout, la crise est de la faute de "l'ultra" libéralisme...)
-Les économistes autrichiens, de par leur opposition frontale à quasi-tous les autres courants économiques, sont condamnés à l'insignifiance.
Alors, certes, il y a beaucoup de vrai dans ce que vous dites, et il y a une idée qui a commencé à percer dans les discours publics: on ne dépense pas plus qu'on ne gagne.
Mais pourtant, même cette idée est raillée par les économistes (keynesiens évidemment, mais c'est un quasi-synonyme aujourd'hui).
Bref, la route est longue, et j'ai bien peur que les libéraux, à fortiori ceux en accords avec les théories autrichiennes, n'en verront pas le bout du chemin.
Mais je fais confiance au principe de réalité, sait-on jamais...
Rédigé par : Maleypart | vendredi 28 octobre 2011 à 23h54
@ Maleypart :
Comme qui dirait, j'ai bien peur que vous n'ayez raison... En France.
Cela ne doit pas nous empêcher d'essayer de nous faire entendre. Comme dirait Michel Blanc dans "les bronzés", "sur un malentendu, ça peut marcher" ! Plus sérieusement, si des expériences étrangères significatives sont mises en oeuvre, des gens voudront savoir de quoi il retourne. Et nous serons là.
Rédigé par : vincent | samedi 29 octobre 2011 à 08h50
@Maleypart
Irréaliste en quoi ? Vous pouvez développer ?
Rédigé par : ST | samedi 29 octobre 2011 à 11h09
"si des expériences étrangères significatives sont mises en oeuvre, des gens voudront savoir de quoi il retourne"
Mais Vincent, vous semblez croire que la presse est libre et qu'elle laisserait donc passer une telle information... Je ne crois pas un seul instant qu'il en aille ainsi! Le pouvoir fera tout pour empêcher qu'une telle chose n'arrive - il le fait déjà, à vrai dire, quand on a le malheur d'écouter les médias grand public et leurs mensonges en boucles...
Je crains bien malheureusement qu'avant la faillite, rien ne puis arriver! Reste à savoir si après celle-ci, nous serons encore libres ou non ce qui change tout...
Rédigé par : daredevil2007 | samedi 29 octobre 2011 à 14h41
Je ne crois pas que le retour aux monnaies métalliques soit sain : trop rigide. Mais de nombreux pays prouvent que la monnaie peut être gérée sainement sans étalon-or.
Rédigé par : Franck Boizard | samedi 29 octobre 2011 à 15h12
@Franck Boizard
L'étalon métallique (ou autre d'ailleurs), n'est pas la panacée, mais représente une forme de contrainte sur l'Etat. Une monnaie papier pure entre les mains d'un Etat est un pouvoir de nuisance bien trop grand entre les mains de gens irresponsables. La vrai question est de réduire et contraindre le pouvoir de l'Etat, pas de démontrer que dans tel ou tel contexte, tel Etat a su ne pas abuser de son pouvoir. Dans cet esprit, une monnaie métallique est sans contexte une contrainte saine sur l'Etat.
Idéalement, je préfèrerais une privatisation de la monnaie et une saine compétition entre les monnaies privées, plutôt que de faire de la monnaie un privilège et un monopole étatique, prompt à être abusé. L'Etat existe pour protéger les libertés des individus. Le monopole étatique de la monnaie ne protège aucune liberté individuelle et n'est qu'un moyen détourné de manipuler l'économie, et de financer la croissance de l'Etat sans recourir à la taxation trop voyante.
Rédigé par : ST | dimanche 30 octobre 2011 à 12h10
@ST
Je vous rejoins d'un point théorique, mais vous semblez oublier quelques points, très rapidement:
- Les agents économiques ont besoin d'une monnaie stable et facilement prévisible, et le soucis de votre solution, c'est la période de transition, avec une fluctuation énorme à la hausse de la nouvelle monnaie indexée sur l'or par rapport au reste des monnaies, qui étranglera l'économie nationale, rendant la transition bien trop douloureuse pour qu'on y voit un quelconque intérêt aujourd'hui.
Je ne parle même pas des effets sur l'économie mondiale que provoquerait la sortie de l'euro d'un pays comme la France.
Bref, si vous proposez ceci au grand public, on vous prendra pour un fou.
- Croyez-vous vraiment à la réalité de votre 1ere proposition, associée à l'équilibre budgétaire immédiat, dans un pays où la solution à la crise se résume symboliquement à une négociation âpre autour d'une taxe sur les boissons sucrées?
Rédigé par : Maleypart | mercredi 02 novembre 2011 à 04h31
@vincent
Certes, mais le problème est qu'alors même que les libéraux ne jouent aucun rôle depuis longtemps en France, tout ce qui ne va pas dans le pays leur est attribué: très difficile de se faire entendre dans ces conditions.
Un exemple des plus criants est le traitement réservé à Ron Paul, qui est quasiment dépeint comme Bush fils en pire quand on se contente des médias nationaux.
Rédigé par : Maleypart | mercredi 02 novembre 2011 à 04h44
@Maleypart
> le soucis de votre solution, c'est la période de
> transition, avec une fluctuation énorme à la hausse
> de la nouvelle monnaie indexée sur l'or par rapport
> au reste des monnaies, qui étranglera l'économie
> nationale, rendant la transition bien trop
> douloureuse pour qu'on y voit un quelconque intérêt
> aujourd'hui.
C'est sur ce mécanisme d'étranglement de notre économie nationale que je m'interroge : à ce stade, je ne vois pas exactement par quel processus, le passage soudain à une monnaie métallique étranglerait l'économie nationale. La dette s'allégerait, le coût des importations baisserait (idem pour les exportations, mais quitte à choisir ...), l'épargne devrait augmenter, ainsi que l'investissement, de même que l'investissement étranger dans le pays. Il y a sans doute quelque chose que j'oublie, mais je ne vois pas bien quoi. La seule contrainte serait d'équilibre notre budget, mais personnellement, je ne vois pas cela comme un point négatif.
> Bref, si vous proposez ceci au grand public,
> on vous prendra pour un fou.
Ha, mais ça c'est une autre question. Et si l'on devait n'exprimer ici que des idées qui puissent être reprises par le grand public aujourd'hui, autant directement fermer ce blog et ses commentaires.
> alors même que les libéraux ne jouent aucun
> rôle depuis longtemps en France, tout ce qui ne
> va pas dans le pays leur est attribué: très
> difficile de se faire entendre dans ces
> conditions
Si les idées libérales se faisaient entendre dans les médias grand public et dans les allées de l'assemblée nationale, on ne serait pas obliger de discuter de ces choses au fin fond de la blogosphère.
> Un exemple des plus criants est le traitement
> réservé à Ron Paul
Ron Paul étant très largement ignoré et moqué par la presse nationale américaine, on ne voit pas bien quoi attendre de la presse française à ce sujet. Mais les choses évoluent tout doucement, et on est pas à l'abris d'une bonne surprise.
Rédigé par : ST | mercredi 02 novembre 2011 à 15h35